Billet invité. Certains d’entre vous seront tentés de dire « inintelligible » – peut-être par simple réflexe. À ceux-là, je n’ai qu’un conseil à donner : « Reprenez votre lecture jusqu’à ce que le sens vous apparaisse : c’est de la préhistoire de la manière dont nous pensons aujourd’hui qu’il est question. C’est essentiel. Quand vous aurez assimilé ce qui est écrit ici, vous aurez compris tout ce qui nous a été volé depuis ».
Ce texte est une interprétation libre de la scolastique en langage d’aujourd’hui. Il est construit sur le billet de Paul Jorion Crise financière et logique de la prédisposition.
La réalité dans le temps
Crise financière et logique de la prédisposition nous conduit à trois conclusions scientifiquement fortes. Première conclusion : la « science économique », par quoi il est convenu d’analyser l’actuelle crise économique exposée à notre entendement, n’est pas une science. La crise est économique au sens où aucun des cadres effectivement scientifiques dont nous disposions ne permet de l’analyser et de la comprendre scientifiquement. Ce que nous appelons « science économique » est une histoire que nous nous laissons raconter afin de consommer distraitement la matière sans économiser la vie. Cette « science » est apparue dans la deuxième moitié du XIXème siècle pour suspendre la faculté politique de jugement à vouloir ce qui est possible dans la réalité vraie.
Jusqu’au renversement aujourd’hui achevé de l’économie politique en « science économique », le débat de la politique est la discussion collective et universelle de séparation du vrai et du faux dans la réalité positive et négative. La réalité négative matérialisée par les dettes qui submergent l’humanité actuelle n’est pas en vérité la spéculation qu’elle est devenue. Une dette vraie ne peut pas se constater sur ce qui ne peut pas exister physiquement ni au présent ni au futur. La dette ne peut être qu’un discernement sur ce que l’individu dans la société doit véritablement rendre à la réalité du présent vers le futur. La réalité n’est pas la seule matière physique qui se compte en quantité mais la matière informée par l’esprit. L’esprit qualifie l’être dans le temps éternel ; il donne le prix de l’existence dans et par la vie sociale d’intelligence de la relation dans le temps.
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