Billet invité
Où est le capital bancaire ?
BNP Paribas affiche actuellement une capitalisation boursière de 37 milliards d’euros pour 85 milliards de capitaux propres comptables ; Société Générale capitalise 15 milliards d’euros pour des capitaux comptables de 51 milliards ; Crédit Agricole capitalise 13 milliards pour 52 en comptabilité.
Le marché financier estime que les capitaux propres des banques sont notoirement surévalués. Une telle situation est significative d’une incongruité systémique : soit les règles comptables sont hors de la réalité objective, soit le marché est irrationnel. Soit encore les groupes bancaires sous-capitalisés vont éclater pour que les propriétaires du capital retrouvent au moins leur quote-part de l’actif net dans le prix de leurs titres.
Pour anticiper ce qui ne peut pas ne pas arriver et arbitrer les options latentes, il faut nécessairement se placer dans un cadre de raisonnement qui n’est pas le système actuel contradictoire en lui-même. La contradiction réside dans un prix du capital bancaire réellement dissociable de l’obligation effective des banques à rembourser l’intégralité de leurs emprunts.
L’actuelle impasse systémique n’est soluble que par le changement de paradigme monétaire. La transformation en monnaie de la mesure du crédit produite par les banques est nécessairement erronée quand la garantie comptablement affichée par les banques est capitalisée en dessous de son prix nominal par les créanciers des banques.
Si la régulation du crédit n’est pas une science exacte ni à l’échelle de l’emprunteur, ni à l’échelle d’une banque, ni à l’échelle du système bancaire mondial, la seule variable de compensation des erreurs d’anticipation du crédit est la parité réelle de la monnaie. La parité réelle des monnaies émises sur le crédit bancaire est la loi de transformation réciproque des dettes bancaires en capital bancaire.
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