Beaucoup voient dans la position dure de la Troïka vis-à-vis des positions grecques une volonté de faire passer la Grèce sous les fourches caudines, adressant ainsi un message fort aux peuples qui seraient tentés de faire un tel choix. Une telle idée n’est probablement vue par les membres de la Troïka que comme un bénéfice secondaire. En réalité, plus que le dogmatisme que j’évoquais comme l’une des pistes dans mon billet d’hier, ce qui me semble caractériser la position de la Troïka est l’expression d’un réalisme cynique, celui d’institutions ayant parfaitement intégré les rapports de forces et qui est au service de ces rapports de forces.
Le combat héroïque que vous menez pour votre pays et vos concitoyens, ainsi que pour de très nombreux européens dont je fais partie, n’est pas sans rappeler l’épopée d’Homère qui fait de la Grèce un modèle de l’idéal poursuivi par nombre de sociétés contemporaines.
Les scénarios ne manquent pas en cas d’échec de cessation des hostilités bruxelloises et de rebondissements à Athènes. Mais l’équipe de Syriza, qui n’a jamais été à court durant les affrontements de ces dernières semaines, pourrait à nouveau prendre l’initiative.
« Ah les cons ! », c’est en ces termes peu amènes qu’Edouard Daladier s’est exprimé lorsqu’il descendit de son avion revenant de Munich, s’attendant à être insulté et à recevoir des tomates après avoir signé l’accord du même nom, sidéré par l’accueil exalté que fut celui des foules pensant recevoir le sauveur de la paix.
Le système financier international est d’une extrême fragilité. Bien davantage encore qu’en 2008. Les raisons : une plus grande concentration encore due aux vétos mis aux réformes par les financiers et les leçons qu’ils ont tirées de la crise : « Qu’on ne compte plus sur nous pour jouer le jeu de la solidarité la prochaine fois ! », comme l’a dit en substance M. Jamie Dimon, le patron de JP Morgan Chase.
Le marathon des réunions ayant tourné court hier à Bruxelles, permet-il de croire encore à un accord aujourd’hui ? La contre-proposition sur la base de laquelle les créanciers ont reconstruit leur unité derrière le FMI peut difficilement le laisser penser.
Peu importe finalement la crédibilité économique du plan s’il permet un accord, s’était dit l’équipe de Syriza en présentant son projet dans le cadre budgétaire exigé, à condition toutefois de ne pas franchir certaines limites : l’objectif est d’attendre la fin de l’orage pour poursuivre les négociations sur le terrain primordial de la dette. Mais les créanciers ont franchi les limites acceptables en choisissant d’appuyer où cela fait mal dans leur contre proposition, notamment en exigeant symboliquement que la TVA sur la nourriture soit portée à 23%, ainsi qu’en revenant sur le sujet très sensible des retraites.
Un extrait du Chapitre 4 – Keynes, un socialiste loup solitaire
Keynes n’est pas un révolutionnaire : la représentation qu’il se fait d’une société viable est une société, sinon du consensus, du moins du dissensus minimal : où l’on est parvenu à minimiser le volume du ressentiment global. Sa méfiance envers les révolutions s’alimente des conclusions auxquelles il aboutira dans les recherches qui débouchèrent en 1921 sur son Treatise on Probability, à savoir qu’il est extrêmement difficile de prévoir l’avenir.
Les gouvernants et les lobbies des institutions financières se font pressants. Le cash serait démodé et synonyme de fraude voire de gangstérisme ou de terrorisme. Plus encore, il serait désormais nocif à une bonne et saine politique économique. Étonnante novation que cette proscription d’un élément longtemps pensé comme un instrument essentiel de la souveraineté.
Aucun accord n’est en vue ce soir à Bruxelles. Le gouvernement grec a rejeté les contre-propositions de ses créanciers à celles qu’il avait présenté lundi dernier. Comme cela se présentait dès hier, le FMI bloque le rapprochement qui s’était engagé. Ayant enregistré qu’il n’était pas question d’envisager dès maintenant un allégement de la dette grecque, celui-ci a adopté comme il l’avait annoncé une position qui privilégie les coupes budgétaires, notamment sur les retraites et la TVA, et repousse la taxation des entreprises qui était proposée par Athènes, au nom d’une relance de l’économie de façade.
Au constat que 80% d’entre elles (soit 676/850) auraient déposé un dossier au fonds de soutien, le secrétaire d’Etat chargé du Budget voit la preuve que « les collectivités ont choisi de faire confiance au gouvernement ». (Les Echos, 22/06/2015).
Chamberlain racontait qu’il eut peur d’être maltraité par la foule qui se pressait devant son avion de retour de Munich avant de ressentir « un lâche soulagement » quand il comprit qu’elle l’acclamait pour avoir écarté la guerre : ce lâche soulagement était partagé par cette foule apeurée qui, finalement, ne fit qu’ajouter la honte à sa souffrance.
À vous, au Peuple grec, je tiens à affirmer non seulement ma solidarité et ma profonde sympathie, mais aussi ma plus sincère affection.
Hors quelques sites et journaux spécialisés, nous assistons au quotidien à une profonde désinformation à propos du traitement scandaleux et inhumain qui vous est fait.
Une nouvelle rencontre d’Alexis Tsipras avec Christine Lagarde, Mario Draghi et Jean-Claude Juncker précédera demain la huitième réunion de l’Eurogroupe consacrée à la Grèce. Pierre Moscovici souhaite y présenter « les paramètres d’un accord », mais l’on assiste de tous côtés à un raidissement.
Les articles de journaux qui se sont multipliés ces derniers jours sur la crise grecque suscitent à parts plus ou moins égales deux types de réactions.
Nombre d’entre elles soutiennent le peuple grec, parfois au nom de la démocratie, parfois au nom de l’antieuropéanisme, parfois par simple compassion envers un peuple qui n’a pas mérité de punition collective.
My crop it rotted – in the ground
I asked for another loan but the banker turned me down
But – we’re still a-livin and we’re prayin’ for better days
So – after all, everthing’s in purty good shape.
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