Billet invité
Qu’il est dur de faire le bonheur des gens malgré eux ! C’est ce que doivent se dire les responsables politiques européens, voyant leurs homologues italiens traités de zombies par Beppe Grillo, alors qu’ils tentent de sauver du naufrage non pas l’Espagne, comme prétend y être parvenu Mariano Rajoy, mais leur stratégie de désendettement en affichant sa réussite.
Elle ne va pourtant pas de soi. En Espagne, précisément, le déficit public aurait atteint 10,2 % du PIB en 2012, et non 6,7 % comme annoncé par le premier ministre, si l’on tient compte du sauvetage des banques qui a transité par le budget de l’État. Le gouvernement reconnait une récession de -1,4 % du PIB, qui va se poursuivre cette année, des chiffres qu’il faut tous prendre avec des pincettes. Le fond de la crise immobilière est loin d’être touché et les 40 milliards d’euros d’aide européenne destinés à renflouer les banques ne seront pas suffisants. La recherche d’une assistance financière à la Sareb, la bad bank espagnole, déstabilise paradoxalement les banques, car les décotes des actifs qu’elle annonce – pour attirer en son sein les investisseurs – sont très largement supérieures à celles que les banques ont adoptées ! C’est cela ou faire intégralement supporter par les finances publiques le risque que représente la Sareb, qui est destinée à recevoir 60 milliards d’actifs… Les pertes doivent toujours se trouver quelque part !
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