Billet invité. Le blog de l’auteur se trouve ici
C’est un Ecofin comme les autres qui s’est tenu le mardi 15 mai 2012 à Bruxelles. Comme tous les mois, les ministres européens des Finances se sont réunis autour d’un agenda politique chargé : les nouvelles règles de capitalisation des banques (Bâle III), ainsi qu’une possible sortie grecque de l’euro agitent le landerneau – enjeux importants s’il en est. Un autre dossier, emblématique pourant, a été rapidement balayé de la table. Il a suffi d’un “nein” autrichien et luxembourgeois, à peine assorti de quelques mots d’explications. C’était la première fois, depuis janvier, que la présidence danoise essayait d’obtenir un accord sur l’ouverture de négociations avec la Suisse sur un vaste accord anti-fraude fiscale. Mais c’est “nein”. On n’en reparlera plus jusqu’à nouvel ordre.
Un petit retour en arrière et une mise en contexte s’imposent pour bien comprendre ce qui se joue. Depuis des générations, les Européens les plus fortunés disposent d’une large gamme d’options pour faire fructifier leurs revenus à l’étranger à l’abri des contrôleurs fiscaux – et réduire ainsi leur contribution à la solidarité nationale. La Suisse, Monaco ou le Liechtenstein sont des paradis fiscaux bien connus. À l’intérieur même de l’Union européenne, des solutions attrayantes sont disponibles, en passant par exemple par un trust localisé dans une île anglo-normande (Jersey…) ou par une fondation autrichienne. Les solutions ne manquent pas, comme l’expose avec brio le journaliste d’investigation Nicholas Shaxson dans un livre récemment traduit en français.
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