En sus de toutes les autres, une hypothèse est susceptible de rendre compte du pseudo-paradoxe de Fermi : si nous sommes seuls dans l’univers, c’est parce que son concepteur l’a voulu ainsi, qu’il s’agisse d’un Dieu de facture classique ou d’un programmeur extrêmement doué.
Je relisais l’article très intéressant de Bill Joy, fondateur de Sun Microsystems : Pourquoi l’avenir n’a pas besoin de nous. Et je me faisais la réflexion que la société, telle qu’elle avance aujourd’hui, continuant son mouvement initié avec la révolution industrielle, ressemble à une personne désespérée qui veut mettre fin à ses jours.
En novembre dernier j’ai reçu, comme tout le monde, une invitation de Ray Kurzweil à m’intéresser à un évènement new-yorkais organisé par la société IP-Soft. Objet de l’acte: nous présenter Amelia le tout dernier produit de leur portefeuille. En bref, Amelia est présentée comme étant un agent cognitif, downloadable sur commande, capable d’un grand nombre d’opérations au sein de l’entreprise et dotée de compétences dynamiques d’auto-apprentissage et d’interaction. Lorsqu’elle n’obtient pas la réponse à une question dans les bases de données auxquelles elle est connectée, elle transmet le problème à un collègue humain (sic) et observe le mode de résolution pour une gestion ultérieure en mode autonome. On nous explique qu’outre un quotient intellectuel elle dispose d’un quotient emotionnel, l’ironie allant jusqu’au choix du prénom. En effet, Amelia vient de l’ancien germanique amal signifiant travail. Sourira qui pourra.
J’ai immédiatement eu une pensée émue pour ces jeunes Marocains aperçus l’été dernier dans la banlieue de Casablanca sortant de leur journée de travail dans un call center et payés au smig marocain, soit 1,20 Euro/heure. Souvenez-vous bien, ce jour-là Jean-Claude a peut-être tenté de vous vendre un salon en cuir ou Solange un ensemble de 6 boxers cotton made in China pour le prix de 3. Amelia, je le sens, va changer nos vies.
Le billet de Paul Jorion, YouTube (Google) me connaît bien (ou plutôt croit bien me connaître), met en évidence que les systèmes utilisés par Google, Facebook, Twitter, Amazon, etc. pour constituer des « profils » d’utilisateurs, ne sont pas au point : ils ne savent pour l’instant que croiser des fichiers, ils ne savent pas véritablement inférer à partir des données récoltées.
J’ai un jour suggéré que pour confondre leurs outils, il suffit de faire des mots-croisés et de passer par Google au moindre mot ou concept inconnu ou mal connu. Histoire de brouiller le profil, c’est tout à fait efficace !
Les firmes mentionnées investissent dans l’Intelligence Artificielle, mais le fait est qu’elles ne comprennent rien à la chose : elles imaginent que plus elles accumulent de données, plus l’information rassemblée devient pertinente. C’est l’illusion classique qu’il existe un seuil au-delà duquel le quantitatif se transforme en qualitatif. Mais il n’y a en réalité pas de miracle : il faut que les données accumulées soient pertinentes pour que l’information globale devienne instructive (« instructive » ou « dangereuse », question de point de vue !).
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