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Keynes et le mystère du taux d’intérêt (VIII) La réfutation involontaire par Keynes de sa propre thèse sur la préférence pour la liquidité
Il est intéressant maintenant de noter que Keynes a offert involontairement sa propre réfutation de l’hypothèse d’une fixation du taux d’intérêt par la préférence pour la liquidité, et nulle part ailleurs que dans cette même Théorie générale où cette hypothèse fut mentionnée par lui pour la première fois. Voyons en effet comment peut s’accomplir l’« euthanasie du rentier », la méthode préconisée par Keynes pour réaliser une transition douce vers le socialisme, telle qu’il la décrit au chapitre 24 de La théorie générale, intitulée « La philosophie sociale à laquelle la théorie générale pourrait conduire » :
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Keynes et le mystère du taux d’intérêt (VII) La préférence pour la liquidité
Nous avons vu que Keynes considère que la « préférence pour la liquidité » fixe le taux d’intérêt au niveau-seuil où il est également tentant pour un prêteur éventuel de prêter une somme ou de la conserver sous forme d’argent liquide. Ou, pour utiliser les notions que nous venons de voir à propos de l’argent, la préférence pour la liquidité, c’est la reconnaissance d’une transition entre l’argent en tant que réserve (l’argent en puissance) et en tant que moyen d’échange (l’argent en acte), dont, selon Keynes, le taux d’intérêt est la matérialisation au niveau précis où cette transition … Lire la suite…
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Keynes et le mystère du taux d’intérêt (V) Comment le prêteur éventuel détermine-t-il le taux d’intérêt qu’il va réclamer ?
Dans le cas hypothétique du Grand-Duché de Gérolstein émettant une obligation, présenté antérieurement, nous avons pu voir que son coupon avait pu être établi à partir des propositions faites initialement par différentes banques voulant participer à l’adjudication. Ce que nous n’avons pas essayé de déterminer est sur quelle base les banques acheteuses de l’instrument de dette, c’est-à-dire candidates à prêter à l’État émetteur, choisissaient de proposer des taux s’échelonnant dans cette illustration entre 2,5 % et 3,25 %. Ces chiffres n’étaient probablement pas arbitraires : leur niveau devait être déterminé selon une certaine logique mais quelle était-elle ? Comment … Lire la suite…
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Keynes et le mystère du taux d’intérêt (IV) Où le taux d’intérêt va-t-il se situer ?
Je m’abstiendrai pour commencer d’expliquer la façon dont Keynes imagine que le taux d’intérêt se détermine. Je prendrai mon départ dans des principes généraux et rejoindrai ensuite par étapes la position de Keynes sur cette question.
Un taux d’intérêt est la mesure de la rémunération périodique du prêteur par l’emprunteur exprimée en pourcentage du montant du prêt. Le taux d’intérêt représente en principe, comme nous l’avons vu, une part de la nouvelle richesse que ce prêt a permis de générer. Où le taux d’intérêt ira-t-il se situer ? Envisageons la chose en termes très simples, avant de raffiner l’approche.… Lire la suite…
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GACCIO ET JORION (II) LES BANQUES
La deuxième vidéo dans une série de 5 :
1) Les modèles de sortie de crise – 2) Les banques – 3) Le travail et le revenu – 4) Les scénarios catastrophes – 5) Le socialisme et la gauche : toute une histoire
Pour en savoir plus sur les deux personnages, Bruno Gaccio et Paul Jorion, et sur La Parizienne à l’origine du projet, c’est ici.
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LE MONDE, Taux d’intérêt et survie de la zone euro, lundi 22 – mardi 23 juillet 2013
Taux d’intérêt et survie de la zone euro
L’originalité de l’euro réside dans le fait qu’à la zone économique dont il est la devise ne correspond pas une zone fiscale unifiée. Dès lors, les dettes souveraines des différents pays membres, libellées en euros, se voient imposer des taux d’intérêt intégrant notamment des primes reflétant la santé économique et financière spécifique de chacun des pays.
La première, la prime de crédit, couvre le risque que le versement des intérêts ou le remboursement du principal n’ait pas lieu. La seconde, la prime de convertibilité, tient compte de l’éventualité que le pays émetteur … Lire la suite…
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Taux d’intérêt et situation de la zone euro (I) Le cadre théorique
Comme annoncé, je vous propose ici l’analyse de la situation de la zone euro que je présenterai le 5 novembre au Parlement européen.
Comme le cadre théorique que j’utilise pour les taux d’intérêt n’est pas nécessairement familier, je commence par le présenter. Dans une seconde partie (tout à l’heure), j’analyserai la situation de l’Europe à l’aide de ces outils.
Taux d’intérêt et situation de la zone euro (I) Le cadre théorique
Keynes n’a jamais manifesté de sympathie pour la modélisation mathématique en économie : l’outil mathématique lui semblait inapproprié à la connaissance essentiellement qualitative, plutôt que quantitative, que l’économie … Lire la suite…
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LA SCIENCE ÉCONOMIQUE EST UNE CHOSE TROP SÉRIEUSE…
À propos de Hyman Minsky, « The Financial Instability Hypothesis », traduit en français par François-Xavier Priour, aux éditions Diaphanes (Bienne – Paris) et précédé d’une préface de Joseph Vogl.
Keynes était encore trop soucieux de couler les expressions qu’il utilisait dans des formes qui paraitraient familières à ses collègues économistes. Comme le dit Hyman Minsky dans l’ouvrage qu’il a consacré à John Maynard Keynes (McGraw-Hill 1975) : « Beaucoup de la vieille théorie se trouve toujours là, et une part importante de la nouvelle est formulée de manière imprécise et expliquée maladroitement » (p. 12). Mais Minsky lui-même n’échappe … Lire la suite…
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L’EUROPE S’APPRÊTE À « PROTÉGER LES INVESTISSEURS CONTRE LES CONSÉQUENCES DE LEURS MAUVAISES DÉCISIONS »
L’économiste allemand Hans-Werner Sinn et l’économiste suisse Harald Hau ont signé avant-hier une tribune libre dans le Financial Times, intitulée : « L’union bancaire de la zone euro est profondément viciée ». Elle traite un thème qui m’est cher et sur lequel il est toujours bon de revenir : que le mécanisme du prêt et de l’emprunt est aujourd’hui faussé du fait que le défaut, soupape nécessaire d’une économie fondée sur une répartition très inégale de la richesse, a été mis hors-jeu. Tout défaut, toute somme qui n’est pas remboursée par un emprunteur à un prêteur, est depuis 2007 … Lire la suite…
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NEWSRING.fr, Moody’s : un signe de défiance envers la France
Un entretien que j’ai accordé à Newsring. On le trouve sur leur site, ici.
Une dégradation n’est jamais une bonne nouvelle. On critique de plus en plus les agences de notation, mais il y a une demande de la part des marchés pour ce type de service, c’est-à-dire une évaluation de la capacité d’un emprunteur à payer les intérêts, à rembourser la somme empruntée et à le faire dans les délais qui ont été prévus. C’est l’industrie financière qui demande ce service aux agences de notation, car elle ne dispose pas du temps ou des ressources nécessaires pour faire … Lire la suite…
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LA PRIME DE RISQUE ESPAGNOLE
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
The English version of this post can be found here.
Deux émissions obligataires aujourd’hui, l’une en Espagne, l’autre au Danemark, qui nous permettront un intéressant petit calcul de la prime de risque exigée aujourd’hui de l’Espagne quand elle emprunte sur le marché des capitaux.
Le Trésor espagnol a émis tout à l’heure un peu plus de 3 milliards d’euros de dette pour des titres à 12 et à 18 mois.
Parce qu’il faut toujours envisager le bon côté des choses, on nous signale qu’en face de cette offre de 3 … Lire la suite…
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LE POIDS DE SON INDIGNATION
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Herman van Rompuy, président du Conseil européen, publie à l’instant un « point de vue » dans Le Monde intitulé : « Nous vivons une crise non pas de la zone euro mais de l’endettement public » où il écrit entre autres :
… Lire la suite…« Jeudi 21 juillet, les dirigeants de la zone euro se sont réunis à Bruxelles. Nous avions deux objectifs en vue : d’une part, garantir le financement du programme pour la Grèce et ramener l’endettement de ce pays à un niveau plus supportable, … nous avons baissé le
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MÉTÉO DES TAUX – MAI 2011, par Olivier Berruyer