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GILLES DOSTALER (1946 – 2011), par Bernard Maris
Billet invité.
Gilles Dostaler m’avait réconcilié avec l’économie. Avec quelques autres, René Passet, François Morin, Jean-Pierre Dupuy, mais c’est surtout lui qui m’avait relevé du dégoût de l’économie dans lequel j’étais tombé, en ces temps d’imbécillité et d’arrogance pseudo-mathématique qui triomphait dans les années 80-90 (et dont on a vu récemment les conséquences dans les théories mathématiques des marchés financiers). Gilles aimait l’économie et les économistes. Il travaillait alors à un livre avec Michel Beaud sur les économistes postérieurs à Keynes. Il connaissait bien les économistes du « circuit » comme on dit, mais il ne pouvait, dans notre discipline, … Lire la suite…
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SUSAN GEORGE ET PAUL JORION : QUE FAIRE ?
Ils ne s’étaient jamais rencontrés, c’est maintenant chose faite. Avant d’échanger leurs livres (1), se les dédicaçant réciproquement, ils ont parlé à bâtons rompus, à partir de l’actualité qui était ce jour-là le début du Forum de Davos, tentant ensuite de répondre aux questions : que faire, que proposer ? FL.
Susan George : Réglons leur sort à Davos et au G20 que personne n’a élu, ni l’un ni l’autre. Le G20 est né de la crise qui a fait trembler le monde. J’étais à Londres lors du premier, nous étions 35.000 à manifester ; la presse du lendemain, de … Lire la suite…
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LE MONDE-ÉCONOMIE, LUNDI 1er – MARDI 2 NOVEMBRE 2010
« Le retour à la bifurcation »
Alors que la guerre des monnaies s’apaise parce que l’on s’engage dans la voie proposée pour un ordre monétaire international par Keynes à Bretton Woods en 1944, penchons-nous sur le cadre au sein duquel les nations opèrent depuis 1971, à savoir sur les décombres de cet accord historique.
Pourquoi parler de « décombres » ? Parce que l’accord est mort en 1971 quand Nixon le dénonça et mit fin à la parité dollar-or convenue en 1944. La situation était alors devenue intenable pour les États-Unis depuis une dizaine d’années déjà. Il avait fallu … Lire la suite…
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Comment la vraie monnaie va chasser la fausse, par Pierre Sarton du Jonchay
Billet invité.
La monnaie entre la matière et l’esprit
Quantification de la valeur dans le temps
Depuis des milliers d’années, la monnaie est un outil empirique de mesure de la valeur. L’homme a besoin d’attribuer des prix aux objets matériels pour les produire et les échanger. Pour transformer la matière physique, il lui est nécessaire de se la représenter par des nombres. La valeur mérite d’être produite si le nombre de la destruction de valeur qu’elle impose demeure inférieure au nombre du résultat de la production. Décider de produire quelque chose, c’est juger que la chose est potentiellement rentable pour … Lire la suite…
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Changer de paradigme, par Jean-Pierre Pagé
Billet invité.
« La faiblesse séculaire de la croissance dans la Zone Euro est-elle enracinée dans le paradigme fondateur de la politique économique de l’Union européenne », comme l’écrivent Kazimierz Laski et Leon Podkaminer dans la dernière livraison des prévisions économiques pour l’Europe du Centre, de l’Est et du Sud-Est émanant de l’Institut d’Etudes Economiques Internationales de Vienne (1) ? Telle est bien la question que l’on peut et doit se poser aujourd’hui.
La quasi-faillite du système financier occidental avait obligé les autorités des pays occidentaux à déverser des tombereaux de liquidités afin de sauver les banques entravées par … Lire la suite…
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BFM Radio, le lundi 14 juin à 10h46 – Peut-il y avoir trop de propriété ?
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je reviens sur un thème que j’ai déjà brièvement évoqué dans le billet « Le citoyen et le bourgeois« , et que je développerai bien davantage encore dans une communication que je ferai cet été (le 9 août) au Banquet de Lagrasse : « Hegel : le citoyen et le bourgeois qui se logent en nous ne parlent pas d’une seule voix ».
Peut-il y avoir trop de propriété ?
Il n’existait pour Georg Wilhelm Friedrich Hegel, le philosophe allemand de la fin du XVIIIe et du début du XIXe … Lire la suite…
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Note sur le bancor
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Keynes s’était déjà penché plusieurs fois sur la question monétaire. Son premier livre en 1913 est consacré à la devise indienne : Indian Currency and Finance. En 1930, il publie le Treatise on Money. Il se cantonne cependant jusque-là dans l’analyse, sans s’aventurer dans le domaine de l’application des conclusions auxquelles il aboutit.
Quand la Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l’Allemagne en 1939, Keynes participe dans son pays à la réflexion sur la transition vers une économie de guerre. Lorsque les hostilités débutent en 1940, les … Lire la suite…
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L’argent destructeur
… Lire la suite…Voici la traduction de mon entretien originellement en allemand avec le Dr. Stefan Fuchs qui a été diffusé de 9h30 à 10h00 sur Deutschlandfunk le 9 mai. Les germanophones peuvent toujours écouter le podcast ici
J’accueille toujours avec reconnaissance les entretiens longs parce qu’ils permettent de développer, sans devoir tronquer une partie des arguments, une véritable démonstration.
Traduction française : j’ai pris comme base essentiellement la traduction de Johannes Finckh, la plus proche des mes propos originels en français. Merci à lui, merci aussi à Timiota et Fleurbleue qui avaient unis leurs efforts dans une traduction parallèle.
L’exemple que j’avais
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Deutschlandfunk, dimanche 9 mai de 9h30 à 10h00
Pour ceux qui comprennent l’allemand. Mon entretien avec le Dr. Stefan Fuchs passe de 9h30 à 10h00 sur Deutschlandfunk. Vous pouvez écouter le podcast ici
Zerstörerisches Geld
Lehren aus der Hyperkrise, Teil 2: Gespräch mit dem Wirtschaftskolumnisten Paul Jorion
Von Stefan Fuchs
Die seit Herbst 2008 andauernde Finanzkrise hat sich auch zu einer Krise des globalisierten Kapitalismus zugespitzt. Denn eine ungehemmte Liberalisierung der Märkte und die Ausdehnung der internationalen Arbeitsteilung haben die gigantischen Wachstums- und Wohlstandsversprechen nicht einlösen können.
Im zweiten Teil der Gesprächsserie « Lehren aus der Hyperkrise » unterhält sich Stefan Fuchs mit Paul Jorion über die … Lire la suite…
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Le Point, le 29 avril – « L’Europe n’a pas droit à l’erreur »
Je vous ai présenté il y a quelques jours les photos de Jean-Claude Moschetti à l’Île de Houat. Vous apprécierez, j’en suis sûr (hmm…) le contrepoint entre la photo de Georges Papandréou allumant un cierge à la page 84 du Point et la mienne à la page 85 (qu’il m’autorise aimablement à reproduire), tirant parti (à mon insu) d’un tableau au mur de mon bureau.
Interview Paul Jorion : « L’Europe n’a pas droit à l’erreur », pp. 85-86
Patrick Bonazza : La Grèce vient officiellement d’appeler à l’aide. La première fois que nous nous sommes vus, il y … Lire la suite…
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BFM Radio, lundi 12 avril à 10h46 – Pourquoi la Grèce peut sauver le monde
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Vous vous souvenez peut-être que durant les querelles de chiffonniers des semaines passées à propos de la Grèce et de sa dette, Madame Lagarde a dit à un moment donné que la faute n’était peut-être pas seulement du côté des pays qui importent beaucoup plus qu’ils n’exportent mais aussi du côté de ceux qui exportent beaucoup plus qu’ils n’importent. Le pays dont elle parlait c’était – suivez mon regard – celui qui montait sur ses plus grands chevaux dès qu’il était question de donner un coup de main à la Grèce, … Lire la suite…
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Le Monde – Économie, lundi 11 – mardi 12 janvier
Sur le site du Monde : Keynes aujourd’hui, par Paul Jorion.
Transposer Keynes aujourd’hui
On a parlé de révolution keynésienne au sein de la science économique mais encore davantage à propos de la politique des États et des banques centrales et certains continuent d’en parler en termes techniques, évoquant par exemple l’accent mis sur la demande macroéconomique plutôt que sur l’offre. La question en réalité n’est pas là.
Le capitalisme des années trente était en train d’échouer et la quasi-totalité des membres de l’entourage immédiat de Keynes s’étaient convertis au marxisme et citaient désormais l’Union Soviétique en exemple. Il … Lire la suite…