Quinzaines N° 1229, « Nous ne pouvons pas être dans le pornographie émotionnelle », Entretien avec Luc Dardenne. Propos recueillis par Paul Jorion, le 1er octobre 2020

Un extrait de notre entretien sur PJ TV, le 14 mai 2020.

Paul Jorion :

Il y a deux types de personnes au monde : ceux qui ont vu des films des frères Dardenne, Jean-Pierre et Luc, et ceux qui nen ont pas vu. Ceux qui nen ont pas vu, j’ignore ce que pourrait leur apporter notre conversation mais ceux qui en ont vu, ceux-là ne sont pas près d’en avoir oublié lexpérience. Pour préparer notre conversation, Luc, jai revu tous vos films. Javais gardé pour la fin, non pas pour la fine bouche, mais plus simplement parce que je retardais volontairement le moment de revoir Rosetta (1999) : javais vu le film au moment où il était sorti. Il ma fallu 21 ans pour retrouver le courage de le voir à nouveau.

Je ne suis pas seul à dire de vos films qu’il y a en eux quelque chose d’insupportable, en raison de leur froide lucidité sur la nature humaine. Je revoyais la salle à Cannes en 1999, au moment où les prix étaient décernés : à Emilie Dequenne pour son interprétation du personnage de Rosetta, et à vous deux pour la réalisation. Ils sont nombreux à pleurer. Non pas d’attendrissement, mais par contagion de l’émotion qui se dégage du film. Et je dois vous avouer qu’avant que nous débutions  notre entretien, je me suis dit : « Fais attention à ne pas pleurer à l’évocation de certains de leurs films ». Si quelqu’un me disait : « Ah oui ! j’en ai vu un, mais je m’en souviens plus ». Je dirais « Madame (ou Monsieur), je ne vous crois pas, c’est que vous ne lavez pas vu ».

L’époque que nous traversons est extraordinaire et si nous la qualifions ainsi, c’est qu’il y a d’autres moments, la plupart, où nous avons le sentiment de vivre des temps ordinaires. La plupart d’entre nous avons connu « des hauts et des bas », priant que les bas prennent fin dès que possible. Mais ce que vos films nous rappellent, c’est quil en est parmi nous pour qui la vie est essentiellement faite de « bas ». En raison de leur dénuement, de la succession de drames ou de tragédies qui la caractérise. On répertorie ces personnes : on les appelle « marginales ». Pour elles l’ordinaire quotidien est fait de notre extraordinaire.

Luc Dardenne :

Oui, cest-à-dire que le rapport entre lextraordinaire et lordinaire, cest un peu ce que lon recherche. On filme des gens ordinaires. On essaye que nos cadres, notre lumière soient ordinaires, soient les moins stylisés possibles même si cest une forme de style de ne pas vouloir être stylisé. On essaye de prendre des gens ordinaires et de voir si, avec eux, avec elles, on peut filmer quelque chose, je dirais, dextraordinaire. Cest ça un peu chaque fois. Et par exemple, quand on fait La promesse (1996), quau départ on avait situé ça dans un milieu plus particulier, on sest dit : « Non, on est en train de typer nos personnages. On est en train, dune certaine façon, de les folkloriser, de les caricaturer, de les faire ressembler à eux-mêmes mais plus qu’à eux-mêmes », donc, on est revenu à des choses plus simples, plus ordinaires, mais pour raconter la même histoire de trahison dun père et dun fils, et dun respect pour la personne plus fragile, une immigrée.

Et donc, cest ça que nous recherchons. Cest toujours cela. Ce que jespère, cest quil y ait quelque chose dextraordinaire qui se passe dans la réception de l’œuvre, du film. Ça, cest autre chose. Ce nest pas nous qui le maîtrisons, cela. Chaque spectateur est responsable un peu de la réception, même si l’œuvre lest aussi. Là, je ne sais pas. Mais lextraordinaire, cest vrai que nous avons tous dans notre histoire individuelle, des réceptions, des moments extraordinaires autour d’une œuvre dart, ici, un film. Et cela tient à beaucoup de choses mais essentiellement me semble-t-il à lintensité de l’œuvre : c’est elle qui permet cela, quelle que soit l’œuvre, quel que soit le genre auquel elle appartient. Cest possible avec un film policier, avec un film noir, avec un film daventure ou un drame.

Paul Jorion :

Un autre qualificatif qui vient souvent, cest dire que, d’une certaine manière, vos films sont des documentaires. Vos carrières ont débuté en tant que documentaristes mais vous avez souvent exprimé une certaine frustration vis-à-vis de cette forme particulière. Et nous spectateurs, avons le sentiment que vous êtes parvenus, par la fiction, à remédier à ce qui vous semblait précisément être la faiblesse du genre quest le documentaire.

Luc Dardenne :

C’est-à-dire que, nos documentaires, ce n’étaient pas des documentaires où on filmait des choses au présent : on filmait des reconstitutions de choses passées par interviews, par archives, par mouvements dans la réalité daujourdhui, dans des paysages, des rues daujourdhui mais pour renvoyer au passé.

Donc, nous n’étions pas dans le documentaire qui filme quelque chose qui se passe au présent. Mais, nous nous sommes rendus compte, quand nous travaillions, que nous demandions beaucoup aux gens : « Faites ceci, faites cela, tournez-vous comme ça ! Non, non, restez comme ça ! ». Nous parlions de manière un peu plus brève, bon. Et, nous nous sommes dits : « Finalement, là, on met en scène des choses parce quon sent quon ny arrive pas en les filmant telles quelles se présentent à la caméra » si je puis dire.

Je pense que ça a joué dans le fait de passer à la fiction et que nous voulions aussi – je pense que cest surtout ça – nous voulions filmer là où la caméra de documentaire sarrête, cest-à-dire quand quelquun meurt ou quand on prépare un meurtre. Si vous filmez un documentaire sur cette situation, normalement, vous posez votre caméra et vous allez secourir la personne qui va mourir ou, en tout cas, si vous nen êtes pas capable, vous appelez lambulance ou bien, si vous filmez la préparation dun meurtre, vous essayez de faire que ce meurtre nait pas lieu.

Donc, comment aller filmer dans ces lieux où l’être humain existe et ne se manifeste pas tel quil existe, tel quil est caché si je puis dire ? Ou bien, par exemple, comme les lieux de pouvoir. Ce ne sont pas des lieux où nous sommes allés, parce qu’un lieu de pouvoir, comme un conseil dadministration où sera décidé du licenciement de 5.000 personnes, vous naurez pas le droit daller filmer. Donc, voilà, ça, ce sont des lieux où le documentaire na pas accès. Nous, ce qui nous intéressait, c’était le fait quil ny ait pas accès à la préparation du meurtre. C’était ça aussi !

Je dirais alors que ce quon garde du documentaire, même si ce nest pas le genre de documentaires que nous faisions, cest que notre caméra, nous essayons quelle soit, disons, plus fragile, plus faible que la réalité, cest-à-dire quon ne puisse pas penser que nous cadrons la réalité, que la réalité, par un effet toujours de dépassement, de débordement de ce quon veut cadrer, nous montre quelle est plus que le cadre, que le film a déjà commencé hors du cadre. Et cest pour ça, qu’un critique anglais nous a dit un jour : « Avec vos films, les Dardenne, jai limpression que, quand jarrive – même si je suis à lheure évidemment – les lumières s’éteignent, le film commence, jai limpression davoir raté une bonne partie ! ». Et cest vrai que nous cachons beaucoup. Mettre en scène, finalement, cest ça : quest-ce que je montre ? quest-ce que je cache ?

Et donc, nous cachons beaucoup : cest une manière de dire que notre caméra est « en retard ». Et que nous sommes à la mauvaise place. Pour que justement le spectateur sente que la réalité que nous filmons lui résiste et ça, ça donne un côté document, un côté réel, un effet de réel, quon naurait pas autrement.

Donc, on est dans la fiction mais avec le regard du documentariste et aussi, si je puis dire, en même temps documentée : tous nos films nécessitent un travail denquête préalable, de recherche. Nous avons nos informateurs un peu partout, qui changent au fil des années puisque les gens quittent leur boulot. Par exemple, on préparait Le silence de Lorna (2008) et jignorais tout à fait que quand on veut faire un emprunt bancaire dans une banque européenne, on est obligé d’être Européen, sauf évidemment pour un certain nombre de gens richissimes : pour eux il y a des solutions. Mais je parle du quidam, de lhomme ordinaire. Et ça, nous nous sommes dits : « Tiens, mais voilà : notre personnage, qui nest pas Européen, voudrait acheter quelque chose, ne peut pas obtenir lemprunt donc il doit devenir Belge et hop, et voilà : un récit commence avec ce détail de la vie réelle ».

Paul Jorion :

Une autre expression quon entend souvent à propos de votre cinéma : « Cest un film dartisans ! ».  Dartisans plutôt que de professionnels et quand on entend ce mot « artisan », on pense évidemment à Olivier Gourmet dans Le fils (2002), où on le voit, et nous, spectateurs, nous aurions envie de le voir faire encore davantage de menuiserie, tellement la caméra se passionne, et nous aussi du coup, pour ce quil enseigne à ces enfants. Nous sommes là : fascinés par cette vocation qu’est lenseignement à l’œuvre.

Autre chose à mettre en rapport avec cette notion dartisanat, cest cette remarque de Marion Cotillard quand elle est interviewée à propos de Deux jours, une nuit (2014). Elle vous oppose aux autres réalisateurs quand elle dit : « Ils nous parlent tout le temps des spectateurs », en ajoutant : « Les autres réalisateurs, pendant tout le tournage dun film, ne vous parlent jamais des spectateurs ».

Luc Dardenne :

Lartisanat, cest dans le fait que nous faisons tout nous mêmes : l’écriture du scénario, le repérage des décors, le casting et aussi, quand les décors sont choisis, avec notre caméra, nous allons filmer à lintérieur, une petite caméra vidéo, mon frère et moi, et nous faisons les mouvements nous-mêmes : « Tiens, la caméra pourrait faire ça. Lacteur ferait ceci. Il se baisse, il se lève, il tombe puis il se relève ». Et on cherche. On débroussaille le terrain. On malaxe la matière si je puis dire. Et puis, après, avec les acteurs, pendant un mois et demi – deux mois, on répète avec notre caméra vidéo, dans les vrais décors, que le décorateur aura un peu modifiés, en fonction de nos premiers repérages, nos premiers « tournages » sans encore les acteurs.

Après, le chef décorateur est très important, il est avec nous et nous lui disons : « Attention, là, on aimerait un couloir. Là, on aimerait que tu mettes un petit mur, on aimerait que la porte souvre comme ça et pas dans lautre sens » donc, on change de côté les charnières de la porte. Il y a un vrai travail précis avec lui et son équipe. Un de nos principes, cest de dire : « Ce nest pas la technique qui invite les acteurs mais ce sont les acteurs qui invitent la technique ». Nous sommes là avec des acteurs avec qui nous avons répété pendant un mois et demi. Nous leur montrons le plan quon va essayer de faire. La technique regarde et essaye de sadapter à ce quon essaye de faire sans rien, nous, imposer, parce que ça, ce fut pour nous une expérience infernale sur un film précédent où le chef opérateur nous disait : « Non, pas ça. Ça, ce nest pas possible. Ça va être très difficile, ça. Ah non, pas ça ! ». Et ça, cest insupportable !

Paul Jorion :

On a effectivement ce sentiment que la caméra est toujours un peu en retard parce que nous, spectateurs, sommes tellement dans le sillage immédiat des personnages. Certaines scènes sont de véritables chorégraphies de ce point de vue. Dans Rosetta, la scène initiale de poursuite, où nous sommes effectivement toujours en retard de 30 cm par rapport à ce que nous voudrions voir… Autre extraordinaire chorégraphie : le coup de foudre dans Le gamin au vélo (2011), cette course de Cyril, le gamin, qui tente de s’échapper à ses poursuivants en se réfugiant dans un cabinet médical où, simplement pour s’accrocher à quelque chose, il va enlacer cette femme qui se trouve juste être là, mais qui du coup tombera amoureuse de lui. Cette embrassade entre cet enfant aux abois et cette adulte, cest tout à fait extraordinaire. Votre capacité à produire de lart en faisant semblant que ce nest que du pur artisanat, est époustouflante.

Luc Dardenne :

Cest ça : l’émotion doit être retenue. Avec notre caméra, nous ne pouvons pas être dans la pornographie émotionnelle. Nous pouvons bouger quand nous sentons que ce serait trop. On recule avec la caméra, on se met dans la nuque du personnage, on le met de dos. Chez nous, les dos jouent un rôle important. On a découvert ça en travaillant en fait, justement, par rapport à cette retenue des émotions : vu que le spectateur est dans une situation de projection, il formule une hypothèse. Il nest pas là, sidéré par l’émotion. Non : il est lui-même. Il y participe en cherchant à la comprendre, à la vivre avec le personnage et ça, cest tout un travail que lon découvre : ce sont des formes, des cadres que lon trouve à force de travailler.

Paul Jorion :

Luc Dardenne, merci davoir parlé des films des frères Dardenne en votre nom propre, des films qui nous font si mal au moment de les voir et tant de bien quand on y repense plus tard.

Luc Dardenne :

Des larmes chaudes.

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6 réponses à “Quinzaines N° 1229, « Nous ne pouvons pas être dans le pornographie émotionnelle », Entretien avec Luc Dardenne. Propos recueillis par Paul Jorion, le 1er octobre 2020”

  1. Avatar de Lucas
    Lucas

    Des larmes chaudes mais celle ci dépourvues de toutes vulgarités ? Oh seigneur de la civilisation ! Apprenez moi !! 😀

  2. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Ne nous fait-on pas sombrer dans la « pornographie émotionnelle » lorsqu’en « direct-live », ce matin sur une chaîne d’info en continue, voulant tant et tant ressembler aux autres, un « journaleux » affirme avec un semblant de conviction confondante, que « le programme de Marine Le Pen est de gauche », tentant de raccrocher aux branches, plus tard, sa « pensée unique » en se justifiant par une « présumée innocente » précision , « sur le plan économique », et en prenant en otage, bouclier de son « humanité »… le mythe de « la retraite à 60 ans »…?

    Il en est question ici… au cas ou… il puisse exister un quelconque intérêt pour… à craindre qu’une interprétation personnelle, singulière, particulière, de l’actu « virtualisée », « artificialisée … par les médias mainstream, par rapport à un examen du réel, du terrain… puisse ne plus avoir de connexion avec les raisons d’avoirpeur, parmi toutes les « peurs d’avoir peur »…

    «  »Compétitivité » des chaînes d’info en continue, et « populismes »…

    Qui peut et/ou veut croire que le programme de l’extrême droite lepeniste, et sa mise en application surtout, serait de gauche… ? Vous aurez compris, j’espère, que la réponse se trouve dans la partie de l’interrogation demandant qui « veut faire croire »…

    Car selon E Brunet sur LCI dans « 2022 : Les Français tous à droite ? », faisant l’affirmation que « le programme de Marine Le Pen est de gauche », ce qui importa au moment ou il dit cela, ce ne fut non pas d’en faire la démonstration en terme de chiffrage du projet… de réalisme des équilibres des comptes publics, et des actions de terrain, mais d’avancer l’idée polémique de la « retraite à 60 ans » présente dans la version 2017 du dit programme… Même Pascal Praud de cnews, dans son « Heure des prosélytes » en fit aussi, ses « choux gras »…

    Faut-il s’attendre à autre chose, de la part de telles subjectivités ni neutres, ni impartiales, et encore moins respectueuses du droit de savoir de la citoyenneté, et encore moins soucieuses de respecter le pluralisme des idées… subjectivités d’une « dictature des émotions » qui ne se préoccupent que de sonder les doutes, incertitudes, du « ras le bol fiscal », « poujadisme », de « temps de cerveaux disponibles » vouant un »culte féroce » au spectaculaire, buzz, sensationnalisme…?

    Pourtant il y a matière à examiner si la gestion de l’extrême droite au niveau local, est bien de gauche… Et encore va savoir de quelle gauche il est question de parler. Mais aussi de quelle légitimité électorale dispose la gouvernance locale de l’extrême droite par rapport au taux d’abstention.

    Est-ce la gauche qui propose avec le soutien de la droite extrême, en terre du « Concordat » de tester l’obligation faite (sur la base du « volontariat », paraît-il), du « travail gratuit », du « bénévolat subi » pour les pauvres, chômeur.e.s, ayants droits (discriminé.e.s en toute impunité dans les 80 % d’embauches faites qu’en CDD très courtes durées, temps partiel subi, etc … discriminé.e.s dans l’accès au logement, les brutalités policières commises lors des contrôles aux faciès, « manifestations interdites », inégalités territoriales, scolaires, « de destin »), contre l’ouverture du droit solidaire au RSA, à une indemnité chômage… ? Ce projet a même été validé par le Conseil d’État – loin d’être à gauche – à titre expérimental pouvant se généraliser à tous les territoires en cas de « réussite »…

    Est-ce la gauche, dans toutes ses variétés, ou la droite extrême et extrême droite, qui s’est vue recadrée par le Conseil Constitutionnelle (et lui il est de gauche…?), et interdire d’application… dans les affaires de suppression de la gratuité des repas fournis par des cantines scolaires (et garderies, livres scolaires, jusqu’à l’intention de supprimer les allocations familiales, prestations sociales), pour des enfants en difficultés, dont les familles monoparentales, précaires démunies, restent en souffrance… ?

    Est-ce que l’instauration de la « TVA sociale » sur les importations… soit disant pour financer le modèle social, et donc combler le déficit abyssal des caisses de la SC, du chômage, etc… l’explosion des dettes publiques locales et nationales… pour financer donc le fumeux projet d’extrême droite de rétablir la retraite à 60 ans, est-ce que ça c’est un idée de gauche… quand conséquemment… les hausses des « impôts injustes » (explosion des dépenses contraintes, alimentaires énergétiques, logement, etc), et pénuries de certaines denrées alimentaires, biens manufacturés…, non produits dans le pays… pénaliseront d’abord les plus pauvres, précaires (qu’ils soient « suprématistes blancs » d’ailleurs, ou employés à coût de « subventions publiques », « ruisselant » dans la « bonne conscience » des propriétaires privés d’entreprises assistées sans contrepartie – socialisation/annulation/exonération d’impôts, « charges », de loyers… – pour qu’ils ne les discriminent plus)… ?

    Comment se positionne l’extrême droite locale et nationale – et qui l’a entendu d’ailleurs ? – par rapport à la politique, et gestion néolibérale macrionienne de la crise sanitaire « sociétale »… concernant la baisse des impôts de production, etc… et les problèmes de compensation budgétaire de territoires subissant le plus les inégalités… suite à la suppression de la taxe d’habitation, qui ne finançant plus les collectivités ayant la charge de redistribuer les aides sociales, de partager des minimas sociaux… ne font rien pour lutter contre les « inégalités de destin », soit les cas de NON RECOURS, concernant depuis la crise sanitaire, plus de 50 % des « bénéficiaires » du RSA, ne touchant en réalité, aucun « pognon de dingue mis dans les minimas sociaux, qui fait que les pauvres le restent et se déresponsabilisent » (propos de « Jupiter » devenu « roi te touche dieu te guérit »)… ?

    De quel droit à la retraite (60 ans… indemnisé, indexé à combien…?) bénéficieront ses victimes des NON RECOURS … ? Rappelons que les NON RECOURS concernent aussi de façon « systémique » (selon M. Toubon qui siégea en tant que « Défenseurs des droits », et qui est loin d’être de gauche) le fait de ne pas faire valoir ni connaitre ses droits, porter plaintes, etc, concernant l’impunité des discriminations citées plus haut, et des brutalités commises par près de 50 % du personnel du « bars armé du monopole de la légitime violence de l’État » votant pour l’extrême droite…

    Cette question du droit à la retraite à 60 ans pour les victimes de NON RECOURS se pose d’autant plus pertinemment quand l’extrême droite n’a jamais manifesté de désaccord profond contre l’idée de droite extrême, néolibérale, de fusionner la distribution des aides sociales, prestations… indemnité chômage, (et retraite donc, pour celles et ceux y étant donc ?) etc, et d’imposer sur le revenu le fruit de cette fusion, pour soit disant mieux lutter contre les « fraudes sociales »…
    Qui a entendu l’extrême droite (et la droite extrême, la macronie… d’ailleurs) se plaindre des ravages des paris nus, et envisager programmatiquement d’interdire la spéculation à découvert… faite sur la hausse ou baisse des stocks gérés en flux tendu, et des prix, de masques, réactifs de tests, vaccins, médicaments, respirateurs, places de lits de réa et manque de personnel hospitalier du public, tous manquant ou ayant manqué… et sur les denrées alimentaires (ces dernières denrées… dans leur redistribution gratuite, à pas chère au travers de repas fournis habituellement aux enfants de familles pauvres, modestes, précaires par les cantines scolaires, ayant été l’objet d’une privatisation, d’un hold-up opéré par les grandes enseignes de supermarchés, l’industrie agroalimentaire, suite au confinement et fermeture des services publics – cantines…) quand aujourd’hui les associations caritatives assumant la « décharge » déléguée du devoir de porter assistance aux personnes les plus en danger, de l’État providence », lancent une alerte sur une crise « sociétale » et sociale (hausse des demandeur.e.s…) s’incrémentant à la crise sanitaire…?

    Quand à défendre un modèle de croissance qui épuise plus de trois planètes par an, et veut l’exporter à coup de ventes d’armes, pesticides, insecticides, matériels sécuritaires, « d’externalités négatives » polluantes quoi, et s’accoquine assez bien avec l’idéologie négationniste (Bannon et son « il y a du bon dans le coté obscure de la force ») concernant les périls que nous font courir le dérèglement climatique, la perte de biodiversité, les risques pandémiques, les risques d’effondrements systémiques des démocraties… (avec l’arrivé de « proto-fasciste » comme Trump, etc. La croissance du taux d’abstention)… comment dans pareil déstabilisations, déséquilibres géopolitiques (guerres commerciales, monétaires, de « civilisations ») envisager que le repli sur soi, etc… suffise à financer la retraite à 60 ans, pour toutes et tous, sans distinctions aucunes, en entendant traiter des mouvements « sociétaux » « d’ayatollahs de l’écologie », de « Khmers verts », de « racailles » pourrait soit disant « réconcilier » l’intérêt général, le vivre ensemble…?

    Quant à s’accommoder encore mieux, « pour vivre avec le virus »… de la baisse de 20% des salaires, du sacrifice des RTT, congés payés, majorations d’heures sup, jours fériés, etc … de « l’ubérisation et ordinisation » défiscalisée et désocialisée du travail segmenté à la tâche, des savoirs et services publics privatisés, digitalisés, et de l’emploi se précarisant quand il ne disparait pas… des baisses d’impôts sur société, de la suppression des cotisations sociales patronales sur la bas salaires, de « l’immorale optimisation » et sa flat tax… de la suppression partielle de l’ISF… que n’attend t-on plus comme réactions de la part de l’extrême droite, alors que ce sont autant de recettes fiscales… en moins… pour financer « l’État providence » et la dépense sociale dune retraite à 60 ans…?

    Quant à cautionner des théories conspirationnistes niant la gravité de la nuisance des activités humaines… l’immoralité de l’objectif d’atteindre « l’immunité de la horde », de laisser faire un « tri sélectif » façon « darwinisme social », et niant le danger de la sur-concentration des richesses (quelques unes des plus grosses fortunes au monde, seulement – dont un « patriote » spécialisé dans la vente du « culte du luxe et de la luxure à la Française – possèdent plus que ce que la moitié de l’espèce humaine, peine à mettre de coté, pas de la rue, mais pour hypothéquer ce qui manquera « demain, après demain », aux futures générations) jusqu’au risque de saturation des services publics hospitaliers, etc …. c’est sûr qu’à terme, il n’y aura plus grand monde à demander la retraite à l’âge de 60 ans si une politique publique de « compétitivité » de croissance démographique opère un « grand remplacement » générationnel (de « préférence nationale »), voir même les patient.e.s les plus âgé.e.s, atteint.e.s de pathologies chroniques, et facteurs multiples de comorbidité, pourraient bien avoir finit par disparaître « naturellement » (après avoir payé les dettes publiques, et la socialisation des dettes fiscales, morales, et des pertes casinos de celles et ceux qui ayant vécu au dessus de leur moyen, veulent vivre au dessus de ceux des autres, « naturellement »)… »

  3. Avatar de juannessy
    juannessy

    S’il est permis à un peu sensible ( déficit émotionnel ?) au cinéma d’avancer quelques idées , je risquerais :

    – le cinéma , comme le théâtre et pratiquement « l’art » dans sa globalité , est le miroir ( ça n’est sans doute pas le bon mot , mais sur l’instant je n’en trouve pas d’autres ) de l’émotion .

    – « pornographie » dans le sens où le mot est employé ici est à la fois « parlant » mais trompeur , dans la mesure où il n’exprime pas clairement ce qui peut être redouté dans une œuvre cinématographique : l’exhibitionnisme du metteur en scène , mais aussi celui possible du scenario , des acteurs ou/et des spectateurs .

    – on comprend que le « respect » de la chose montrée puisse ressortir de la même différence qu’il y a entre pornographie et érotisme . Gide prétendait que c’est le talent qui fait la différence .

    Mais « qu’est ce que le talent ?  » est peut être le vrai intérêt de ce billet .

    Dans le cinéma, mais surtout pour tout le reste .

    1. Avatar de Juillot Pierre
      Juillot Pierre

      Ayant mis un « like » à votre commentaire, parce que j’ai trouvé « talentueuse » votre manière d’interroger (selon l’humilité de mon interprétation) « qu’est-ce que l’Art » entre les méandres si complexes, « impénétrables » disent certain.e.s… de la subjectivité individualiste et collective… des émetteurs(trices) et du récepteurs(trices)…. j’aimerais savoir à combien estimez vous qu’ »on » puisse faire tenir d’anges « éthérés et/ou physiques/matérialisés », pour qu’une simple tête d’épingle, puisse suffire à les contenir… et encore… sans faillir tôt ou tard…?

      1. Avatar de juannessy
        juannessy

        Deux , bien sur !

  4. Avatar de Hervey

    J’ai suivi quelques minutes sur les écrans-télé la conférence de presse des médecins militaires suite à l’hospitalisation de Président Trump…
    … entre théâtre aux armées et Monty-Python…

    https://www.youtube.com/watch?v=IxAGqjjdeBA&list=PLSlTKkECguqu_SAxS2x6WxqfHVCUF0lSF

    Trois petits tours et puis s’en vont.

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