On a reproché à Keynes d’avoir été beaucoup trop aimable envers l’Allemagne, qu’il s’agisse de l’attitude qu’il a envers elle pendant et après la Première guerre mondiale ou pendant et après la Seconde guerre mondiale.
J’ai déjà eu l’occasion de reproduire ce qu’il écrivait en novembre 1940, alors que la Bataille d’Angleterre faisait encore rage et que l’issue de celle-ci demeurait incertaine :
… j’ai indiqué que sous de nouveaux auspices, l’Allemagne sera autorisée à renouer avec cette part de leadership économique en Europe centrale qui découle naturellement de ses qualifications et de sa position géographique. J’imagine mal comment le reste de l’Europe pourrait espérer une reconstruction économique effective si l’Allemagne en est exclue et demeure une masse purulente en son sein ; une Allemagne reconstruite renouera nécessairement avec son leadership. Une telle conclusion est inévitable, à moins que nous n’ayons l’intention de confier la tâche à la Russie (Keynes [1940] 1980 : 9).
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