Que donnent les explorations des trois réacteurs de la centrale de Fukushima destinées à comprendre comment sont disposés les coriums qui reposent sur leur semelle en béton après avoir traversé leur cuve en acier ? Pour l’instant, pas grand-chose, les moyens d’exploration robotisés les plus perfectionnés et les techniques de détection les plus sophistiquées ne permettent toujours pas de répondre à cette question.
Les ingénieurs japonais de Toshiba et de l’International Research Institute for Nuclear Decommissioning (IRID) rivalisent de prouesses dans la conception de robots, avec comme objectif immédiat de localiser et d’observer les trois coriums tapis au fond des réacteurs dévastés de la centrale de Fukushima. Ces robots doivent en effet être capables de résister au très haut niveau de radioactivité régnant dans les enceintes de confinement et de pouvoir se déplacer dans leur chaos interne.
Les comparatifs se sont installés dans nos habitudes en toutes occasions. Et cela fait longtemps que leur champ déborde nos centres d’intérêt de consommateurs, afin de nous aider à choisir notre voiture par exemple, et qu’ils prétendent nous diriger vers tel ou tel hôpital ou établissement d’enseignement en raison de leurs performances ! En comparant nos performances avec celles des robots, nous avons depuis franchi une nouvelle étape avec à l’horizon la singularité, ce moment décisif du développement de l’intelligence artificielle où le progrès lui sera exclusivement attribuable.
Confrontés au démantèlement de la centrale et à la gestion des déchets contaminés, les liquidateurs de la centrale de Fukushima font face à de multiples défis qui ont en commun de les dépasser. Avec comme parade pour les plus importants qu’ils sauront faire demain ce qu’ils ne savent pas résoudre aujourd’hui.
Si l’on en reste à la fiction du démantèlement de Fukushima, il y a deux manières d’évaluer l’avenir. En termes de calendrier ou financier. Jusqu’à maintenant, la première option prévalait et aboutissait à prévoir 40 années de démantèlement. Elle est maintenue, ce qui ne signifie pas qu’elle est mieux établie. Mais il n’est plus possible d’ignorer la seconde approche, le coût prévisionnel démesuré de celui-ci.
Plus de cinq ans et demi après la catastrophe de Fukushima, la centrale dévastée continue de produire à grande échelle de l’eau contaminée. 800.000 tonnes d’eau remplissent déjà plus de mille réservoirs alignés à perte de vue après avoir été pompées dans les sous-sols de la centrale par l’opérateur Tepco. L’eau injectée pour refroidir les réacteurs s’y mélange avec celle qui provient de l’infiltration des nappes phréatiques, qui est à son tour polluée.
Ce texte a été rendu permanent sur le Blog sous la forme très accessible d’une Page dans la colonne de gauche.
REQUIEM : le temps alloué était dépassé…
Note de l’auteur :
L’anticipation que je vous propose ici est avant tout dédiée aux enfants. Elle renvoie aux références permettant de rendre l’ensemble robuste. Libre à chacun de se faire sa propre opinion, sauf que nous n’avons plus le choix. Nous devons agir maintenant et non demain…
Hubble Takes Mars Portrait Near Close Approach – Image Hubble publiée le 19 mai 2016 par NASA Goddard Space Flight Center – NASA, ESA, the Hubble Heritage Team (STScI/AURA), J. Bell (ASU), and M. Wolff (Space Science Institute) – (CC BY 2.0) [1].
Cinq années se sont passées depuis le tremblement de terre de 2011, le tsunami, l’explosion de la centrale nucléaire. Le lieu du drame véhicule désormais la catastrophe en son nom : Fukushima. Où en est-on ?
Cinq années se sont écoulées depuis la catastrophe de Fukushima, et il continue d’être imperturbablement annoncé que quarante années seront nécessaires pour assurer le démantèlement des quatre réacteurs de la centrale, comme s’il fallait se raccrocher à l’idée que le site pourrait être rendu à la nature et aux humains et que rien ne s’était passé. Et que l’on pouvait estimer le temps que l’on mettrait pour y arriver. Cette vision doit pour le gouvernement désamorcer la contestation et favoriser la difficile relance des centrales nucléaires à l’arrêt. Mais qu’en est-il ?
Quelle vision peut-on avoir aujourd’hui de la catastrophe de Fukushima, que l’on subodore promise à se poursuivre durant des décennies ? Certainement pas celle de sa maitrise, l’opérateur de la centrale continuant en permanence à improviser face à des évènements qu’il n’a pas anticipés et qui le dépassent, accumulant les tentatives et souvent les échecs. Tout au plus peut-il aujourd’hui revendiquer une certaine stabilisation vouée à être mise en cause sans que l’on sache ni quand ni comment. Le parallèle avec la crise financière se poursuit.
Tant est grand l’irrationnel en cet affaire et par-delà les contradictions qui dépassent l’entendement, simultanément à l’annonce des résultats du groupe de recherche INWORKS (Ionising radiation and risk of death from leukemia and lymphoma in radiation-monitored workers) selon lesquels le risque de mortalité par leucémie ou myélome multiple des travailleurs de centrales nucléaires après exposition à des faibles doses est désormais avéré [1], le gouvernement japonais, avec l’aval de l’AIEA [2], a relevé les doses acceptables pour les travailleurs du nucléaire de 100msv/an à 250 msv/an en cas d’urgence [3].
Le 11 août 2015, le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Sendaï, dans le département de Kagoshima situé au sud-ouest du Japon, a redémarré. L’administration Abe souhaite donner à ce moment un caractère décisif pour sa stratégie énergétique, considérant le nucléaire comme « vital » pour l’avenir de la nation, au même titre qu’entre 1931 et 1945, l’occupation de la Mandchourie était également considérée comme « vitale » pour un Empire dont on connaît le bel avenir auquel il a été promis.
« Une prison à ciel ouvert de confinement dans les maisons et sur les routes » : c’est par cette description peu engageante que Greenpeace décrit le projet de retour des évacués de la région autour de la centrale de Fukushima qui est mené à grand train, normalisation oblige.
Quarante années de travaux de démantèlement de la centrale dévastée de Fukushima avaient été annoncés, il fallait bien dire quelque chose pour faire semblant de maitriser la catastrophe ! Mais, le nez sur les premiers obstacles sérieux, les premiers retards par rapport à ce calendrier de circonstance sont enregistrés.
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