Les commentateurs américains vous disent : « Joe Biden est le meilleur candidat Démocrate parce qu’il est modéré et qu’il est donc le plus susceptible de séduire des électeurs Républicains ».
La raison pour laquelle ils sont stupides, c’est qu’ils imaginent qu’il existe toujours (voyez l’image que je vous montrais l’autre jour), un continuum dans les opinions, avec la présence d’un « marais » modéré entre Démocrates et Républicains, dont les représentants seraient susceptibles d’être attirés d’un côté ou de l’autre, comme c’était le cas en effet aux États-Unis jusqu’en 1981.
La réalité, c’est que – en raison de la polarisation apparue depuis – seuls les extrémistes de droite ou de gauche séduisent encore l’électorat.
En conséquence, les chances de convaincre un ex-électeur de Trump de voter pour un modéré comme Biden sont en réalité nulles. Par contre, convaincre les électeurs de Trump de devenir des électeurs de Bernie Sanders ou d’Elizabeth Warren est de l’ordre du raisonnable. (À moins que, comme je vous le disais l’autre jour, ils soient juste des fans de milliardaires, auquel cas Michael Bloomberg serait davantage à leur goût).
Le seul commentateur américain qui semble comprendre ce genre de choses, c’est Michael Moore que – selon l’expression consacrée – je ne vous ferai pas l’insulte de vous présenter.
(Seul un indéfectible ouvriérisme semble vous ouvrir à l’intuition infaillible – petit clin d’oeil à mon onc’ Louis, en son temps [± 1930-50] cloutier de son état au Pays noir).
Sauf que j’ai désormais la possibilité, une fois écrit un billet de ce type (style « chronique »), de demander à une…