Billet invité.
Les compagnies d’assurances seraient-elles des parangons de vertu comparées aux banques chargées de tous les pêchés du monde financier ? Pas si sûr ! Leur activité d’assureur n’étant par nature pas porteuse des risques du même type que celles de la banque, devant réglementairement détenir des réserves au prorata des risques de sinistre encourus. Mais la contrainte a été savamment contournée dans le cadre de l’assurance de l’ombre…
Deux chercheurs – Ralph S.J. Koijen (London Business School) et Motohiro Yogo (Fed de Minneapolis) – ont analysé le mécanisme utilisé dans une étude publiée sous le titre « Shadow Insurance ». Suivez la piste : 1/ pour ne pas constituer de réserves, les assureurs vendent leurs contrats à des réassureurs, qui ne sont pas assujettis aux mêmes contraintes. 2/ Le hasard faisant bien les choses, ces réassureurs sont leurs propres filiales, qualifiées de captives car elles n’ont d’activité qu’avec leur maison-mère. 3/ Afin de financer leurs acquisitions auprès de leurs maisons-mères ces filiales se tournant vers les banques. 4/ Les maisons-mères se portent caution auprès des banques. A l’arrivée, les assureurs se sont affranchis de la constitution des réserves tout en restant exposés au risque ! Afin de joindre l’utile à l’agréable, ils installent souvent leurs filiales captives dans un État américain ou un pays européen au régime fiscal avantageux, l’Irlande et le Luxembourg sont en Europe appréciés.
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