Billet invité, en réponse au billet de Jérôme Naly « Mon grand-père a une idée géniale : indexer la monnaie sur l’énergie ». Le billet est ouvert aux commentaires.
Le malentendu persiste au sujet de la « monnaie-énergie ». Notez que je préfère être assimilé à un papy gâteux qu’évacué d’un revers de main en tant que militant décroissantiste inculte ; au moins on peut essayer de discuter. Pour ce qui me concerne, je n’essaie pas du tout de plaquer cette idée sur le système existant (ce qui donne effectivement des choses bizarres, surtout quand on part d’un exemple particulier, et encore plus quand celui-ci est éloigné de la réalité des échanges), ce que j’essaie de faire, à tâtons, est d’entrevoir la logique qui sous-tend le fait établi (constat) que le PIB mondial est un multiple constant de la quantité d’énergie primaire consommée dans l’année. J’essaie de n’avoir aucun a priori par ailleurs.
Une partie de la confusion semble venir d’une mauvaise appréhension des ordres de grandeur. Prenons l’agriculture: on est à 20 000 lieues du charmant coin à morilles de pépé René ; aujourd’hui les surfaces agricoles sont des substrats quasi-inertes sur lesquelles on déverse à l’aide de machines diesel les éléments nécessaires à la pousse de l’unique espèce qui nous intéresse (la croissance se fait sans interaction avec les écosystèmes environnants). À part les semences (quoique), tous ces intrants (engrais NPK et pesticides) sont dérivés directement ou indirectement d’hydrocarbures. L’industrie agricole dépend totalement de l’industrie pétrolière et pétrochimique.
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