Mardi 3 septembre, de 11 h à 14 h : ENCHAÎNEMENT INCONTRÔLÉ ET FUITE EN AVANT, par François Leclerc

Billet invité

Sur le site de la centrale de Fukushima, des centaines de milliers de tonnes d’eau radioactive sont stockées dans un millier de réservoirs installés dans la précipitation au fur et à mesure des besoins, sur une aire défrichée et parcourue par plus de 4 kilomètres de tuyaux. L’ensemble est vulnérable aux secousses sismiques, les canalisations en vinyle au gel hivernal et les réservoirs en acier à la corrosion de l’eau salée qu’ils contiennent, leurs plaques étant souvent boulonnées et non soudées.

Cette installation ne cesse d’être agrandie pour accueillir quotidiennement 400 tonnes supplémentaires d’eau contaminée provenant du refroidissement des réacteurs. Rien n’est aujourd’hui en mesure de stopper la poursuite de ce stockage précaire, et le provisoire dure sans savoir ce qu’il va advenir de cette masse d’eau que l’opérateur ne parvient toujours pas à décontaminer. Les incidents se multiplient sur le site, le dernier en date étant la découverte d’une très forte contamination de 1.800 millisieverts/heure auprès d’un des réservoirs de 11 mètres de haut sur 12 mètres de diamètre, sans qu’aucune fuite ne soit détectée. Seuls 60 des 350 réservoirs de ce type sont équipés de jauges permettant de constater une baisse du niveau d’eau. Trois autres points chauds ont été découverts, le plus élevé culminant à 270 mSv/h. À titre de comparaison, les travailleurs du nucléaire japonais ne doivent pas dépasser une exposition à plus de 50 millisieverts annuels. On a également appris que, lors des précédentes mesures du 22 août dernier aux mêmes endroits, le seuil de 100 millisieverts/heure n’était pas dépassé, les instruments utilisés ne pouvant pas mesurer une contamination supérieure…

D’où provient cette contamination ? Où est localisée la fuite du réservoir ayant permis à 300 tonnes d’eau contaminée de se répandre sur le sol et d’y pénétrer ? Tepco n’est pas en mesure de répondre ni à l’une ni à l’autre de ces questions. L’opérateur est lui-même à l’origine d’un problème qui le dépasse totalement, ayant placé tous ses espoirs dans des installations de décontamination ne remplissant pas leur mission et connaissant des pannes à répétition. Une attitude de fuite en avant classiquement rencontrée chez les partisans de l’électronucléaire, dont l’un des credo est de ne pas douter que les problèmes dont on ne connait pas la solution seront résolus plus tard et à temps. La récupération des coriums en est le dernier exemple, après celui bien connu du sort réservé aux déchets nucléaires.

Des recours sont évoqués – celui d’une intervention de l’État japonais et d’experts internationaux – mais ceux-ci hériteront d’une situation ingérable et issue d’un enchaînement incontrôlé : la mutation de la centrale électrique sinistrée en une usine de production d’eau contaminée. Le danger ultime qui se profile est que partie ou totalité du site puisse se trouver contaminé à la suite d’une rupture de réservoirs occasionnant des fuites massives d’eau, créant un environnement pouvant imposer l’arrêt des travaux palliatifs en cours, y compris même le refroidissement des réacteurs… L’électronucléaire suppose de toujours prévoir le pire, comme Fukushima en est la démonstration, après l’avoir frôlé et alors qu’il le côtoie toujours.

Les responsables du démantèlement des centrales nucléaires aiment qualifier de plaisant « retour à la pelouse » leur objectif final, voulant ainsi signifier qu’ils se préparent à en effacer toutes les traces. Mais si ces opérations sont déjà très lourdes quand un réacteur a été arrêté et son combustible déchargé, que pourra-t-il en être à Fukushima, où trois coriums ont fondu et percé les cuves d’acier des réacteurs ? Le silence total observé sur ce sujet par l’opérateur renvoie à sa légèreté, partagée par le gouvernement japonais et les autorités nucléaires qui se gardent de le rompre. Ces derniers continuent de s’appuyer sur Tepco sans véritablement l’encadrer ; serait-ce parce qu’il leur est commode de disposer d’un échelon avec lequel ils peuvent prendre leur distance, leur évitant ainsi de se trouver en première ligne ? N’ayant d’autre ressource que de confier à l’incendiaire le soin d’éteindre le feu, une attitude rappelant celle qui est adoptée envers le monde financier dans un autre contexte ? La responsabilité de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n’est pas moindre, se calquant sur la même attitude. Elle a admonesté le 28 août dernier l’autorité de régulation nucléaire japonaise en lui demandant d’adopter une stratégie de notation des incidents pertinente, laissant poindre un reproche d’alarmisme sous couvert d’une critique de la confusion de sa communication.

La communication, c’est ce qui est censé faire des merveilles quand tout le reste a été essayé. Les banques centrales en sont également réduites à cette extrêmité, si l’on veut poursuivre cet éclairant rapprochement. Mais la catastrophe de Fukushima n’a pas suscité d’assauts de storytelling, contrairement à celle de Tchernobyl, magnifiant à la soviétique l’héroïsme de ses liquidateurs sacrifiés. Faute de références, elle est vite disparue de la grande actualité car ne procurant pas d’appui à la narration dans une société japonaise trop méconnue. Et pourtant, on peut dès maintenant être assuré que la quatrième catastrophe de l’industrie électronucléaire est celle qui laissera le plus de traces indélébiles pour longtemps.

La crédibilité d’un démantèlement de la centrale, même devant durer 40 ans comme annoncé au doigt mouillé, s’estompe au fur et à mesure que les difficultés s’accumulent, avant même qu’il ne soit véritablement entamé. Mais en quoi pourrait donc consister un plan B ?

ACTUALISATION : « Il sera à un moment inévitable de mettre cette eau quelque part, dans l’océan ou ailleurs », a déclaré lundi 2 septembre Shunichi Tanaka, le président de l’autorité régulatrice nucléaire japonaise. « À condition, a-t-il précisé, que le niveau de contamination radioactive soit ramené sous la limite légale ».

En attendant que cette restriction puisse être levée, il ne reste plus qu’à espérer que l’installation de fortune tienne le coup, l’expérience acquise en termes de décontamination de l’eau à Fukushima n’incitant pas à l’optimisme sur le calendrier. Une restriction supplémentaire a toutefois été apportée par le président : cela pourrait ne concerner qu’une partie de l’eau. Mais il n’a pas précisé ce qu’il entendait par « ailleurs » pour l’eau qui ne serait pas déversée dans l’océan Pacifique.

DEUXIÈME ACTUALISATION : Une tornade a ravagé une banlieue nord-est de Tokyo, Koshigaya, à 220 kms au sud de Fukushima. Les maisons sont ravagées et menacent de s’effondrer. Des dizaines de blessés ont été dénombrés et des voitures renversées. Quels seraient les effets d’un tel phénomène imprévisible sur Fukushima et son champ de réservoirs ?

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55 réflexions au sujet de « Mardi 3 septembre, de 11 h à 14 h : ENCHAÎNEMENT INCONTRÔLÉ ET FUITE EN AVANT, par François Leclerc »

      • Aïe… point de réponse à cette juste et simple question…?

        Il n’y a plus de débat possible François… Après ça, même les fervents fidèles de la divine puissance technologique vont la mettre en veilleuse leur grande gueule…

        Il n’y a plus de débat possible… nous sommes assis au bord du monde à le regarder se consumer, à admirer le mécanisme d’horlogerie qui nous a conduit dans la chute: un mélange de fierté, d’ignorance, de désir, de peur, de réflexes, de haine…

        Coincés comme des rats, quand les dés sont jetés, il n’y a même plus la possibilité de débattre dans la joie et la bonne humeur… ça semble patiner, tourner à vide… le coeur n’y est plus quoi !!!
        Fascinés par la monstruosité qui se déroule devant nos yeux, tel le lapin pris dans les phares, nous restons sans voix sans geste…

        Admirons mes amis… admirons la catastrophe humaine… les joues et le front rosis de honte de l’enfant pris la main dans le pot de confiture… la gueule de bois des lendemains de fête… la petitesse de ces grands personnages tellement importants…
        Admirons comment ils tentent encore de faire illusion… Admirons leurs mensonges pour garder leur statut… admirons les Hommes, admirons leur organisation, leur faillite… comme ils sont mignons…
        Ils ont mis le feu à la maison et restent là tout penauds… c’est vraiment attendrissant…
        La machine Humanité se déglingue de tous côtés, prend l’eau de toutes parts, perd ses boulons et se déballonne…
        Ce fut une espèce… comme dirais-je?… une espèce… rigolote!

  1. Ne plus y penser c’est s’habituer à ce que l’on n’accepte pas.

    Les médias attirent notre attention sur un problème mais passent à un autre avant qu’il ne soit résolu puisque seuls les sujets pour lesquels il y a quelque-chose de nouveau à dire sont traités.

    Ça n’est donc pas la gravité des menaces permanentes, peu probables comme très probables, qui compte. TEPCO ne fait rien à Fukushima contre un autre tsunami ou un nouveau tremblement de terre destructeur: ces évenements ne sont des sujets d’actualité que quand ils viennent de se produire. Par contre, et sans tenir compte de leur réelle gravité, TEPCO s’empresse après chaque incident impossible à dissimuler et facile à décrire d’imaginer des explications et d’improviser des palliatifs qui sont surtout destinés à détourner l’attention.

    Tout se passe comme si les responsables savaient qu’il n’y pas de solution acceptable à long terme et n’avaient comme seule ambition d’éviter les remous. Grâce à la patience de ces responsables on s’habitue progressivement aux conséquences d’événements « imprévisibles », comme cela s’est déjà produit après les catastrophes nucléaires précédentes…

    C’est en tirant des leçons de ses expériences que l’humanité a survécu dans des conditions souvent difficiles mais une particularité des produits radioactifs qui s’accumulent ou se dispersent est que si on en arrive petit à petit à un niveau qui s’avère inacceptable on ne pourra ni les recueillir ni les faites disparaitre.

  2. LCP diffusera après demain jeudi à 20h40 un documentaire : « Fukushima, une population sacrifiée ». Il sera intéressant de comparer cette version officielle avec les éléments collectés par F. Leclerc.

  3. Bonjour François et à tous,

    La catastrophe de Fukushima me rappelle une autre catastrophe japonaise qui se déroula à la fin des années 50 à Minamata (http://suite101.fr/article/la-premiere-pollution-industrielle-le-drame-de-minamata-a20213). Un lien vers une vidéo de l’INA de 1974 est très instructive non seulement sur le drame, mais également sur la situation écologique d’alors. C’est à se demander si les choses ont évoluer (dans quel sens) depuis. Avec Fukushima, le Japon subit encore une fois l’incompétence, la cupidité et la mauvaise foi de ses dirigeants. A ce sujet, vous pouvez consulter le site du Monde Économique (http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/09/02/tepco-de-la-dissimulation-a-l-incompetence_3469684_3234.html).
    Ajouter à cela, l’irrationalité totale des politiques. Un reportage d’Itélé montrait une plage à quelques kilomètres à peine de la centrale, sur laquelle bronzaient et se baignaient paisiblement des familles japonaises, sous le regard bienveillant des sauveteurs souhaitant au haut-parleur une bonne journée et bonne baignade. En clair, tout va très bien Madame la Marquise. C’est sure que de la part des autorités, rien ne sert d’affoler le quidam. Nous n’avons pas de solutions, mais soyez en assuré nous nous occupons de tout. Qui a osé parler de « soviétisation » ? Mensonge et désinformation.
    Les Japonais ont voulu rentrer à marche forcée vers le « modernisme », quel beau terme, mais sans jamais évaluer les risques, tant le modernisme n’a que des bons côtés. Tant pis pour les geignards écolos, ces rétrogrades. La logique ne voit rien à redire à ce que l’on construise des centrales nucléaires sur un territoire hautement sismique. Le modernisme pourvoira à ce détail. L’ennui c’est que Pampers n’a pas encore inventé des couches hermétiques pour centrales. Et que les fuites radioactives sont plus dangereuses que le pipi de bébé. Que les ingénieurs et techniciens de TEPCO, à défaut de patauger dans la semoule, se révèlent aussi incompétents que le modernisme les dépassent.

    • Les politiques ne sont pas irrationnels si leur but est de continuer à faire fonctionner et à construire des centrales nucléaires.

      L’URSS a maintenu en fonction un réacteur du même type qui touchait les bâtiments de celui qui a explosé tout en évacuant complètement la zone la plus touchée de tous ses habitants: pas d’indemnités à verser et assez d’autorité pour imposer toutes les décisions prises. Personne ne pouvait s’y opposer efficacement.

      Le Japon est plus démocratique que l’URSS: pour que ses centrales nucléaires continuent à être utilisées et d’autres construites, les autorités doivent faire en sorte que la population soit la plus nombreuse possible dans la région proche des centrales accidentées. Je suppose aussi que la question des indemnités à verser est liée au retour du plus grand nombre possible des anciens habitants.

      • Désolé d’intervenir à nouveau, mais plusieurs points à redéfinir. Je crains d’avoir été mal compris.
        En premier, « l’irrationalité des politiques » portent sur le paragraphe concernant le tourisme. Et non sur ce que tu évoques. Comment expliquer que des personnes puissent se baigner à quelques kilomètres à peine de la centrale de Fukushima, et que les surveillants de la plage (c’est à dire les représentants du gouvernement) leur souhaitent une bonne baignade. Or les politiques connaissent les dangers potentiels encourus. Peut-être aurais-je du parler du côté criminel et cynique des (ir)responsables politiques ainsi que tu le suggères dans ton dernier paragraphe sur le Japon. Et cynique que ces immenses sociétés industrielles, voire l’Etat, richissimes s’arrogent le droit de polluer les terres, de rendre malades ou infirmes, voire de tuer des gens, moyennant des indemnités ridicules (au regard des dégats provoqués).
        Ceci dit, quand j’ai rédigé mon petit texte, j’étais pris par le temps. Et, mon but portait plus sur le domaine écologique et sanitaire (comme évoqué par le drame de Minamata)
        Toi, tu parles de toute autre chose. Construire pour vendre n’est en en effet nullement irrationnel, mais du mercantilisme, du business.
        Deuxièmement, quand je parle de « soviétisation ». C’est entre guillemets d’une part, et, ensuite, je n’avais en tête l’URSS. Ce que j’entends par là c’est le mensonge, la désinformation, la mauvaise foi. Mais, le nucléaire est le domaine typique où même les démocraties sont les moins démocratiques. C’est un sujet hautement sensible et ultra secret. Les informations de la part de la l’Autorité de sûreté nucléaire sont cadenassées.

    • Irrationalité des politiques ou intention de « ne pas perdre la face » au moyen d’un gros déni de la réalité ?

      • L’industrie nucléaire est très « mondialisée ». Elle est plutôt mal en point aux US mais encore bien vivante ailleurs et comme toute industrie se soucie plus du court terme que du long terme: il lui faut éviter que cet accident ne coûte trop cher!

      • La reconversion de l’industrie de fabrication des réacteurs en industrie du démantèlement me semble très souhaitable! Virage en cours?

  4. Ce 03/09/13, les journaux du matin rapportent « une dénonciation de la faiblesse de la gestion de l’entreprise Tepco dans la gestion des suites de l’accident de Fukushima ».
    Redondance ! Car c’est bien une faiblesse d’origine de Tepco et des équipes qui ont contribué à la construction d’un réacteur aux sécurités insuffisantes. Il n’est donc pas étonnant que des équipes qui n’aient pas su concevoir des mesures préventives, ne sachent pas les mettre en œuvre. Ne vivons-nous pas la même chose en économie et en écologie ? Avec tous les dérives, les insuffisances, les incompétences subies au quotidien. Incompétence est un terme qui revient dans nombre de discussions : un effet de la circulation de l’information sur le net.
    Un trop grand nombre de dirigeants sont cooptés pour ne déranger personne avec une connaissance limitée de procédures mises en place pour fonctionner « quand tout est normal ». Ils ne sont pas là pour « imaginer » le risque pathologique puisqu’il avait été pris en compte par d’autres, auparavant ! On ne laisserait pas rentrer dans une structure et une hiérarchie aussi rigide qu’une armée, quelqu’un qui fasse preuve d’imagination: il pourrait lui venir à l’esprit de dénoncer les faiblesses du système et de la hiérarchie tel un Marc Bloch.
    Rappelez-vous l’enquête épidémiologique sur la mortalité de sangliers en baie de St Brieuc, elle a été menée par le sous-préfet en personne ; c’est forcément un spécialiste de la question ! Il y a peut-être une option sanglier ou marée verte à Science-Po ou à l’ENA ?
    Bref, c’est aussi une caractéristique sociétale de nos systèmes politiques et administratifs que de confier des projets lourds de responsabilité à des gens qui ne se sont jamais compromis dans une technicité qui les dépasse forcément ? Ils ne se posent donc pas de question de dysfonctionnement potentiel car ils ne sont pas là pour cela. Leur demander de remettre en état tout dysfonctionnement est donc une autre erreur de casting. Leur position tient au fait qu’ils ne feront pas d’ombre aux politiciens locaux et qu’ils appliqueront éventuellement des procédures que « d’autres » auront rédigé sans eux-mêmes en être responsable en quoi que ce soit, en bon néo-aristocrate.
    Nous vivons dans une Démocratie dévoyée par un manque de connaissances, par un défaut de Lumières, dans une « République de procédures » qui a construit sa nouvelle aristocratie et qui y entretient l’irresponsabilité, avec son corollaire « la Carrière ». Tepco est un ratage intéressant mais on n’a les mêmes à la maison ! Et sans aucune tendance au catastrophisme éclairé, d’autres catastrophes sont inévitables puisque le risque réel est nié.

  5. Aux dernières nouvelles : « Le monde entier se demande si le Japon parviendra ou non à démanteler la centrale Fukushima Daiichi. Le gouvernement va faire bloc pour affronter cette situation» a affirmé le premier ministre Shinzo Abe. Les déclarations ronflantes de ministres n’ont pas manqué dans la journée d’hier, une réunion d’une cellule de crise a aboutit à ce qui a été présenté comme un plan destiné à ne pas laisser la situation entre les mains de Tepco. L’équivalent de 360 millions d’euros ont été débloqués afin de trouver une solution à la décontamination de l’eau et d’injecter dans le sol autour des réacteurs un gel faisant barrière à l’écoulement vers la mer de l’eau contaminée. Rien n’est prévu à propos des réservoirs existants.

  6. Bonjour,

    Dans le cadre de ce débat, il est à noter la signature récente de la déclaration conjointe sur la responsabilité civile en matière de dommages nucléaires entre la France et les USA, les deux pays invitant d’ailleurs tous les états concernés à les rejoindre dans cette action :

    http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=33967

    « La déclaration conjointe affirme l’engagement de la France et des États-Unis à :
    – collaborer pour parvenir à un régime mondial de responsabilité nucléaire fondé sur les relations conventionnelles entre la France, les États-Unis et d’autres pays qui pourraient être touchés par un accident nucléaire ;
    – coordonner leurs actions en encourageant l’adhésion aux instruments internationaux renforcés de responsabilité nucléaire, y compris, le cas échéant, la Convention de Paris révisée (associée à la Convention de Bruxelles révisée) ou la Convention de Vienne révisée, qui peuvent être liées par le Protocole Commun, et la Convention sur la réparation complémentaire des dommages nucléaires (CRC), l’entrée en vigueur de la CRC constituant une étape initiale ;
    – encourager chaque État à adopter des lois qui intègrent les principes reconnus au niveau international, notamment la responsabilité exclusive et objective de l’exploitant ainsi que les meilleures pratiques pour l’indemnisation des victimes de dommages nucléaires. »

    à suivre…

    • Il y a des progrès car il est porté à 700 millions d’euros le plafond de dédommagement dû pour chaque réacteur, par l’exploitant, lors d’un accident nucléaire.
      Cela augmente donc la provision à mettre en oeuvre, et découragera peut être l’exploitant.
      Néanmoins, ce sont des sommes ridicules au regard du coût estimé en cas de problème. Et ces textes mettent l’accent sur la responsabilité exclusive de l’exploitant, comme si un éventuel accident ne pouvait survenir que par négligence, faute, etc…. Or chacun sait ici que la responsabilité politique est largement engagée,ne serait ce que par le choix fait du nucléaire, d’en céder l’exploitation au secteur privé.

      Une autre avancée est la mise en responsabilité lors des transports de matière dangereuse.

      Enfin, ces textes limitent maintenant à 3 les niveaux de sous traitance autorisés dans les centrales, pourquoi, y en avait combien avant?

      Sans doute était ce le maximum que Batho pouvait obtenir…

      • « pourquoi, y en avait combien avant? »

        Vous voulez dire : « Pourquoi, il y en a combien aujourd’hui ? » 😉

  7. Le drame est sans doute qu’il est devenu nécessaire d’être « ultra-compétent » pour vivre et comprendre notre monde.
    Tout y est devenu technologique, alors que nous ne sommes pas en mesure de maîtriser tous les effets de cette technologie qui nous a envahis, et qui nous fascine.
    Où est l’homme dans tout cela ? Au milieu des taux d’intérêts, des CDS, des pesticides « systémiques » (alias, qui vont au coeur du fruit ou du légume, si bien que laver les produits finalement ne sert pas à grand chose), des nano-particules si agréables au goût, mais dont on ne sait rien sur leurs effets, etc…
    La refondation ne sera pas sans douleur : c’est absolument certain. Si refondation il y a, càd s’il reste encore quelques-uns de nos enfants lorsque nous aurons tout pollué et détruit.
    Ecrivant ce commentaire, j’en mesure bien la vacuité, signe de notre impuissance. Pour autant, rien que la prise de conscience peut nous amener vers ce fameux point de bascule, où les comportements changeront enfin.
    Bonne journée à tous !

    • Non, je ne crois pas qu’une « ultra compétence » soit indispensable. Mais certes une sensibilité suffisante, une écoute, une capacité de doute et d’empathie pour ceux qui peuvent avoir les moyens de répondre à des questions dérangeantes. Tant que chacun fait carrière en « profitant » du système, sans jamais nettoyer derrière lui les ratés des essais passés, en mettant la poussière même radioactive sous le tapis, il n’y aura pas de solutions. Les services rendus par la Nature ont épuisés l’énergie disponible et ceux qui accumulent dans les paradis fiscaux gèlent les énergies indispensables ailleurs pour entretenir un environnement sanitairement viable : ça ne peut pas durer !

  8. Le parallèle entre Fukushima et la crise financière peut être prolongé : les personnes en charge disposent des moyens financiers et du coup de l’influence qui leur permettent de défendre leurs privilèges en bloquant toute tentative de solution et en orchestrant la com.
    On assiste du coup au même long pourrissement où la catastrophe continue de s’aggraver, ponctuée à chaque dégradation supplémentaire par un communiqué de presse clamant : « Tout s’arrange ! ».

    • et la presse et les médias (sauf de rares indépendants et des blogs) participent activement à cet abrutissement collectif !
      Hervé Kempf, le spécialiste écologique du Monde a dû quitter ce grand journal…
      Son tort est simplement de décrire des situations en s’appuyant sur des faits (le journalisme d’investigation si admiré en France quand il est l’objet de films américains).
      En tout cas un immense merci à François Leclerc pour son travail !

    • Je remercie moi aussi FL pour son excellent travail sur le sujet.

      Et comme il le montre très bien, quoique à demi-mots, un événement majeur arrivera tôt ou tard sans que la situation ait pu être à nouveau « sous contrôle ». Pas la peine de calculer la probabillité : elle est de 1. Une tornade, un typhon, un tsunami, un tremblement de terre (même de la force de ceux qui avaient été initialement « prévus » avant celui du 11 mars 2011), l’un de ces événements arrivera avant que la centrale soit « démantelée »… ce qui devrait – paraît-il – prendre, au doigt mouillé, 40 ans… Le stockage de l’eau contaminée, la piscine n°4… Tout est prêt pour une catastrophe majeure. Et si moi je le sais, le gouvernement japonais le sait aussi. C’est ça qui est le plus… vertigineux. C’est… comment dire ?… criminel. Le mot n’est pas trop fort il me semble. Et quand ça arrivera, quand la réalité s’imposera au monde entier dans toute son évidence, que diront-ils à ce moment-là ? Personnellement, je ne m’explique pas cela. Le « besoin » énergétique, le « besoin » de ne pas effrayer la population, ça vaut combien de morts, rapides ou lentes ? Dans quel ordre de grandeur (en puissances de 10) ?

      C’est … inexplicable, cette attitude. Inexplicable parce que suicidaire à grande échelle et qu’ils le savent.

      Et, oui, vous avez raison Paul Jorion, en finance, c’est la même chose. Et c’est tout aussi inexplicable !

  9. Il semble aussi qu’une foi aveugle dans la science et le progrès technique pousse les décideurs, qu’ils soient dans le nucléaire, l’agroalimentaire, les gaz de schiste, ou la recherche de produits financiers à hauts rendements, à compter sur l’avenir pour résoudre les problèmes survenant en T1 quand en T ils n’ont pas de solution.

    Et quand les limites son atteintes sans avoir trouvé ces solutions, ils s’agitent en caquetant, déployant les rideaux de fumée médiatiques, détournant l’attention: gagner du temps, toujours et encore, car la solution ne saurait tarder.

    On voit mal ce que plus d’argent viendra changer au cours de la nappe phréatique souterraine, qui inexorablement passe ses eaux sur les coriums enfouis, les contaminant avant de les jeter à la mer, comme de tout temps, avant même la construction de la centrale. A côté, les fuites de réservoirs semblent anecdotiques.
    L’autre problème étant la montée de ces mêmes eaux vers le sol ( à 10 cm de la surface il y a quelques jours, relevé de certain puits de contrôle), sans doute due à la construction du mur entre la centrale et la mer, mur censé empêcher justement ces eaux de la nappe phréatique de rejoindre la mer. Cela s’appelle en d’autres termes un barrage, et le propre des barrages est de faire monter les eaux en amont.

    Le risque de liquéfaction des sols, au moindre tremblement de terre un peu violent, et d’inondation complète du site par les eaux hautement contaminées, est réel.

    Il semble que certains milieux autorisés recommencent à parler de bombardement du site, histoire d’en finir une bonne fois pour toute…mais chut, sujet tabou.

    • Bombardement ?? Pour disperser toute la radioactivité, et libérer éventuellement les coriums ?

      Quelle bonne idée!

  10. Le traitement du sol autour des réacteurs destiné à empêcher l’eau contaminée de rejoindre l’océan devrait prendre deux ans pendant lesquels cela ne pourra être empêché, selon les dernières informations.

    • Vous y croyez, François, au mur gelé faisant le tour de la centrale, et qu’il faudra maintenir gelé pendant des décennies, et avec quelle énergie?

      Cette technique, déjà expérimentée pour la construction de tunnels( métro par exemple), repose sur un fait essentiel: il faut que les machines d’injection et le liquide gelé au fur et à mesure, puissent prendre appui sur un sol consistant, et non détrempé, encore moins « liquéfié ».
      Deux ans, vous dites?

      • Inutile de vous dire que je ne suis pas un spécialiste de la question ! J’en ai beaucoup entendu à propos des systèmes de décontamination d’eau et j’en suis revenu !

  11. Le résumé de la situation est, en fait, simplissime….
    Ces accidents et contaminations radioactives majeurs ne sont tout simplement pas gérables, les dégâts à long terme inconnus et inévitables. (Fukushima, Tchernobyl, Kyshtym, Hanford…) la liste, comme vous le savez, est longue.

    Aucune voix officielle ne nous le dira…

    L’humanité a peut-être atteint la limite de son développement technologique, (« To smart for our own good, » Graig Dilworth)

    Le nucléaire n’aurait jamais du être développé…mais il s’agissait de construire de bombes, l’électricité n’est qu’un effet collatéral.

    « Those satanic mills » (Franz Schumacher)

    Et le nucléaire n’est qu’un des aspects de ce développement devenu incontrôlable.

  12. Merci pour vos billets.
    3 000 personnes travaillent quotidiennement sur le site selon un article du Point. Combien de travailleurs ont été engagés depuis le 11/03/2011 ? Combien seront-ils par an à l’avenir?

    • C’est une question épineuse que celle du recrutement de la main d’œuvre du chantier de la centrale ! On a beaucoup parlé des yakuzas (les mafias japonaises) forçant certains de leurs débiteurs à y travailler, des salaires très bas et de l’absence de véritable suivi de l’exposition des travailleurs, tout du moins dans les premiers temps.

      • oui ! Et aussi en France (sans mafia certes)! un point essentiel pour également aider à faire comprendre la complète absurdité économique du nucléaire : la seule industrie où les vrais coûts sont à ce point dissimulés. Les déchets ; les démantèlements futurs et la sous-traitance par des sortes des ouvriers sous-payés : les décontaminateurs. C’est un des points qui personnellement m’a aidé à comprendre.
        Comment accepter ça alors que l’on proclame que la sécurité est fondamentale?
        Je crois qu’il faut être très concret pour ouvrir les yeux de nos concitoyens et pour cela un film (que je n’ai pas encore vu) me semble très intéressant :
        Grand central de R. Zlotowski

      • D’ici peu, ils nous diront que c’est en fait une aubaine car ça ‘crée des emplois’ !
        Mais uniquement des CDD…

    • Si 3000 personnes travaillent sur le site, c’est que la situation n’est pas encore trop grave…je plaisante. Il se pourrait que bientôt plus personne ne puisse travailler sur le site, celui ci étant devenu une énorme mare radioactive….sauf à faire porter aux travailleurs des dosimètres qui arrêtent d’enregistrer juste avant le seuil limite supérieur.
      Ceci est une galéjade, en référence au bond de la mesure de la radioactivité ( multiplié par dizaine en 24h00) lorsque le changement d’appareil de mesure fût fait la semaine dernière: le précédent enregistrait jusqu’à 100 millisiverts, il y avait donc 100 millisiverts.

  13. Bonjour
    La diffusion de propos irrationnels, contradictoires voir surréalistes sans signaler systématiquement ces caractéristiques, entretient la confusion mentale propre à l’abrutissement engendré par les bombardements médiatiques.
    Exemples ahurissants: les instruments de mesure jusque là utilisés étaient sous dimensionnés, donc on ne se rendait même pas compte de l’atteinte des seuils…
    On promet aussi que bientôt on va être obligé de ne déverser dans l’océan que « des » eaux ( combien?) dont la radioactivité sera la plus faible possible alors qu’il est déjà dit que des « infiltrations » non contrôlables, donc tant au niveau des volumes que de la radioactivité,se font depuis un certain temps…
    Tous ces aveux sont consternants.

    • Consternants mais dans la logique d’un minimum possible de remous à court terme.

      La logique de ceux qui dirigent le chantier n’est pas celle de ceux qui comme nous se croient à peu près à l’abri à cause de l’éloignement. Ceux qui sur place ont une idée un peu réaliste de la situation ont forcément tendance à s’éloigner et il ne reste que les autres…

  14. Ils ont fait un rêve, les profiteurs.

    Il faut des guerres pour tenir les rangs bien serrés
    Il faut de grands héros pour vous apprivoiser
    De telle sorte qu’une minorité puisse continuer
    De guerroyer, de commander, sans se mouiller.

  15. Que ferait le meilleur gouvernement possible dans le meilleur des mondes possible?
    – Il chercherait à mettre rapidement à l’abri des tornades, tremblements de terre et autres le combustible usagé encore présent dans les 4 enceintes détruites parce qu’il contient au moins autant de produits radioactifs que les coriums.
    – Il éloignerait du site le combustible usagé Stoke dans la piscine qui n’a pas été détruite mais risque d’être inaccessible un jour ou l’autre.
    – Il chercherait à retarder le plus possible l’inévitable rejet en mer des produits radioactifs à vie brève contenus dans l’eau dont il est question (mais aussi ailleurs.)
    – Pour ce qui est des coriums il faudrait les isoler du reste pour autant qu’il soit vraiment possible de faire quelque chose d’utile (?)

    • La piscine doit être vidée, je crois que les travaux vont commencer en automne, si tout cela reste possible dans la situation telle qu’elle se présente.
      Ils ont déjà enlevé quatre barres vierges, pour s’entraîner.
      Le pb, là, c’est que de nombreux débris sont sur les barres, qui elles même sont pour certaines en travers dans les racks, (je ne suis pas sûre de la terminologie adéquate pour ces rangements), et que le moindre faux mouvement, se faisant toucher des barres entre elles, entraînerait une reprise de criticité.
      C’est donc difficile, et hasardeux. Mais prévu.

      • Il y a aussi du combustible usagé dans les piscines des réacteurs 1, 2 et 3 qu’il faut absolument continuer à refroidir.

        Il y a une échelle de gravité pour les incidents qui se sont déjà produits mais pas d’échelle de risque pour ceux qui pourraient se produire et c’est bien dommage.

  16. Bonjour à tou(te)s,
    Pour qui n’aurait pas encore vu ce document historique et fort pertinent, je me fais un plaisir de redonner le lien vers ce chef d’oeuvre, portion de dessin animé dans lequel Mickey est débordé par des seaux et trombes d’eau (radioactives ?). On ne s’en lasse pas, de cette parabole symbolisant l’orgueil humain : vous l’avez deviné, c’est « L’apprenti sorcier », court métrage d’animation américain de Walt Disney Productions, séquence de Fantasia – 1940 – basée sur le poème de Goethe et la musique du scherzo symphonique de Paul Dukas, de 1897 : http://www.youtube.com/watch?v=cWZJcKM8pO0

  17. Je remercie vraiment M. Leclerc de nous tenir au courant de la tragédie qui se joue à Fukushima, car l’humanité montre là sa vraie nature et il est urgent de changer. On est dans l’oeil du cyclone, voilà où nous a conduits l’hubris (la démesure, bien repérée par les Grecs anciens). Avant, on pouvait se dire « Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions ». Maintenant, y’a plus de solution, comme pour le changement climatique…
    Il est urgent de signer toutes et tous le manifeste convivialiste, « déclaration d’interdépendance » : http://lesconvivialistes.fr/

  18. J’ai une question. Est-ce que la folie furieuse techniciste actuelle (nucléaire, nanotechnologies, biologie synthétique, j’en passe…) n’est pas alimentée par le tsunami monétaire de liquidités déversées sur le monde par le système bancaire devenu fou (privé comme public) ? Qui, en plus du fait qu’il contribue à mettre la nature en coupe réglée (voir ce que ça donne au Canada, en Chine, partout), va lui aussi finir par nous retomber sur le nez car finalement il démonétise tout et nous conduit au suicide ? L’humain n’est-il pas nihiliste, en fait ?

  19. Ils sont incapables de décontaminer de l’eau chargée en radio-éléments ? On ne sait pas capter des ions métalliques en suspension ? Le filtrage de l’eau n’est pas possible ?

    Un jour il va falloir évacuer Tokyo…

  20. Il serait bien intéressant de considérer l’ordinaire dégât des eaux répandre irrésistiblement ces radieuses effluves à travers mers et océans – coast to coast, cost 2 cost – et de mal en pis ronger à sa mesure stridente le frein des étouffeurs d’alerte. La sobriété des commentaires officiels ne lasse pas d’interroger l’étendue vaporeuse du phénomène. Devant l’irresponsabilité humaine et malgré la complexité du calcul, un tel abus de faiblesse demande immanquablement le regain des certitudes mécaniques. En de pareils cas Vaucanson n’en aurait-il pas sauvé plus d’un ? Penchons-nous donc sur la digestion du canard !

  21. Il ne s’agit pas seulement de l’électronucélaire dans cette affaire, comme le montre la similitude de la catastrophe de Fukushima avec la crise financière lorsque l’on se penche sur leurs mécanismes et ressorts. Dans d’autres domaines, comme par exemple celui de la santé publique, on voit se développer des pandémies crées de main d’homme et de maître. Ce constat impose une réflexion sur la capacité dont nos sociétés disposent de gérer collectivement leur propre sort et sur les limites de la démocratie dans laquelle nous surnageons. Comment l’approfondir ?

    • Il s’agirait déjà d’interdire en même temps que la spéculation, la propagande (déclaration pseudo-scientifique, publicité, lobbying, médias mensongers…).
      Qu’on respire un peu!
      Pour se faire, il faut un tribunal international qui juge et condamne les EMA (émetteurs de mensonges avérés)…
      C’était d’ailleurs, une des actions qu’aurait assumé le Pays sans frontière que je proposais de créer ici-même sur le blog PJ…

  22. Nier la gravité du problème c’est aussi et surtout (s’)empêcher de poser le problème correctement et donc de trouver des solutions un tant soit peu adaptées. Que ce soit à Fukushima ou dans la finance. Et encore, pour Fukushima c’est peut-être déjà trop tard. A force de taire, minimiser, détourner, bricoler, tergiverser, foutimacer et j’en passe, nous en sommes réduits, plus de deux ans après cette catastrophe, à espérer qu’un tremblement de terre, un tsunami ou un cyclone ne vienne pas mettre à bas définitivement la centrale. Cela dépasse mon entendement.

    Chapeau la modernité !

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