61 réflexions au sujet de « LE TEMPS QU’IL FAIT, LE 28 MARS 2013 »

  1. Donc la nouvelle mission de Julien est de faire le pitre, après l’excès de modération il pousse le balancier à l’autre extrême, il rentre dans la comédie pour fuir la tragédie. C’est insolite ce comportement enfantin, nous qui sommes toujours trop sérieux, on se déride un peu ; comme on peut pas manger les spaghettis au Vicomte, il nous reste la lucarne du blog, seule fenêtre ouverte sur le destin amer d’une humanité en quête d’humanisme. Julien, reviens, on va devenir fou !

    • « il rentre dans la comédie pour fuir la tragédie »

      Eh oui ! c’est un avertissement, si nous nous complaisons dans la léthargie, il ne nous restera bientôt plus d’autre choix.

  2. comment élaborer le bancor quand chaque nation joue l’individualisme et que la solidarité est abandonnée à la prédation libérale !

    • Il faut qu’apparaisse en effet une volonté globale de sauver ce qui peut encore l’être. Il y a des circonstances historiques où cela apparaît, d’autres, non. Les paris sont ouverts !

    • Merci, j’ai eu une longue discussion hier avec une personne qui l’a très bien connu. J’ai appris bien des choses, moi qui n’avais qu’une connaissance livresque de son oeuvre. Je ne dirai rien sur ce qui est de l’ordre de la personne, mais les remarques qui furent faites sur le fait que « le spectacle » n’était peut-être pas le centre de la cible qu’il s’agissait de viser, me font réfléchir depuis 24 heures. Quel est le coeur de la cible aujourd’hui ?

      • c’était un bon buveur, du moins d’après son panégyrique ; qu’entendez-vous par « cœur de cible » ? l’économie, le capital ?

      • Guy Debord s’est fait reconnaître dans certains milieux par le livre paru en 1967 dans lequel il a montré la nature effective du Spectacle en en donnant de multiples définitions. Il revient toujours à définir le centre du monde existant comme étant l’économie : « Le spectacle se soumet les hommes vivants dans la mesure où l’économie les a totalement soumis. Il n’est rien que l’économie se développant pour elle-même. Il est le reflet fidèle de la production des choses, et l’objectivation infidèle des producteurs » (<em<La Société du Spectacle,Thèse 16)
        C’est en cela que Debord, quoique très influencé par la pensée de Hegel, est un enfant de Marx qui reconnaît le rôle central de l’économie dans la production des temps modernes et des illusions qui vont avec.

      • 1848 : « Le capital »
        1967 : « Le spectacle »
        2013 : « Le pari sur la fluctuation de prix »

      • 1848 : « Le capital »
        1968 : « Le spectacle »
        2013 : ?

        Le Spectacle c’est toujours le Capital.
        Il faut noter qu’en 1988, Debord a parlé du spectaculaire intégré qui « tend à s’imposer mondialement » en lieu et place des « deux formes, successives et rivales, du pouvoir spectaculaire, la concentrée et la diffuse » (Commentaires sur la société du spectacle).
        A mes yeux, la seule critique de cette théorie émane du groupe de l’Encyclopédie des Nuisances qui considère que l’extension sans fin de la technique dans une société dominée par l’économie séparée annonce la longue suite des catastrophes que nous connaissons aujourd’hui. Il reste que pour tous les critiques radicaux, c’est bien avant le mouvement récent de financiarisation de l’économie que le centre du malheur était l’économie qui, comme disait Marx, a l’argent – et le besoin d’argent – comme production essentielle.

    • et bien justement, 2013, vous avez une idée, un concept qui germe, vous êtes sur une limite (une crête), on aimerait savoir… pour pas tomber du mauvais côté.

      • c’est donc un combat qui s’ouvre, il y aura des batailles. Il faut se rendre compte que malgré cette « santa crisis » gigantesque, la bête spéculative est plus alerte que jamais. La soumission de nos gouvernants est effrayante, ils sont convertis. On arrive pas à y croire, on préfère se réfugier dans le déni spectaculaire intégré, l’économique et le retour de dieu.

  3. Bonjour !

    J’ai fini par trouver cette page :-)))

    Pas sûre d’avoir compris, comme d’hab. Un système euro où chaque pays aurait la propre évaluation de son euro ?

    Pourquoi ne pas garder sa propre monnaie dans ce cas ? Cela me paraîtrait assez compliqué tout ça et ne résolverait pas les causes d’un système obsolète, comme vous le dites plus loin.

    Ou alors je suis encore à côté de la plaque, comme d’hab aussi 😉

    Un ptit coucou de passage et amitiés à tous

    JMMDT

    • C’est en effet comme avoir chacun sa propre monnaie, avec l’euro circulant dans la partie de la zone euro OÙ L’ON N’EST PAS ENCORE PASSÉ à ce nouveau régime, jouant le rôle du bancor. Quand il ne restera plus personne dans l’ancienne zone euro commune, l’euro aura cessé de circuler effectivement comme billets et pièces et sera passé au statut de simple monnaie de compte, on écrira alors bancor = euro et le tour aura été joué !

      • Je ne dis pas que c’est comme cela qu’il faudrait faire : espérons qu’on prendra un raccourci quand il restera encore un petit noyau de six ou sept parmi les 17 !

  4. En 1973, le ministre des affaires étrangères américain Henry Kissinger justifiait en ces termes le coup d’ Etat contre Allende (“That son of a bitch!” dans la bouche même de Nixon): “Quand il nous faut choisir entre l’économie et la démocratie, alors notre devoir est de sauver l’économie.”
    De ce point de vue là, les américains ont le mérite de ne pas être des faux-culs.
    Au moins cela a le mérite de la clarté, et ce qui se passe en Europe ces temps-ci ne fait que le confirmer. Pour sauver l’euro, traduisons les intérêts économiques dominants, tout est permis.
    La démocratie est un luxe pour temps de vaches grasses, et encore, pas sûr que ce ne soit vrai.
    Mais vu que les médications germaniques actuellement à la mode dans l’UE, affaiblissent les malades, plus qu’elles ne les fortifient, l’on n’est pas prêt de voir la démocratie s’épanouir sur ce continent. C’est plutôt le modèle chinois vers lequel on se dirige toujours un peu plus: économie, sans démocratie.
    Ce n’est sans doute pas un hasard, s’il fallait d’abord mettre au pas la Grèce, berceau de cet idéal de démocratie. Thucydide disait: “Du fait que l’État chez nous est administré dans l’intérêt de la masse et non d’une minorité, notre régime a pris le nom de démocratie”.
    Dans la première version du projet de Traité Constitutionnel de 2005, cette phrase figurait en exergue du document, puis dans la version finale elle avait disparu. Par contre tous les articles sur la “concurrence libre et non faussée”, eux n’ont jamais disparu.
    Il nous faut oublier ce passé encombrant, désormais nous serons gouvernés par des “règles de bonne gestion de l’économie”, mises en oeuvre par des machines. Les êtres humains n’ont qu’à ce plier à ce nouvel ordre, rendu possible par le développement des techniques modernes et le progrès.
    Plus le progrès se développe dans le domaine de la “bonne gouvernance économique”, moins le progrès social se porte bien.
    C’est normal, puisque ce progrès économique s’accompagne d’une déliquescence de la démocratie, ce n’est donc pas la masse qui en profite, mais une minorité, une oligarchie.
    Grâce au développement des sciences et techniques, et à l’économisme, les classes dominantes de la société sont en train de liquider toute la philosophie des lumières, l’idée de progrès pour le plus grand nombre. Nous retournons à l’obscurantisme des périodes sombres du moyen-âge.
    C’est sans doute pour cela qu’un Chavez a été constamment diabolisé par nos perroquets médiatiques. Sa politique visant, quoi qu’il en soit, à améliorer le sort du plus grand nombre, faisait tâche par rapport à celle de nos oligarchies qui y ont renoncé.

    • « C’est plutôt le modèle chinois vers lequel on se dirige toujours un peu plus: économie, sans démocratie. »

      Vous vous souvenez de ceci ?


      Paul Jorion – Parlons Net – France Info – 5… par PaulJorion

      Je ne sais plus exactement ce que j’ai dit à cette occasion. De mémoire, quelque chose comme : « Les modèles de la Chine et de nous se rapprocheront de plus en plus, et ce n’est pas parce que la Chine sera de plus en plus comme nous : c’est parce que nous serons de plus en plus comme la Chine ».

      • malgré tout, même si c’est un peu caricatural, le chinois monte en puissance « économique » (le faux rêve) alors que nous sommes en phase de descente : ce n’est pas la même dynamique, ce qui peut influencer une réaction différente.

      • Pour parler à la manière de Guy Debord, on pourrait dire que le « mauvais rêve de la société du spectaculaire intégré est son unification ».
        Cette unification, qui a pour objectif une société sans histoire, est un mauvais rêve au sens où elle ne parviendra pas à s’unifier mais qu’elle poursuivra cet objectif jusqu’à mettre en cause sa propre existence. Nous y sommes.

      • Vers la minute 11:

        « Le système américain ressemblera bientôt au système chinois. »

      • En fait, c’est une simple référence à ce que j’écrivais dans La crise du capitalisme américain (2007) : que le capitalisme deviendra d’état et autoritaire, comme en Chine, pour tenter de survivre.

  5. Bonjour merci de votre engagement.
    Tout à l’heure je vais aller voir « les amants passagers » d’Almodovar j’ai cru comprendre que c’est la métaphore de la chute de l’Europe.
    Si j’ai bien compris ce que vous avez dit la semaine dernière des banques ont pu mettre « hors bilan » des comptes toxiques, cela me choque. Comme d’habitude les puissants érigent des règles qu’ils imposent aux autres, mais qu’ils ne respectent pas.
    Alors pour tous ceux qui qui n’ont pas les connaissances techniques ou l’esprit mal tourné; utilisons la dérision, c’est tout ce qui nous reste.
    Portez vous bien!

    • Oui, effectivement, la justification du « hors-bilan », c’est qu’il s’agit d’opérations n’ayant pas véritablement d’impact sur le bilan financier de l’entreprise. Deux questions alors :

      1) pourquoi ne pas simplement le laisser au bilan, si ça n’a pas d’impact ?
      2) comment se fait-il que toute la part toxique se retrouve toujours « hors-bilan » et finit d’ailleurs par tuer l’entreprise ?

      • question nocive d’un novice : si c’est hors bilan, comment se fait-il que l’entreprise finisse par en crever ? (pardon)

      • Parce que la déconnexion avec le bilan de l’entreprise était bidon. Cf. Enron et l’une de ses « partnerships » : il aurait fallu 3 % de participation extérieure et le calcul avait été mal fait. Pour les titres subprimes, ils étaient en principe bel et bien vendus mais il y avait recours de l’acheteur en cas de tricherie sur la qualité de la marchandise et les pertes sont en fait remontées à l’émetteur du titre.

      • C’est tout le système qui est comme ça, hélas. Pas seulement l’économie. Par exemple nos élus fabriquent des lois pour se protéger de tout retour de bâton du contribuable qui le nourrit en cas d’erreurs, d’exactions etc… tout en empêchant celui-ci par divers autres moyens de se défendre contre n’importe quel niveau décisionnaire de la pyramide.

        On peut l’appliquer à tout et n’importe quoi ce système.

        La solution de le laisser s’autodétruire jusqu’au bout, comme il le fait depuis longtemps, me paraît être la solution la plus réaliste et acceptable. On ne peut pas construire sur des ruines.

        Malheureusement, cela fera beaucoup de souffrants et de morts au passage.

        Mais est-ce que ce n’est pas aussi le cycle de la nature, de la vie qui veut ça ? A des échelles de temps différentes bien sûr.

      • « le laisser s’autodétruire jusqu’au bout »

        Avec l’Aube Dorée dans le rôle du service d’ordre…

        « Lorsque les Nazis sont venus chercher les communistes,
        je n’ai rien dit,
        je n’étais pas communiste… »

    • Le « hors bilan » n’est pas seulement pratiqué par les banques. Il l’est aussi par nombre de grandes entreprises et de collectivités territoriales par la pratique de cautions données.

      • Je n’ai pas dit qu’il ne fallait pas réagir Paul, la réaction et la conscientisation serviront à la reconstruction, forcément.

        Mais lorsqu’un gros rocher descend la montagne et qu’il prend de la vitesse sur tout le parcours, pour remonter de l’autre côté, sur une autre montagne, il devra traverser la plaine.

        Je dis juste qu’il ne faut pas s’illusionner sur l’arrêt d’une destruction aussi massive d’un système qui arrive à échéance et cibler ses efforts et réflexions sur la création d’un autre système complètement différent avant qu’il ne soit temps de le reconstruire.

    • Oui, il faut insister là-dessus. Et une fois qu’on récupère à ce moment-là, il faut être sûr que ces 80 % de l’argent disponible soit redistribué en salaires, sinon il ne servira qu’à une seule chose : à multiplier par 5 ( 1 + 80% de (1 + 4)) le prix de l’immobilier.

      • Le prix de l’immobilier, déjà hors de portée d’une part sans cesse croissante de la population, ne va-t-il pas déjà augmenter du fait du doute qui existe maintenant pour les déposants sur la garantie à venir de leurs dépôts ?

      • Certainement. Et comme il faut déjà trente ans de crédit pour s’acheter une maison, il faudra bientôt 150 ans (30 x 5). Tout le monde sera locataire d’une des 275 entreprises qui possèdent déjà le monde.

  6. à Paul Jorion,

    Pour revenir à votre intervention à l’Assemblée nationale à propos des places fiscales, je suis toujours étonné de voir que nous sommes si peu nombreux à être avertis du fait que dans ce monde il n’est plus possible de corriger un détail sans devoir remettre en cause la totalité.

    Je crois aussi que le dernier discours d’un homme politique de premier plan qui, un jour, porta le label « socialiste » ne va pas dans le sens de votre appel du 26 mars 2013 : « Le temps presse : les « partis socialistes » européens doivent se rallier dans l’urgence au socialisme. Sinon (et il ne s’agit pas là de vaine rhétorique) c’est bien simple : il ne restera plus rien de ce à quoi nous tenons, de ce qui fait que nous pensons (de plus en plus rarement hélas) qu’il fait parfois (oui vraiment) bon vivre ! »
    Qu’en pensez-vous ?

    • Non et il faudrait demander à ces gens-là ce qu’il y a de « socialiste » dans ce qu’ils disent. Ce qu’ils vous diront c’est ceci : « Socialiste toujours mais réaliste d’abord ! » et comme ce qu’ils appellent « réaliste » se traduit par « anti-socialiste », leur « socialiste », c’est de la tchatche et rien de plus.

      • Maintenant qu’il a été élu, cet individu là se garde bien de se dire « socialiste » ou seulement « de gauche ».
        Les menteurs sont toujours au pouvoir.
        Que devrons nous faire pour le leur faire abandonner ?

      • Je n’ai pas écouté (je causais moi-même pendant ce temps-là) mais je me suis laissé dire qu’il n’y a pas même eu de référence à l’économie sociale et solidaire, ni même « positive » d’une quelconque manière.

    • Ce n’est pas fait pour nous rassurer, mais il y a une ressemblance troublante entre la politique de François Hollande et celle menée par le chancelier Heinrich Brüning sous la République de Weimar.
      A l’époque l’ Allemagne ne s’en sortait pas économiquement, à cause – entre autre choses – du poids des sanctions financières qui lui avaient été imposées lors du Traité de Versailles, plus particulièrement sous la pression de la France.
      Aujourd’hui ce sont la France et les pays du Sud, qui ne s’en sortent pas à cause des Traités d’austérité que l’Allemagne leur impose, du haut de sa domination économique en zone euro.
      Brüning, le centriste, échoua lamentablement , il utilisait lui aussi des décrets-lois pour imposer sa politique déflationniste, dans l’espoir de relancer l’activité économique.
      Le NSDAP, passa en 1930 de 14 à 107 députés à la chambre, hausse qui allait se confirmer par la suite et ouvrir à Hitler les portes du pouvoir.
      Comparaison n’est pas raison, maisHollande le centriste, ne pourra pas dire qu’il ne savait pas si les choses venaient à mal tourner !!!
      http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/11/26/bruning-l-austerite-et-la-montee-du-nazisme_1795883_3234.html
      On enseigne encore, me semble-t-il, l’histoire à l’ENA. Enfin je crois…

      • La zone euro : 17 républiques de Weimar (sauf l’Italie, espérons que cela la sauvera, elle a déjà beaucoup donné).

      • « Sauf l’Italie », vous dites cela suite au résultat des dernières élections et d’une éventuelle rébellion de sa population, que l’on ne voit pas poindre ailleurs ?

      • Ils n’ont pas de gouvernement de Weimar parce qu’ils n’ont plus la capacité de former un gouvernement : trop d’abstentionnistes et trop de votes de protestation parmi les derniers électeurs qui prennent la peine d’aller voter.

      • Oui c’est vrai, Bersani a échoué à former un gouvernement, mais la Troïka ne va-t-elle pas pousser à les faire revoter, ou à leur imposer un nouveau gouverneur type Monti ?

    • heureusement qu’on a pas la dette de l’honneur perdu suite à la défaite… sinon on risquerait de se jeter dans les bras d’un aboyeur …

  7. Je ne me résous pas à être l’esclave des 275 sociétés qui dirigent ce monde.
    Quels moyens de résistance nous reste-t-il ?
    Le bulletin de vote: dérisoire.
    La manifestation ? Cela ne sert à rien.
    Ils manipulent le droit et les médias.
    Alors que reste-t-il pour construire autre chose ?
    Car l’autodestruction de ce système ne constitue en rien la garantie d’un nouveau départ.

  8. vous semblez gigantesque à côté de Julien, est-il petit ou bien est-ce un effet d’optique 😉

Les commentaires sont fermés.