-
L’actualité de la crise: des paradoxes qui prennent tout leur sens, par François Leclerc
Billet invité.
DES PARADOXES QUI PRENNENT TOUT LEUR SENS
Une nouvelle tenant d’un fort paradoxe attire aujourd’hui particulièrement l’attention, dont l’agence de notation Moody’s est à l’origine.
Elle s’était tout dernièrement fait remarquer en annonçant que les Etats-Unis, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni se « rapprochaient du moment » où elles allaient perdre leur note AAA, en raison de leurs difficultés budgétaires. Osant remettre en cause ce qui était jusqu’alors un tabou, que la baisse de la notation des dettes espagnole, portugaise, grecque et irlandaise – toutes déjà intervenues – n’avait pas encore brisé. L’amenant à être accusée de jeter de l’huile sur le feu.… Lire la suite…
-
L’actualité de la crise : le vif du sujet, par François Leclerc
Billet invité.
LE VIF DU SUJET
Les décisions du Comité de politique monétaire de la Fed sont aujourd’hui saluées par une chute générale des marchés boursiers. Soit, est-il expliqué par certains, parce que les mesures adoptées confirment le retour prochain de la récession, soit parce qu’elles sont considérées comme trop timorées et insuffisantes pour la prévenir, expliquent d’autres. A lire les commentaires des traders, les marchés semblent craindre tout et son contraire.
Aux Etats-Unis, l’installation d’un chômage structurel, la faiblesse de la demande qui en résulte (dont l’origine est aussi à trouver dans la pression qui s’exerce sur les salaires), ainsi que l’impossibilité de procéder à une relance budgétaire contribuent à dresser une toile de fond inquiétante, qui est maintenant installée.… Lire la suite…
-
L’actualité de la crise: vite à l’étape suivante ! par François Leclerc
Billet invité.
VITE A L’ÉTAPE SUIVANTE !
Au menu d’aujourd’hui jeudi : énième sommet européen des chefs d’Etat et de gouvernement ! On sait déjà qu’ils aborderont de nouveau la même lancinante question sans intérêt, puisque leurs débats semblent se résumer à cela : quel axe de communication vont-ils privilégier ?
Comment vont-ils tenter d’illustrer leur contrôle d’une situation qu’ils ne maîtrisent pas afin de présenter un front uni de façade ? Jusqu’où vont-ils aller dans l’affirmation aveugle de la seule désastreuse politique d’austérité qu’ils parviennent à énoncer et à laquelle ils se raccrochent ? Avec quelle emphase vont-ils se réfugier derrière une pseudo-gouvernance économique masquant une absence de stratégie ?… Lire la suite…
-
L’actualité de la crise: la corde raide, par François Leclerc
Billet invité.
LA CORDE RAIDE
En première ligne dans une situation toute inconfortable, les gouvernements européens sont sur la corde raide et vont y demeurer. Divisés entre eux, ils tentent de préserver ce qui peut l’être d’une Europe dont ils ne peuvent plus économiquement se passer, tout en ne sachant plus vers où la diriger.
Repliés dans leurs frontières nationales, ils se sont trouvés un rôle – car il faut bien exister – en adoptant une posture de cost-killers, à l’image de ces bons gestionnaires à la réputation usurpée qui sévissent dans les entreprises. Mais ils savent en leur for intérieur qu’ils vont rapidement atteindre à ce jeu la limite de ce qui est politiquement et socialement tenable, et que les mesures d’austérité qu’ils engagent ou étudient encore ne feront pas le compte à l’arrivée.… Lire la suite…
-
L’actualité de la crise: le temps des discrets conciliabules, par François Leclerc
Billet invité.
LE TEMPS DES DISCRETS CONCILIABULES
Les marchés sont nerveux, les gouvernements sont inquiets, voici venu le temps des conciliabules, qui ne contribuent pas à leur tour à rassurer.
Ne sachant plus à quoi s’en tenir, les analystes sont à la recherche fébrile de l’indice ou du taux qui cette fois-ci annoncera à temps que le lait va à nouveau déborder, brutal et irrésistible. La volatilité qu’ils constatent du côté des marchés est en soi un indice de la crainte qui s’y est installée et qu’ils partagent.
Mais quel sera le signal qui leur permettra d’anticiper ? Afin de se replier à temps de positions avancées et hasardeuses, ou au contraire de se préparer à faire de bonnes affaires (car, comme en tant de guerre, une crise financière aiguë est une opportunité à ne pas manquer pour profiter des meilleures occasions).… Lire la suite…
-
L’actualité de la crise: le pivotement du monde, par François Leclerc
Billet invité
LE PIVOTEMENT DU MONDE
Il y a comme une confusion et une précipitation montantes dans l’air, rien sur le marché boursier ou sur le cours de l’euro ne préfigurant une accalmie, comme si la crise était rampante et durable et pouvait à tout moment jouer un nouveau tour. Ce n’est pas seulement le cas en Europe, où le gouvernement allemand continue de jouer en solo pour se faire entendre, mais également aux Etats-Unis. A l’occasion, là-bas, du bouclage de la loi de régulation financière, qui continue d’être à rebondissements. Elle est pour l’instant bloquée, un compromis sur les produits dérivés n’ayant pu être trouvé, les banques jouant l’intransigeance via leurs alliés au Sénat, après avoir été pris à contre-pied.… Lire la suite…
-
L’actualité de la crise: la quadrature de la dette, par François Leclerc
Billet invité.
LA QUADRATURE DE LA DETTE
La crise européenne – puisque l’on ne dit plus grecque – illustre l’impasse générale dans laquelle se trouve celle de la dette publique occidentale dans son ensemble. Et, pour faire bonne mesure, celle de la dette privée aussi, leurs sorts étant liés. Car, si les projecteurs sont aujourd’hui braqués sur la première, la seconde n’en est pas moins toujours présente et pèse lourdement sur la situation. La situation resserrée du crédit bancaire, relevée par la BCE, est là pour le démontrer, qui contribue aux tendances déflationnistes enregistrées.
Certes, la dette publique européenne a des particularités.… Lire la suite…
-
Audition de représentants de la firme Goldman Sachs au sénat américain (II)
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Le premier groupe de représentants de Goldman Sachs à être interrogés était composé essentiellement de gens directement impliqués dans la production et la vente des CDO (Collateralized–Debt Obligations) au centre des poursuites pour fraude engagées contre la banque il y a une dizaine de jours par la SEC (Securities & Exchange Commission), le régulateur des marchés américains. Le Français Fabrice Tourre, le seul individu à être personnellement poursuivi, faisait partie de ce groupe. La stratégie utilisée par l’ensemble du groupe a été celle qu’on appelle en américain « stonewalling », que l’on traduit en français par « obstruction », une traduction où l’on perd malheureusement la dimension très visuelle suggérée par l’américain : « construire un mur de pierre ».… Lire la suite…
-
L’actualité de la crise: trop tard pour bien faire, par François Leclerc
Billet invité.
TROP TARD POUR BIEN FAIRE
En urgence, tous ou presque s’y sont mis pour calmer les marchés : Jean-Claude Trichet, président de la BCE, a affirmé depuis Chicago qu’il était « hors de question » que la Grèce ou un autre pays de la zone euro fasse défaut. Dans un entretien au journal économique « La Tribune », Dominique Strauss Kahn, directeur général du FMI, a estimé que, faute d’une aide, les Grecs seraient « dans une situation insoutenable ». Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des finances, a déclaré que « Il s’agit maintenant pour nous de concrétiser et de transposer rapidement le plan d’aide (…) et d’envoyer ainsi un signal clair sur le fait que nous ne laisserons pas tomber la Grèce ».… Lire la suite…
-
L’actualité de la crise: Les hors la loi modernes (I),par François Leclerc
Billet invité.
LES HORS LA LOI MODERNES (partie I)
Mais où est donc passé le diable ? Une fois de plus, il est perdu dans les détails et les méandres de la régulation financière, faisant de toute tentative de cerner ses très relatifs progrès un exercice fastidieux, alors que s’annoncent de multiples grands rendez-vous internationaux: Assemblées du FMI et de la Banque Mondiale, G20 Finances, G20 Travail (une innovation), puis celui des chefs d’Etat…
Plus nous approchons du fatidique moment où des décisions devront finalement être prises, plus les discussions se tendent, les fameux détails pesant de tout leur poids. Ce qui n’implique pas, au contraire, que celles-ci se tiennent au grand jour, laissant à l’observateur comme principale ressource de scruter ce qui émerge, avec beaucoup de blancs à remplir et dans une grande cacophonie.… Lire la suite…
-
Vers un retour à la récession ?, par Jean-Pierre Pagé
Billet invité.
Le nouveau tournant de la crise se précise. Pourra-t-il être évité ?
Après l’ouverture des vannes provoquant, avec la bénédiction du FMI, l’inondation de liquidités pour débloquer le système financier mondial menacé de faillite et enrayer la récession, c’est, avec la prise de conscience de la nécessité de lutter contre la montée de l’endettement public, le risque d’un retour à un processus de contraction de l’activité économique qui nous menace maintenant. Cela mérite que l’on s’y attarde.
En premier lieu, on a tendance à oublier que, sous l’effet mécanique de la récession qui a touché tous les pays de l’Europe (à l’exception de la Pologne), ainsi que les Etats-Unis, les recettes fiscales de ces pays se sont considérablement réduites.… Lire la suite…
-
L’actualité de la crise: l’indécision érigée en politique, par François Leclerc
Billet invité.
L’INDECISION ERIGEE EN POLITIQUE
Les ministres des finances européens nous offrent actuellement une image saisissante de l’indécision générale qui s’est instaurée en Europe, que ce soit à propos des priorités économiques à adopter ou des réformes financières à entreprendre ou faire valoir.
A court terme, à l’épreuve du feu dans le cadre de la crise grecque, tiraillés entre des impératifs contradictoires, les ministres laissent le gouvernement grec fragilisé sur le fil du rasoir. Minimisant l’éventualité de leur intervention, ils poursuivent une discussion sans fin à propos d’un hypothétique plan de soutien financier et se réfugient derrière l’argutie que les Grecs ne sont pas demandeurs (ils demandent pourtant une solidarité qui leur fait défaut concrètement), pour en reporter à plus tard la décision finale.… Lire la suite…
-
Agences de notation vs Etats, par zébu
Billet invité.
Jean Quatremer a écrit un article sur son blog ‘Coulisses de Bruxelles, UE’ mardi dernier sur le fait que la France pourrait perdre sa note , la plus élevée, de ‘AAA’ :
« Reste qu’on ne peut qu’être fasciné par le tranquille aplomb avec lequel Fitch tance les États, elle qui avec ses consœurs a joué un rôle important dans le déclenchement de la crise et donc dans l’accroissement du déséquilibre des comptes publics, puisqu’elles ont été incapables d’analyser correctement les risques que représentaient les subprimes… »
Ce que souligne M. Quatremer est d’importance. Des ‘agences’, de ‘notation’, peuvent sans préjudice aucun, définir ce qu’il est ‘juste’ ou non de faire en termes de finances des états, et non des moindres, puisqu’il s’agit de l’Espagne, du Royaume-Uni et de la France, poids lourds européens s’il en est, tous notés à maxima, à savoir ‘AAA’.… Lire la suite…
-
Quelques remarques et précisions sur le concept juridique de « faillite » appliqué aux Etats, par Valérie Bugault
Billet invité.
De façon liminaire, il importe de préciser que le terme de « faillite » n’a plus court dans le langage juridique et judiciaire actuel ; cette notion a été remplacée par la périphrase « procédures collectives », dont le régime juridique a évolué, ces dernières décennies, dans le sens d’une diversification et d’une complexification. Néanmoins, le terme de « faillite », qui reste très prégnant dans l’inconscient collectif des gens, demeure couramment utilisé tant par le commun des mortels que par certains praticiens du droit : c’est la raison pour laquelle j’emploierai ici ce terme juridique désuet de « faillite ».… Lire la suite…