Retranscription de En forte baisse : La bourse et le moral de Trump, le 11 juin 2020.
Oui, bonjour ! On est donc le 11 juin 2020, jeudi.
Juste un petit point de l’actualité parce qu’il y a des choses qui sont en train de se passer. En particulier, il y a une chute assez spectaculaire de la bourse, aux Etats-Unis comme en Europe. Et je vois là le chiffre, à l’instant, c’est une baisse de 4,13 points du CAC 40, ce qui est assez considérable, et il y a des baisses du même ordre aux Etats-Unis, de l’ordre de 4 points. Alors, qu’est-ce qui se passe ?
Il y a deux choses : d’abord des signes que la reprise économique qu’on a pu imaginer il y a quelques jours, parce qu’il y avait des chiffres relativement favorables sur l’emploi, qu’elle n’aura pas lieu parce que je crois que le chiffre qui vient de tomber, c’est qu’on a encore 1,13 million de personnes qui se sont inscrites au chômage aux Etats-Unis et, par ailleurs, il y a des signes très nets de reprise de la pandémie dans certains états américains, c’est sans surprise. Enfin, sans surprise pour nous, c’est-à-dire ceux où la politique était extrêmement laxiste, où souvent il n’y a pas eu de politique ou alors, ça a été le reflet des hésitations au sommet entre M. Trump qui cautionne des injonctions données par son gouvernement et puis qui encourage, de son côté, ses troupes à protester contre. Donc, quelque chose, là, qui se manifeste, qui n’est vraiment pas bon pour l’économie, ni pour la santé de la population.
Mais, surtout, ce qui a joué psychologiquement dans l’heure écoulée, c’est une déclaration de M. Mark Milley. M. Mark Milley, c’est le Président des Chefs d’Etat Major aux Etats-Unis. Sa déclaration, ça a été qu’il regrette. Il l’a dit devant une promotion, une nouvelle promotion, il a dit qu’il regrettait d’avoir participé à la petite expédition de M. Trump l’autre jour, où il a fait intervenir une troupe assez hétérogène pour dégager le passage devant la Maison-Blanche, de faire dégager de manière assez violente des protestataires, des manifestants pacifiques qui se trouvaient là avec une troupe hétéroclite de gens qui avaient masqué leur identité.
Des personnes sont arrivées quand même à trouver qui c’était. Il y avait là-dedans des gardiens de prison du Texas et des choses de cet ordre-là, c’est-à-dire une troupe un peu hétéroclite qui ressemblait fort à une garde, une milice improvisée par M. Trump.
Et donc, ce Mark Milley, ce Président des Chefs d’Etat Major se trouvait aux côtés de Trump, aux côtés aussi de M. Esper qui est le Ministre des Armées aux Etats-Unis. Et là, M. Mark Milley a déclaré tout à l’heure qu’il regrettait profondément de s’être retrouvé là.
Il n’aurait pas dû être là. Donc, Trump qui se targuait encore que le chef des armées était à ses côtés, là, ne pourra plus le faire. Je crois que c’est un symbole.
Bon, je ne vais pas m’affoler : j’ai déjà vu beaucoup de signes qui étaient très défavorables à M. Trump en espérant que ça allait provoquer sa chute. Ça n’a pas eu lieu mais là, on voit, dans l’opinion – ça fait les gros titres des journaux américains, ça apparaît même, je vois, dans les journaux britanniques en gros titre – le fait que ce personnage qui avait l’air vraiment… ce qui apparaissait, c’était que l’armée cautionnait M. Trump et là, on ne peut plus le dire depuis tout à l’heure et ça pourrait véritablement constituer un tournant.
J’ai déjà attiré votre attention sur le fait que M. Trump, qui pensait pouvoir faire venir les troupes de ses partisans en grand nombre pour contre-manifester contre les gens qui expriment leur solidarité du fait de la mort de M. George Floyd dans des conditions, voilà, de brutalité policière, que les gens ne sont pas venus. Les gens sur lesquels Trump comptait pour une sorte d’insurrection populaire, ils ne sont pas venus.
Il va tenter de recommencer dans les jours qui viennent ses réunions électorales. On va voir ce que ça donne mais je ne serais pas très confiant, d’autant que les chiffres dans les sondages, pour la première fois depuis longtemps, ont l’air très très défavorables à M. Trump. Ça a fluctué. Ça fluctue toujours mais on a l’impression que, maintenant, le nombre des gens qui sont en sa faveur pourrait tomber en-dessous de la barre des 40 %, que ça pourrait être dans les 30 % seulement par rapport à ce qui apparaîtrait véritablement comme des 60 % ou plus de 60 % de gens qui ne le soutiennent pas.
Voilà, juste un petit point de l’actualité.


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