Le texte qui suit servira de commentaire à la vidéo de l’entretien entre Pierrot Mollo et moi, présentée dans le billet Défendre / sauver le plancton.
Le naufrage du Rena, un porte-conteneurs dont la cargaison de pétrole continue de fuir en ce moment-même dans une baie splendide de Nouvelle-Zélande, malgré de premiers efforts de pompage, nous rappelle que les « ennemis » du plancton ont de multiples visages.
Rappelons-nous que la survie du plancton détermine en bout de chaîne celle de tous les êtres vivants qui s’en nourriront soit directement, soit se nourriront de mangeurs de plancton, ou de mangeurs de mangeurs de plancton. Notre alimentation dans son ensemble dépend du maintien de la biodiversité et le plancton, garant de la biodiversité marine, est essentiel au maintien de notre propre vie.
Les transports maritimes emportent dans leur ballast un grand nombre d’espèces planctoniques (essentiellement végétales. De telles migrations involontaires sont susceptibles de causer une prolifération de certains ennemis du plancton, dont le meilleur exemple est offert par les mnémiopsis, des cténophores (que l’on confond souvent à tort avec les méduses) originaires d’Amérique du Nord et qui ont désormais atteint la mer Caspienne et la Mer Baltique. Elles ont découvert là un terrain favorable à leur croissance, ce qui leur permet d’atteindre un diamètre de 20 cm, soit le double de leur talle habituelle. Leur appétit pour le plancton animal de petite taille (les copépodes ou les larves de mollusque, par exemple), qu’elles gobent en permanence, met en danger l’équilibre marin. Plus ces mnémiopsis sont grosses et plus, bien entendu, elles mangent ! Ce sont elles qui avaient provoqué, une catastrophe du même ordre dans la Mer Noire au début des années 1990.
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