Je vous adresse deux questions que m’ont inspiré vos posts.
1) La première concerne votre post « Nous sommes cuits que faire ? » (j’ai un peu l’esprit d’escalier), où vous évoquiez pour finir les tentations individualistes du survivalisme, comme quelque chose à venir.
Il y a une quinzaine d’année, j’étais en charge d’un programme de recherche qu’on pourrait appeler » Outils Informatiques et défis environnementaux ». Dans la ligne d’une pensée qui avait émergé il y a quelques décennies, les environnementalistes se représentaient les problèmes environnementaux comme des systèmes socio-écologiques complexes loin de l’équilibre, dit plus simplement en évolution constante.
A la base de cette école de pensée on trouve Denis Meadows éditeur du rapport du Club de Rome « Les limites de la Croissance » et le modèle World3. Le modèle était assez simple, on était à la fin des années 1960 et les ordinateurs étaient bien moins puissants que le plus rudimentaire des téléphones portables d’aujourd’hui. En dépit de ces limitations, le modèle prenait en compte des relations de causalité multiples et des boucles de rétroaction complexes intégrant des sous-systèmes aussi divers que la croissance de la population, la surconsommation des ressources non renouvelables, les structures de production et de consommation, les mécanismes de décision politique, l’alimentation, etc.
Dans Melbourne où la vie s’est éteinte, le calicot « Il reste un peu de temps, mes frères… » est agité par la brise. Scène finale de « On the Beach » (Le dernier rivage) de Stanley Kramer (1959), d’après le roman de Nevil Shute, avec Gregory Peck, Ava Gardner, Fred Astaire et Anthony Perkins. Les cinq dernières minutes du film, ci-dessous.
Is Global Collapse Imminent ? (L’effondrement global est-il imminent ?) par Graham Turner, Melbourne Sustainable Society Institute, août 2014
Dans « Halte à la croissance ? » publié en 1972, encore appelé « Rapport du club de Rome » ou « Rapport Meadows », du nom de deux de ses quatre rédacteurs : Donella H. Meadows et Dennis L. Meadows, les auteurs passaient en revue un ensemble de scénarios envisageables dont le pire possible : celui du « business as usual », en français : « je-m’en-fichisme », conduisant à l’effondrement environnemental et civilisationnel dans la période 2015-2030.
Dans son récent rapport, Graham Turner de l’Université de Melbourne montre que c’est ce scénario qui a prévalu.
En pointillé les prédictions de 1970 pour le scénario « je-m’en-fichiste » ; en plein, l’évolution effectivement observée.
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