Sur la page « Les débats » : « Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh » : le scénario du pire, mercredi 15 mai de 15h à 16h30

C’EST TERMINÉ !

Le Monde a eu l’amabilité de mettre ma chronique en « une » de l’édition en ligne, non sans en avoir modifié le titre, qui est devenu « Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh » : le scénario du pire.

Parler de « réformes structurelles de compétitivité » c’est accepter le principe d’un moins-disant salarial au plan international : c’est admettre qu’il existe un pays où le niveau du salaire de subsistance est le plus bas, et que ce salaire de subsistance du travailleur le plus misérable de la planète doit jouer le rôle d’un « attracteur » pour l’ensemble des salaires à la surface du globe.

Le salaire moyen au Bangladesh étant aujourd’hui cinq fois plus faible qu’en Chine, j’ai choisi de traduire dans mes conférences l’expression obscure « réformes structurelles de compétitivité » par « aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh », une phrase dont la signification est identique mais présente l’avantage d’être comprise aisément par tous mes auditeurs. En utilisant cette expression polémique, je ne pensais cependant pas qu’une actualité tragique en ferait à ce point résonner la pertinence.

Le 24 avril, l’effondrement à Savar, un faubourg de Dacca, du Rana Plaza, un immeuble de huit étages rassemblant un grand nombre d’ateliers de confection aux conditions de travail dickensiennes, a causé la mort de plus de onze cents personnes, des femmes essentiellement.

À la vue d’étiquettes de marques familières mêlées aux corps sans vie au milieu des gravats, l’indignation est à son comble. La presse financière internationale n’est pas en reste : à de telles situations où des ouvrières et des ouvriers sont renvoyés dans des locaux en voie d’effondrement et aux issues de secours bloquées par une « police industrielle », elle connaît la réponse. Son nom, affirme le Financial Times, c’est la syndicalisation, qui permet aux travailleurs de faire valoir leurs droits. Tout occupés à échapper à l’enfer du monde rural pour découvrir la paix relative des ateliers urbains (migration qui en vingt ans a fait baisser la pauvreté de moitié), les Bengladeshis auraient négligé la protection qu’offrent les syndicats. Sans doute, mais peut-être ont-ils en mémoire le syndicaliste Aminul Islam, dont le cadavre portant les marques de sévices fut retrouvé l’année dernière abandonné sur une autoroute.

La révélation spectaculaire des conditions dans lesquelles est produit dans le tiers-monde notre low-cost occidental modifiera-t-elle la philosophie de nos dirigeants ? Il en faudrait certainement plus car nous vivons dans un monde où, si les individus sont encore ancrés dans une logique territoriale, les entreprises ont cessé de l’être depuis plus d’un siècle. Par le biais de l’instrument juridique qu’est le « trust » anglo-saxon, les individus les plus fortunés, grâce à des montages fondés sur l’anonymat qu’autorisent les havres fiscaux, ont le moyen d’accéder à titre personnel au pouvoir dont disposent les transnationales : pouvoir économique mais aussi pouvoir politique en raison du poids que l’argent permet d’exercer sur le mécanisme démocratique. Dans le cadre actuel, la logique du moins-disant salarial est l’un des principes de base de l’économie de marché, à preuve l’indifférence des populations à l’annonce de ces « réformes structurelles de compétitivité ».

L’horreur de Rana Plaza restera-t-elle sans conséquences ? Rien n’est moins sûr cependant, car c’est la philosophie du « moins-disant » sous toutes ses formes qui se retrouve aujourd’hui sur la défensive depuis que l’affaire Cahuzac a mis sur la sellette le moins-disant juridique et fiscal des havres fiscaux, et que l’inviolabilité qui faisait leur force s’est vue compromise dans la résolution de l’affaire de Chypre. Si en effet les sommes déposées sur un compte dans un havre fiscal ont cessé d’y être en sécurité, c’est l’édifice entier qui s’effondre.

Et c’est là que se situe le talon d’Achille du moins-disant salarial : dans le fait que les opinions publiques sont désormais en rébellion ouverte contre la philosophie du moins-disant dans toutes ses manifestations. Ce ne sont pas les dirigeants eux-mêmes qui ont mis le holà mais la réprobation générale les a obligés d’installer des coupe-feu dans l’urgence pour contenir la vague d’indignation. Qu’on pense à la promptitude de la réponse, même si ce n’était pas une transparence voyeuriste que réclamait de la classe politique, l’opinion, mais bien plus banalement, des gages d’honnêteté.

Le moins-disant juridique et fiscal a atteint le seuil de l’intolérable parce qu’il instaure en régime idéal la piraterie que les grosses entreprises – transnationales de fait – exercent sur l’économie mondiale : prédation par elles des entreprises plus petites, confinées quant à elles de par leur taille sur le territoire national et contribuant seules par le versement de l’impôt aux frais de maintien de l’ordre commercial, ordre dont les transnationales bénéficient sinon gratuitement, du moins avec un rabais considérable. Ces transnationales n’en voient pas moins le contribuable voler à leur secours en période de vaches maigres, pour régler non seulement leurs pertes économiques réelles mais également leurs paris spéculatifs perdus, illustration tragique du principe de « privatisation des profits, socialisation des pertes ».

Le moins-disant salarial des « réformes structurelles de compétitivité » relève de la même logique exactement que le moins-disant fiscal : il s’agit là aussi, par la baisse des salaires, de maximiser la part de la richesse créée qui passera en dividendes et en bonus extravagants que les dirigeants des plus grosses entreprises s’octroient à eux-mêmes.

 

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69 réflexions au sujet de « Sur la page « Les débats » : « Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh » : le scénario du pire, mercredi 15 mai de 15h à 16h30 »

  1. Ping : Paul Jorion dans "Le Monde" | jean carniaux

  2. Bonjour tout le monde, bonjour Paul

    Je me demandais si nous ne pourrions pas, pour une fois, parler de l’argent (ou du manque d’argent) et donc des salaires comme d’un moyen de pression… tout bonnement, d’une chaine à esclave… d’orienter la discussion là-dessus… ne le voir que sous cet angle…?
    Hein? qu’en dites-vous les gars…???

    • D’accord,
      Je me demandais pourquoi on ne verserait pas 1.000 euros par habitant pour relancer (en partie) la croissance, argent issu d’un QE ou créé par la BCE.
      C’est impossible ? C’est un biais moral (on se demande bien par rapport à quoi) ? C’est le mal absolu ? Ça créerait un précédent ? etc…
      En tout cas ce serait de l’argent qui irait dans l’économie, pas comme celui qui est donné aux banques, lequel on se demande bien à quoi il sert ..

    • « parler de l’argent (ou du manque d’argent) et donc des salaires comme d’un moyen de pression… »

      Je ne suis pas sûr de comprendre…

      • ah, j’avais pas vu votre post…

        « Je ne suis pas sûr de comprendre… »

        Et bien, (excusez mais je ne suis pas très clair en ce moment)… je veux dire qu’il y a deux manières de voir l’argent
        1/ comme un outil (neutre) qui permet de commercer entre individus
        2/ comme une carotte… mi-père Noël mi-père Fouettard … comme les médailles, les images…

        Et j’aimerais bien qu’on discute pour une fois de la seconde…

      • la différence entre 2 et 1, c’est pas prime de Noel vs augmentation des salaires/indemnités ?
        Je crois qu’il a déjà été tranché pour nous 🙁

      • @PlaieStationnaire

        Non, « la différence entre 2 et 1 » c’est l’objectif de l’outil…
        Dans le premier cas, c’est une charrue, un arrosoir, une échelle…

        Dans le second, c’est un fouet, avec lanières effilées et renforcées de plomb..

    • J’ai un post qui veut pas passer… je le remets donc…

      « Bon 15h30… je poursuivrais donc seul (comme la corde du brushy ragga-blues man) puisque apparemment nul n’enquille dans le sillage de l’argent-chaine-à-esclave…
      Ma thèse, depuis que je suis tout petit et que j’ai pu assister autour de l’école et des terrains de sport au principe de la récompense bien méritée… ma thèse est que, dans un monde où des tâches sont à remplir, des tâches plus ou moins répétitives et pénibles, il faut pour ne rien avoir à faire de désagréables soi-même, avoir des gens pour le faire à votre place… ça c’est le but…
      L’outil maintenant… le gourdin, l’amour, le fouet, la culpabilité, les chaines, le respect… et puis la propriété privée… et bien sûr l’argent
      L’argent donc… un villain coquillage dans lequel on retrouve quoi…?
      Dans lequel on retrouve… le gourdin, l’amour, le fouet, la culpabilité, les chaines, le respect… etc…

      Leurs réflexions sur l’argent comme lien économique m’amène à dire que la politique n’est que la gestion de la pression à exercer sur les chaines pour que l’esclave aille où il est bon qu’il aille…
      – Aïe, pas sûr la tête!!!

      Et que si chacun passe son temps à penser argent et économie, au lieu de penser esclavage et libération… rien ne pourra évoluer… les êtres faibles et ignorants que nous sommes continueront à essayer de tirer leur épingle du jeu… chacun contre les autres, les pays contre les pays, le communautés contre les communautés, les hommes contre les femmes, les vieux contre les jeunes, …, les riches contre les moins riches…

  3. Les êtres humains qui sont pour beaucoup des créatures d’habitude semblent avoir l’habitude de lutter aussi longtemps que possible contre un changement, quel qu’il soit, qui risque d’ébranler ce que leur restent de stabilité, quitte a souffrir le martyre. Donc, je me demande s’il est déjà trop tard quand un nombre suffisant de la population arrive au « tipping point. »

    Ceux qui sont au pouvoir ont préalablement élaboré la riposte et disposent, de nos jours plus que jamais, d’un arsenal puissant: drones, écoutes, infiltrations, l’armée et surtout la télévision.
    S’il y une sorte de contre pouvoir qui arrive à s’établir, même une théorie de pouvoir, la communication paraît être l’outil le plus importante et l’internet son véhicule.
    L’internet est le talon d’Achille de nos sociétés modernes, suivie de près par l’électricité.
    En cas de rupture comment communiquer ?

    Je doute q’un changement vient par les urnes, surtout en France, et par hasard juste l’autre jour j’ai lu que les Français s’ennuient – comme en 68.

    • ah non, allez pas nous reveiller Charles et les quelques survivants de la NPA ^^

  4. Bonjour à tous,
    J’ai beaucoup aimé le guitariste unicorde….c’était une métaphore pour illustrer la politique Européenne qui vient de se concrétiser dramatiquement en France par le vote de l’ANI ?

  5. Bonjour
    Y a t-il un équivalent FranceInter du FranceCult(ur)e Brice Couturier, histoire de savoir si on va se marrer vendredi ?

  6. On m’a dit qu’une équipe de France-Inter s’était rendue au Bangladesh, il y aura un petit topo là-dessus. Sept minutes me sont réservées sur une plage de commentaires de dix minutes.

  7. Quelqu’un m’envoyait un mail hier, me disant que cet accident horrible au Bangladesh n’intéressait personne, qu’au même moment le public ne s’intéressait qu’à la délivrance des trois jeunes filles kidnappées à Cleveland. Il se trompait parce qu’il y a dix jours d’écart entre les deux événements. Mais il y a apparemment un peu de vrai dans ce qu’il disait : ce « chat » est absolument léthargique !

  8. Je n’arrive même plus à être surpris de ce genre d' »accident »… Suis-je malade ? lobotomisé ? démotivé ?

    La question qui me vient à l’esprit est comme à chaque fois : que puis-je faire en tant que citoyen lambda pour ce genre d’horreur ne puisse pas être possible ?

    • Ce que vous pouvez faire, c’est que quand on dit « réformes structurelles de compétitivité », inonder de vos commentaires les journaux, blogs, etc. en disant : « C’est Rana Plaza au Bangladesh qu’on nous vend et qu’on nous impose ! »

    • Ce n’est pas « là-bas » ce genre de choses : c’est « déjà ici » !

      • Absolument, Paul! A moindre degré, je viens d’en faire l’expérience à l’instant puisqu’en cherchant à contacter HP pour une panne de traceur, j’ai dû communiquer avec 4 intervenants différents (conversations facturées il va de soit), qui, par leurs accents distinctifs et leur facilité de compréhension exercent de toute évidence dans un pays « d’esclaves » ou la main d’oeuvre est moins chère! Rassurons-nous, avec cette réforme de « compétitivité » tout va renter dans l’ordre…A moins que le prochain krack financier n’embrase davantage nos acquis! Alea jecta est!

    • @demobilier
      « Je n’arrive même plus à être surpris de ce genre d’ »accident »… Suis-je malade ? lobotomisé ? démotivé ? »

      Non, c’est normal… c’est ce qui arrive lorsqu’il n’y a plus aucun moyen de s’échapper d’une situation…
      Il nous manque un outil de contre-pression…
      On ne peut plus opposer aux oppresseurs aucune résistance autre que stérile…

      Il nous manque un outil qui fonctionne… qui nous donne envie de nous battre en ayant au moins l’impression que cela n’est pas vain…

      • Comme dit P. Jorion, l’objectif n’est pas de terrasser l’adversaire mais de l’amener dans une autre direction que celle qu’il suit actuellement. Une des principales difficultés est que l’adversaire est logé en chacun de nous : la cupidité, l’indifférence aux autres et j’en passe. C’est donc à nous de réfléchir sur nos comportements et sur ce qui est essentiel pour la « suivie de l’espèce » (c) Paul Jorion et Grégory Maklès

  9. L’immeuble Monde se fissure chaque jour a des endroits différents. Les réparations apportées ne tiennent que par la foi du saint-esprit alors même que les murs craquent de toute part et qu’il y a bientôt plus d’urgences que d’ambulances disponibles.
    Comment en sortir a l’heure qu’il est ?
    Pourvu que ça dure…

  10. Ce qui me réjouis d’une certaine façon : que l’on puisse voir dans la presse « pensée unique » des titres tels que celui-là. Impensable il y a encore peu de temps.
    Serait-il symptomatique d’une certaine lucidité, d’un début d’écroulement de la pensée dominante de tous nos experts en économie?
    Même sur C dans l’air la semaine dernière on commençait à voir pointer un autre discours!!
    ENFIN

    • « Serait-il symptomatique d’une certaine lucidité, d’un début d’écroulement de la pensée dominante de tous nos experts en économie? »

      Non, je ne crois pas que cela signifie quoique ce soit… la société du spectacle se nourrit de tout, récupère tout… c’est pas moi qui le dis, c’est pas nouveau…

      La lucidité serait que l’occident se mette à parler de partage… que les vampires que nous sommes devenions des anges…

      Il faut partager… personne ne veut partager!!!!!

  11. hors sujet…….
    je viens de voir un reportage sur internet diffusé hier sur arte.
    un intervenant, pionner des fai, se gargarise en pensant que l’industrie du peigne (en exemple) va subir les même tracas que celui du disque avec les imprimantes 3d.

    le message était sinon qu’on était de comparativement comme après la révoltion, et qu’il allait falloir choisir entre robespiere, bonaparte, etc.. par rapport au modèle de liberté du net. un peu comme pour le capitalisme en ce moment (?).

    • essayez plutot « XXX XXX XXX » [censuré par moi PJ] en mot clé…

    • Allons Paul, les salaires ça n’intéresse personne puisque ça ne concerne que 91% de la population active qui se pense comme classe moyenne aisée pour qui le mot prolétariat est devenu une gros mot archaïque. Vous auriez voulu parler du « mariage pour tous » rebaptisé en « mariage gay » par les médias d’opinion que ça aurait été autre chose votre chat.

  12. Un plan d’action:
    – étendre la responsabilité pénale dans les échanges internationaux (tu n’achèteras point à celui qui exploite ton prochain sous peine de finir en taule et plumé jusqu’au dernier copek). Une compétence nationale/européenne.
    – remise en cause de la libéralisation
    – Côté production: liste grise/noire d’entreprises sur le plan social/ salarial/ sécurité. conditionnant des conditions d’échanges (prix/quantité/taux de douanes à importation/interdiction idem trafic aérien). ça veut dire monter un organisme transnational de contrôle./ organisme de compensation des échanges en biens/flux avec moyens de contrôle et législation qui va bien.

    Y a plus qu’à ;-D

  13. exploitation, horreur (cupidité) dans les pays pauvres et désindustrialisation (chomage) en europe sont les deux faces de la meme problématique, c’est la première qui rend (momentanément) supportable la seconde, mais jusqu’à quand ?
    quelle piste (non utopique) pourrait apporter un espoir? comment combattre le « mais nous vivons dans un monde globalisé, notre seul salut est de s’adapter » ?
    perso j’évite la consommation de haricots verts venant d’afrique, de cerises à Noël, mais je ne compte pas me balader « à poil » en attendant que le textile revienne dans des pays « propres », et j’ai quelques doutes sur la conso « ethique ou équitable » bien que je la pratique .
    Quelle ligne donc pourrait on esseyer de promouvoir ?

  14. Nous sommes officiellement en récession. J’entends dire que la déflation n’est pas loin.
    Il s’agit semble-t-il du mal absolu dont jusqu’ici nous ne sommes sortis que par la guerre.
    Entrons nous dans la phase finale de l’agonie, et à quoi pourra bien ressembler la fin ?

  15. Moins disant salarial, commercial, administratif, juridique, écologique,.. C’est sans fin et pour en sortir il faut faire appel à l’émotionnel : douteux comme procédé et sans réel espoir. J’ai bien aimé le rappel sur la Nuit du 4 août qui avait été « concédé par l’aristocratie. Autour de 1850, les premières prises en compte écologiques sont nées des maladies et des risques d’accidents. A-t-on progressé ou devons nous rester dans l’émotionnel ?
    C’est le contraire des « Lumières » ! La Démocratie n’est pas seulement « des procédures » – Ce matin Rosanvallon à France Culture. Donc pour reconstruire une société mieux équilibré dans un environnement qui fatigue de jour en jour, il faudra plus que de l’émotionnel, beaucoup d’éducation et de pédagogie – ce que vous faites et je vous en remercie – et un réel investissement de ceux qui visent rentrer dans les « élites » – sans se considérer comme des « ELUS » hors d’atteinte de la loi, hors de toute responsabilité. Pas d’austérité mais de la rigueur des professionnels, voilà ce que nous sommes en droit d’exiger, surtout quand ces « Elus » se professionnalisent. Il a déjà été dit qu’ils n’avaient pas être des experts ? pour autant, je ne vois pas pourquoi je n’attendrai pas la même rigueur d’analyse de mon garagiste, de ma coiffeuse, des administratifs, des banquiers et des politiciens.

  16. les salaires occidentaux comme ceux du bangladesh est ce vraiment possible reellement ? j’en doute …

    • Ah oui ? À quel niveau s’arrête-t-on ? Roumanie ? Chine (4 fois Bangladesh) ? Bangladesh ?

      C’est pas pratique des fringues à 10 € ?

    • suffit de patienter un peu, voir l’évolution des salaires qualifiés type ingénieur et techniciens sur quarante ans (en excluant les grands dirigeants et la finance)

    • Pour votre édification je vous conseille de rendre visite à des travailleurs clandestins que vous trouverez sûrement pas loin de chez vous puisqu’il y en a partout paraît il. Il faudrait être fou pour douter du fait que le patronat est prêt à réduire en esclavage tout ce qui respire pour peu qu’il puisse en retirer un bénéfice même minime. Pour votre édification je vous conseille de vous intéresser aux récentes déclarations de Laurence Parisot. Notez cependant que l’esclavage est sans doute moins générateur de bénéfices que l’asservissement volontaire sous forme de salariat pour lequel la compétition de chacun contre tous est savamment organisé par ceux là même qui votent et font appliquer les lois.

    • ils proposent pas deja plus d heures a travailler pour r salare identique et parfois moins
      ca viens doucement mais surement

  17. Je passais par là par hasard « aux heures d’ouverture » et je voulais en profiter pour saluer le dernier billet d’AncestraL.

    J’ai l’impression que la ligne du blog s’est radicalisée depuis la fermeture des commentaires 24/7. Non ?

      • Et nous du temps pour retourner aux sources: j’ai bien aimé l’entrevue avec Le quotidien du médecin belge. C’est très efficace pour ceux qui ne vous ont suivi : il faut sans cesse reconstruire des fondations solides pour faire passer les idées parfois considérées comme simples : « Le moins disant juridique et fiscal a atteint le seuil de l’intolérable ». Mais la nuit du 4 août reste une prise de conscience de l’aristocratie ? Ce qui est étonnant c’est quand même qu’il a suffit que 4 ou 5 aristocrates signent pour que les autres émigrent !
        Bref Tout a été dit, Tout reste à dire et c’est ainsi qu’on progresse. Merci

  18. Les élections récentes au Pakistan : les Elus dits « indépendants » vont pouvoir disposer de nouvelles sources de corruption. C’est ça la démocratie alimentaire dans ces pays.

    Et le risque syndical : Hier soir 2 excellents magazines écolo sur Arte avec un détail sur le risque de la « syndicalisation » : des milliers de morts depuis 10 ans en Colombie

    • Un grand nombre de parlementaires, de ministres, etc. sont des patrons de cette industrie textile. On avait restreint les droits syndicaux en raison d’une paralysie de l’économie par eux – apparemment en plus de leurs revendications (légitimes) ils apparaissaient comme les troupes de choc de certains hommes politiques pas nécessairement honnêtes. Les US ont connu la plaie de syndicats plus ou moins jaunes, plus ou moins mafieux. Voir le fameux « On the Waterfront » (Sur les quais) d’Elia Kazan, avec Marlon Brando et Lee J. Cobb.

  19. Sur la dégradation des conditions de travail chez nous lire le bouquin de Florence « Aubenas: le quai de Ouistreham ».
    Ce qui est complètement fou c’est que la mondialisation permet à une société occidentale de tolérer (camoufler) dans l’échange des conditions de production hors de toute norme sociale qu’elle a pourtant énormément développé chez elle.
    En fait nous avons une image trop confiante de notre société. Et trop passive.
    On a pensé que l’élévation du niveau de vie était gagné une fois pour toute.
    Il n’en est rien. Les « gens » ont un certain niveau de tolérance ou de déni.
    Mais il y a aussi une prise de conscience, (la pilule rouge), mais il faut du temps pour qu’émerge un modèle et une conscience collective de la réalité et de l’effort indispensable pour sauver l’espèce. Le mouvement est probablement déjà enclenché est il visible?

  20. « ce « chat » est absolument léthargique ! »

    J’ai dit la dernière fois que deux heures n’était pas un bon format… mais Une heure trente, c’est encore pire

  21. Ancien collaborateur à la Fédération Française du Prêt à Porter, je peux vous dire qu’à force contact, subvention, études de marché internationales avec les organismes institutionnels, ministères et pouvoirs publics divers, les créateurs du secteur mode / textile / habillement dans ce bon pays ont de fortes incitations à se diriger vers le moins disant salarial international tout en assurant un travestissement stylistique de bon aloi pour nos consommateurs européens. Vendre de l’alpaga très cher et le communiquer dans un créneau luxe ici quand cela ne contribue que très faiblement à la sortie des populations andines productrices des seuils de pauvreté n’est qu’un exemple parmi d’autres des travers de ce système mondialisé. Le nouvel objectif est-il pour tous le seuil de pauvreté ?

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