Il arrive que, comme aujourd’hui, j’aie envie de mettre davantage en relief une contribution à l’un de nos débats. Bien entendu, cela ne dévalorise en rien les autres.
Il y a quinze jours, Boris Ascrizzi a pris l’initiative de m’écrire pour me dire qu’il lisait « Tout notre débat sur la monnaie », qu’il restait des incertitudes sur la question de la création monétaire et qu’il voulait les résoudre. C’est ce qu’il a fait au cours de plusieurs échanges. Je me suis contenté de le regarder penser. Boris n’est pas plus économiste que moi mais la question qu’il s’agissait de résoudre ne requiert pas ce type d’expertise : il suffit de combiner les faits et la logique pour parvenir au bon résultat.
Il a affiché ce qui suit tout à l’heure en commentaire. Je lui ai proposé la reproduction en billet, ce qu’il a accepté. Je lui ai offert pseudo ou identité réelle, j’ai suivi son choix.
Le problème avec « l’illusion des banques qui créent l’argent » et de ses arguments imbriqués, c’est qu’il est impossible de débattre de l’expression « les crédits font les dépôts » sans se voir opposer l’argument des « réserves fractionnaires » dont il sera impossible de débattre sans se voir opposer le terme « ex nihilo » cité par Allais, puis le phénomène de la « panique bancaire ». Le débat tourne autour du pot comme une théorie qui ne veut être contredite.
Si, comme je le pense, le postulat mathématique est faux, les citations sorties de leur contexte, les expressions populaires prises au premier degré, alors j’y vois des préjugés. En débattant du signifié, on en oublie le signifiant, or « le concept de chien n’aboie pas ».
@ Armand
Dans le billet sur la vidéo de Paul Grignon, vous dites :
Ce calcul ne me semble pas correct ; il suppose que « les dépôts font les prêts », c’est-à-dire que le banquier re-prête, en partie au moins, ce que ses clients lui déposent. Et ce, de façon récursive. Or c’est le contraire : « les prêts font les dépôts »
Mais « Les dépôts font les crédits » est une expression. Dans ce cahier de Travaux Pratiques pour élèves de 1ere, fiche 8 Les exercices 1.1 a et b enseignent distinctement les deux expressions, deux processus « comptables ». On pourrait dire « les passifs font les actifs », « les actifs font les passifs » ; un œuf de poule donnera naissance à une poule qui pondra des œufs. Pourquoi affirmer telle une vérité « c’est le contraire : les crédits font les dépôts » ! Les œufs font les poules mais les poules ne font pas d’oeufs ?
@ Xa
Les 1.111,12$ sont les « réserves fractionnaires » mais pour prêter 10.000$, il faut 10.000$. Paul dit : Les 10.000$ peuvent être empruntés auprès de la Banque centrale ou auprès des déposants. J’ajouterai auprès du marché interbancaire à court terme c’est-à-dire auprès des autres banques (sans collatéral contrairement au cas d’un emprunt auprès de la Banque centrale). Les 10.000$ mettront en circulation par dépôts-crédits successifs 90.000$. Le « multiplicateur » que Paul explique à l’aide d’une grille en commentaire dans ce billet. Cependant là non plus pas de « scandale » car il y a conservation des quantités.
Mon fils dépose 10 ballons dans son placard. Sa sœur emprunte 9 ballons qu’elle remplace par 9 morceaux de papier sur lesquels elle écrit « je remplace le ballon dans cinq minutes ». Puis ma fille dépose les 9 ballons dans son placard. J’arrive à mon tour et lui emprunte 8 ballons que je remplace par des bouts de papiers.
Non, à ce moment là il n’y a pas 27 ballons dans mon appartement. Il n’y a toujours que 10 ballons et 17 ballons « scripturaux » ont été « créés » mais pas ex nihilo. Oui, en cas de panique dans l’appartement, mes enfants ne trouveront qu’1 ballon chacun dans leur placard et je serai sûrement désigné comme responsable. Mais si au bout de cinq minutes ma fille replace 1 ballon et échange ses bouts de papier par les miens, lorsqu’à mon tour je replacerai mes 8 ballons tout sera revenu à la normale. Les dettes auront été détruites.
– La « monnaie scripturale » ou monnaie « qui passe de compte en compte au lieu de circuler de la main à la main », selon Maurice Ansiaux qui invente le terme en 1912, est une « monnaie de compte » : des créances-dettes qui s’annulent.
– Oui la « panique bancaire » est un fait réel qui ne peut être nié. Mais remettons les « réserves fractionnaires » dans leur contexte : la loi des grands nombres, un calcul statistique de probabilités. Or les paniques bancaires ne doivent rien au hasard, elles sont des événements humains légitimes.
Ainsi « la panique bancaire » n’est pas un argument qui prouve le caractère « ex nihilo » mais son utilisation dans le débat prouve que les partisans de la « création » ont une vision « exogène » de la « monnaie scripturale » comme le dit justement Fred L. Ils la « considèrent » (comme dans la citation de Allais) comme de l’argent et non comme une réserve de valeur. Ceci parce que l’on peut payer de manière « scripturale ». Pas touche au grisbi que je viens de déposer en « monnaie de compte », c’est ma propriété ! Le système bancaire ne peut plus être perçu comme une machine à déthésauriser « l’argent qui dort » (déposé en compte et qui n’est pas utilisé tout de suite comme moyen de transaction) : une « monnaie endogène » qui circule vite, c’est un coffre fort troué tenu par des banquiers faiseurs de « fausses promesses ». Et l’on répond par les agrégats des « masses monétaires ». Mais il faut croire au Père Noël pour voir un scandale dans le fait qu’il n’existe pas.
De ce que j’ai lu des partisans de « l’illusion des banques qui créent l’argent », ils préconisent le retour à l’étalon-or (voir au bimétallisme) telle la Currency School dont les héritiers naturels sont les monétaristes, Milton Friedman. Et l’encyclopédie Universalis nous dit « Depuis au moins un siècle, les auteurs reconnaissent que les banques de dépôt sont, elles aussi, créatrices de monnaie. », un argument qui revient souvent comme une preuve du bien-fondé de la « création ex nihilo ». Mais j’y vois surtout un constat : « Depuis un siècle » des économistes débattent. Pros contre antis étalon-or puis Keynes versus Friedman. Les libéraux ont gagné, « les banques créent l’argent ». Et « l’intérêt constitue la rétribution de l’investisseur pour l’inconvénient de s’être temporairement départi de son capital » touche pas à mon grisbi te dis-je ! Et l’on peut croire que les Banques centrales triomphent de l’inflation en augmentant leur taux directeur.
Comment peut-on reprocher à Greenspan d’avoir cru à des chimères, au plan Paulson de sauver les banquiers plutôt que les banques, au G20 de se féliciter de ne rien remettre en cause, à la croissance d’être vaine, au développement d’être durable, quand on colonise soi même son imaginaire de « l’illusion des banques qui créent l’argent » ?
126 réponses à “L’illusion des banques qui créent l’argent, par Boris Ascrizzi”
« La monnaie ou l’argent ? » : je ne comprends pas.
Si j’écris : « actif liquide ou actif illiquide ? », est-ce que je dis la même chose qu’en haut ?
Si j’écris : actif liquide = réserve de valeur + moyen de transaction
: actif illiquide = réserve de valeur
: actif illiquide = actif liquide – coûts de transaction.
Si la quantité de monnaie augmente (je pense à P.Artus dans la « Globalisation, le pire est à venir ») du fait de l’Etat qui, seul, dispose de pouvoir de création monétaire (le seigneuriage), alors la valeur de l’actif illiquide en tant que réserve de valeur augmente sans inflation, i.e., sans diminution de la valeur de la monaie en tant qu’actif parfaitement liquide. Néanmoins, l’augmentation de valeur du patrimoine constitué d’actif illiquide provoque un effet de richesse. L’argent (je ne dis pas la monnaie) qui n’a pas été épargné grâce à l’augmentation de la valeur du patrimoine est remis dans le circuit. (Pour l’effet de richesse, voir Aglietta).
@shiva
Nous sommes en train de définir ce dont nous parlons. Il me semble au contraire que ça fait ressortir le fondement de certaines divergences (le fait que nous ne parlons pas de la même chose, et le fait que nous n’avons pas les mêmes convictions sur la nature des choses).
En comprenant ça, on comprend aussi pourquoi on ne pense pareil…
Je suis d’accord quand vous dites que la monnaie est à la fois une richesse et sa représentation. Je le dis d’ailleurs plus haut. La différence, c’est que c’est uniquement les conventions humaines qui en font une richesse, et non pas sa nature première qui est d’être seulement la représentation d’une vraie richesse existante (une contrepartie physique réelle).
« La création de monnaie est bien une création de richesse par contre il n’y à peut-être pas suffisamment de biens à échanger contre cette monnaie créée.
La spéculation crée de la richesse sans créer les biens en valeur correspondante et la monnaie perd peu à peu de sa valeur. »
Bingo ! On explicite le même phénomène en utilisant avec des mots différents.
Quand il n’y a pas suffisamment de biens à échanger contre la monnaie crée, la monnaie perd de sa valeur…
Autrement dit, on est pas plus… riche 🙂
@A.
« Si la quantité de monnaie augmente (je pense à P.Artus dans la “Globalisation, le pire est à venir”) du fait de l’Etat qui, seul, dispose de pouvoir de création monétaire (le seigneuriage), alors la valeur de l’actif illiquide en tant que réserve de valeur augmente sans inflation, i.e., sans diminution de la valeur de la monaie en tant qu’actif parfaitement liquide. Néanmoins, l’augmentation de valeur du patrimoine constitué d’actif illiquide provoque un effet de richesse. L’argent (je ne dis pas la monnaie) qui n’a pas été épargné grâce à l’augmentation de la valeur du patrimoine est remis dans le circuit. (Pour l’effet de richesse, voir Aglietta). »
D’accord, rien à redire à ceci. On se croit riche. C’est une illusion. Il n’y a pas eu création de richesse, mais sentiment de richesse.
Peut-être devriez-vous préciser la distinction que vous faites entre l’argent et la monnaie.
S’agit-il bien du cash d’une part (l’épargne) et du système monétaire d’autre part (la devise) ?
Tout ceci va toujours dans le même sens… on continue à démontrer que la monnaie ou la valeur des biens sont des éléments symboliques qu’on ne peut pas comparer à la « vraie » richesse tangible (un bien serviable ou un service bénéfique).
Monnaie créee par la banque centrale et monnaie créee par les banques commerciales sont identiques.
@Dav
Sur le fait qu’il n’existe pas de richesse en soi :
Il y a du réél qui fonde la richesse mais il n’existe pas d’absolu comme étalon de mesure. Tout est conventionnel, par conséquent, l’approche historique de la monnaie est une approche sociologique dans la mesure où on cherche à percer les représentations qui dominent dans un mode de « régulation » déterminé par des institutions et des idéologies différentes.
Les source de création de monnaie d’après les différentes interventions :
– la banque centrale : taux de refinancement des banques
– banques commerciales : l’effet multiplicateur ( de 100 avec 10% de réserve obligatoire, je peux créer 900, je ne cherche pas la précision mathématique dans cet exemple, je cherche une illustration)
– les Etats : dette publique financée par des bons du Trésor
– les marchés financiers : les marchés de futures (option sur ce qui n’est pas produit), les procédés consistant à détourner les procédures réglementaire et à virer des bilans les prêts accordé (tout ce qui est titrisé)
La monnaie endogène ou exogène :
D’après AGlietta, elle était considérée comme exogène, elle est désormais considérée comme endogène. Ces termes d’endogénéité et d’exogénéité sont à préciser.
L’ancrage de la monnaie :
-L’or sous le régime de l’étalon or
– L’inflation sous le régime de la flotabilité des devises
Un point essentiel n’a pas été abordé : la mesure de l’inflation. Si la monaie est ancrée sur l’inflation, i.e, si on veut qu’elle garde la même capacité de pouvoir d’achat, que doit-on retenir dans la définition de l’inflation ? Pourquoi n’a-t- on pas retenu la hausse des actifs et augmenté par conséquent les taux d’intérêt ?
La politique de crédit facile de la FED était une convention sociale implicite : laissons les riches s’enrichir et contentons nous de miettes et de crédits pour les autres.
@ Dav
« Peut-être devriez-vous préciser la distinction que vous faites entre l’argent et la monnaie.
S’agit-il bien du cash d’une part (l’épargne) et du système monétaire d’autre part (la devise) ? »
C’est Boris qui faisait la distinction entre argent et monnaie. j’essayais de traduire ce qu’il avait dans l’esprit.
Celui qui a fait la distinction entre : réserve de valeur, moyen de transaction et unité de compte (dans les échanges internationaux) a permis à cette discussion de faire un bond.
« c’est uniquement les conventions humaines qui en font une richesse » pas tout à fait d’accord, il me semble que c’est plus profond que cela, la monnaie est plus qu’une représentation de richesses, pensez au fameux « ceci n’est pas une pipe » de R. Magrite, en effet la représentation d’une pipe ne permet pas de fumer. Appliquez cela à la monnaie, ceci n’est pas une pipe oui mais rien ne m’empêche d’acheter une vraie pipe avec la monnaie. C’est donc bien plus qu’une représentation, en fait la liberté d’acquérir un bien quelconque par son intermédiaire (si je ne fume pas ?) fait de la monnaie, intrinsèquement « la » richesse supérieure. Selon moi ce sont les conventions humaines qui définissent la monnaie comme représentation de richesse et l’être humain qui en définit individuellement le prix.
Autre chose: vous allez finir par croire que j’ai quelque contre vous 😉
« “L’argent est créé temporairement, mais vu que cette création temporaire est renouvelée en permanence de manière massive, ca revient au même que s’il était créé tout court.”
Désolé, mais cette synthèse ne tient pas. Parce que par définition cette création ne peut pas toujours être “renouvelée en permanence de manière massive”. Il y a un moment où on se heurte au mur du renouvellement.
Un moment où le modèle mathématique se heurte au modèle physique. »
Ce que vous dites reviendrait à dire quelque chose comme:
l’univers n’existe pas car son expansion ne pourra pas être infinie…
Je crois que l’univers existe « temporairement »…
@A.
Tout à fait d’accord avec vous sur le point 1.
Merci pour l’effort de synthèse.
Sur l’inflation : partant du principe que le réel qui fonde la richesse s’use et se corrompt. Pourquoi vouloir conserver par principe le pouvoir d’achat de la monnaie ? Je poserais déjà cette question. C’est une convention à interroger.
A ce titre, l’inflation est à la fois le résultat d’une augmentation de la masse monétaire par la spéculation (fabrication de fausse richesse, non adossé à un bien/service), la création directe par un Etat (ce qui revient au même) ou le résultat de l’usure du réel (nos biens) par rapport à une masse monétaire qui s’abime (physiquement) de moins en moins.
@shiva
“La création de monnaie est bien une création de richesse par contre il n’y à peut-être pas suffisamment de biens à échanger contre cette monnaie créée.
La spéculation crée de la richesse sans créer les biens en valeur correspondante et la monnaie perd peu à peu de sa valeur.”
Ce sont vos mots. C’est exactement ce que je veux dire. Et je retiens ce qui est important dans votre démonstration :
La spéculation crée de la richesse sans créer les biens ou services en valeur correspondante et la monnaie perd peu à peu sa valeur.
Nous sommes d’accord sur l’idée principale à défaut de se rejoindre sur la façon de la démontrer.
Sinon, je trouverais toute analogie avec l’univers totalement déplacée tant qu’on ne m’en aura pas démontré l’intérêt.
Le fait que l’univers soit infini, en expansion, multidimensionnel et courbé ne permet pas de dire que tout est infini, en expansion, multidimensionnel et courbé.
En l’occurence, les capacités d’endettement d’un individu ou d’un état ne sont pas infinies, en expansion, multidimensionnelles et courbées. 🙂
@ Dav
– sur la « nécessité » de lutte contre l’inflation : conserver le pouvoir d’achat des monnaie permet la réalisation des anticipations par les différents acteurs d’une économie. S’il n’y a plus d’anticipation possible pour cause de déflation ou d’hyperinflation, c’est la production de choses réelles qui est mise en péril.
– l’inflation créee par l’endettement de l’Etat : selon les cas, il peut y avoir création de biens ou de services tangibles quand l’emprunt est souscrit pour la fabrication d’une école. Ce n’est donc pas nécessairement inflationniste.
– la dépréciation des immobilisations ( ou usure du réél) n’est pas inflationniste si en contre-partie, il y a un renouvellement des équipements pour une masse monétaire constante. S’il n’y a pas ce renouvellement, je dirais plutôt qu’il y aurait déflation
@ A.
Si je vous suis, le risque, concernant l’inflation, c’est l’imprévisibilité. Donc on lutte contre l’inflation, juste pour créer une situation lisible pour les acteurs économiques.
Il me semble que dans le cas où cette inflation serait clairement définie par convention, l’anticipation des différents acteurs est possible.
C’est par exemple le cas d’une monnaie fondante, qui fabrique une dévaluation de la monnaie (équivalent à l’inflation qui procède à cette dévaluation), en perdant régulièrement (et de manière lisible) une partie de sa valeur. Et cela en remettant en cause le principe de la thésaurisation ou de l’accumulation, au profit de la stimulation des échanges.
– Ok sur l’endettement de l’Etat. Néanmoins, vous serez d’accord pour dire en revanche que le rachat d’actifs pourris et sans valeur de banques oublieuses ne correspond pas vraiment à la création de biens ou de services, ni le service de la dette qui consiste à payer des intérêts toujours plus importants pour rembourser la dette publique, en… se réendettant, etc…
– sur l’usure du réel : je ne comprends pas bien le mécanisme. Comment peut-on expliquer si la masse monétaire est constante mais que les biens s’usent petit à petit qu’en l’absence de renouvellement, les prix baissent. Il y a raréfaction… les prix doivent monter, non ? Quel raisonnement vous mène à penser qu’en l’absence de renouvellement, il y a déflation ? Le fait que l’argent puisse aller ailleurs ? Le principe que ce renouvellement repose forcément sur des dettes et qu’il va falloir les rembourser ?
Il me semble que dans le cas où la masse monétaire repose très peu sur l’endettement, l’absence de renouvellement est plutôt inflationniste, non ?
Le film de Paul Grignon ne dit rien d’autre que :
Lorsqu’on contracte un emprunt, il y a création monétaire a la signature et destruction monétaire au remboursement.
L’argent réellement crée (à la fin du contrat) PAR et POUR les banques est celui de l’intérêt collecté sur des montants pouvant s’élever de 20 à 200 fois le montant du dépot initial qui fut necessaire au premier prêt.
Dans le film il prend l’exemple de neuf pour 1, tout en indiquant que cela dépend du pays, du type de compte, de l’époque, et que des ratios de 20 pour 1 , 30 pour 1, ou aucune reserve existe.
Il s’agit d’un EXEMPLE, avec 1111.12 les banques peuvent percevoir des intérêts sur des montants dans la fourchette oscillerait entre 50.000 et 200.000, suivant les critères précédents et suivant également les « imprévus » (ex: on ne dépose pas les fonds dans une autre banque, on convertit en cash et on garde a la maison, on enterre dans un pré ou l’argent brule dans un incendie)
Même ces cas de figures sont évoqués dans la vidéo, pour vous faire comprendre que plusieurs critères peuvent influer l’exemple.
J’ai pu lire plus haut que le film de paul grignon ne parle pas de destruction > c’est FAUX !
la destruction est visuellement présentée et cité. Quand on emprunte quelque chose, on le rend, c’est la moindre des choses, au passage il n’y a pas à faire de long discours sur la destruction monétaire, on contracte, on cré, on rembourse, on détruit, … je vois pas ce qu’il y a épiloguer la dessus. SEUL RESTE les intérêts et c’est là TOUT le problème.
J’ai aussi pu lire que les calculs sont faux, une fois de plus pour chercher a verifier un exemple qui repose sur des critères variés, je vous conseillerais plutôt de voir la version de meilleure qualité sur dailymotion, pour pouvoir lire les visuels en même temps, apparement certains d’entre vous n’ont pas compris la démonstration et surtout pas qu’il s’agit d’un exemple (vu qu’on s’appuie la dessus pour dire que c’est erroné)
Essayez la version anglaise, ou téléchargez le PDF transcript FR !
@bankster.tv
oui, le mécanisme est correct,mais incomplet. Car (sauf si j’ai mal compris) cet argent ne devient pas propriété exclusive des banques. En fait il y a des circuits financiers. Les intérêts perçus servent a rembourser des placements, de l’épargne, et aussi les banques centrales, et les autres banques… ce qui fait qu’au final, les banques ne touchent qu’un petit pourcentage de cette somme. Le reste allant au final (par le biais d’instruments financier plus ou moins complexe) chez … les riches ! du moins ceux qui peuvent prêter leur argent !
On se retrouve en fait avec une chaîne de Ponzi, un système pyramidal, ou ceux qui sont en haut profitent toujours plus que ceux qui sont en bas.
Hors en France, ce genre de système est illégal il me semble.
De même qu’un monopole d’ailleurs (hors il me semble bien qu’un banque centrale est un organisme privé qui dispose d’un monopole de fait !!!!)
Sans compter les paradis fiscaux qui « trichent » par rapport aux règles du jeu que les autres acceptent …
Il me semble que ces problèmes n’ont pas été encore soulevés ici.
« Lorsqu’on contracte un emprunt, il y a création monétaire a la signature et destruction monétaire au remboursement »…
Ne serait-il pas plus juste de dire, si on garde l’image de création/destruction :
Lorsqu’on contracte un emprunt, il y a création monétaire à la signature et destruction monétaire pendant le remboursement ?
La monnaie est détruite petit à petit. Il s’agit d’une monnaie existante ailleurs (salaire) qui (tré)passe dans le remboursement.
Mais il me semble maintenant que Grignon oublie un élément dans sa démonstration.
Selon l’endroit où on se situe dans la chaîne, il existe une partie du prêt qui se réalise sans création monétaire (c’est à dire qu’une partie du prêt correspond au dépôt initial). Peut-on penser que, lorsque le leverage ratio est faible, la ponction des intérêts se porte sur cette partie-là de la masse monétaire ? Cette partie où il n’y a pas de création, pour le coup ?
Dans ce cas de figure, on aurait un schéma simple où dans un système sain, les intérêts prélevés sont inférieurs à la part du prêt qui correspond au dépôt initial, et où dans un système malsain, les intérêts prélevés sont supérieurs à la part du prêt qui correspond au dépôt initial.
Ainsi, dans le système sain, le service rendu est facturé sans augmentation de la masse monétaire.
Je voulais dire « sans augmentation nécessaire » de la masse monétaire.
@dav Un systeme sain c’est systeme qui attribue à chacun ce qu’il produit. Les banquiers ne produisant rien ne meritent pas grand chose;
Hors c’est tout l’inverse; Ceux qui produisent sont pauvres tandis que ceux qui ne produisent rien sont riches.
Les crédits font les dépôts, ce n’est pas le ex nihilo qui me gêne le plus, mais la rémunération de ces banques, ces intérêts sur des sommes qui n’existaient pas mais qui sont bien réels et trop chers si on considére justement que c’est une création ex nihilo, à partir de rien et qui ne sera payé à personne sauf à la banque puisque pas d’épargnant à rémunérer pour ces sommes là. Ce n’est pas étonnant alors que les profits des banques ont été ce qu’ils furent ces dernières années, et qu’elles ont toutes été si cupides qu’elles ont fait des prêts à outrance dans le seul but de gagner toujours plus. Les subprimes avec des taux d’intérêts moins chers auraient pu être financés par les emprunteurs, seulement les banques avaient déjà revendu en obligations ces prêts, baisser les taux de ces prêts subprimes c’était abandonner leurs marges, c’était ne pas trouver de preneur sur ces obligations car elles n’auraient pas été aussi rentables pour ceux qui étaient succeptibles de les acheter. A trop vouloir gagner le système s’est effondré.
Maintenant que j’ai lu bien plus de commentaires, je constate que celui avec lequel je suis le plus d’accord est Loïc A qui dit exactement comme moi, mais avec d’autres mots :
« La différence par rapport aux ballons et aux papiers de reconnaissance des ballons, c’est que la monnaie initiale «banque centrale» et la monnaie temporaire créée par la banque privée a le même statut et les mêmes fonctions pour son propriétaire (alors qu’on ne peut pas jouer avec un «papier-ballon» comme avec un vrai ballon) : on peut acheter exactement les mêmes choses avec de la «monnaie banque centrale» ou de la «monnaie banque privée». Et en pratique, la création de monnaie temporaire dépasse largement sa destruction, sur de très longues périodes ».
Alors que j’avais critiqué vertement Loïc pour ses valeurs opposées aux miennes nous voilà totalement d’accord avec lui sur l’analyse de l’essence et utilité similaire des 2 monnaies.
Donc, la création de la monnaie-dette par les banques multiplie bien potentiellement par 1/c (c=ratio de Cooke) la monnaie créée par la Banque centrale. L’effet inflatoire créé lors de l’émission de monnaie centrale est donc multipliée par 9 (au maximum, dans notre exemple) par les banques commerciales. Leur efficacité collective dans la vitesse du recyclage de la monnaie-dette a donc aussi un effet sur l’inflation (petite vacherie envers Loïc qui rend les Etats responsables de tout ce qui va mal).
Je crois que nous sommes tous d’accord sur le fait que les intérêts sont la réelle appropriation par les rentiers d’une part (laquelle aujourd’hui ?) du travail productif. Faut-il leur laisser et dans quelle proportion et sous quelles conditions, cet énorme privilège ? : telle est la question politique qui, personnellement me taraude. Et si la réponse est non – ce que me ferait plaisir -, quelles réformes exiger et quelles alliances nouer pour commencer à faire bouger les choses ?
« « La différence par rapport aux ballons et aux papiers de reconnaissance des ballons, c’est que la monnaie initiale «banque centrale» et la monnaie temporaire créée par la banque privée a le même statut et les mêmes fonctions pour son propriétaire (alors qu’on ne peut pas jouer avec un «papier-ballon» comme avec un vrai ballon) »
Attention… le raisonnement est juste, mais le recours à l’analogie est faux… il est exact de dire que les deux monnaies ont les mêmes statuts et les mêmes fonctions pour leur propriétaire, mais c’est parce qu’elles sont toutes les deux des petits papiers… qui représentent un ballon (hors de toute monnaie).
J’ai sous les yeux les images de pages, extraites d’un opuscule édité par la banque de France en février 1983 intitulé « La banque de France et la monnaie »
Voici l’OCR des pages 29, 30 et une partie de la page 31
Grignon a raison de considérer que les banques n’ont nulles limites à la création monétaire si l’on considère l’ensemble du système bancaire (ou un système à seule banque) , mais dans le cas d’une banque définie qui fait partie d’un système concurrentiel, il a tort car les « fuites » limitent la capacité de celle ci. Tout cela dans la mesure évidemment de la demande (qui reste une nécessité indispensable à la création monétaire)
le mieux serait de se réunir et faire la scène en jeu de rôle un dimanche après-midi.
Pour cela, chacun amène ses billets de monopoly ou ses jetons de poker. On décide de 3 banquiers : une banque centrale et 2 banques privées, on pose des règles de réserve fractionnaires, on trouve une dizaine d’acteurs, on fixe deux taux d’intérêts et hop. Il faut également fixer une création de richesse matière/ personne/cycle.
Un maître du jeu qui a bien lu tout le débat et comprend bien les règles françaises, 5 joueurs-participants qui déposent de l’argent, 5 qui empruntent et remboursent successivement et un caméraman pour nous faire le montage + suivi / analyse.
Ca permettrait d’expliquer clairement aux non initiés, sans trop de complications, et aux initiés de bien valider leurs certitudes.
On pourrait voir l’impact des intérêts et de la masse monétaire augmentant.
On pourrait voir l’augmentation de richesse du groupe, celle de chaque individu, celle du banquier.
etc..
Qui veut jouer à la marchande?
Je vois 2 problèmes avec les ballons:
1) la monnaie n’est pas un produit physique comme un ballon, mais c’est déjà du papier (ou pire: des bits électroniques): si la sœur emprunt un bout de papier pour le remplacer par un autre, il y a 2 bouts de papier: c’est bien de la création. L’exemple choisi est donc, par construction, mauvais, et renforce la confusion. L’argent n’est pas un produit, c’est un moyen, un vecteur. Les banquiers cherchent à redorer leur blason en parlant de « produit financier » mais c’est des mensonges: ça n’existe pas. Temporairement, il y a création de monnaie.
2) la création (le prêt) est EN PRINCIPE suivie de destruction (le remboursement): c’est seulement vrai SI la destruction a VRAIMENT lieu ! Or, s’il y a faillite, ce n’est pas le cas, donc dans ces cas, les banques créent bien de l’argent ex-nihilo à travers des crédits eux-mêmes. Cette création n’est pas au rapport de 1:1, mais statistiquement elle n’est pas nulle.
DONC, il y a bien création ex-nihilo par les banques, et ceci de 2 façons: à travers des intérêts et à travers des faillites des emprunteurs.
@ Loïc Abadie dit : »Le choix de l’étalon »
Dans notre société industrielle, l’étalon est presque automatique: vu que TOUT ce qu’on fait a besoin d’énergie, l’étalon le plus logique serait un panier des énergies, ou une unité d’énergie (qui est le Joule, J). Ou le TEP (Tonne Équivalant Pétrole).
Ainsi, une unité d’argent représente VRAIMENT l’activité commerciale réelle, ce qui est, historiquement, sa fonction.
@Zolko
Ce serait la dernière des choses à faire.
La monnaie redevient une richesse par elle-même (comme c’était le cas avec l’or), et on n’arrive pas à minimiser la spéculation. D’autant plus si l’étalon est l’énergie.
C’est une chance incroyable que l’étalon soit la dette, justement parce qu’il devient possible de ne plus spéculer avec cet étalon. Bien sûr, pour l’instant, ça a plutôt grandement favorisé la spéculation, mais c’est davantage la faute à la dérégulation (spéculation galopante) plutôt qu’au nouveau système de création monétaire.
voir 2 articles intéressant relatif à la monnaie fondante sur l’encyclopédie ekopedia http://fr.ekopedia.org/Monnaie_fondante et http://fr.ekopedia.org/Abondance_soutenable