50 réflexions au sujet de « CONTROVERSE : « L’Allemagne et nous ! », Pierre Sarton du Jonchay / Michel Leis »

  1. Envoyé par Patrick Duprez :

    En réaction au débat entre Pierre Sarton du Jonchay et Michel Leis qui est de très grande qualité, je penche davantage vers le second que vers la séduisante théorie du premier.

    Il n’en reste pas moins qu’en ce qui concerne l’Euro, on dirait qu’il n’a été fait que pour l’Allemagne puisque que c’était le seul moyen de lui faire accepter la monnaie unique que les eurocrates souhaitaient et ont imposé aux peuples de l’UE en catimini.

    Je considère que nous avons été trompés par nos gouvernements successifs (droite et gauche confondus) par cette marche forcée vers une Europe néolibérale dont nous ne voulions pas.

    Maintenant, je ne crois pas que le néolibéralisme soit assimilable au nazisme même si les motivations et les peurs des Allemands en ce qui concerne l’inflation sont incontestablement liées à leur histoire (ce qui peut aussi justifier nos craintes).

    Je crois aussi que le néolibéralisme est une idéologie délétère qui ne peut que conduire à terme, à un néo totalitarisme et à la destruction d’une certaine idée de la civilisation (celles des Lumières et des religions du Livre).

    J’ai également un avis sur les causes de la guerre de 14 et indirectement sur celles de la guerre de 39/45 (pour laquelle le traité de Versailles est généralement chargé de tous les maux) :

    L’historien Allemand Fritz Fischer a démontré en étudiant les archives que les buts de guerre de l’Allemagne Impériale étaient bien de nature expansionniste dés l’origine du conflit, puisqu’il était prévu d’annexer le Luxembourg, la Belgique et une partie de nord de la France. Il s’agit de ce qu’on a appelé la controverse Fischer, qui a été publiée en 1961 par cet historien, qui a fait polémique pendant 20 ans et a été oublié depuis pour le plus bonheur de ceux qui voulaient ne pas prendre en considération toutes les raisons qui sont à l’origine de la seconde Guerre mondiale (notamment une certaine idéologie allemande dont le pangermanisme est un des éléments importants et qui a servi de terreau au nazisme).

    Il est également révélateur de s’interroger sur les raisons qui ont poussé le Président Wilson (qui y était hostile) à accepter que la France puisse au final, récupérer l’Alsace et la Loraine (réponse du Kaiser à l’ex impératrice Eugénie qui lui demandait de ne pas annexer ces territoires après la défaite de 1970…).

    En tous cas, tous ces débats sont intéressants et nous changent de ce qu’on voit et entend généralement sur les plateaux TV.

    Continuez comme ça

    Amitiés

    Patrick Duprez

  2. Je vois (courtesy of NSA) que vous êtes nombreux à venir voir ce qui se passe ici, mais vous n’êtes pas inspirés. Pourtant le café du Commerce retentit de « Les Allemands ceci, les Allemands cela… » Mais peut-être que nous ne sommes précisément pas ici au café du Commerce, il y aurait donc là une bonne nouvelle !

    • Peut-être n’est ce pas une bonne clé de compréhension de ce qui se passe !

      • J’ai quand même une autre hypothèse, c’est que entre le discours « Les Allemands ceci, les Allemands cela… », dont chacun sait que ce n’est pas le style ici, et une critique en bonne et due forme de ce que disent PSDJ ou ML (qui est pourtant loin d’être la même chose !), il y a de la marge, et ceux qui viennent voir ce qui se passe ici préfèrent compter les points en regardant les habitués se boxer le nez. L’Ange Blanc est là, au milieu de sa vigne. Michel Leis, malheureusement, il est au boulot !

      • Le débat est honorable, mais la question est ailleurs. Nous sommes confrontés à une crise de la dette qui dépasse les défauts de construction de l’Europe et les égoïsmes nationaux qui se débattent en son sein.

      • On peut parler de la doctrine et de la forme institutionnelle en termes politico-socio-économiques que choisit l’Allemagne pour plomber depuis 60 ans le caveau du nazisme, i.e l’ordolibéralisme et l’ESM, de même que du consensus qui s’imposa autour des prérequis ordolibéraux dès les débuts de la construction européenne (en opposition rappelons le avec la version néolib anglo-saxonne); mais partir sur l’équivalence sartonienne nazisme/ordolibéralisme européen, désolé, non.

  3. ML : Le titre provocateur de ce billet m’a interpellé.
    PSJ : La première version du billet était intitulée : l’euro et le nazisme financier.
    ML : « Les réparations de guerre dues par l’Allemagne vaincue avaient été calculées par les nationaux-capitalistes européo-étatsuniens pour que les dettes inscrites au bilan des banques et des États nationaux ne puissent pas être déclarées non-remboursables ». Au mieux, c’est un raccourci historique, au pire, c’est projeter sur les négociateurs de l’époque des intentions que tous n’avaient pas et c’est entretenir l’idée d’une unanimité des points de vue.
    PSJ : Les faits rapportés par Michel sont incontestables. Ils sont exprimés d’un point de vue politique qui n’est pas le point de vue économique et financier des nombreux conseillers qui négocièrent la partie comptable et technique du traité de Versailles. La critique de Keynes a d’ailleurs consister à relever l’incohérence de la vision politique de la paix de Versailles eu égard aux réalités économiques nationales et internationales. Finalement, Michel montre que les motifs économiques et financiers font intégralement parti des buts de guerre des belligérants de 1812, 1870, 1914 et 1939. La participation des États-Unis aux guerres mondiales a eu des motifs politiques tout autant qu’économiques et financiers. Le rôle pivot du dollar après la deuxième guerre mondiale a été construit sur la pyramide de créances de guerre accumulées par les États-Unis.
    L’esprit de revanche marquera l’Allemagne de l’après-guerre, comme l’avait fort bien prédit John Maynard Keynes dans son petit livre sur « Les conséquences économiques de la paix » publié en 1919. Il n’est pas écrit dans ce livre que « les travailleurs du monde entier doivent être réduits à la portion congrue de la rente financière du capitalisme mondialiste ». Cette dernière phrase reflète plutôt le rapport de force existant entre le travail et le capital qui, paradoxalement, va légèrement s’améliorer (pour des raisons diverses) dans l’entre-deux guerres, du moins pour les États restés démocratiques.
    PSJ : Michel pose la question de la nature des forces qui déterminent le fonctionnement de l’économie libérale dans l’entre-deux-guerres : sont-ce des forces mécaniques contre quoi la politique ne peut rien ou alors le choix des Etats libéraux de ne pas réguler les prix et la distribution de la valeur ajoutée résultant du marché ?
    ML : Autre biais de raisonnement, attribuer une finalité qu’elle n’a pas à une idéologie et ensuite inverser l’ordre des causalités. La phrase « Le nazisme germaniste divise l’humanité en races et place la race allemande au-dessus de tout pour justifier que les capitalistes allemands puissent tout diriger » laisse croire que les capitalistes allemands sont derrière les décisions prises par le parti nazi.
    PSJ : Michel veut croire que les finalités du nazisme sont mauvaises sans que le capitalisme allemand qui en a tiré les bénéfices le soient également. C’est l’hypothèse libérale franco-allemande de neutralité morale de la monnaie qui permet une telle posture. Entre 1945 et 1975, l’hypothèse de neutralité de la monnaie a été abandonnée en Europe pour financer l’Etat providence. La politique monétaire a été au service de la croissance et du plein emploi moyennant une régulation du marché des changes par les Etats afin de compenser les différentiels de performance économique entre les Etats providence.
    ML : Un régime ordo-libéral, social-démocrate (pas au sens où je l’entends) ou un régime autoritaire conviennent tout aussi bien à l’idéologie libérale.
    PSJ : L’idéologie libérale présuppose l’irresponsabilité politique dans l’économie. Le régime politique devient effectivement sans importance quand le pouvoir d’émission monétaire est confié à des intérêts financiers privés nominalement distincts de la chose publique. Les principes libéraux de l’euro sont explicites : la BCE émet de la liquidité pour les banques mais pas pour les Etats réputés incompétents à mesurer et réguler les équilibres macro-économiques par les lois et les objectifs de la démocratie.
    ML : Reste le cas de l’extrême-droite populiste. Au libéralisme, elle emprunte l’idée d’une hiérarchie individuelle et naturelle fondée sur le « travail » et les capacités supposées de l’individu. Elle ne peut cacher ses racines, on y retrouve donc l’idée de nation. Celle-ci s’exprime sous la forme de préférence nationale qui vient se superposer à la hiérarchie libérale, mais elle évite soigneusement (du moins au niveau de ses dirigeants) les dérapages racistes (qui ne sont pourtant jamais bien loin).
    PSJ : Comment sait-on en matière de nation et de race que les intentions du libéralisme soient meilleures que celles de l’extrême droite à l’endroit du peuple ? Les révolutionnaires de 1789 avaient posé la nation comme volonté du peuple de vivre ensemble dans un même État de la politique et de l’économie. L’État de la politique et de l’économie qui sied aux peuples ou au peuple de la zone euro est-il délibérable par les citoyens européens ?

    • Sarton, les ordolibéraux « nazis » ont au moins un point d’accord avec Jorion: il faut constitutionnaliser des règles économiques… Reste à se mettre d’accord sur lesquelles…

    • Sur Versailles ne pas oublier qu’Anglais comme Américains avaient pas mis longtemps pour s’aligner sur les vues de JMK, eux…

  4. Je vais jeter un petit pavé dans la mare : pourquoi personne ne teste la résolution des Allemands (je ne veux pas dire militairement !) ?
    Les Italiens et les Français disent : « Y en a marre de Bruxelles, remettons en cause ces 3% pro-cycliques ! On n’est pas d’accord ! »
    Qu’est-ce qui se passe : un commissaire européen fronce les sourcils (et encore, on ne sait même pas si ce n’est pas parce que ça le gratte entre les deux yeux) et Hop ! L’Italie et la France repartent la queue entre les jambes. Montebourg dit : « Vous allez voir ce que vous allez voir ! » Sapin passe par là et dit : « En fait, il parle le javanais et en javanais, ça veut dire : ‘On s’écrase, Ô votre Grandeur, on s’écrase !' »
    Et voilà, c’est terminé !

    • Une hypothèse : peut-être justement que personne n’a vraiment parlé au nom des intérêts des peuples français, italiens … et allemands…et de tous les Européens ; des faux semblant en javanais, oui ! Mais des dirigeants soumis à leur élite financière ne veulent tout simplement pas dire « basta les 3% ». D’une part parce qu’ils y croient (par leur formation, cursus, intérêts etc. ) et d’autre part parce que JAMAIS on n’a encore pu élire des dirigeants capables de lutter contre l’oligarchie…. En résumé pour moi ce n’est pas une question d’Allemagne mais comme le dit François Leclerc, la question d’une crise de la dette que l’on veut faire payer à tous les Européens mais dans laquelle pour le moment les Allemands sont plus épargnés.

    • Les allemands ont les cartes en main, la France ne peut que suivre. Il faut juste que l’Allemagne trouve sa place, hors du cocon/carcan ordolibéral. Qu’elle n’ait plus peur d’elle-même. Weidmann a bien bougé, alors ? Les preuves de l’échec ordolibéral européen s’accumulent, en Allemagne aussi, ils bougeront, lentement mais ils bougeront. Si on les braque pas, pardi…

  5. Voilà comment je vois actuellement les choses !

    La BCE est engagée dans une partie compliquée qui, n’étant qu’à demi annoncée, domine le paysage de la crise européenne. Bien placée pour savoir qu’il n’y a pas d’issue à la crise européenne tant que le système bancaire sera atteint, elle tente à sa manière de le réparer. Dans un premier temps, il lui faut mieux sonder les bilans bancaires afin de prendre la plus exacte mesure de l’étendue des dégâts, et de l’inciter à se renforcer sans tarder en utilisant la palette des moyens disponibles : vente soldée d’actifs afin de réduire la taille des bilans, montages plus sophistiqués les évacuant et renforcement des fonds propres en dernière instance. Mais procéder à ce dernier se heurte à la baisse du rendement des actions bancaires, dont les prévisions sont bien en dessous des niveaux atteints avant la crise et de ceux des marchés d’action, renvoyant vers l’émission des obligations convertibles contingentes (les CoCos), cette ultime poire pour la soif qui présente beau au moment des arbitrages des investisseurs.

    La récompense promise surviendra dans un second temps, sous la forme d’une nouvelle distribution de liquidités afin de donner aux banques les moyens de sortir de l’étau dans lesquelles elles se trouvent coincées, avec pour objectif de faire redémarrer la machine à fabriquer de la dette et les revenus qui vont avec. La BCE étudie un dispositif d’achat d’actifs sophistiqué, sur lequel circule des hypothèses, mais il n’est pas arrêté en raison de contingences tant financières que politiques. Sachant que la réflexion porte également sur la stérilisation ultérieures des liquidités dispensées, problème auquel la Fed est également confrontée : faire machine arrière toute est une nouveauté à laquelle ni les banques centrales ni les marchés ne sont préparés.

    Le scénario a comme seul mérite d’être couché sur le papier et suppose qu’en attendant les États jouent leur partition en se désendettant afin que leur garantie reste effective. Car dans ce monde régit par la confiance, mais où elle fait défaut, elle seule représente un point d’appui indispensable au système financier.

    • Les dispositions techniques pour majorer artificiellement le prix des titres de dette détenus par les banques, ne résolvent pas le problème de fond hérité de la première guerre mondiale et de la grande crise qui a suivi : à quelles réalités économiques publiquement mesurables doivent s’adosser les titres de dette qui servent de collatéral à l’émission de la monnaie ?
      Si l’émission de la monnaie par les banques centrales s’adosse à des dettes issue de la guerre politique ou économique entre les Etats et aujourd’hui entre les coalitions d’intérêts financiers privés, le doute ne peut que croître sur la croissance économique réelle qui se trouve sous la mesure monétaire de la richesse des nations. Tout le monde peut voir aujourd’hui que l’économie financière fonctionne sur les fausses dettes qui résultent d’une destruction nette de capital dans l’économie réelle : le débordement de la complexité ou la destruction du milieu naturel qui fonde la « croissance » d’aujourd’hui sont de toute évidence une destruction nette de capital que le système libéral fait semblant d’ignorer.

      • Tant que la corrélation entre l’économie financière et l’économie réelle des biens et services rendus à tous les citoyens n’est pas restaurée, la glissade va se poursuivre vers l’abîme. Je crois que nous sommes d’accord.

  6. Je vous vois, chers lecteurs, mais je crois que vous êtes KO (je viens de recevoir un mail, qui deviendra « billet invité » dans quelques minutes, qui confirme cela), n’hésitez pas à dire pourquoi !

    • Voici mon pourquoi personnel.

      La dégradation du débat public dont parlait Frédéric Lordon il y a quelque jours ici: http://www.franceinter.fr/emission-le-79-frederic-lordon se ressent ici.

      En mélangeant tout, on complexifie inutilement et on prend le risque d’ amputer le débat de pans entiers d’argumentaires qui devraient l’enrichir. Souvent, à mon sens, pour des subjectivités liées à une pseudo-hygiène intellectuelle. Lordon parle de pollution extrinsèque qui réduit l’échange et in fine le ruine en excluant au passage tous ceux qui perdent espoir d’en voir sortir quelque chose de concret.

      L’exposé de Pierre Sarton du Jonchay m’apparaît rigoureux, solide, presque inattaquable sur le plan historique. Pour cela, encore faut-il se forcer à admettre la réalité de ces choses mêmes que l’on voudrait inexistantes.

      Vous parlez souvent, Paul, de ces 2.500 ans de réflexions sous-exploitées, gâchées. On n’est pas sortis de l’auberge et à mon avis certains tordus doivent sourire de satisfaction derrière leur adresse IP en nous voyant nous mordre le museau pour des pécadilles comme des rats de laboratoire rendus fous par un labyrinthe sans issue…

  7. Je suis déçue..Modestement j’avoue que j’ai eu du mal avec ces 2 textes. J’espérais que le débat m’aiderait à les relire … L’heure avance. Pas le débat. Dommage

  8. Laurence Parisot a raison: la société de l’esclavagisme est en marche….
    Ces 2 billets sont tout simplement remarquables.
    Comme lorsque j’ai abordé les textes de Nietzsche, je vais les ruminer encore et encore.

  9. Bon, je suis allé mettre en ligne « La drh et Jorion ». Si vous voulez, on peut parler de ça plutôt, pour se remonter le moral. LoL !

    • Merci pour ce témoignage, Giliane.
      Ce qui me paraît extraordinaire quand je parle autour de moi c’est de voir combien tout le monde voit que ce système ne fonctionne pas, combien il est nocif… Mais les raisons sont toujours trop partielles : d’où la recherche d’explications du type c’est la faute aux politiciens, aux banquiers, …à l’Allemagne !
      En tout lire un témoignage de DRH comme ça est pour moi positif, très positif…

    • Robot pas d’accord. Ligue des droits des robots élève protestation. Sommes pareils, sapiens et robots. Petite différence d’âme subsidiaire. Droit au travail pour tout le monde. Pouvons vivre en paix.

      • François, enlève ça ! Il y a des gens qui m’écrivent régulièrement pour me demander : « Qui est véritablement François Leclerc ? », mais je ne suis pas sûr qu’ils soient déjà prêts pour le choc !

  10. PSDJ dit vrai : il y a de l’idéologie totalitaire dans la façon dont été conduites les choses pour le $ et l’€ depuis 1914 pour l’un et 1990 pour l’autre.

    ML dit vrai : il n’y avait sans doute pas de volonté délibérément totalitaire ou complotiste à faire les choix qui mènent à aujourd’hui. C’est une question de complexité et de compréhension des temps où se sont prises les décisions.

    Il n’en reste pas moins que la situation actuelle est explosive. Parler de nazisme et autre totalitarisme en mettant l’Allemagne en avant est un symptôme…celui de la recherche d’un bouc émissaire, d’un coupable, de nos maux collectifs.

    Il serait tellement plus simple – mais aussi plus courageux politiquement – d’admettre que le système a besoin d’être repensé avant des déflagrations aux odeurs nauséabondes.

    • C’est amusant Thom car j’ai écrit mon commentaire avant de lire le vôtre… et nous disons la même chose – ce qui n’est pas une preuve que nous ayons raison certes 🙂

  11. Je souhaite que l’on développe l’idée qui termine le texte.
    Quelle emprise,les élections de Mai peuvent avoir sur la trajectoire de l’euro et de la finance mondiale?
    Quel (s) parti(s) peut (peuvent)changer la trajectoire de l’euro ?

    • Est-ce que la réponse ne serait pas dans la question?
      Trajectoire de l’euro : voir le commentaire ci-dessus de F. Leclerc. Finance mondiale : Le parlement européen aurait un tel poids ? On pourrait bien sûr rêver à un effet tel que celui des États Généraux en 1789 mais selon moi c’est verrouillé…
      Et si le parti des pêcheurs à la ligne n’était pas le seul à finalement passer un message fort?

    • Le parti qui peut changer la trajectoire de l’euro est celui des citoyens qui demandent la création d’un Etat fédéraliste européen responsable de la régulation des banques et de la monnaie entre les Etats nationaux chargés de mettre en oeuvre la démocratie dans leur périmètre de souveraineté propre. Malheureusement il n’y a qu’en Allemagne où les citoyens soient attentifs à la responsabilité financière des gouvernements nationaux et des institutions européennes. Demander la responsabilité financière des Etats, c’est avoir une gestion européenne commune de la monnaie et des dettes publiques où les politiques nationales inconséquentes soient sanctionnées par la dévaluation des euro-monnaies nationales en euro communautaire.

  12. Je ne suis pas douée pour réagir vite. Excusez moi
    Si j’ai bien suivi F.L. élimine le débat . Que l’Allemagne soit nazie ou ultra libérale, que l’Europe soit ultra libérale ou libérale ou en danger de nazification larvée , le problème est ailleurs c’està dire planétaire. Passons à autre chose.
    P.J. relance et se demande pourquoi le moindre froncement de sourcil briuxellois nous fait rentrer à la niche. Or le sujet d’aujourd’hui c’est l’Allemagne et nous. Qu’en conclure ? Qu’affronter Bruxelles ce serait affronter ( courtoisement ) l’Allemagne? De quoi avons nous peur ? C’est dette réponse que je cherche

    • « Dette réponse que je cherche », très joli.
      L’Europe n’est, hélas, toujours qu’une histoire franco-allemande.

  13. Je suis trés contrarié quand je lis d’éminents spécialistes affirmer que les causes de la seconde guerre mondiale seraient à rechercher dans le traité de Versailles ( qui n’a jamais été ratifié par les USA,préférant un traité de paix séparé) De mémoire, mais il suffit de relire Clemenceau « Grandeurs et misères d’une victoire » Pour se rappeler, car on ne le dit pas assez que les dommages de guerre estimés à près de 136milliards, puis à 110 milliards de marks or ne furent en fait réglés que 22 milliards par l’Allemagne avec la bénédiction des gouvernements Us successifs et de l’impressionnant lobbying américano-allemands des États des grands lacs!
    En 1922 rien n’avait été réglé à la France! Et le traité de Rapallo que le Reich conclu avec les Soviets faisait remises des créances allemandes sur la Russie sans demandé l’autorisation aux puissances qui pourtant avaient un privilégié de 1er rang sur ses biens!’ Des Plan Dawes au plan young, lAllemagne en 1929 n’aura réglé avec la bénédiction de l’oligarchie financières Us qu’ 1/6eme de sa Dette. Plus l’Allemagne d’après l’article 164 du traité de Versailles ne devait pas se réarmer et ne devait pas dépasser 102000 fusils et carabine et 1926 mitraillettes ( lourdes et légères) 252 canons. Or entre 1925 et 1930 l’Allemagne comptera 300000 fusils 20000 mitrailleuses 19000 canons de tranchées et 2000 canons! Elle a aussi fabriqué 2500 000 obus alors que le traité limitait à 450000 . Sans parler des avions et des tanks une section spéciale de la Reichwehr disposant de plus de 70 milliards de marks or reconstituer un puissant armement à partir de la Russie financé par le lobbying allemands des États Unis et les grandes industries allemandes.
    Il est bon de rappeler ces faits plutôt que de s’appuyer sur les critiques de Keynes, les renoncements successifs ont été faits par des « gouvernements faibles et inconscients depuis 1920 » écrit Clemenceau.

    • Voilà voilà, c’est finalement Seignan qui s’y colle et nous fait son Bainville…
      Seignan: one point (eurogodwin).

  14. Dans l’esprit du billet de Giliane et de celui de Paul sur la transformation du travail
    « Travailler pour vivre ou vivre pour travailler ? »

    Question basique et que chacun devrait se poser.
    Travailler pour produire ce qu’il consomme certainement.

    Une autre question que je pose parfois à mon entourage et qui rencontre une incompréhension, un étonnement parfois sidéral :
    « Notre souci est il de pouvoir travailler (comme des stakhanovistes parfois) ou de disposer des moyens matériels pour vivre heureux et sans accumuler des biens superflus ? »

    Une émission radio récente (*), de nature historique, nous révélait que nous n’avions jamais autant travaillé que ces derniers siècles.
    Au Moyen-Age on bossait bien moins, ce seraient les protestants qui ont érigé le travail acharné et la thésaurisation en valeurs suprêmes !
    On se demande dans l’intérêt de quoi mais aussi de qui. Les catholiques avaient cependant pris les devants en faisant sortir le moines, acharnés bosseurs, de leurs isolement.

    Faut il encore travailler, travailler comme nos ancêtres, travailler autrement, …..?
    Quelle est la quantité de travail que nous devons fournir afin de ne couvrir que nos stricts besoins.
    N’y a t’il pas une boucle infernale qui consiste à produire et innover juste pour préserver des emplois et surtout des profits, d’aucuns démontrent que quelques heures de travail par semaine seraient suffisant pour couvrir nos besoins essentiels
    Voila des sujets qui m’interrogent en partant de plusieurs constats que chacun peut effectuer sur son lieu de travail, dans sa vie quotidienne.

    Le billet de Paul publié dans le Monde aborde un des domaines que j’ai bien connu pour y avoir travaillé et œuvré pour diminuer la charge de travail des autres.
    Ainsi les premières réalisations et implantations des logiciels puis des progiciels de gestion ont massivement allégé la charge de travail des administratifs, ensuite l’apparition des PC et des outils puissants de bureautique (traitements de texte, tableurs, messageries, ……) ont encore apporté des capacités supplémentaires.

    Cependant les progrès de productivité les plus radicaux avaient été apportés préalablement par la puissance des énergies et de l’industrialisation qui ont décuplées les capacités humaines à produire mais aussi à épuiser la planète, la mécanisation et la robotisation
    se poursuivent d’ailleurs sans cesse et il n’est pas absurde de se poser la question saugrenue
    Rappel d’une observation récente, une machine à vendanger effectue le travail de 20 personnes et sans contraintes administratives et humaines, l’amélioration de la qualité de ces engins est notable et diminue d’autant les critiques à l’égard de leur usage.

    Questions de fond :
    « a t’on encore besoin de l »homme pour produire ?  » et question subsidiaire en raisonnant par l’exploration des extrêmes :
    « si oui, que ferons nous au cours de notre vie ? »

    En conclusion.
    L’homme peut s’accomplir dans son travail tout autant que dans ses loisirs, l’un et l’autre n’étant pas exclusifs, il s’agit de trouver un équilibre harmonieux permettant à chacun et tous ensemble de vivre heureux sur cette planète tout en préservant ses ressources uniques et son indispensable bio-diversité de manière plus que durable, supportable.
    Pour ma part j’arrive à m’éclater sans travailler

    (*) L’émission de « Terre à terre » sur France Culture le 29 mars.
    « La fabrique des derniers hommes »

    http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-la-fabrique-des-derniers-hommes-2014-03-29
    La notion de progrès face aux crises économiques, sociales et écologiques…
    Avec : Aurélien Berlan, agrégé de philosophie, auteur du livre « La fabrique des derniers hommes » (La Découverte)

    Le livre phare

    La fabrique des derniers hommes : retour sur le présent avec Tönnies, Simmel et Weber
    http://www.franceculture.fr/oeuvre-la-fabrique-des-derniers-hommes-retour-sur-le-present-avec-toennies-simmel-et-weber-de-aureli
    « Curieuse époque que la nôtre, où le « progrès » – la transformation des conditions de vie liée aux applications sociales de la science – n’a jamais été aussi rapide, mais où seuls quelques idéologues croient encore que nos enfants auront une vie meilleure. Car les crises économiques, sociales et écologiques s’accumulent sans fin. Ce paradoxe s’éclaire si l’on revient à l’aube de notre temps, à l’époque où le capitalisme industriel, l’État bureaucratique et la science organisée se sont brutalement mis en place, et aux diagnostics historiques de ceux qui ont cherché à en saisir les implications pour la vie humaine. Max Weber, Georg Simmel et Ferdinand Tönnies ont identifié avec une lucidité implacable les pathologies constitutives de notre époque : la marchandisation générale, l’érosion du lien social, la perte de sens et de liberté liés à l’emprise des organisations bureaucratiques. Tout l’intérêt de leur sociologie est d’analyser ces évolutions en se demandant, concrètement, quel monde elles créent et quels types d’être humain elles engendrent. Ce faisant, ils mettent en évidence des aspects de la modernité capitaliste en général négligés, car trop intimement liés à ce qu’elle a fait de nous.

    Grâce à ce détour, on pourra se défaire des illusions véhiculées par ceux qui continuent de prôner, malgré tout, les vertus de la croissance et du développement industriel, ou qui annoncent que nous serions enfin sur le point d’accéder à la « société postindustrielle ». Telle est la condition pour être à la hauteur des tâches qui incombent aujourd’hui à celles et à ceux qui n’ont pas renoncé à l’idée d’émancipation. (présentation de l’éditeur) »

  15. Je n’ai pas lu tous les commentaires mais il semble que l’origine de la guerre de 14 est laissée aux méchants Allemands alors que d’après l’historien Henri Guillemin,c’est tout le contraire,les Français voulaient reprendre l’Alsace et la Lorraine,toute une génération a eu un lavage de cerveaux dans ce sens,il n’y a qu’a lire les livres d’histoire scolaires de l’époque. Je pense que l’on assiste un peu au même procès en ce moment. Les Allemands sont accusés de beaucoup de maux qui proviennent en fait de l’incapacité de l’élite française a analyser la réalité: Exemple la conversion énergétique de l’Allemagne.

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