Frei Otto (1925 – 2015), par Stéphane-Samuel Pourtalès

Billet invité.

On ne peut plus se fier à rien, les jeunes sont tout mous et il n’y a plus de saisons (tout ceci est prouvé).

Mais il y a des jours ou certains se mettent à y croire…

… à la lévitation :

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Frei Otto, architecte allemand, est le lauréat 2015 du Pritzker Prize (« Nobel de l’architecture »). Sa distinction lui a été remise à titre posthume, sa disparition étant intervenue le 9 mars dernier, quelques jours avant la date prévue de l’annonce officielle.

Informé en privé au début de l’année par la directrice du prix, Martha Throne, il lui a déclaré : « Je n’ai jamais rien fait pour avoir ce prix. Gagner des prix n’est pas le but de ma vie. J’essaye d’aider les gens pauvres. Mais que dire… je suis très heureux. »

Frei Otto a « très peu construit »… de bâtiments. Mais il a participé, aidé, enseigné, « essayé, inventé, osé », comme il disait. Il a travaillé en collaboration avec beaucoup de partenaires, d’architectes, d’ingénieurs, d’étudiants, de chercheurs et aussi de biologistes, médecins, paléontologues…

Il a comme Gaudi étudié les principes de génération des formes naturelles, et a également dessiné des formes de « surfaces minimales », géométries permettant une parfaite rigidité avec des structures en traction pure (constituées par des câbles souples tendus). Gaudi avait à l’inverse suivi des formes permettant un travail du matériau en compression pure (briques, pierres), donnant les paraboloïdes récurrents dans son architecture.
Un autre vent d’Allemagne. Frei Otto n’est pas comme les autres. « Utopique », disent-ils. Loin de lui l’idée de produire une « œuvre » réelle, prolifique, en dur et estampillée. « Je n’ai pas construit grand-chose. J’ai conçu beaucoup de châteaux en Espagne. » Luftschlösser signifie littéralement : « châteaux en l’air » :

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Successivement :

Volière du Zoo de Munich, 1975
Couverture du stade olympique de Munich, 1972
Expériences sur des bulles de savon
« Parapluies » pour la scène de concert des Pink Floyd, 1977

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