Jonathan Friedman, une connaissance alors déjà de longue date, ne m’en voudra pas de dire qu’il avait ramé pour réunir quatre intervenants, dont l’un a parlé de tout autre chose. Les anthropologues de la finance se comptaient sur les doigts d’une seule main et … difficilement.
Le décès de David Graeber avant-hier est triste, il est mort à 59 ans, il aurait pu vivre bien davantage. J’ignore comme la plupart des gens la raison de son décès mais la façon dont il dit dans une vidéo, quelques jours avant que nous n’apprenions sa mort, qu’il est patraque mais que ça s’arrange, est particulièrement déchirante. Continuer la lecture de David Graeber (1961-2020)→
Cette mise en examen de l’ancien trésorier de la campagne et actuel président (Les Républicains) de la commission des finances de l’Assemblée nationale découle d’investigations de la police anticorruption, qui avait souligné dans un rapport de septembre 2017 l’« ampleur de la circulation d’espèces » dans l’entourage du candidat de la droite, mis en examen en mars dans ce dossier.
En fait de banales corrections et turbulences, le système financier a connu toute cette semaine passée une sérieuse secousse prolongée. En faisant preuve de prudence, les banques centrales avaient anticipé que leur « tapering » (la réduction de leurs programmes non-conventionnels) n’allait pas se dérouler sans mal, et elles sont servies.
Il fuse rarement des pensées audacieuses de la Conférence annuelle du marché boursier d’Euronext, cette occasion un peu compassée pour la place de Paris de se réunir. Il y a heureusement été fait exception cette année.
En une décennie, le nombre de pays dont la dette est notée AAA par Standard & Poor’s s’est réduit de 20 à 12, tandis que celle des pays notés BB et au-dessous a progressé de 49 à 62. Conséquence de quoi, les titres de qualité de plus en plus recherchés sur le marché obligataire sont de moins en moins nombreux.
Donnant une singulière vision de l’économie mondiale, les trois premières puissances – les États-Unis, la Chine et le Japon – sont gangrenées par l’endettement et n’ont aucune perspective crédible de le résorber, tout au contraire. Cela donne de quoi réfléchir ! Chacune doit composer à sa manière avec sa dette. Les États-Unis bénéficient du statut privilégié du dollar et la vendent à ses deux compères, tandis que la banque centrale japonaise achète à grande échelle la dette publique de son pays, et que la Chine tente de stabiliser la situation par des artifices tout en gérant les contradictions de sa transition.
La Grèce de retour sur le marché avec une émission obligataire, « il y a enfin une lumière au bout de l’austérité » s’est réjoui le commissaire européen Pierre Moscovici, ajoutant « il fallait créer les conditions de la confiance, ce qui a été fait. Est-ce que ça a été trop dur ? Sans doute. Est-ce que c’était nécessaire par ailleurs ? Aussi ». Il y a des jours où la pudeur devrait plutôt s’imposer.
Les taux de la dette souveraine vont-ils rester très bas, comme c’est actuellement le cas, ou bien monter quand les banques centrales vont en donner l’exemple, comme la Fed l’a initié ? Dans le doute, ne vaut-il pas mieux prendre ses précautions se demandent les gouvernements ?
Combien de temps la Chine va t-elle pouvoir tenir le rythme actuel d’accroissement de son endettement ? L’année passée, la dette chinoise atteignait 264% du PIB, mais ce chiffre n’est pas le plus inquiétant. Car Moody’s estimait en octobre dernier que le secteur du shadow banking prenait progressivement le relais du secteur bancaire public et pesait 8.500 milliards de dollars, soit 80% du PIB.
Tandis que le gouvernement grec continue de piétiner devant le refus intransigeant allemand de consentir un quelconque assouplissement de sa dette avant la tenue des élections de l’automne prochain, le gouvernement portugais, qui pourrait prétendre au rang de meilleur élève de la classe, pointe le bout du nez sur le même sujet.
Dix ans après le début de la crise économique et financière, qui est désormais attribuée à l’excès d’endettement et à la dérégulation des marchés financiers, la dette globale des particuliers, des entreprises et des États a fortement progressé. Les analystes de l’Institut International de la finance (IIF) précisent que « le stock de la dette gouvernementale exprimée en dollars a plus que doublé depuis 2006 aux États-Unis et au Royaume-Uni, tandis qu’elle augmentait de l’ordre de 50 % en zone euro et au Japon ».
Les conciliabules se succèdent sans désemparer, mais le retour d’une crise grecque aiguë n’est toujours pas écarté en raison des désaccords persistants qui subsistent entre les créanciers. Les échéances s’approchent : faute du versement d’une nouvelle tranche de crédit du 3ème plan de sauvetage d’ici juillet, la Grèce fera défaut sur le remboursement de 7 milliards d’euros de créances. Soulignant que l’aide financière a pour objet de faire rouler la dette grecque.
Peu accoutumé aux propos nuancés et continuant à marquer son territoire avec persévérance, Wolfgang Schäuble vient de couper court à toute mise en cause ultérieure de sa politique en affirmant qu’il ne pouvait y avoir de réduction de la dette publique au sein de la zone euro, et que pour y procéder il fallait la quitter. Avec ce principe, ce n’est pas seulement le sort de la Grèce qui est en jeu.