Billet invité.
Le comité de politique monétaire de la Fed a décidé hier de continuer à diminuer ses achats mensuels de titres, sans plus se soucier des conséquences sur les devises des pays émergents, qui plongent en dépit des interventions de leurs banques centrales respectives. Son communiqué final l’ignore même superbement. Le rand sud-africain, la roupie indienne, le rouble russe, la livre turque et le réal brésilien ne résistent pas au retrait brutal des capitaux résultant des décisions de la Fed, qui persiste et signe. L’Euro se renforce vis à vis de la monnaie des pays émergents, contribuant aux pressions déflationnistes. Le troisième programme d’assouplissement monétaire de la Fed se poursuit néanmoins, au rythme encore substantiel de 65 milliards de dollars mensuel, annoncé pour à nouveau se réduire « à pas mesurés ».
Cela conduit néanmoins à poser une question dérangeante : les politiques monétaires de la Fed et de la Banque du Japon – qui impriment leur marque au plan mondial – sont-elles vraiment réversibles ? Les promesses d’assèchement ultérieur des liquidités déversées par les soins de la Fed sont-elles crédibles ? Pour mémoire, ces deux banques centrales, ainsi que la Banque d’Angleterre et la BCE, ont ensemble injecté quelques 4.000 milliards de dollars dans le système financier.
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