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DETTE PUBLIQUE : LA SEULE APPROCHE RAISONNABLE, par Zébu
Billet invité.
Le débat sur l’étude de Reinhart et Rogoff, portant sur les erreurs d’appréciation de ces deux économistes éminents, qui aurait été utilisée par les gouvernements occidentaux pour justifier les politiques d’austérité mises en œuvre afin d’éviter le précipice, nous avait fait oublier qu’il est bien plus pertinent d’évaluer la méthode et son objectif que ses marges d’erreurs. Car, même en intégrant (ce qu’ont fini par faire les auteurs) les critiques, nous continuons de tourner aux alentours des fameux 90% comme seuil de criticité.
90%, c’est rassurant : ce n’est pas la totalité, ou pire encore, le surendettement. … Lire la suite…
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Exercice de style : POUR UN VIBRANT ÉLOGE DE LA DETTE ! par François Leclerc
… Lire la suite…Billet invité. Edit du 30/05/13 : En préconisant la dette perpétuelle, je dois le reconnaître, je plaisantais ! Mon intention était de pousser le raisonnement à son propos jusqu’au bout. J’évoquais la possibilité de commissionner les émetteurs de ce genre de titres obligataires, au prétexte qu’ils permettaient aux investisseurs d’accroître leur implication sur des marchés à haut rendement ; cela pouvait mettre la puce à l’oreille, d’autant que j’avais changé en « Exercice de style » l’habituel « L’actualité de demain » de la chronique !
Que penser de la dette perpétuelle ? Que son émission règle par construction le
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L’ÉCONOMIE POSITIVE : « J’ai des doutes… », par Maurice Lévy, suivi d’une réponse par Paul Jorion
… Lire la suite…Maurice Lévy, P-DG de Publicis Groupe, fait partie, au même titre que moi-même, du groupe de réflexion sur l’économie positive dirigé par Jacques Attali. Je suppose que les choses se sont passées pour lui de la même manière que pour moi, à savoir qu’il a reçu un jour une lettre de ce dernier lui demandant d’accepter de faire partie du groupe, et qu’il a répondu oui.
Vendredi, Maurice Lévy a adressé une lettre à Jacques Attali intitulée « J’ai des doutes… » Si j’ai eu l’occasion de la voir, c’est que Maurice Lévy en a fait une «
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CHYPRE, LE DÉBUT DE LA FIN, par Pierre Sarton du Jonchay
Billet invité.
Résumons le compte-rendu de François Leclerc sur les négociations bruxelloises à propos de Chypre. Un paradis fiscal a été démasqué et mis à mort au sein de la zone euro. Concrètement, les déposants inconnus qui se faisaient grassement rémunérer pour blanchir leurs capitaux en euros perdent officiellement leurs avoirs au-dessus de 100.000€.
Comme l’annulation des dépôts en euros ne suffit pas à éponger les pertes des banques chypriotes, la troïka accorde à l’État chypriote un méga-crédit pour porter les pertes bancaires directement dans le budget public. Évidemment, on ne dit pas que le bouclage de ce plan de … Lire la suite…
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L’actualité de demain : À TABLE, C’EST SERVI ! par François Leclerc
Billet invité.
Les coupes automatiques dans le budget de l’État fédéral sont entrées en vigueur vendredi, et Wall Street a terminé au plus haut depuis 2007 comme si de rien n’était. Au chapitre des bonnes nouvelles que les courtiers ont seules voulu voir figure une légère amélioration de la consommation en dépit d’une baisse des revenus sur la même période, reproduisant un schéma déjà connu.
Standard & Poor’s a de son côté estimé que les coupes automatiques n’auraient qu’en effet limité sur l’économie, « à condition qu’elles ne s’étendent pas dans le temps ». Précisant ainsi sa pensée : « … Lire la suite…
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LE PARI PASCALIEN DE FRANÇOIS HOLLANDE, par Zébu
Billet invité.
La politique d’endiguement que le gouvernement français est en train de mettre en œuvre ne pourra raisonnablement se perpétuer ainsi sans qu’à un moment donné la question du choix ne se pose.
La croissance se dérobe et se perd dans les sables du désert de la science économique : elle devrait bien rejaillir plus loin, comme le font certains fleuves souterrains, mais personne n’en connaît l’heure et le lieu.
Le niveau d’imposition, pourtant variable ‘d’ajustement structurel’ s’il en était jusqu’à présent, a atteint ses limites, aux dires de certains hiérarques socialistes : ‘trop d’impôts tue la croissance, ce … Lire la suite…
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LA LIBRE BELGIQUE, 2013 : LE DÉFI DES DETTES PUBLIQUES, par Paul Jorion et Bruno Colmant, le 23 février 2013
OPINION
2013: le défi des dettes publiques
Une opinion de Paul Jorion, anthropologue, chargé de cours à la VUB, et Bruno Colmant, économiste, chargé de cours à l’UCL.
Il y a, bien sûr, un ralentissement généralisé du rythme de croissance mondiale, phénomène classique de tassement conjoncturel qui succède avec la régularité du pendule aux périodes de crédit excessif, comme celle qui a caractérisé la période 2001-2007, périodes de surexploitation de l’effet de levier qu’autorise l’endettement, débouchant sur un « moment Minsky ». Un tel « moment » s’exprime par un retour brutal au seul roc solide de l’économie : celui … Lire la suite…
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L’actualité de la crise : POURRAIENT VRAIMENT MIEUX FAIRE ! par François Leclerc
Billet invité
L’hypertrophie du monde financier est apparue au grand jour avec la crise, découvrant une gigantesque accumulation de dettes enchevêtrées qui repose sur des garanties de remboursement fragilisées : la dette d’États réputés solvables mais qui le sont de moins en moins.
Afin notamment d’éponger la dette privée et de faire face à la crise économique, les États se sont fortement endettés. Leur dette a brutalement augmenté, et le risque de son non-remboursement également. Le rôle fonctionnel qu’elle jouait s’en trouve fragilisé. La dette souveraine est devenue à son tour objet d’enjeux spéculatifs, perdant à cette occasion son rôle … Lire la suite…
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LE MOMENT DU REFUS, par Zébu
Ô, ce que les hommes osent faire ! Ce qu’ils sont capables de faire ! Ce qu’ils font tous les jours, sans savoir ce qu’ils font !
‘Beaucoup de bruit pour rien’, William Shakespeare.
Les laboratoires que demain nous promet sont ceux que nous faisons aujourd’hui. A la lumière de l’expérimentation toujours en cours en Grèce, la plus ‘avancée’ au sein de l’Union Européenne bien que non isolée mais à des degrés divers (Espagne, Portugal, Irlande, entre autres), il est frappant de noter combien la stupeur des populations issue de l’application des politiques d’austérité a permis depuis début 2010 … Lire la suite…
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L’actualité de la crise : POUR PRENDRE UN PEU D’AVANCE ! par François Leclerc
Billet invité
Une farouche compétition est engagée en Europe, afin de ne pas être le pays qui va suivre la Grèce, dont le cas est toujours présenté comme unique et allant le rester. S’efforçant de se présenter sous leur meilleur jour afin de tenter rassurer les marchés, le Portugal, l’Espagne et l’Italie sont sur les rangs.
Les Portugais jouent les bons élèves de la classe, tout en admettant mezzo voce qu’ils ne savent pas comment ils vont pouvoir revenir sur le marché en 2013, laissant entendre qu’une rallonge financière sera nécessaire et que plus de temps sera nécessaire pour … Lire la suite…
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RESTAURER LA MONNAIE EUROPÉENNE DE L’ESPÉRANCE PARTAGÉE, par Pierre Sarton du Jonchay
Billet invité
Dans la crise des dettes publiques en euro, les États tombent les uns derrière les autres dans l’illiquidité. L’illiquidité financière exprime la perte de la logique du prix dans l’ordre de la démocratie et des causes du prix dans l’ordre de l’économie. La crise des subprimes avait produit ses effets sur les banques à partir de 2007 ; elle les produit aussi sur l’ensemble des États du monde depuis l’été 2011.
La démocratie abolie par la finance
L’illiquidité signifie que des délais de paiement exceptionnels sont demandés aux créanciers, c’est à dire à tous les titulaires de droit … Lire la suite…
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LE GRAIN DE SABLE GREC
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Depuis le début de la crise, le parallèle qui s’impose est celui d’un « processus critique » : un processus qui conduit inéluctablement à l’effondrement, mais dont le timing est incertain, trop d’impondérables intervenant dans les effets globaux constatés. Et ici, l’image le plus souvent utilisée est celle d’un tas de sable bâti par des enfants : la prochaine pelletée fera-t-elle s’élever le tas, ou bien s’en effondrer un grand pan ? Impossible à dire : trop d’éléments interviennent qui détermineront si le scénario aura un aboutissement positif ou négatif : … Lire la suite…
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CAPITAL.fr, « Les politiques doivent reprendre le pouvoir aux marchés financiers »
Capital.fr : Depuis le début de la crise, les gouvernements semblent impuissants face aux marchés. Est-il encore possible de réguler le système financier ?
Paul Jorion : Par simplicité et pour entretenir le flou, les politiques emploient le terme générique de « marché ». La plupart des acteurs sont pourtant bien connus et encadrés. Mais il existe aussi le « shadow banking », ces intervenants de l’ombre dont beaucoup d’opérations sont spéculatives et transitent via les paradis fiscaux dans le plus grand secret. Ce sont eux que nos dirigeants s’étaient engagés à contrôler. Mais les belles paroles de 2008 sont … Lire la suite…
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CHANGER DE PARADIGME : LA RESPONSABILITÉ UNIVERSELLE COMPENSÉE, par Pierre Sarton du Jonchay
Billet invité
La dégradation début août 2011 de la note de crédit public des États-Unis marque une rupture systémique. Le prix des dettes publiques n’est plus nulle part un étalon stable de la monnaie. Il n’existe plus de créance légalement sûre pour comptabiliser des anticipations financières rationnellement certaines. Les États garants de la loi sont en conflit sur leurs propres dettes. Le calcul économique des prix est universellement flottant ; susceptible d’être corrompu par n’importe qui, n’importe où, n’importe quand sur n’importe quoi.
La décision économique est désormais un acte totalement subjectif. Les critères objectifs du prix ne sont plus … Lire la suite…