Retranscription de Université Catholique de Lille, Déclarer l’état d’urgence pour le genre humain ? Le capitalisme, l’économie de marché, le libéralisme, face à l’état d’urgence pour le genre humain, le 5 mars 2019. Merci à Eric Muller !
Bonsoir. Si vous avez assisté à la séance du mois de février, vous savez qu’il a été question des risques existentiels, des risques qui menacent l’espèce humaine, qu’il s’agisse de risques dus à la nature telle qu’elle est autour de nous, les météorites, les volcans, les épidémies, mais aussi les risques qui sont liés à la présence même de l’homme, de l’espèce humaine, du genre humain, à la surface de la Terre. Je vais essayer de faire un exposé systématique sur ce thème de Faut-il déclarer un état d’urgence pour l’humanité ? J’espère vous avoir convaincu que, oui, il y a justification.
Il y a déjà eu quatre séances. Dans les deux dernières, je vais m’intéresser en particulier aux moyens dont nous disposons, si nous déclarons l’urgence, l’état d’urgence, comment pouvons-nous réagir, avons nous les moyens de le faire ? Et je lisais l’autre jour le compte-rendu d’un de mes livres qui a paru il y a quelques mois en allemand, celui qui s’appelait Le dernier qui s’en va éteint la lumière, le titre en allemand était une traduction littérale, et la personne qui a résumé mon livre venait avec une conclusion qui m’a un peu surpris – mais si vous écrivez ou si vous racontez des choses en public, vous savez qu’il faut toujours faire très attention à la manière dont les gens vous entendent et vous lisent, ce qu’ils voient et ce qu’ils entendent dans ce que vous avez dit – et là, ce compte-rendu m’a un peu surpris et j’ai réfléchi à pourquoi la personne disait : « Jorion dit que nous avons déjà fait le deuil de l’espèce humaine, le constat – auquel d’ailleurs ce critique souscrivait – le constat qu’il fait est que c’est une affaire réglée et que le processus dans lequel nous sommes, c’est simplement de nous habituer à l’idée que cette affaire se termine. » et je réfléchissais au livre. Il a donc été publié en 2016 et je me dis « ce n’est pas ça que que je crois avoir écrit ». J’avais le sentiment d’être un lanceur d’alerte en disant : « Voilà le risque d’extinction de l’humanité est un risque réel et il faut que nous le prenions au sérieux. » Et quand on me dit « Personne ne réagit, personne ne fait attention, il ne se passe rien » eh bien, non : entre ces trois années, ce qui est peu de chose – 2016 et 2019 – j’ai le sentiment qu’une véritable prise de conscience est en train d’avoir lieu.
Continuer la lecture de Université catholique de Lille, « Déclarer l’état d’urgence pour le genre humain ? » 5 de 6 : capitalisme, économie de marché, libéralisme, le 5 mars 2019 →