Billet invité
« Rendre le monde plus sûr ! », c’est sur ses paroles apaisantes et sans crainte de manier les paradoxes que Yukiya Amano, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a conclu hier sa conférence de presse de Tokyo. Il faut dire que l’organisation est née en 1957 sous l’égide de l’ONU, en pleine guerre froide, sous le slogan « Atom for Peace » (L’atome pour la paix) et n’a cessé depuis de promouvoir les applications civiles du nucléaire (tout en ayant comme mandat d’en limiter les développements militaires).
Prenant le taureau par les cornes devant son auditoire japonais, le haut fonctionnaire international venait auparavant d’aborder le sujet pour lequel il était venu, dans un pays où les centrales sont arrêtées avec comme enjeu leur relance. « La sécurité à 100 % n’existe pas », a-t-il expliqué pour appuyer le lobby de l’électronucléaire, en prenant pour preuve qu’une « catastrophe naturelle peut arriver n’importe où dans le monde », sans s’arrêter à un petit détail : dans le cas de l’électronucléaire, ce risque est créé de toutes pièces !
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