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La liberté de choisir ou de vivre sa préférence pour le mot « choisir » ou le mot « vivre »
J’ai choisi dans Le dernier qui s’en va éteint la lumière, de développer un modèle de la conscience que j’ai proposé pour la première fois dans un article publié en 1999 dans la revue L’Homme, intitulé « Le secret de la chambre chinoise ». Dans cet article, je tire les conséquences de la découverte par le psychologue Benjamin Libet que ce que nous appelons notre « intention » de poser un acte n’intervient qu’après que cet acte a été posé. Le retard avait été calculé par Libet comme étant d’une demi-seconde mais des études récentes ont montré que … Lire la suite…
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Le dernier qui s’en va éteint la lumière, chapitre 11 : « La guerre, encore et toujours seule solution envisagée pour les questions compliquées »
Le chapitre 11 de Le dernier qui s’en va éteint la lumière (à paraître en janvier) : La guerre, encore et toujours seule solution envisagée pour les questions compliquées.
Les hommes se sont toujours montrés incapables de tirer les leçons de l’histoire, nous rappelait Hegel dans son introduction à La philosophie de l’histoire :
… Lire la suite…On recommande aux rois, aux hommes d’État, aux peuples de s’instruire principalement par l’expérience de l’histoire. Mais l’expérience et l’histoire nous enseignent que les peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire, qu’ils n’ont jamais agi suivant les maximes qu’on aurait pu en tirer
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Qu’est-ce que la beauté ?
Pour Hegel, ni le temps ni l’espace n’existent en tant que tels : nous sommes plongés dans un flux qui est celui du devenir, dont la caractéristique est de ne jamais rester pareil à lui-même. C’est seulement pour nous y retrouver un peu que nous avons jugé utile de distinguer au sein du devenir, le temps et l’espace. Le seul point fixe dans le flot tumultueux du devenir, c’est le maintenant qui lui ne bouge pas : nous sommes à tout moment dedans, il sépare un passé dont nous savons de quelle manière il s’est déroulé grâce au souvenir… Lire la suite…
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VentsContraires.net – Paul Jorion : « Reconstituer la planète, c’est du travail… et de l’emploi »
(I) « Nous nous débarrassons du travail de manière massive »
(II) « La personne remplacée par une machine n’en profite absolument pas »
(III) « Les machines pourraient financer une allocation universelle »
(IV) « Pas de décroissance sans remise en question de la propriété privée »
(V) « Peut-on sortir d’un modèle économique fondé sur la croissance ? »
(VI) « Les Luddites avaient compris la réalité du développement technologique »Sur le site VentsContraires.net… Lire la suite…
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Un système ayant épuisé son concept
… Lire la suite…Dans le cours de l’histoire, le moment de la conservation d’un peuple, d’un État, des sphères subordonnées de sa vie, est un moment essentiel. C’est ce qui est assuré par l’activité des individus qui participent à l’œuvre commune et concrétisent ses différents aspects. Mais il existe un autre moment : c’est le moment où l’ordre existant est détruit parce qu’il a épuisé et complètement réalisé ses potentialités, parce que l’histoire et l’Esprit du Monde sont allés plus loin. Nous ne parlerons pas ici de la position de l’individu à l’intérieur de la communauté, de son comportement moral et de
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LA BOUCLE RÉTROACTIVE DU TEMPS, par Nadir (Nadj Popi)
Billet invité
Je voudrais souligner la sagacité de l’analyse que Bernard Stiegler livre au journal L’Humanité datée du 26 avril dans laquelle il lit Marx en termes de causalité inverse. Je souscris pleinement à son propos en utilisant le système théorique d’Alfred Schütz qu’il est important de mobiliser pour comprendre la causalité circulaire de la dialectique matérialiste de Marx : sa logique extractive et déformatrice en forme de boucle.
Alfred Schütz (1899-1959) est un sociologue phénoménologue autrichien (qui a influencé des sociologues américains comme Goffman ou encore Garfinkel) qui, avec la publication de son opus magnum de 1932 : « … Lire la suite…
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CRISE FINANCIÈRE ET LOGIQUE DE LA PRÉDISPOSITION
Ce texte a été présenté le 5 septembre 2009 au colloque « Parier sur l’incertitude », organisé à Bruxelles par Dominique Deprins.
La représentation de l’incertitude en finance a joué un rôle essentiel dans le déclenchement-même de la crise qui débuta en 2007 et dont les différentes phases ne cessent d’évoluer, chacune apportant son nouveau lot de mauvaises surprises. Contrairement à ce qui a pu se passer lors de crises précédentes, et en particulier dans le cas de la chute de la compagnie Enron, spécialisée dans le commerce de l’énergie, et qui fut l’un des épisodes les plus hauts … Lire la suite…
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RELIRE « LES PÊCHEURS d’HOUAT », TRENTE ANS PLUS TARD (I)
Il m’arrive plus souvent aujourd’hui qu’autrefois de relire les textes que j’ai écrits précédemment. La raison en est le blog. Les commentaires sont nombreux qui demandent : « Pourquoi ne parlez-vous jamais de ceci ? » et je réponds alors : « Parce que j’y ai déjà consacré tant de chapitres dans mon livre paru telle année ». Pour que je puisse répondre cela, il aura fallu alors que je me relise pour être sûr de l’avoir bien écrit et, si nécessaire, je complète de telle ou telle manière.
Mais pour un livre comme Les pêcheurs d’Houat, paru en … Lire la suite…
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AU SOLEIL D’AUSTERLITZ. Une conversation entre Bernard Stiegler et Paul Jorion, le 14 mars 2011
La retranscription de cette conversation, le 14 mars, a un peu tardé. La voici enfin.
Paul Jorion : Pour moi, le motif de notre rencontre tient essentiellement à un intérêt ancien pour vos idées dont je sens qu’elles sont proches des miennes. Nous nous sommes rencontrés il y a pas mal de temps, je crois qu’il est important maintenant, dans cette période, pour tout le monde, de totale hésitation, que les gens qui ont des idées, et des idées qui sont conciliables entre elles, qui permettent de faire quelque chose où le tout est plus grand que l’ensemble des parties, … Lire la suite…
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DES QUESTIONS ÉPINEUSES, ET DE LA MANIÈRE DE LES TRAITER
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Ce n’est pas mon cas : je n’ai pas eu l’occasion de vivre dans des sociétés de ce genre, mais certains de mes confrères anthropologues ayant vécu dans des sociétés de chasseurs-cueilleurs ont attiré mon attention sur deux exigences considérées comme minimales dans les sociétés à l’organisation politique extrêmement réduite – celles à propos desquelles Pierre Clastres a parlé de résistance délibérée à toute forme d’autorité. Je me situe bien entendu dans une perspective où le manger et le boire sont assurés (quand ce n’est pas le cas, je crois que … Lire la suite…
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LE TEMPS QU’IL FAIT, LE 31 DECEMBRE 2010
« … on ne rétablira pas la confiance en mentant, on rétablira la confiance en disant la vérité »
Le risque systémique
Mervyn King en mars 2008 : « Une question de solvabilité, pas de liquidité »
La transparence
Les révolutions
Socrate et la philosophie… Lire la suite…
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QUAND UN ANTHROPOLOGUE S’INTERESSE A LA PENSEE ECONOMIQUE, par Alain Adriaens
… Lire la suite…Billet invité.
En 1977, Louis Dumont publiait Homo aequalis. La première partie du livre était consacrée à la pensée économique au XVIIIe siècle ; dans la seconde partie, l’auteur défendait une thèse paradoxale : que l’approche de Marx est « individualiste » (fondée sur la personne) plutôt que « holiste » (fondée sur le groupe social). Thèse paradoxale puisqu’elle s‘applique à quelqu’un qui a écrit (avec Engels) : « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours est celle de la lutte des classes ». Une thèse paradoxale doit être prouvée magistralement, ce qui selon moi n’est pas le
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ETATS GENERAUX DE L’EMPLOI ET DE L’ECOLOGIE DES VERTS, samedi 23 octobre 2010
Mon intervention samedi dernier aux États Généraux de l’Emploi et de l’Écologie des Verts.
EGEE PART 6
envoyé par egeevideo. – L'info internationale vidéo.Mon intervention de 5m20 à 16m43 ; ma réponse à Pascal Canfin à 31m50.
EGEE PART 7
envoyé par egeevideo. – L'info internationale vidéo.Ma réponse à Benoît Roger-Vasselin, représentant le MEDEF : 24m50
EGEE PART 8
envoyé par egeevideo. – L'info internationale vidéo.Mon intervention, de 2m11 à 5m43.… Lire la suite…
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La transition (IV) – Le citoyen et le bourgeois chez Hegel
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Ce matin, dans La transition (III) – La propriété inanalysable, j’ai évoqué trop brièvement : « … l’idée hégélienne d’une origine distincte entre les deux fonctions de citoyen et de bourgeois, la première, fondée sur la logique aristocratique de la lutte à mort, la seconde sur l’éthique du travail née parmi les descendants d’esclaves ». Avant de poursuivre ma réflexion sur la propriété, j’explicite cette idée à partir des commentaires d’Alexandre Kojève, lecteur de Hegel.
Dans son Esquisse d’une phénoménologie du droit, Kojève analyse la logique historique qui … Lire la suite…
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COMPTE-RENDU DE « Comment la vérité et la réalité furent inventées », par Gérard Chouquer
Merci à Gérard Chouquer pour ce compte-rendu de « Comment la vérité et la réalité furent inventées » (1) dans la revue Les Annales.
Paul Jorion dispose de talents multiples, étant aussi à l’aise dans l’analyse des marchés financiers, du second théorème de Gödel, du mode de raisonnement d’Aristote que de la philosophie de Hegel. Il propose ici un ouvrage d’anthropologie du savoir, ambitieux en ce qu’il n’hésite pas à se situer au niveau le plus élevé qui soit, celui de l’histoire de la rationalité. Son livre s’intéresse en effet à deux objets, la vérité et la réalité, qui, … Lire la suite…