LE TEMPS QU’IL FAIT LE 14 MARS 2013

LE DÉBAT SUR CE BILLET A LIEU LE SAMEDI 16 MARS ENTRE 15h ET 17h

Il parfois plus important de poser une bonne question que d’apporter une réponse.

L’ONU a entamé la rédaction d’une Constitution pour l’économie mondiale

LE RÉSEAU DE CONTRÔLE GLOBAL PAR LES GRANDES ENTREPRISES, Stefania Vitali, James B. Glattfelder, et Stefano Battiston

Paul Jorion, L’économie a besoin d’une authentique constitution, le 4 septembre 2007

Sur YouTube, c’est ici.

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92 réflexions au sujet de « LE TEMPS QU’IL FAIT LE 14 MARS 2013 »

  1. C’est la période des multi-nationales et pourtant nombreux sont les constats et observations qui tendent à prouver depuis un certain temps qu’elles sont détentrices de l’ancienne puissance des états et même qu’elles sont quelque peu les nouveaux véhicules de la colonisation.
    Le Nouvel Observateur du 14 mars leurs consacre son dossier.
    « Google, Coca-Cola, General Motors : les vrais maîtres du monde »
    http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130313.OBS1713/google-coca-cola-general-motors-les-vrais-maitres-du-monde.html
    « Depuis, le paysage a radicalement changé. Loin de n’être que les bras armés des nations, ces firmes sont devenues de grandes puissances à part entière. Dès l’an 2000, sur les 100 premières puissances économiques mondiales, 55 étaient des entreprises, selon la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced). Aujourd’hui, la valeur en Bourse du numéro un, ExxonMobil, le classe entre les PIB de l’Autriche et de la Belgique ! »

    Heureusement aux US la philanthropie permet de redistribuer une partie des profits importants de ces méga structures.
    C’est un bref papier de Guy Sorman qui nous en dresse un aperçu.
    C’est mieux que la charité ou le ruissellement, doctrine chère au néo-libéralisme.

    « Encourageons la philanthropie européenne » Article publié le 09 Mars 2013.
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/03/08/encourageons-la-philanthropie-europeenne_1845280_3232.html
    Extraits : « Il faut rendre inutile le besoin de charité. Les écarts de rémunération entre les super-riches et le commun des mortels soulèvent une colère universelle : chez les « indignés » espagnols, les citoyens helvétiques, qui ont décidé, le 3 mars, par référendum, de plafonner les « rémunérations excessives », les manifestants anti-Wall Street à New York et dans la gauche française, traditionnellement anticapitaliste. S’il y a toujours eu des riches, l’apparition d’une véritable classe sociale de super-riches est sans précédent historique. »

    « La mondialisation est le véritable fondement de la super-richesse.
    Celle-ci se trouve naturellement concentrée en des lieux singuliers où la richesse se crée : Silicon Valley pour l’informatique, la pharmacie en Suisse, Paris, où la mode se décide, Hongkong, où s’enfuient les capitaux chinois, Genève, Londres, New York, où l’argent s’investit, et là où des ressources naturelles concentrées en quelques mains abondent le marché mondial, Russie, Arabie saoudite »
    « En consultant la liste tout juste publiée par le magazine Forbes, aux Etats-Unis, des 500 personnes les plus riches au monde, on peut vérifier la coïncidence entre la super-richesse et le marché mondial : le pétrole, le gaz, l’informatique, la téléphonie, la mode, les cosmétiques, la gestion de fortunes sont mondialisés et à la base d’à peu près toutes les fortunes hors du commun. ».

    • « …dans la gauche française, traditionnellement anticapitaliste »

      La gauche française n’est pas anticapitaliste et c’est elle-même qui le dit : « Le socialisme, au XIXe siècle, a été inventé pour remplacer le capitalisme. Or nous devons assumer pleinement l’économie de marché. Je préfère parler de la gauche. » Manuel Valls, France-Soir, 19 mai 2008.
      Les socialistes, et pas seulement ceux issus de la Première Internationale, étaient anticapitalistes, mais la gauche et l’extrême-gauche se sont rangés à l’idéologie libérale, du point de vue de l’économie et de ce qui est appelé « culture » c’est-à-dire les moeurs, les comportements et les lois qui les régissent. Comme le pensent Jean-Claude Michéa et quelques autres, la gauche est un soutien de la classe bourgeoise moderne qui, en se mondialisant et par tout un ensemble d’ententes, a pris en main le destin de tous avec les résultats catastrophiques qui sont aujourd’hui le cadre quasi naturel de nos vies

      • à garorok,

        Et un livre qui vient d’apparaître dans les librairies et dont voici la quatrième de couverture :

        « Que peut bien signifier aujourd’hui le vieux clivage droite-gauche tel qu’il fonctionne depuis l’affaire Dreyfus ? Il me semble que c’est avant tout le refus de remettre cette question en chantier – et de tirer ainsi les leçons de l’histoire de notre temps – qui explique en grande partie l’impasse dramatique dans laquelle se trouvent à présent tous ceux qui se reconnaissent encore dans le projet d’une société à la fois libre, égalitaire et conviviale. Dans la mesure, en effet, où la possibilité de rassembler le peuple autour d’un programme de sortie progressive du capitalisme dépend, par définition, de l’existence préalable d’un nouveau langage commun – susceptible, à ce titre, d’être compris et accepté par tous les « gens ordinaires » -, cette question revêt forcément une importance décisive. Je vais donc essayer d’expliquer pour quelles raisons j’en suis venu à estimer que le nom de gauche – autrefois si glorieux – ne me paraît plus vraiment en mesure, aujourd’hui, de jouer ce rôle fédérateur ni, par conséquent, de traduire efficacement l’indignation et la colère grandissante des classes populaires devant le nouveau monde crépusculaire que les élites libérales ont décidé de mettre en place. » Jean-Claude Michéa. Quatrième de couverture de son livre paru en mars 2013 : LES MYSTERES DE LA GAUCHE. De l’idéal des Lumières au triomphe du capitalisme absolu (Climats)

      • Le livre dont je parle est bien le sujet de l’article de Marianne (j’ai lu le livre en priorité…)

  2. D’après vous, le projet européen de plafonnement des bonus a-t-il une chance d’être adopté ?

    • Difficile à dire, mais quand je parle de « frémissement », je veux précisément dire qu’il y a en ce moment un climat dans ce sens. L’audition hier au Sénat américain des dirigeants de JP Morgan dans l’affaire de la « baleine de Londres » est un élément de plus.

      • Je pense que Paul a raison sur les faits: on voit ici ou là des « pousses vertes », en fait promesses de réformes…

        Reste à savoir quels sont les objectifs de ces petits « discours de Toulon ». Ils visent d’abord à masquer des contre-réformes, visant à augmenter le taux de profit, et donc l’exploitation, jusqu’à la barbarie dans les pays où cela sera nécessaire (France inclue bien sûr, la « gauche » est rémunérée pour cela). Certains représentants du capital ne cachent pas qu’il faut faire feu sur le plan idéologique, pour diviser le camp du travail et faciliter la victoire au moment des affrontements. Ils vont, pour en convaincre les autres dirigeants, jusqu’à parler, comme le socialo Schlutz et bien d’autres, de risque de révolution sociale.

      • Bonjour,
        La pression du peuple qui monte est peut être à mettre en corrélation avec ces quelques initiatives.
        Cependant je redoute le jeux de dupe…
        Penser que l’on peut au mieux gagner, au pire ne pas tout perdre dans cette partie de poker, où ceux qui mènent sont les mêmes qui organisent la partie et édictent les règles me parait vain.
        J’ai depuis longtemps dans l’idée qu’il vaut mieux sortir de la partie.
        Reprendre un ascendant, que ce soit sur l’échiquier politique, économique, etc. me parait jouable si l’on refonde (en parallèle de l’actuel) un système de pouvoir non plus pyramidal mais au contraire décentralisé, à l’échelle de coopératives locale, (économique, politique, bancaire).
        Ce type de structure permettrait aux citoyens lambda d’être en mesure mieux comprendre et éventuellement s’investir sur la scène politiquo-économique, rendant au peuple la maîtrise de sa propre destinée.
        Je part du principe qu’un système doit avant tout permettre à l’intégrité d’émerger spontanément de part sa cohérence structurelle. Hors, moins la sphère décisionnelle est accessible, plus elle permet l’élitisme et par voie de conséquence une version corrompue du pouvoir.

  3. Bonjour Paul !

    Comment comprendre la taxation des intérêts et dépôts imposée à Chypre par le plan d’intervention de l’UE ? J’ai compris qu’une taxation frappait les intérêts sur dépôts inférieurs à 100.000 euros, mais je n’ai pas entendu ni lu ce qui est prévu pour les montants supérieurs.

    • Le Financial Times dit !

      The cash from Cypriot account holders will come in the form of a one-time 9.9 per cent levy on all deposits over €100,000 that will be slashed from their savings before banks reopen Tuesday, a day after a Cypriot holiday. An additional 6.75 per cent levy will be imposed on deposits below that level.

      Il n’est pas question d’intérêts.

      • Tout calcul fait : dépôts < 100.000 euros : 16,65 % du montant du dépôt. Dépôts > 100.000 euros : 9,9 % du montant du dépôt.

        C’est les oligarques russes qui doivent être jouasses !

      • C’est une décision qui peut avoir d’énormes conséquences.

        En choisissant de frapper les dépôts bancaires, dans leurs montants et non simplement les intérêts pour rembourser les créanciers, l’Union Européenne prend une voie très dangereuse.

        Je me pose une question sur l’articulation de la réduction « d’autorité » du montant des dépôts et les obligations en matière de fonds propres. cela augmente-t-il ou réduit-il mécaniquement le montant du Tiers one de chaque Banque ?

        Ne connaissant pas la matière je pose la question.

        CM

      • Dans un article du Monde Chypre-la-population-dans-l-incertitude-apres-l-annonce-du-plan-de-sauvetage
        je trouve ceci :
        « Les bailleurs de fonds de Chypre – UE et FMI – ont en effet demandé l’instauration d’une taxe exceptionnelle de 6,75 % sur tous les dépôts bancaires de moins de 100 000 euros et de 9,9 % au-delà de ce seuil, ainsi qu’une retenue à la source sur les intérêts de ces dépôts. » Je comprends donc qu’en-dessous de 100 000 euros on sera moins taxé qu’au-dessus, mais on le sera.
        Il parait que les armateurs grecs, dispensés d’impôt dans leur propre pays (!), utilisent Chypre pour baser leur flotte et sans doute une partie de leur fortune ; ils devraient donc payer 9,9 % de leurs avoirs ? Je n’ose y croire, mais si c’est vrai, c’est un bon début !
        Mais pensons aussi à la population de Chypre qui a un compte en banque et quelque argent de côté durement gagné ; elle paiera aussi pour rembourser la dette.
        En dessous de 100 000 euros, les habitants de l’île ne devraient rien avoir à payer. Chypriotes, c’est le moment de sortir dans la rue et de faire entendre votre indignation !

      • L’information du Monde est manifestement différente de celle du Financial Times. Je vais aller voir ce qu’à compris le Wall Street Journal et je vous reviens.

      • Le Wall Street Journal dit :

        Accounts with more than €100,000 will be taxed at 9.9%, those with less at 6.75%, raising an expected €5.8 billion for the near-bankrupt nation.

        La taxation mentionnée est donc celle du Monde plutôt que celle du FT, mais pas de retenue au bataillon sur les
        intérêts. Allons voir Bloomberg. Je m’absente encore un instant.

      • Bloomberg :

        Cyprus will impose a levy of 6.75 percent on deposits of less than 100,000 euros — the ceiling for European Union account insurance — and 9.9 percent above that. The measures will raise 5.8 billion euros, Dutch Finance Minister Jeroen Dijsselbloem, who leads the group of euro-area ministers, told reporters early today after 10 hours of talks in Brussels.

        Comme le WSJ et Le Monde, mais pas question des intérêts dont Le Monde a entendu parler.

    • Je comprends que le capital bancaire (si actionnaires russes, BNP, GS ou autres nababs, je ne sais pas) a pompé 5,8 milliards sur les déposant. Compte-tenu de l’appui de l’UE, on comprend qu’il faut retirer tout dépôt dans les banques de l’UE…
      J’espère me tromper. Please, dites-moi.

      • Chypre, c’est loin : ça a beau être dans la zone euro, c’est aux antipodes !

        C’est quoi encore le « plan irréaliste » de Jorion de défaut généralisé de la zone euro ? Même Paris-Match en parle (je ne rigole même pas : je vous montrerai cela tout à l’heure, après le coup de feu).

  4. Je ne vois pas bien la différence entre la philanthropie actuelle et la charité chrétienne de l’église catholique au 19è et d’une bonne partie du 20è siècle.
    C’est toujours se donner bonne conscience à bon compte. Il y a quelque chose de dément dans la démarche. C’est une domination comme une autre.
    « Tenez, bonne gens, voici votre dringuelle. mangez et taisez vous. »
    C’est la même infantilisation.

    • Oui, toutes les formules qui s’apparentent jusqu’ici à un revenu universel n’ont pas décollé d’une logique de complément « charitable ».

      • Je pense que la problématique du « revenu universel » est inséparable du « changement de cadre » et ne peut pas cohabiter avec le travail-marchandise.

      • Oui. Encore que Foucault nous apprend que les néolibéraux ont conçu une sorte de revenu minimum adossé sur une forme d’assistance publique (dans la lignée du modèle beveridgien). Il faut qu’il soit assez bas pour produire un degré suffisant de frustration, de sorte que les « assistés » soient incités à se discipliner et à retourner sur le marché du travail. Par ailleurs, dans un pays comme la France, nous avons déjà une forme de revenu universel, le RSA, et cela ne nous a pas fait sortir du cadre.

      • Et cela renvoie à la question de la gratuité, qui est en soi une négation de la propriété privée, et de la place du don dans les échanges, c’est-à-dire dans les rapports sociaux.

      • Ma réponse à Montbéliard à un partisan des monnaies parallèles / complémentaires : « Toujours prendre les problèmes en amont (Glass-Steagall => interdiction de la spéculation) : pas de monnaies parallèles mais disparition de la monnaie, autrement dit, gratuité ».

  5. Que conclure ce qui suit ?
    Sur le site gouvernemental du Trésor on nous informe d’une consultation publique concernant un accord de libre-échange complet et approfondi entre l’Union européenne et les États-Unis.
    http://www.tresor.economie.gouv.fr/6645_concertation-ue-etats-unis
    Contexte : « Dans les conclusions du Conseil européen des 18 et 19 octobre derniers, les dirigeants européens se sont engagés « à contribuer à la réalisation de l’objectif consistant à lancer, en 2013, des négociations relatives à un accord transatlantique global sur le commerce et les investissements ». Les échanges transatlantiques représentent près d’un tiers des flux commerciaux mondiaux (700 milliards d’euros) et un stock d’investissement bilatéral estimé à 2,4 milliards d’euros en 2011. Pour la France, les États-Unis représentent le 8ème client, avec 23,3 milliards d’euros de marchandises exportées en 2011, et le 11ème fournisseur avec 28,3 milliards d’euros de produits importés en 2011. »

    Sont concernés en vrac, c’est pas anodin :
    . la réglementation du travail
    . des problèmes sanitaires et phytosanitaires (cf : les OGM, le boeuf aux hormones, les poulets au chlore etc..)
    A ce sujet voir l’article de Fabrice Nicolino sur son blog et dans le Monde
    http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1508
    . la réglementation environnementale
    . le libre accès aux services dits publics
    . la libre concurrence à tous les étages .

    Une première approche m’a fait sélectionner 2 articles où l’on aborde aussi des multi-nationales (voir extrait à la fin)…

    1. Agoravox – « La marche forcée vers un grand marché transatlantique unifié »
    http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/la-marche-forcee-vers-un-grand-132412
    De la bouche même de Karel de Gucht cependant, commissaire européen chargé du commerce et un des principal responsable de la mise en place de futures négociations concrètes à ce sujet, « cet accord deviendra la norme, non seulement pour nos prochaines bilatérales concernant le commerce et l’investissement, mais aussi pour le développement de règles globales (…) qui participeront à définir l’environnement économique futur du monde[1] ». Juan Manuel Barroso, de son côté, soulignait que, malgré les nombreuses difficultés que suppose la mise en place de cet accord, ce dernier constituera « le plus important accord bilatéral jamais signé [entre les USA et l’Union Européenne] »

    2. Sur le site « Agir par la culture » (voir qui sommes nous) des infos qui semblent pertinentes « Grand marché transatlantique unique : danger made in USA/UE ? »
    Deux chercheurs d’Econosphères ont enquêté et publié un livre à ce sujet.

    http://www.agirparlaculture.be/index.php/mouvement-social/67-grand-marche-transatlantique-danger-made-in-ueusa
    Vous sortez un livre consacré au grand marché transatlantique. Qu’est-ce qui vous a amené à travailler sur la question ?

    Une multinationale cherche toujours à s’étendre, en colonisant de nouveaux secteurs (comme les services publics), en imposant ses valeurs à tout le monde (comme le droit de propriété intellectuelle) ou en élargissant la taille des marchés (de façon à agir sans contraintes sur une zone de plus en plus large). Ce faisant, elles mangent les PME ou les réduisent à des sous-traitants. Elles peuvent également mettre les États en concurrence les uns contre les autres (chantage à la délocalisation), et ainsi imposer leurs idées et désirs : détricotage des conquêtes sociales, réduction des salaires, flexibilisation du travail, attaque contre les solidarités sociales (chasse aux chômeurs, par exemple), obtention de privilèges fiscaux et endettement croissant des États justifiant une gouvernance par le haut, dans des structures opaques bafouant une démocratie trop encombrante à leurs yeux. Soulignons le rôle assez masochiste des politiques qui donnent aux multinationales un bâton pour les battre.
    De plus, la croissance économique sans fin accélère la prédation des multinationaleset met en danger, de façon irréversible, notre environnement. Nous le savons, la terre est mise à sac, mais nous continuons à faire comme s’il n’y avait pas de problème majeur.
    Enfin, pour que cette « agression » des multinationales puisse fonctionner, des institutions et législations répressives doivent être mises en place. Le marché prétendument « libre » est en fait très répressif !

    • Merci pour ces liens.
      « Enfin, pour que cette « agression » des multinationales puisse fonctionner, des institutions et législations répressives doivent être mises en place. Le marché prétendument « libre » est en fait très répressif ! »
      C’est bien le principe retenu par nos gouvernants: recentrer les budgets des Etats sur les fonctions dites « régaliennes », autrement dit de contrôle et répression.

  6. Bonjour Paul,

    Par rapport à ton intervention et en compléments des échanges déjà faits, il me semble que c’est tout le cadre de pensée qu’il faut reprendre.

    La notion de personne morale n’est qu’un outil qui a été progressivement détourné dans un but, et dispose désormais de « privilèges exorbitants ».

    La question de la propriété est plus complexe, mais c’est curieusement celle qui serait la plus simple à réformer.

    Ces deux questions sont liées entre elles et à d’autres (fonctionnement des institutions, sélectiond es élites…) et un changement sur une seule ne pourra qu’échouer si les autres questions ne sont traitées en parallèle.

    Au-delà de ces problématiques, il reste à définir le but d’une évolution sur tous ces points. Ma question sera simple : les étoiles ou non ?

    😉

    CM

    • à CM. Vous dites :  » La notion de personne morale n’est qu’un outil qui a été progressivement détourné dans un but, et dispose désormais de « privilèges exorbitants ». »
      La personne morale n’aurait-elle pas été créée pour bénéficier de ces « privilèges exorbitants » et pour protéger (de la loi) ceux qui la possèdent ?

      « La question de la propriété est plus complexe, mais c’est curieusement celle qui serait la plus simple à réformer »
      Qui peut encore croire, ou faire croire, que la question de la propriété privée n’est pas la question centrale dans les sociétés capitalistes ? C’est la question révolutionnaire essentielle et c’est pour cette raison que seuls les tendances authentiquement révolutionnaires ont envisagé de la transformer en mettant fin aux classes sociales et à la marchandise.

      • Si l’on se penche sur l’histoire, la création des personnes morales est d’abord liée à l’apparition des Etats. La personne morale est donc une notion de droit public à son origine (pour reprendre des distinctions contemporaines). Cela date du Moyen-Age et de la Renaissance, lorsqu’il fallait séparer la « raison d’Etat » de la volonté du Prince.

        D’après mes recherches, elle émerge lors des débats sur l’inaliénabilité du domaine royal.

        Elle sera nesuite « privatisée », non pour bénéficier de « privilèges » au départ mais pour deux avantages :
        – certaines entreprises doivent pouvoir survivre à leur propriétaire « physique »
        – l’ampleur de l’activité de certaines entreprises oblige à séparer les patrimoines propres des propriétaires de ceux liés à ladite activité.

        Si l’on se penche sur les premières personne morale de droit privé créée (sur autorisation royale) nous avons des Mines, des Manufactures. (Saint Gobain)…

        Les privilèges ne viendront que plus tard, car au départ les contraintes sont fortes : autorisation préalable, obligation d’être représentée par une personne physique responsable, voir d’engager leur responsabilité (Société en nom collectif, en commandite etc…)….

        La question centrale d’une Société capitaliste n’est pas la propriété privée en tant que telle, mais la propriété des personne morale réservée aux seuls apporteurs de capitaux.

        CM (Cédric Mas)

      • Réponse à CM,

        Il me semble que Paul Jorion a proposé que les apporteurs de capitaux aux personnes morales n’en deviennent pas mécaniquement (co)propriétaires.
        C’est une bonne idée.
        La seule question que je me pose concerne l’origine de ces capitaux.

      • @ Marlowe sur l’origine des capitaux.
        On attribue à Balzac la phrase suivante:
        « Il y a un crime caché à l’origine de toute grande fortune. »

  7. Imaginons qu’à tous ceux qui s’expriment sur les chaînes de télévision soient associée une petite étiquette qui indiquerait leurs revenus mensuels, et une estimation de leur patrimoine global.
    Ce serait édifiant, particulièrement pour ce qui concerne ceux qui prêchent à longueur de journée l’austérité pour les plébéiens.

    • Oui, cela à l’air bien sympa comme idée, rêvons un peu !
      Mais que je sache, ces baves gens vivent dans l’illusion d’une permanence ! Le réveil sera dur!

      • Une étiquette chiffrée pour Karel De Gucht?
        Il a été inquiété en justice dans une affaire de délit d’initié, dont il a été innocenté.
        (Son épouse a vendu des actions Fortis le vendredi après-midi précédent le w-e où le gouvernement – dont il était membre – prenait des décisions qui allaient faire s’écrouler, lundi matin, le cours de Fortis.)

        L’intérêt de l’affaire, dans notre contexte, c’est que le montant de ces seules actions, qui en toute hypothèse ne disent rien ni des revenus ni du patrimoine du coupole, et ne peuvent représenter qu’une partie, non pas des économies – abus de langage, mais des avoirs de madame De Gucht, s’élevait à peu près à 25.000 euros, un million de francs belges, 166.000 anciens (nouveaux) Francs français.
        Ce monsieur va parler à la VUB, dans le cadre du cours de Paul, sur la question de savoir s’il y a de l’éthique dans le partage des nouvelles richesses créées.

    • Généralement lorsqu’on leur demande combien ils « gagnent », ils ne veulent pas répondre.
      Si on « mérite » son salaire, on ne devrait pas avoir honte de le déclarer…
      L’éthique sans une certaine transparence, c’est presque un vœu pieux.

    • Mieux encore; imaginez qu’à la sortie de chaque réunion de travail, il s’affiche le coût de cette réunion – salaires + déplacements + frais divers de secrétariat et communications, etc.. – : on pourrait ainsi savoir si « on en a pour son argent » de la pathologie de la réunionite ! Et penser à mieux les préparer. J’ai le souvenir des représentants de 17 communes d’un même bassin versant – d’une rivière polluée – qui s’étaient déplacés pour cirer les pompes des politiciens locaux qui savaient depuis toujours qu’ils n’avaient rien de précis à déclarer, qui parfois ne se déplaçaient même pas. Et ça fait 30 ans que ça dure et il est certain que ça peut durer 30 ans de plus car ça arrange tout le monde: en matière d’écologie, seules la prochaine élection compte. C’est valable pour les marées vertes, la pêche ou la chasse !

  8. Bonjour à tous,

    Le moins que l’on puisse dire, et cela a déjà été relevé dès le premier commentaire, c’est que les dominants dont parle la dernière vidéo de Paul ont une véritable conscience de classe. Conscience d’appartenir à une classe, de partager des objectifs communs qui les mènent à lutter de façon conjointe pour leur propres intérêts.

    Quant est-il du reste du corps social ? Jusqu’il y a peu, l’expression « lutte des classes » était encore entachée, de façon péjorative donc, à un communisme révolu, à un point Godwin de la fin de l’histoire des idéaux. Je suis fort aise de constater que cela change. Même les cadres, classe fondamentale du capitalisme, ceux qui dans l’entreprise adhèrent volontiers aux objectifs de rentabilité, ceux qui sont le mieux formés aussi, remettent de plus en plus en question un système qui les fait souffrir, les appauvrit et les défont petit à petit de leurs droits.
    Et c’est une bonne nouvelle. Car, j’y reviens toujours – on pourra appeler cela le point Corto, nous avons besoin du réveil politique de toute la société pour instaurer la démocratie.
    En effet, que nous apprend la vidéo de jeudi et les judicieuses questions posées alors ? Nous vivons dans un système oligarchique, héritier direct de l’aristocratie détrônée depuis 150 ans.
    150 ans c’est déjà pas mal et les leçons ont déjà été posées comme les pistes de solutions trouvées. Il donc est grand temps de revoir les bases même de l’organisation sociale, c’est-à-dire politique, en faveur d’une véritable démocratie.

      • Un excellent point mais vous avez sans doute remarqué que depuis 150 ans la planète s’est sérieusement usée: il va bien falloir introduire cette usure, ce vieillissement et l’augmentation de la population dans les équations de survie. La bonne nouvelle c’est l’existence de ce blog et la circulation de l’info induite par le net et mise en action par Paul ! Merci donc pour cette pédagogie à court et long terme. L’apport de l’anthropologie- dont j’ignorais tout avant de la découvrir progressivement dans ce blog – est qu’elle aborde la réalité par 36 angles différents, qui permettent de structurer progressivement les idées les plus dérangeantes. On peut même ne pas être 100 % en accord avec le maître des lieux et continuer à avancer dans la même direction. Un pêcheur ou un éleveur ont une connaissance scientifique et empirique de leur environnement que le scientifique de laboratoire a du mal à délimiter, faute d’équations ad hoc. Et il aura tendance à réfuter tout ce qui ne peut pas se dire en équations: c’est une erreur majeure de notre époque que ce blog et les livres philosophiques de Paul servent aussi à combattre. Et cela me parait essentiel tant en économie qu’en écologie. Un résumé dérangeant : la biologie a du mal à utiliser la physico-chimie classique pour exprimer physiologie et pathologie. On ne pourrait pas faire de la matière « vivante » avec de la matioère inerte ? Cette difficulté est résolue par la physique quantique qui constate que chaque atome, chaque molécule sont en déséquilibre énergétique continu: en fait chaque atome vibre, « vit » et chaque molécule « respire ». La vie est donc naturellement née d’une matière vivante ! En quoi est-ce en accord avec la pédagogie de ce blog ? Les modèles mathématiques économiques de référence ne sont eux non plus jamais en équilibre et ils sont donc le plus souvent faux – dès qu’il se passe quelque chose d’imprévu ! Il existe des limites de validité aux modèles biologiques et économiques qui peuvent déboucher sur des pathologies imprévisibles, surtout quand on les fait tourner trop vite ou trop longtemps dans des conditions trop imprécises : ce sont des pathologies émergentes ! En biologie, en écologie , en économie il apparaîtra tous les ans ou plus souvent encore de nouvelles pathologies plus ou moins graves tant que le « néo-libéraliste » se croira tout permis : il s’imagine plus fort que Gaïa ! C’est l’affichage d’une revendication du droit à l’ignorance qui dirige ce monde politique notamment. C’est vraiment du libéralo-totalitarisme comme cela a déjà été défini ici. Mais nous avançons quand même ! On en reparlera donc.

  9. « L’assassinat de Paris » de Louis Chevalier :

    http://debord-encore.blogspot.fr/2011/01/histoire-de-lassassinat-de-paris.html

    Histoire de l’assassinat de Paris

    Guy Debord tenait en haute estime ce livre et son auteur. Réédition discrète d’une étude longtemps tenue secrète, L’Assassinat de Paris, de Louis Chevalier, sur la réévaluation de l’habitat et de l’environnement parisien. Un rapport accablant sur les rêves technocrates de la grande peur de l’an 2000 : la mythologie du moderne selon la pensée libérale.
    « Personne ne se serait souvenu du bon Samaritain
    s’il n’avait eu que de bonnes intentions.
    Il avait aussi de l’argent. » – Margaret Thatcher

    Sinon, je m’interroge sur la notion de structure, qu’on a trop tendance à confondre avec une collection d’éléments joints de façon démocratique, sans hiérarchie apparente. Ce n’est pas bien, le regard s’approfondit lorsqu’on cherche la petite structure dans la grande. Et en programmation, le petit programme, – la ritournelle si Deleuze avait été un vrai grand philosophe – , donc par exemple le motif élémentaire chez Bach, qui nous aidera à construire l’édifice. C’est un emboîtement, comme dans le film « Inception », emboîtement de rêves et a fond se trouve le secret élémentaire tout simple.

  10. Bonjour Paul,

    A quand la solution mathématique de tous les antagonisme?
    et enfin la justice !!!!?

    • Si vous avez lu Comment la vérité et la réalité furent inventées (2009) vous connaissez mon opinion que les mathématiques ne peuvent représenter et donc capturer qu’une partie du monde empirique.

    • Les antagonismes renvoient à la notion de lutte et les sciences -comme les pseudo sciences de l’ennemi – renvoient à la loi et à une certaine idée de nature.

      • Comment se peut il que la science soit en désaccord avec elle même, la science de la richesse avec la science du devoir!

  11. Bonjour Mr Jorion,en réécoutant votre vidéo d’hier j’ai le sentiment que ces « frémissements » sont très faibles fasse a la puissance de l’argent,les lois protégeant des abus réprimant les excès,dans la finance et dans l’économie n’existe plus depuis longtemps.Les choses sont allez beaucoup trop loin les esprits,la conscience collectives est contaminer du virus » » capita « … Merci

    • Un frémissement n’est en effet pas un tremblement de terre mais moi qui ai habité la Californie douze ans, je peux vous dire que je ne connais pas de tremblement de terre qui n’ait débuté par un frémissement.

      • Je me souviens d’une phrase de Raoul Vaneigem, écrite quand il était membre de l’Internationale situationniste, qui disait que « 1000 coups d’épingles peuvent tuer aussi sûrement qu’un coup de massue » (cité de mémoire).
        Les « frémissements » existent un peu partout et sous des formes extrêmement variées quoique trop souvent abusivement modérées et falsifiées par les idéologies « de gauche » ou « écologistes » que je nomme « citoyennistes », mais ces frémissements existent bel et bien. On en rencontre particulièrement dans les milieux qui touchent à l’agriculture et à la nourriture et cela partout dans le monde, par exemple ce film :
        http://www.dailymotion.com/video/xci0nc_solutions-locales-pour-un-desordre_shortfilms qui existe aussi sous forme d’un livre au format poche (Babel chez Actes Sud) et dans ces milieux ces révoltes constructives ne sont ni perverties ni récupérées par tous les partis et organisations du vieux mouvement ouvrier, pour la plupart ralliés au système de représentation qui n’a de démocratique que le nom (la marque !)

  12. Le problème c’est que nous voulons tous voir arriver le tremblement de terre. Mais sommes-nous prêts à y faire face? Qu’allons nous faire? Cela risque d’être un fameux tsunami… Mais peut-être suis-je trop pessimiste !

    • Le mouvement historique restant largement aveugle, les pouvoirs étant bien établis dans le réel comme dans les consciences, y compris et surtout dans celles des dominés, ça risque d’être brutal et chaotique. En particulier, la souffrance sociale et les douleurs individuelles ont tout lieu d’être énormes. Mon sentiment est que nous n’avons encore rien vu de ce point de vue. Du côté des consciences critiques, il y a certes quelque une levée de la pâte pensante, ce qui fait plaisir, mais n’est pas de nature, je le crains, à adoucir les perspectives. La polarisation des opinions est en route, ça fait partie du processus.

      • La levée en masse n’a pas encore eu lieu en France,
        mais c’est maintenant que la catastrophe économique approche, avec sa barbarie sur le plan social et le déchainement de la répression.
        Nous ne sommes qu’en 1941, pas en 1944.
        Quelques petites années pour sortir les têtes du sable et affûter les serres.
        Qui n’a pas affronté une autruche vit la tête dans le sable.

      • La polarisation est en route, effectivement. Les symptômes les plus visibles sont, au niveau politique, ces enkystements en faveur de logiques mortifères et, au niveau médiatique, la part belle laissée aux discours du nuage d’extrême droite; ce qui est logique car d’anti-système ils n’en n’ont que le discours et restent, en dernier recours, les cerbères de l’oligarchie.

        Pourtant, face à toute cette violence, présente et à venir, tout n’est pas perdu. On fait déjà face, ici et maintenant. En multipliant les plateformes d’échanges, on entretient et développe l’idée incroyable que « nous pouvons faire autrement ». En débattant comme aujourd’hui, on crée déjà, ensemble, un processus nouveau. Ce n’est pas rien. C’est se préparer. C’est diffuser de proche en proche cette idée virale. Qui devra être forte le moment venu.

        Et puis encore, on s’imagine – non sans raison – le pire, la révolution dans le sang et la haine. Mais, si ça s’trouve, le pire c’est maintenant! C’était hier, quand on était déprimé sans savoir pourquoi. Si le changement complet de structure de la société pouvait redonner un sens à la vie du plus grand nombre, ça serait tout de même un chouette moment de l’histoire à vivre, non ?

    • Tsunami, c’est le nom qu’a donne Beppe Grillo à sa campagne électorale.

      Pourtant si les buts de ce mouvement semblent clairs au niveau local (municipalités, régions) on ne voit pas bien comment il pourrait prendre les choses en main au niveau national et y réaliser le « 1789 sans guilotine » qu’il ambitionne. A moins que les Italiens soient d’accord sur le fait que l’Italie ne fait déjà plus vraiment partie de la zone euro ?

      D’une certaine manière on rejoint la question de la zone de libre échange USA-Europe qui une fois mise en place rendrait encore plus inconsistant le pouvoir de décision politique de chaque état…

  13. Modérateurs, bonjour !
    Service coquilles:
    Paul: « de terre qui n’ai débuté  »
    Corto: « et les défont petit à petit de leurs droits » (défait !)

  14. On pourrait aussi parler de ce qui se passe de l’autre côté. J’entends s’il y a effectivement un pôle d’argent (trusts et autres personnes morales) qui semblent diriger le monde, il se passe quand même, de l’autre côté une prise de conscience qui pourrait bien renverser les rôles. Le « servum pecus » dont je fais partie sans honte, en a raccourci plus d’un.
    Rassurez-vous, je n’envisage pas le retour de la guillotine !

  15. Bonjour Paul,

    Oui, il y a un frémissement.
    Reste à en distinguer la part de prise de conscience de celle de simple communication.
    Je suis par ailleurs intrigué à vous entendre pour la première fois remonter de la personne morale vers la personne physique (en l’état, immorale), et m’interroge sur la tentation qu’il y a à nommer un humain, ou une cinquantaine, et le(s) désigner comme cause et/ou preuve de la dérive d’un système…
    Est-ce votre travail sur l’Éthique qui infléchit votre pensée en ce sens ?

  16. Frémissements… les transformations silencieuses comme décrites dans la Pensée chinoise par François Jullien… oui, je pense que c’est justement dans des périodes comme celle-ci (la Bourse repart!!) que quelque chose peut advenir mais pas forcément comme un tsunami (j’espère). Changement de phase , plus trivialement une mayonnaise qui prend. Tout d’un coup des choses acceptées deviennent inacceptables. Comme dit Paul dans son interview comment en pas s’étonner que les gens aient accepté cette ponction sur leurs salaires?
    En fait l’hubris triomphe dans tous les domaines : un exemple en a été donné par le cheval dans les lasagnes. Quelle merveilleuse pédagogie offerte à tous de découvrir ces circuits absurdes avec des traders. Avez-vous noté la gêne des pauvres types envoyés pour défendre cette magnifique industrie agroalimentaire? Tout craque dans leurs discours !

  17. Les « 200 familles » et leurs structures ne seraient plus que 100 ?
    Pour combien de vrais « chefs de famille » historiquement, puis aujourd’hui cybernétiquement plus ou moins consanguins ?
    Qui sont historiquement les adeptes de « la révolution permanente » de l’entrisme et de la globalisation mondiale ?
    Il est parfois plus important de poser de bonnes questions que d’apporter une réponse….. 🙂
    Les questions éludées, les silences et les non-dits en disent souvent trés long sur nos interlocuteurs, leurs positions et leurs stratégies de conquête.

  18. La prise de conscience dans le milieu ouvrier est au niveau zéro dans la région ou je vis la plus part des gens se moquent de toutes ces choses.Ce qui importent ces la propriété,l’héritage,la rente, c’est une réalité et ça ce ne sont que les ouvriers,alors dans les milieux plus aisées…

    • Attention danger ! Tabou !
      Z’allez pas nous dépouiller de nos dernières pudeurs intimes !!!!!?

      « L’espoir est la laisse de la soumission » – Bakounine –

    • Les membres du « milieu ouvrier » comme vous dites ont été égarés pendant des décennies par les partis et les organisations censées les représenter. Une part non négligeable de ces gens qui ne possèdent que leur force de travail – qu’il arrivent de plus en plus difficilement à vendre – ont même donné un acquiescement névrotique à des partis politiques liés aux pires idéologies qu’ait connues l’histoire du siècle dernier et si cela s’est produit et semble se développer c’est bien parce que les « partis de gauche » n’ont pas su parler leur langage ni leur apporter des perspectives socialistes fondées sur le bon sens, la « common decency » comme disait George Orwell.
      A ce sujet vous pouvez lire Jean-Claude Michéa et particulièrement son dernier ouvrage, cité plus haut, Les Mystères de la gauche.

  19. Le Sherman Act est codifié à l’article 15 (§ 1 à § 7) de l’United States Code (U.S.C.)
    Le Clayton Act est codifié aux articles 15 U.S.C. § 12-27, 29 U.S.C. § 52, 29 U.S.C. § 53.

    In Trust we God ?

  20. Toutes les super-structures (personnes morales, etc …) et les règlements compliqués dont parle Paul, sont faits à mon sens, pour cacher au peuple la main-mise de l’oligarchie financière sur la richesse du monde. Depuis 18 mois à 2 ans que je suis assidue sur le blog de Paul et sur d’autres, qui nous aident à décrypter ce monde, j’ai appris et compris bien des choses, mais il faut bien avouer que c’est du boulot de s’informer et se tenir au courant ! La quasi totalité des média sont là pour « amuser » le peuple, l’enfumer, et le détourner de la compréhension de l’origine de ses problèmes.
    Il y a un frémissement certes, car même les économistes orthodoxes finissent par voir qu’on va dans le mur, mais ce qu’ils expriment surtout, c’est la peur que cela se retourne contre eux !

    • Je suis comme vous Agnes, merci pour votre témoignage qui je pense reflète l’état d’esprit de beaucoup de gens.
      Mon espoir, c’est que cette situation donne au citoyen l’occasion de reprendre en main son destin.
      Nous ne pouvons pas structurer une société « saine », « équilibrée » en se basant sur des valeurs prédatrice.
      C’est une étique, plus qu’un modèle, qui permettrait à la société dans sont ensemble de s’organiser correctement.
      Notre pouvoir est dans chaque choix que nous faisons, et le citoyen doit exercer ce pouvoir. S’il ne le fait pas et se repose sur d’autre, il crée lui-même les conditions d’être asservi.
      Je n’ai plus le temps de développer mais je termine avec des encouragements pour chacun, gardons espoir et informons clairement notre entourage.
      Portez vous bien.

    • Les superstructures sont-elles si complexes ? Pas si sûr Les lois physico-chimiques sont bien les mêmes de l’atome à Gaïa; pourtant les modèles que nous utilisons ne peuvent pas être les mêmes selon l’échelle à laquelle nous nous trouvons. Le modèle quantique est un modèle de circulation d’énergie. le modèle classique, un modèle de matière inerte: ils ne sont pas vraiment compatible, ce qui explique souvent les difficultés des biologistes à interpréter la physiologie cellulaire; mais ils ont considérablement progressé au cours de cette décennie. il restera encore longtemps des scories de la science classique mais on avance dans le bon chemin: vous saurez qu’ils ont compris ce qui se passe quand ils reconnaîtront que Benveniste avait raison !
      C’est donc une utopie de prétendre donner les même les lois administratives de l’individu à la multinationale et de tenter de les faire appliquer par les mêmes individus ! C’est là que j’ai un « petit » désaccord avec M. Jorion ! L’anthropologue estime que chacun suit les lois de sa tribu, sa caste, sa formation, etc.. et organise ainsi son irresponsabilité de manière légale. Je fais appel à la décence commune( = common decency) de Orwell pour ressentir qu’il y a des phénomènes douteux qui me dépassent quand je ne veux pas jouer l’escroc de service ! Comme Frédéric Lordon lui aussi les absous d’escroquerie, je vous laisse l’avantage du doute ! Mais au fond de moi, je les considère comme des destructeurs professionnels dangereux qu’il faudra bien bloquer au nom de tous. Et la novlangue néo-libéraliste ne les excuse en rien.

  21. Bonjour Paul,
    Tout d’abord merci pour votre disponibilité.
    Comment interprétez-vous le fait que si peu de sociétés s’accapare 70% des richesses mondiales?
    Tout ce qui est actuellement mis en place va dans le sens de toujours plus de concentration de la richesse, quel intérêt?

    • Cela fait partie du système capitaliste qu’on peut grossièrement résumer par l’augmentation de la rente de la propriété privée.
      La concentration ne peut être qu’exponentielle et payée par le travail (de préférence celui des autres) et par de la consommation exponentielle de ressources non renouvelables.
      Qu’est qu’on fait quand ces dernières touchent à la fin de
      leur augmentation …. austérité en avant toutes.
      C’est pas plus difficile que ça

  22. Il y a plus qu’un frémissement mais il y a aussi beaucoup de découragement. Car nous avons épuisé les soutiens les plus directs de Dame Nature et qu’il va donc falloir se retrousser les manches. De nombreux avantages « en nature » qui pouvait être acquis comme un dû comme certaines capacités de production ( pêches,..) et d’épuration écologique ( air eau , mer,..) cessent de l’être : il va bien falloir affronter nos insuffisances. A titre d’exemple, les mortalités observées dans les parcs ostréicoles sont essentiellement le fait de gestion écologique insuffisante plus que l’attaque que quelque bactérie ou virus. Quand la Tramontane souffle pendant quelques jours sur les étangs du Languedoc Roussillon, elle fonctionne comme un véritable chasse d’eau qui vide l’étang puis la remplit d’eau de mer propre et les huîtres s’en trouvent ragaillardies ! Il faut savoir reconnaître les limites de validité des modèles écologiques comme économiques pour espérer les contrôler et en tirer un meilleur parti ! La nature ne réponde pas comme le programme d’une console de jeu !

  23. Une Constitution pour l’Economie, pourquoi pas !

    Mais il existe déjà des textes, par exemple la Déclaration de Philadelphie du 10 Mai 1944. Déclaration signée à l’époque par Franklin Delano Roosevelt.

    Faire tout simplement appliquer les Articles I à V de cette déclaration serait un acte proprement révolutionnaire soixante neuf ans après. Soixante neuf ans, pendant lesquels les forces de la régression sociale ont eu le temps de mener la contre révolution dite néolibérale, régression qui s’accélère de plus belle aujourd’hui sous la pression de ces mêmes forces, qui ont trouvé avec le levier de la dette privée – devenue dette publique – le moyen de reprendre aux peuples tout ce qu’elles avaient dû leur concéder dans la période d’après guerre.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_de_Philadelphie

    http://www.dailymotion.com/video/xbzted_alain-supiot-les-matins_news?start=46#.UUSRbzfupXk

  24. Bonjour à toutes et à tous. Si certains comptaient sur le pape François pour sceller de la bulle pontificale une constitution pour l’économie mondiale, je crains qu’ils n’en soient pour leurs frais. A l’heure où nombre de chrétiens sautent d’extase en pâmoison parce qu’un pape aux pieds nus vient les tremper dans la bourbe vaticanesque, je me permets de rappeler deux choses, Ad Majorem Veritatis Gloriam. 1) François d’Assise, auquel ledit pape est identifié (n’oublions pas François-Xavier, quand même), était fils de banquier et c’est d’abord dans les milieux de la bourgeoisie marchande qu’il a fait des disciples, les pauvres ne se reconnaissant pas dans sa pauvreté. Sa conversion a réhabilité aux yeux de l’Eglise une profession honnie et l’on observe d’ailleurs à ce moment-là une inflexion dans la condamnation de l’enrichissement matériel. 2) Le pape François était un jésuite assez ambitieux et donc assez transgressif vis-à-vis des exigences d’humilité de son ordre pour courir après la pourpre cardinalice, mais en plus un jésuite assez préoccupé des pauvres pour combattre la théologie de la libération, la seule doctrine chrétienne qui propose un dépassement de la charité et une véritable émancipation des défavorisés. Nul doute que les jésuites morts au XVIIIe siècle pour la défense des réductions du Paraguay, républiques indiennes indépendantes, le recevront à coups d’escopette dans les bergeries célestes. Comme saint Thomas, je n’applaudirai le volontarisme du pontife romain dans ces matières que lorsque celui-ci aura liquidé le patrimoine de saint Pierre. Quiconque a visité les églises de Rome y a pu voir la part d’elle-même que l’Eglise a concédée au diable.

  25. Avant la fin de cette cession, un grand MERCI a Mr Jorion qui donne encore plus de vie a son blog ,et nous donnent le privilège de nous exprimez pauvres pêcheurs!!!
    En espérant qu’il ne s’ennuie pas trop…

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