L’actualité de la crise : Un avenir pas trop radieux, par François Leclerc

Billet invité.

UN AVENIR PAS TROP RADIEUX

Petit à petit, les contours de ce qui nous attend se dessinent, à condition qu’une rechute de la crise financière n’intervienne pas. En mettant à profit pour la décrire, non pas telle ou telle prospective financière ou économique, mais les prévisions de deux organisations internationales qui font autorité dans leurs domaines respectifs : l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et la Food and Agriculture Organisation (FAO). Selon la première, le nombre de chômeurs dans le monde devrait mondialement effectuer un bond en 2009, augmentant dans une fourchette allant de 39 à 59 millions, par rapport à 2007. Selon la seconde, le cap d’un milliard de personnes en état de sous-alimentation sera franchi cette même année. Cela représente, précise-t-elle, un sixième de l’humanité et l’origine de cette situation alarmante est à rechercher non pas dans une baisse de la production agricole, mais dans la hausse des prix de ceux-ci et dans l’accroissement de la pauvreté.

Dans un cas, ce sont les pays développés et émergents qui sont les plus touchés par le fléau du chômage (les autres sont largement dans l’économie informelle), et dans l’autre les pays en voie de développement, par celui de la faim et de la malnutrition. Voilà le premier bilan qui peut être tiré des errements d’un capitalisme financier qui, entre autres promesses, se présentait comme le fer de lance indiscutable du développement économique et du recul de la misère.

Deux autres constatations peuvent être également faites, sans hésitation. Que la reprise économique, quand elle interviendra, sera faible et le rétablissement long et socialement douloureux. Et que, selon une sorte de système de vases communiquant, la dette publique continuera d’enfler dans de gigantesques proportions, au fur et à mesure que la non moins énorme bulle de la dette privée se dégonflera. Le tout au nom de la protection des capitaux privés.

Ce véritable champ de dévastation ne serait toutefois qu’incomplètement parcouru, s’il n’était pas fait mention de deux incertitudes majeures qui demeurent. Celle concernant la maîtrise impossible des déficits publics et les difficultés de leur financement (par l’impôt ? par l’emprunt ?) ; ainsi que celle d’une inflation résultant d’une création monétaire trop abondante, qui pourrait aider à régler le problème précédant mais risquerait en contrepartie de plonger le monde dans d’autres affres. Avec, à la clé et dans les deux cas, l’ouverture d’un nouveau front de crise, cette fois-ci dans le domaine monétaire. En raison de tensions extrêmes au sein de la zone euro, et d’une inévitable dévalorisation accentuée du dollar. Sans parler de la situation des autres devises et des méfaits du « carry trade » que ces situations favoriseront. Ni, sur un autre mais proche terrain, de la reprise de la spéculation à la hausse sur les matières premières.

Comment éviter à la fois l’accroissement des déficits (en lançant une introuvable « stratégie de réduction des déficits », comme vient de le proclamer le Conseil européen de Bruxelles de jeudi et vendredi), et le danger d’une future inflation galopante résultant d’une création monétaire incontrôlable ? C’est ainsi que peut désormais s’énoncer le dilemme dans lequel nous nous trouvons. En réalité, un tel choix entre la peste et le choléra étant refusé, ce sont ces deux calamitées que nous risquons de subir simultanément. En effet, le Pacte de stabilité européen (la limite des 3% de déficit pour le PIB) a d’ores et déjà de facto volé en éclats, si l’on considère les prévisions annoncées de déficits des plus grands pays. Vingt pays de l’Union européenne devraient être, à la fin de l’année, sous le coup d’une procédure pour déficit excessif. Et, quant au danger de l’inflation, même si la création monétaire de la BCE demeurait comme elle l’est aujourd’hui à un niveau très modeste, l’engagement sans mesure de la Fed et de la BoE sur ce terrain répand dans le monde entier son venin potentiel. L’inflation ne connaît pas de frontières dans une économie globalisée, et l’on verra si les assurances données à propos d’un retrait efficace des liquidités du marché se révéleront justifiées, quand le moment sera déclaré venu. Car s’il est en plus un sujet qui divise dans les hautes sphères, c’est bien de savoir quand il faudra l’effectuer. Trop tôt, c’est replonger dans la crise, trop tard, c’est s’engager dans une spirale inflationniste. Difficile à trancher, surtout que les calendriers peuvent ne pas coïncider entre les Etats-Unis et l’Europe.

Le soleil se lève donc timidement sur ce paysage, moment qui est choisi pour dévoiler le cadre, encore très général, des mesures de supervision et de régulation financières de part et autre de l’Atlantique. Une harmonisation sera certainement nécessaire à leur propos, plus tard, quand elles seront établies dans leur détail. Mais elles sont déjà en phase sur l’essentiel, car elles poursuivent le même objectif limité : éviter de se refaire la même frayeur qu’en fin d’année dernière.

Il s’agit de mettre prioritairement en place des instruments d’observation, afin d’anticiper une nouvelle crise majeure et systémique. Car pour le reste des mesures, tout le monde affichant son accord avec les grands principes, notamment ceux que Barack Obama vient d’énoncer, la bataille continue de faire rage et le chemin est encore long à parcourir avant que les décisions finales ne soient prises. Le diable est dans les détails est une des expressions favorites des financiers. Aux Etats-Unis, les sénateurs sont entrés dans la danse, ce sera bientôt le tour les représentants, et l’on sait combien les deux chambres sont les lieux favoris du pouvoir des lobbies de « l’industrie financière ». Le jeu va consister à annoncer des mesures crédibles aux yeux de l’opinion publique sans sacrifier l’essentiel, ce dynamisme financier débridé sans lequel le monde s’arrêterait de tourner. L’exprimant clairement, George W. Bush ne vient-il pas de déclarer, à l’occasion d’une sortie publique et de premières critiques à l’encontre de Barack Obama : « je sais que c’est le secteur privé qui va tirer le pays hors de la situation économique dans laquelle nous sommes » ?

Si l’on veut mesurer tout le poids qui est mis dans la balance afin de proscrire d’inconvenantes mesures de régulation, il suffit d’observer avec quelle vigueur le gouvernement de sa Majesté britannique, se faisant l’interprète direct de la City, a obtenu sans coup férir que soit signé un armistice européen à propos du dispositif envisagé par la Commission de Bruxelles, qui risquait de l’incommoder. Trois nouvelles autorités paneuropéennes seront bien chargées, courant 2010, de la surveillance des banques, des assureurs et des marchés financiers. Mais le projet de résolution du Conseil européen précise désormais que « … les décisions adoptées par ces autorités ne devraient empiéter en rien sur les compétences budgétaires des Etats membres ». On est donc revenu au point de départ, les organismes européens de supervision n’auront toujours aucun pouvoir, comme c’était le cas avant la crise. La City peut respirer. José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, avait bien annoncé mardi dernier que la réforme de la supervision financière européenne rencontrait « d’énormes résistances ». Elles n’ont plus lieu d’être désormais.

L’administration Obama a, de son côté, consacré ces derniers temps beaucoup d’énergie à la mise au point de son dispositif de supervision financière, la face connue du monde encore caché de la nouvelle réglementation, qui n’est encore annoncée que dans ses grandes lignes (dans un document qui fait tout de même quatre-vingt cinq pages). Voici l’analyse de Nicolas Cori, de Libération, qui résumait hier 18 juin dans son blog l’essentiel de ce qui peut en être dit.

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49 réponses à “L’actualité de la crise : Un avenir pas trop radieux, par François Leclerc”

  1. Avatar de jacques
    jacques

    Le pire de la crise de 1929 est intervenu en 1931 après le sursaut semestriel de l’économie en 1930 ou on a cru avoir tout résolu et retrouvé le bon chemin. Aujourd’hui , les spécialistes de l’approche Neely prevoyent une rechute de 50% sur le SP pour le second semestre 2009 avec des conséquences dont nous avons déja eu un avant-gout.Les banques font la course au cash avant de nous refiler une nouvelle couche d’actifs et de créances pourries.Cher Francois Leclerc,vous avez raison mais malheureusement avant tout le monde . Le terme de « Munich financier  » me vient à l’esprit à la suite de votre billet. On ne leur pardonnera pas car ils savent ce qu’ils font et ce qui va se passer.

  2. Avatar de Captainsky
    Captainsky

    Pas radieux du tout le papier commercial, de pire en pire même:

    http://www.federalreserve.gov/releases/cp/outstandings.htm

  3. Avatar de Capone13000
    Capone13000

    Nos amis du bilderberg savent très bien qu’ils dirigent le monde dans le chaos, et personne n’arrive à s’opposer au système.
    Comme le déclarait Sarkozy, nous irons ensemble vers ce nouvel ordre mondial et personne ne pourra s’y opposer.
    Et bien il avait raison.

  4. Avatar de iGor milhit

    @ François Leclerc
    En lisant votre chronique, je pensais aux efforts qui sont ou/et vont être fait pour diminuer les droits (et donc les dépenses) sociales un peu partout, comme c’est le cas depuis déjà de longues décennies.
    Mais si je dépose ce commentaire (attention à la langue, hein) c’est parce que je viens de tomber sur un truc qui m’a fait penser à votre humour.
    Il s’agit d’un billet sur le blog de Glenn Greenwald au sujet d’un journaliste du Washington Post qui s’est fait viré. Il avait du succès mais était trop de gauche… Sous Bush il se permettait de souligner les mensonges proféré par l’administration, c’est dire si ce journaliste était biaisé! Et là une phrase d’un humour génial: «  »reality has a well-known liberal bias » (la réalité a un fameux parti-pris de gauche). 🙂
    Délicieux, non?

  5. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Dire qu’on perçoit ici et là qu’il n’est toujours pas question de modifier le capitalisme!
    Le règlementer comme veulent le faire Obama et Sarkozy par exemple revient à règlementer la maladie qu’on était bien d’accord de répandre quelques temps auparavant pourvu que soi-même et tous nos copains, les nombreux milliardaires qui ont porté Obama à la présidence et tous les richissimes copains de Sarkozy, etc s’en soient mis plein les fouilles. Le capitalisme vicié (vicieux) nous empuantit tellement que nous sommes malades au point de ne plus réagir à cette pestilence. Il y a des coups et des violences qui se perdent à ne pas s’en prendre à ces cols blancs maudits, d’authentiques mange-m… dont l’intérieur est semblable à celui du tuyau des cabinets! Je ne vois rien à dire de plus. Je souhaite mille fois me tromper mais, dans ces conditions il n’y a aucune raison d’entrevoir un quelconque avenir radieux.

    Logiquement, la « civilisation » de Mammon, celle du mercantilisme absolu, devrait avoir la durée la plus courte des civilisations répertoriées de l’humanité. Mais ce capitalisme n’est sûrement pas une « civilisation ». Hélas cette durée pour courte qu’elle serait, est interminable à l’échelle humaine. Il ne devrait probablement rien rester d’une pareille époque. Le marché-roi + le rationalisme comme « religion » non dite = sans doute le néant, quelque soit le « génie » déployé. Génie pourquoi? Pour mieux voler, et même tuer?

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=b47fbe1593ada037f4da5558683385a8

  6. Avatar de Auguste
    Auguste

    à Jacques
    Vous dites : Le pire de la crise de 1929 est intervenu en 1931 après le sursaut semestriel de l’économie en 1930 ou on a cru avoir tout résolu et retrouvé le bon chemin.

    Q1 :
    Au milieu de la phrase Qui est « ON » ?
    A ? le banquier privé qui contrôlait alors la BRI (Banque des Règlements Internationaux, créée en 1930), John Pierpont Morgan associé à ses deux acolytes : First Nat de Chicago (désormais l’un des tentacules de DubaiCitigroup) et First Nat de NewYork ?
    ou
    B ? les misérables anatiofurtifs gouverneurs de banques centrales (France, Angleterre, Allemagne, …) ?

    Vous dites Le terme de “Munich financier ” me vient à l’esprit à la suite de votre billet. On ne leur pardonnera pas car ils savent ce qu’ils font et ce qui va se passer.
    Q2 :
    Je ne comprends pas. Dans la période « Munich » dont vous parlez
    A – Les banquiers précités furent-ils piégés (à l’agonie) ou, au contraire, davantage renforcés ?
    B – Les anatioFurtifs gouvernants précités furent quoi … les uns et les autres … sur le moyen terme, 10 à 20 ans ?
    Q3 :
    Et toujours ce « ON » vraiment inexploitable.
    La clique qui nous gouverne depuis 30 ans, LaBrochette PsModemUmp et leurs amis et soutiens (TV, radio, presse)
    a, d’avance, déjà tout pardonné au GoldQuatuor qui domine le BRI et les (…)… (…) éblouit,
    notamment par tout leur OR accumulé, leurs infrastructures traversant les continents, leurs blockhaus télématiques secrets, leurs mécanismes inviolables, leurs comptabilités inaccessibles, leurs pseudomarchés truqués (qui remplissent les pages du Wall Street Journal et du Financial Times), leurs business schools cotées (Stanford, Wharton, Columbia, Harvard, London School Economics et les plus petites dans les duchés et comtés), leurs (…)
    J’arrête la liste sinon je vais remplir des pages entières à la suite de ce billet.
    Je n’étais pas né en 1946,
    à Jacques et tous autres contributeurs :

    Q4 : Pourriez-vous m’expliquer ce qui était dans les têtes des anatiofurtifs de type A ( gold+$£FrFsDmY_Crooks)
    – en 1930 quand ils anticipaient 1940-45 ?
    – en 1936-40 quand ils anticipaient 1946-56 ?

    Q4 : Pourriez-vous m’expliquer ce qui était dans les têtes des anatiofurtifs de type B (ponctionneurs de territoire)
    – en 1930 quand ils anticipaient 1940-45 ?
    – en 1936-40 quand ils anticipaient 1946-56 ?

  7. Avatar de Auguste
    Auguste

    à Capone13000
    Vous dites Comme le déclarait Sarkozy, nous irons ensemble vers ce nouvel ordre mondial et personne ne pourra s’y opposer. Et bien il avait raison.
    N’auriez-vous pas tort deux fois :
    1/ L’Ordre Mondial Unipolaire, totalitaire, contrôlé à Bâle, est en vigueur.
    Chaque gouverneur de banque centrale, à la botte du GoldQuatuor, joue le jeu
    même si (est-ce évitable ?) il y a encore qq rouscailleurs ou habiles comédiens faisant semblant de ne pas être dans le rang (Poutine, Lula)
    Les esprits manipulés et désinformés parlent d’un N.O.M. (Nouvel Ordre Mondial) qui viendrait plus tard ou prochainement. Ils craignent cela. D’habiles falsificateurs (J.A., N.S. et d’autres) font croire … élèvent l’illusion
    2 / M. Sarkozy ne dit-il pas très souvent le contraire de ce qu’il pense ou de ce qu’il fait ?

    Comment reformuleriez-vous votre observation que je crois comprendre ?

  8. Avatar de johannes finckh

    à il n’y aura tout simplement pas de reprise avant longtemps!
    Quand les richesses sont concentées à ce point, comment encore échanger?
    Un certain développement du commerce Sud-Sud (Chine-Brésil-Inde?) peut bien se développer, mais, très vite, là aussi, les concentrations extrêmes des richesses en peu de mains, sans oublier que les financiers US, européens, britanniques et japonais vont s’en mêler efficacement pour picorer les meilleurs morceaux, très vite, le commerce se limitera aux happy few!
    Non, non et non! Le capitalisme n’a jamais été « redistributif »
    La seule chose qui avait pu atténuerdans le passé, ce jeu de concentration toujours à l’oeuvre sans discontinuer, c’était le fait quela croissance mondiale se poursuivait et pouvait ainsi générer, par endroits, une prospérité nouvelle suffisante pour êtr ensuite rançonnée pendant quelque temps par la logique capitaliste!
    Sans croissance, la concentration des richesses se poursuivra au niveau monduial, et la par es gens sortant de « l’économie formelle », comme vous dites, je dirais monétaire, croîtra inexorablement!
    La fin de tout cela sera, si on n’introduit pas une monnaie nouvelle, anticrise, une guerre civile mondiale:
    Pour pouvoir fonctionner à nouveau « efficacement » pour quelque temps, il faut organiser des destructions massives de richesses un peupartout et pendant quelques années, sinon, on n’aura plus de redémarrage véritable!
    Le choix est donc: réforme monétaire / ou guerre civile et massacres de masse!
    jf

  9. Avatar de François78
    François78

    Sur Dedefensa.org, un article implacable : « Monde et contre-monde »

    Dans un autre de vos articles sur le blog de Paul Jorion vous avez tenté de prendre du recul par rapport à votre vision pessimiste des évènements en cours. Pour beaucoup dont je suis, c’est hélas un exercice difficile.

  10. Avatar de eomenos
    eomenos

    Un peu de courage.

    Nous savons tous que la crise actuelle (tout comme les précédentes) génère son lot de morts.

    Qu’il s’agisse de financiers qui se suicident peu ou proux, de chômeurs en déprime, de petits ventres affamés jusque là rien
    que « business as usual ».

    Tout cela ne sera évidemment pas assez pour rétablir l’équilibre gravement perturbé par la longue inversion financière (d’autres diraient climatique) que nous vivons actuellement.
    Plus d’hommes devront mourir : de guerre, de faim, de/ ou dans la misère -peu importe ce détail de l’histoire- comme le proclamait, un célèbre borgne Français.
    Il est vrai, que les cyclopes n’ont pas la même vue du monde que nous.
    Une fois devenus vieux, leur vue diminuant, ils voient tout du mauvais oeil.

  11. Avatar de eomenos
    eomenos

    Petite définition à l’usage de notre Auguste ami.

    « ON » : pronom, indéfini, malhonnête.

  12. Avatar de Auguste
    Auguste

    à iGor milhit
    M E R C I
    Vous faites bien de consacrer trois secondes de recueillement à ce rare homme honnête,
    Dan Froomkinet à ce ComitéDeDécideurs qui vient de lui couper la tête.
    Washington_Post_Company en.wikipedia.org
    Page d’accueil de son web http://www.washpostco.com/phoenix
    Des souvenirs me reviennent :
    Rockfeller Center (1er étage). Je démontre que nous (JP Morgan) pouvons prêter sans risque 600 millions de dollars à WASHPOSTCO.
    pour son « développement » en d’autres termes pour acquérir, prédater, re-organiser, agglomérer, aller plus loin…
    En conséquence, ma voix de ce jour n’est pas moins légitime qu’une autre (il me semble).
    Qui veut m’accuser ne n’être rien d’autre qu’un vilain petit canard ?
    Ma préconisation ?
    Ne plus acheter – Ne plus lire
    ces marques : TheWashingtonPost – Newsweek – Kaplan – Slate – Express – BudgetTravel

    2° Dire à votre gestionnaire d’épargne « Je ne veux pas de SICAV ayant ce genre de titre-valeur dans leur « pack »« 

    Vous voudriez ? … jeter un coup d’oeil aux documents qui s’adressent aux actionnaires ?
    Rien de plus simple :
    Menu « Shareholders » ?c=62487
    En la page 37 du formulaire 10K SEC (Securities & Exchange Commission),
    vous avez la liste des administrateurs auprès desquels les actionnaires peuvent (…?…) s’indigner ? :
    Pursuant to the requirements of the Securities Exchange Act of 1934, this report has been signed below by the
    following persons on behalf of the Registrant and in the capacities indicated on February 25, 2009:

    Melinda French Gates,   Director, Co-Founder, Bil & Melinda Gates Foundation
    Warren E. Buffett,   Chairman of the Board, Berkshire Hathaway Inc.
    Lee C. Bollinger,   Director WPC … and President of the Columbia University (NY)
    – Anne M. Mulcahy Director – chairman & CEO XEROX Corp
    – Thomas S. Gayner Director – ExeVP & Chief InvestOfficer Markel corp
    – Barry Diller Director – chairman & CEO IAC/interActiveCorp, chairman Expedia inc.
    – Donald E. Graham Chairman of the Board and Chief Executive Officer (CEO, Principal Executive Officer) and Director
    – Hal S. Jones Senior Vice President–Finance (Principal Financial Officer)
    – John L. Dotson Jr.,   Director – Former president and publisher Akron Beacon Journal
    – Christopher C. Davis,   Director & chairman – Selected Advisers, LP
    – Ronald L. Olson Director – Attorney
    – Wallace R. Cooney Principal Accounting Officer

    Le président de la première université de NY est bien entouré.
    Vivement que nous ayons rapidement l’équivalent en France
    Le président de l’Université de Paris entouré par Bouygues, Pinault, E.de Rothchild, S.Dassault
    Le président de l’Université de Lyon entouré par les héritiers Mérieux, BSN (…)
    Le président de l’Université de Bordeaux entouré par (…)

    La désinformation battant déjà son plein et la diversion quotidienne ce ne sera pas pire !
    et au moins il y aura un peu d’argent « pour les labos qui marchent bien »     ( entre les lignes blanches)
    Au milieu d’un €$Atlantique en cyclone permanent, les MaîtresBâlois-de-la-City (GoldQuatuor apatride) jouent avec l’€Offshore du LINOR (manipulé à discrétion)
    qui, selon la fantaisie du jour, bouscule l’€Domestique sans ménagement.
    Trichet me fait penser à la cuisinière Françoise dans A la Recherche du Temps Perdu »
    Dans le roman, n’est-elle pas à peu près la seule à voir les faits tels qu’ils sont … à son niveau bien sûr, celui de la cuisine de ses maîtres.
    Douteriez-vous ?
    N’êtes-vous pas déjà parfaitement informé par Le Cercle des Economistes ?
    Allez ! … un au hasard ! … son président :
    Jen-Hervé Lorenzi
    L’édito de la semaine : « Les deux inconnues »
    un paragraphe de désinformation-maquillage ? lequel ?   Allez ! … le dernier


    La seconde inconnue est encore plus imprévisible : le monde se fragmentera en grandes zones monétaires concurrentes principalement à travers leur monnaie.
    Trois ou quatre zones : le Dollar, l’Euro, le Yuan Renminbi et le Rouble peut-être.
    Et, ces zones à venir ne sont pas celles qui existent aujourd’hui dans une configuration monétaire mondiale instable.
    L’Euro saura-t-il s’étendre, se réguler et s’organiser pour faire valoir sa position et sa force ?
    Rien n’est joué là non plus. Le futur est décidément bien incertain.


    http://www.boursorama.com/votreinvite/interview.phtml?news=6718982

  13. Avatar de Cécile
    Cécile

    Annie LacroixRiz dans le « choix de la défaite » expose ce choix comme le choix des banques et co … (contre la multitude … , le socialisme …), rien de nouveau donc …

  14. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    La crise en cours, qui est certes systémique mais aussi et surtout de civilisation, n’est pas allée assez loin pour provoquer l’émergence d’autre chose, d’une nouvelle forme d’équilibre.

    Les mécanismes économiques, la tuyauterie mécaniste de l’ »économisme », ne sont que des conséquences et non des causes. Conséquence de modes de pensées tout aussi mécanistes et surtout de la manière dont les sociétés parviennent ou non à réguler le partage de la richesse. On ne traite pas beaucoup de problèmes politiques sur ces blogs… (politiques et non politiciens). Pourtant, l’une des conditions de l’apparition d’un autre équilibre, c’est aussi le remplacement des « élites » euro-atlantistes qui, à l’occasion de cette crise, ont fait la démonstration d’une très profonde incompétence économique, très méthodiquement mise en oeuvre depuis les années 70 et 80.

    Le coeur du problème est bien sûr aux Etats-Unis. Le régime américain a fait de ses tares structurelles le socle économique de bon nombre d’autres pays de sorte que tous (à peu près tous) sont désormais interdépendants via une intermédiation américaine profondément débilitante. « On » ne peut donc plus traiter le problème localement mais seulement globalement. Tâche impossible bien sûr. Il ne reste qu’a couper, quand c’est possible, et le plus possible, tous liens avec ce centre américain en décomposition (voire en putréfaction) et qui propage ses germes toxiques à qui a l’innocence d’entrer en relation avec lui. Une voie de repli sur des solutions d’autoprotection régionales serait le moins mauvais des chemins.

  15. Avatar de jducac
    jducac

    20/06
    @Rumbo et aux autres

    C’est par le capitalisme que nos lointains ancêtres se sont engagés sur la voie de l’humanité. Les premiers qui ont travaillé plus que les autres en cueillant plus de graines que ce dont ils avaient besoin pour se nourrir dans l’immédiat, ont fait le premier pas. D’eux-mêmes ils avaient décidés d’assurer leur protection sociale au cas où ils en auraient besoin. Probablement plusieurs générations plus tard leurs descendants, au lieu de consommer toutes leurs réserves (tout leur capital) ont décidé de travailler plus encore pour mieux tirer profit de leurs avoirs en plantant leur graines, devenues semences, là où le terrain leur apparaissait le plus fertile. Ils ont à leur tour fait progresser la race humaine. Ceux de nos ancêtres qui en travaillant plus encore que les autres se sont donné la peine de domestiquer et d’harnacher des animaux de trait ont fait…etc…etc…
    On sait que ces mutations successives ne se sont pas opérées que sous des régimes de stricte liberté, égalité, fraternité, bien au contraire et on doit le regretter. Pourtant l’homme a progressé. Puis, avec l’exploitation des matières premières non renouvelables principalement, les métaux et les énergies fossiles, les hommes ont fait en moins de deux siècles un parcours encore plus époustouflant.

    Aujourd’hui, tout semble se détraquer. La richesse, (les avoirs, le capital) initialement mesurée en graines a été comptée en diverses autres unités jusqu’à ne plus être représentée, aujourd’hui, que sous la forme immatérielle de bits qui s’échangent en tous sens sur la planète à la vitesse de la lumière. Or la richesse, surtout quand elle n’est pas colossale, représente pour beaucoup le résultat d’un réel et parfois laborieux travail mis en réserve provisoire, au même titre que les graines de nos lointains ancêtres. C’est entre autres à ceux-là que pense notre président lorsqu’il dit devant le BIT « il est chimérique et irresponsable de croire que les peuples subiront sans rien dire les conséquences de la crise » d’où la nécessité de sauver les banques. Moi, c’est à ma Maman de 95 ans que je pense, elle qui m’a appris à glaner et qui a peut être croisé un certain Joli-Papa. Cf. Les Glaneurs 17 juin 2009 à 14:53
    Elle n’a pas appris qu’à glaner à ces enfants, elle leur a aussi appris à respecter leurs ancêtres comme cela se fait depuis l’éternité dans pratiquement toutes les civilisations, je crois. Elle qui a travaillé dès l’âge de 12 ans a aussi appris la morale à ses enfants afin de leur léguer ce qu’il y a de plus précieux dans un héritage, les valeurs morales.
    « Quand l’homme oublie (ou méprise son passé) il ne peut assurer son avenir » a dit quelqu’un à peu près en ces termes. C’est ce qui est arrivé à notre civilisation depuis 68. Cela explique l’impasse dans laquelle elle se trouve. C’est pourquoi j’espère beaucoup en une morale de civilisation évoquée par notre président.
    Quand les slogans (je n’ose dire les mots d’ordre) étaient « Il est interdit d’interdire » « CRS-SS » « Jouissons sans entrave » pouvait-on espérer autre chose que ce qui nous arrive ? Leur ravage continue et il sera difficile d’y remédier.

  16. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    à Cécile [10:18]
    Je vais sortir un instant des centaines de pages d’Annual Reports avec ‘Notes’ et subterfuges.
    Vous dites « Annie LacroixRiz dans Le choix de la défaite expose ce choix comme le choix des banques et co … (contre la multitude … , le socialisme …).
    Je ne connais que le titre de ce livre.
    L’auteure, avec le biais partiel qui est le sien, présente t-elle des éléments de réponse
    — au moins pour un nécessaire débat     I N C O N T O U R N A B L E —
    aux questions Q2 à Q4 posées par Auguste, ci-dessus, à 7:22
    à tous :
    Pourquoi E. Laurentin (france culture) ne cesse t-il de nous distraire avec des babioles ?
    ça commence à être vraiment pénible !
    à tous : Merci de mordre poliment (sans râler)

    à Cécile :
    En attendant que Mme Annie LacroixRiz vienne, si elle le désire, s’exprimer
    pourriez-vous nous résumer certaines de ses observations qui répondraient partiellement aux questions Q2 à Q4
    Merci à l’avance

  17. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    jducac dit :
    20 juin 2009 à 10:52

    Je suis bien d’accord en tout points, mes ancêtres devaient ressembler beaucoup aux vôtres sur de nombreux points essentiels. Il y a bien là une unité de civilisation. Le président Sarkozy sait parler, il faut pouvoir le prendre au mot. Dont acte. S’il est touché par la grâce, je serais bien le dernier à m’en plaindre. Mais il a trop souvent fait bien autre chose que ce qu’il a dit. Le réflexe de prudence est de mise de toute façon.
    J’ajoute au sujet des valeurs et des civilisations qu’en France et en Europe l’on a renié délibérément ce qui nous a formé, tel le christianisme, dont il ne faut même plus faire mention dans les textes officiels ni de l’ « Europe », ni de la « France » en particulier. Une civilisation déconfessionnalisée se retrouve comme ces adolescents en pleine crise et en plein fantasmes. D’ailleurs l’époque que nous travarsons, depuis environ deux siècle ressemble vraiment, vu par le corps social, à l’adolescence. L’on a tué le père par le passage à l’act de l’exécuion du roi de France, alors qu’on aurait pu le tuer symboliquement ça aurait été plus sain. Et depuis les « grands frères » eux aussi en pleine adolescence n’ont fait que nous dévergonder jusqu’à ce stupide 68 où les enfants de riches se sont payé (papa était là tout de même) les pavés devant la Sorbonne.
    Tout ça (en très rapide) pour découvrir finalement que l’épicentre était la formation des États-Unis, et que nous sommes entraînés à notre corps défendant, dans l’ « histoire du dollar » qui risque de nous entraîner dans sa chute mortelle alors que nous ratiocinons. La priorité entre toute est que la société civile productrice prenne le contrôle de SA monnaie, de SA production industrielle, agricole et maritime, en l’enlevant d’autorité aux faiseurs d’argent dévoyés à 100% tout comme le personel politique complice. L’actualité déborde de preuves!!

  18. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Boukovski, Rumbo

    Il n’y a pas de marche arrière disponible, à notre histoire, ni d’irréductible village pour s’y réfugier.

    @ Jducac

    « CRS-SS » était un peu exagéré, mais c’était de bon coeur. Mais je m’insurge, je n’étais pas un enfant de riche ! Il n’y a pas que les adolescents qui ont des fantasmes…

  19. Avatar de Cécile
    Cécile

    à jducac
    Les peuples subissent plus souvent qu’à leur tour, …

    Et d’ailleurs le fait cultivé des tenants de l’ordre en vigueur
    (comme partisans du maintien de l’ordre, comme apotres de la soumission… ),
    de dénigrer pour dénigrer 68,
    (comme de dénigrer pour dénigrer de toute dynamique , qui ait pu ou puisse leur échapper, d’une mise en mouvement de masses populaires,…)
    n’est-il pas (stratégiquement) d’encourager l’inertie de la multitude, donc celui de faire le jeu du maintien de sa main mise aux pouvoirs … ????

  20. Avatar de Grospolo
    Grospolo

    À en lire certains est une vraie cure de jouvence, quel plaisir de se retrouver étudiant attablé avec quatre ou cinq copains et disserter de l’avenir du monde. Merci Encore. Je reprocherai néanmoins à certains les commentaires volontairement abscons, qui n’apportent rien, Une idée claire s’expose clairement et surtout simplement. La rhétorique alambiquée ou en anglais , (pourquoi pas du serbo-croate ),signe souvent la faiblesse de l’esprit. J’espère que vous êtes sur ce site pour apporter des idées, en débattre et non pas pour y faire pavaner votre ego .
    Cordiales remarques d’un » retiré à la campagne depuis longtemps ».

  21. Avatar de Cécile
    Cécile

    à Rumbo
    je suis pour la liberté de conscience,
    et contre cette perversion consistant à réduire la spiritualité de n’être que religieuse
    peut-être je n’ai pas ni de confession, ni d’église, ni de religion, je n’en sais rien , je verrai quand je serai morte
    en attendant je vis, et je me dis que si déjà chacun s’en tenait d’essayer de ne pas trop emmerder le monde, de ne pas trop pourrir la vie des autres … ce ne serait déjà pas si mal
    Par contre, s’il s’agit de croire, d’espérer, (esprit, espoir, spirituel, spirirualité … )
    alors oui, je crois (bien que des espoirs/désespoir, des illusions/desillusion …)
    et donc je veux croire (espoir, esprit, lumières) en l’humanité de l’humanité …

  22. Avatar de Nayko
    Nayko

    Salut à tous,

    Dans le pessimisme ambiant (tout à fait justifié), voici un documentaire, « Vivre l’utopie », sur le mouvement anarchiste espagnol en 1936. A mon avis, c’est très instructif et surtout, ça laisse envisager que d’autres choses sont possibles, et ça fait du bien au moral!
    C’est un des exemples contemporains assez rare de société sans monnaie.

    http://raforum.info/spip.php?article5441

    Je pense que ce documentaire se situe parfaitement dans le débat qui à lieu sur ce blog. Longue vie à lui d’ailleurs et un grand merci à vous tous.
    Paz

  23. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    A Soweto ou dans les favellas la crise passera comme rien.
    La vie continuera comme devant.
    Ces gens là ne seront pas à la recherche d’une nouvelle stabilité économique ni d’un nouveau monde…

  24. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    @ Cécile dit :
    20 juin 2009 à 13:27

    «  »et je me dis que si déjà chacun s’en tenait d’essayer de ne pas trop emmerder le monde, de ne pas trop pourrir la vie des autres … ce ne serait déjà pas si mal » »

    Je pense que vous faites allusion aux milieux financiers et tous les intéréssés?

  25. Avatar de Yield_vs_Greed
    Yield_vs_Greed

    @ François Leclerc

    Dans l’article de Nicolas Cori, je relève le paragraphe suivant :
    « Cette logique, c’est celle du capitalisme financiarisé. Et elle est simple: permettre à des investisseurs de placer des centaines de milliards d’euros en en espérant un retour sur investissement démesuré et inciter financièrement les chefs d’entreprise à se conformer à ces injonctions sous peine de se faire écarter. »

    A mes yeux la déviance du capitalisme financier c’est effectivement la promesse qu’il incarne encore aujourd’hui c’est à dire un « retour sur investissement démesuré ».
    Les excès nuisent à la longévité d’un modèle.
    Le capitalisme va devoir muter et instaurer un coût moyen pondéré du capital moins élevé.
    Si cette mutation ne se produit pas dans les prochaines années, là il y a vraiment de quoi s’inquiéter.

  26. Avatar de Alexis
    Alexis

    Parle-t-on du même capitalisme quand on fait le dithyrambe du travailler plus pour gagner plus pour consommer plus et être heureux plus (ce qui est déjà discutable), face à un système du laissez faire qui a permit à des bandits patentés de s’en mettre plein les fouilles en toutes impunité, en jouant pour certains à la roulette sur des marchés comme ceux des céréales, expédiant ainsi certaines population (fort lointaines heureusement…) dans la pire des misère voire la famine ?
    Je passerai sur un système qui a fait exploser une dette au delà du commensurable, quand bien même des comparaisons que je me suis amusé à faire ici entre autres nous donnerait une vision carrément astronomique du montant (mais il n’est pas sérieux ni censé de dire que la dette US cumulée ferait en billet de 10€ la distance Terre-Lune), pour mettre l’accent sur le différentiel bien réel donné (par exemple) par le salaire du PDG de L’Oréal Jean-Paul Agon représentant environ mille fois celui du smicard de base ! (D’autant qu’à propos de L’Oréal il faut savoir que l’ancien tenant du poste, Lindsay Owen-Jones le bien nommé, continue de percevoir le même salaire, ce qui nous fait une direction bifide dont le montant est égal au salaire annuel de deux mille smicards !! ).

    On peut ensuite critiquer les gosses de bourgeois qui ont lancé qq pavés sur les Compagnies Républicaines de Sécurité, quand dans quelques usines et manufactures de France et de Navarre, les gueux dont l’avenir était au mieux pavillonnaire, se battaient pour des conditions de travail et de sécurité minimales. Mais nous n’en sommes même plus là, les gueux sont devenus non seulement jetables (la ressource humaine comme variable d’ajustement, qu’elle soit salariale ou pas), mais leur entreprise aussi, délocalisable à l’envie pour satisfaire à des impératifs de concurrence et de retour sur investissements… actionnarial.

    Question stupide et fordiste pour l’occasion : qui va bien pouvoir acheter la production de ces entreprises si on ne cesse de baisser les revenus des plus pauvres et des plus nombreux, comme des moins pauvres et de moins en moins nombreux ou ce que l’on nommait au XXe siècle les classes moyennes ?

    Paul Jorion dans son intervention sur France Info rappelle la différence d’évolution des revenus depuis 10 ou 20 ans entre les plus pauvres et le % toujours plus étroit des plus riches.
    Voici qq chiffres équivalent glanés sur conte info:
    De 1998 à 2002, le revenu moyen par foyer a cru de 1,4% par an, pour ensuite ne gagner que des miettes avec 0,06% entre 2002 et 2005.
    Pour le revenu médian, la croissance depuis 2002 n’est plus que de 0,03% par an.
    (…)
    Pour les 5 % des foyers les plus riches, les revenus déclarés ont augmenté de 11% depuis 1998
    – Pour les 1 % des foyers les plus riches, ils ont augmenté de 19%
    – Pour le 0.1 % du sommet de la pyramide, 35 000 foyers, les revenus ont bondi de 32%
    – Et pour les 3 500 happy few qui représentent 0.01% des foyers fiscaux, de près de 43%.

    Dernière question : malgré les effets de discours et accessoirement de tics scapulaires, pour qui travaille donc NS ? pour les gueux à qui il supprime bit by bit la sécu, l’éducation nationale et les services publics sous toutes leurs formes ou bien une minorité de nantis à qui on a déjà offert des réductions d’impôts, des parades (ies) fiscales polymorphes, des renflouements, des aides, des parachutes et autres retraites dorées ?

  27. Avatar de jducac
    jducac

    @ François Leclerc

    Il peut arriver à tout le monde de fantasmer… par mégarde. Relisez-bien ci-dessus, je n’ai pas parlé de fils de riches. Mais là n’est pas le problème, ce slogan « CRS-SS » tout comme « Il est interdit d’interdire » n’étaient pas bons pour notre civilisation, à moins qu’on démontre le contraire. Ils ont à mon avis directement conduit à l’affaiblissement de l’autorité qui, quoi qu’on puisse dire, est utile, même en démocratie. C’est aussi à l’autorité parentale, élément de base des civilisations, qu’ils ont porté un coup fatal. La société n’arrive pas à s’en relever. Car ces slogans mères ont eu des filles et des fils. « Nique ta mère » « Nique la police » tagués à tous bouts de champs et criés sur de nombreux les raps sont leurs héritiers à la première ou seconde génération. J’ai beau chercher ; je ne vois pas la marque de respect dans ces locutions.

    Pire encore, l’interdit d’interdire a conduit à rendre le système éducatif inefficace. Extrêmement moins efficace que ce qu’elle était avant 68 alors qu’on y consacrait beaucoup moins de moyens. Pourquoi ? C’est très simple.
    Du temps de mes grands parents maternels, petits paysans avec dix enfants, la morale été enseignée à table durant les repas par le chef de famille. Il disait ce qui était bien et ce qui était mal, sans référence religieuse, et pratiquement sans commentaire. En fait c’était simple : ce qui était mal était interdit, ce qui tait bien était obligé. Les mères, le reste du temps, surveillaient les comportements et intervenaient en correction si nécessaire avec recours possible au chef de famille. Il était recommandé de ne pas en arriver là.
    A 12 ans ma mère avait achevé l’acquisition de ses savoirs et de ses fondements moraux fondamentaux. Elle se perfectionna dans d’autres familles où elle exerça comme servante puis se maria. Mon père dans une famille 7 enfants connu le même cursus.
    Mes frères et moi avons bénéficié du même régime mais amélioré (nous n’étions que trois). Cela ne nous a nullement traumatisés ; nos vies me semblent avoir été réussies jusqu’alors. Nos enseignants ont toujours bénéficié de notre respect. Ils n’ont pas eu à galérer pour commencer leurs cours et à faire autre chose qu’enseigner des savoirs. Il est vrai également, qu’hormis dans les petites classe, le vouvoiement était de rigueur. Somme toute, pour être vertueux, ça n’était pas la mer à boire. Il suffisait de respecter ses anciens et ses maîtres.

  28. Avatar de papimam
    papimam

    @ Alexis
    J’ai été frappé par les chiffres annoncés par Paul Jorion lors de son intervention sur France Inter, ouf ça concernait les US.
    Ce sujet des inégalités (de toutes natures d’ailleurs) me tient à coeur, ce jour j’ai lu, non sans fierté, un portrait du Monde du 19/6 de Emmanuel Saez, 1er français à avoir obtenu la médaille Clark pour ses travaux qui ont inspirés BO.
    Apprenant qu’il a bossé avec Thomas Piketty (ES), j’ai découvert un article fort intéressant de « Sciences Humaines » intitulé « La bonne fortune des riches » :
    http://www.scienceshumaines.com:80/la-bonne-fortune-des-riches_fr_21868.html
    Cet article m’a ensuite conduit à une étude de Camille Landais « Les hauts revenus en France (1998-2006) : une explosion des inégalités ».
    Sommes nous sur les traces des US ?
    La situation en 2009 s’est elle améliorée ?
    J’attends une étude aussi précise sur les patrimoines, pas triste sans doute.
    Félicitations à nos chercheurs.
    De fil en aiguille une partie de la réalité apparait, heureusement que l’argent ne fait pas le bonheur mais ne fait que d’y contribuer un peu.
    Encore bravo au blog & chapeau bas à Mr François Leclerc.

  29. Avatar de Quidam
    Quidam

    @ jducac dit :
    20 juin 2009 à 10:52

    Tout se détraque dans le monde à cause de l’abandon des valeurs suite à mai 68 ?
    Laissez ce genre de raccourci caricatural et ethnocentré à la politique politicienne.

  30. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ jducac

    Dont acte, j’avais téléscopé votre commentaire avec celui de Rumbo.

    Ma grand mère maternelle, institutrice laique et républicaine, n’avait pas un recalé au certif, dans des campagnes où il fallait chercher les gosses dans les fermes chaque matin pour qu’ils n’aillent pas travailler aux champs. Ils vénèrent encore sa mémoire, pour ceux qui sont en vie.

    Je connais ce monde que vous décrivez comme modèle. Mais votre description est incomplète. On retirait aussi sa casquette pour saluer le patron et on chargeait les nids de mitrailleuse des boches à la baionnette.

    Et si l’ascenseur social a disparu, ce n’est pas de la faute à l’insolence de Gavroche.

    Je ne suis pas notaire,
    C’est la faute à Voltaire,
    Je suis petit oiseau,
    C’est la faute à Rousseau.

  31. Avatar de jducac
    jducac

    @ Quidam

    Désolé, j’argumente et ne rejette pas a priori les arguments des autres. Jusqu’à preuve du contraire, je maintiens ma vision des choses.
    Vu le niveau des intervenants sur ce blog, s’il n’y a pas de contrarguments ce me semble être une preuve de la solidité des miens.
    Etant donné que je n’ai pas développé « Jouissons sans entrave » j’ajoute qu’associé à « Il est interdit d’interdire » ce slogan peut expliquer beaucoup de choses.
    Les traders n’ont ils pas avoué qu’ils éprouvaient une très grande jouissance à réaliser des gains faramineux en jouant avec les différences de cours en divers lieux ? N’avez-vous pas vous-même vu sur les graphiques boursiers combien il était possible pour peu qu’on mise gros et avec effet de levier, de faire de beaux coups quand on aime l’adrénaline ?
    Pour les patrons de banques, et les financiers, véreux ou pas, ça n’est qu’une question d’ordre de grandeur par rapport aux traders.
    Dès lors qu’il est interdit d’interdire, tout est permis et c’est bien pour cela que les interdits qu’il faut mettre pour réformer le système financier seront difficilement acceptés.
    Les slogans de mai 68 ont sapé la morale de notre civilisation et nous en payerons tous l’addition pendant longtemps.

  32. Avatar de Alexis
    Alexis

    @ Jducac (40 ?), ce n’est pas le côté « réactionnaire » (là aussi c’est facile) de vos propos qui me surprend que la capacité que vous donnez à Mai 68 d’avoir à ce point changé les références et les valeurs, non seulement de la France mais de la planète entière. Les étudiants de Mai 68 n’en espéraient pas autant. Le mouvement était non seulement parisien, mais aussi mondial, en témoignent la « beat generation » étasunienne entre autres.

    Si les valeurs ont changé, ce n’est pas par le grâce de quelques slogans bien sentis rue Souflot ou rue Descarte… mais plutôt par une civilisation portée pour le meilleur et pour le pire par une révolution technique (techniciste devrais-je dire), économique mais aussi (et peut-être essentiellement ?) énergétique.
    Comme le dit Jancovici, l’énergie abondante et gratuite de la deuxième moitié du XXe siècle a offert à tous les smicards une horde d’esclaves à son service (d’un point de vue purement physique, un litre d’essence équivaut au travail de dix bonshommes, rien moins !). Cette énergie sur abondante a permis non seulement une production de tout et de rien hors norme, non seulement une sur consommation et le gaspillage en corolaire, non seulement une pollution et une destruction de la bio diversité comme jamais, mais aussi une délocalisation réglementaire de toutes les activités : habitat dispersé et pavillonnaire, vacances à l’autre bout de la planète pour la majorité des occidentaux, supermarchés en périphérie des villes, « sprawling suburbs » et disparition (aux USA) des centre villes et en apothéose délocalisation de l’activité, de la fabrication du tout et du rien qui nous est si nécessaire (ipodisation du monde) aux antipodes.

    Corolaire de tout ce bonheur matériel et consummériste (qui a fait aussi le mien, il ne faut pas le cacher), la COMMUNICATION, variante de la propagande, de la réclame, de la publicité, du marketing et autre « parce que je le vaux bien » !

    Alors, lorsqu’ « Avec Carrefour je positive », je ne donne personnellement pas cher des valeurs de nos ancêtres, a fortiori quand les très riches sont encore plus riches comme les chiffres auxquels je fais référence plus haut en apporte la démonstration (les chiffres sont français !).

    Finalement, je crains que Mai 68, ne soit qu’un épiphénomène ou plutôt une expression emblématique d’un mouvement commencé après guerre en Europe du bonheur des masses s’exprimant par le bonheur de posséder !
    Pour la blague, on peut décripter le slogan de Carrefour de la manière suivante :
    – Avec Carrefour je positive = Sans Carrefour je négative = Sans consommer je négative = Sans consommer je ne suis pas = Sans Avoir je ne Suis pas… ou encore, J’ai donc je suis.

    « CRS, SS » en comparaison est bien mignon… kawaï comme disent les japonaises !!

  33. Avatar de Alexis
    Alexis

    En bref, cher Jducac, avec ou sans 68, le monde serait ce qu’il est aujourd’hui, aux détails près des thuriféraires de partis politiques ici ou là…
    Si les Conh Bendit et autres Geismar et toute une clique de maoistes de bar tabac avaient changé le cours de choses à ce point ça se saurait… Mais trouver ainsi un bouc émissaire à nos maux soi disant franco français est un peu court… à la hauteur des talonnettes de celui qui en répand la théorie ! Et on tente pour finir d’en vider la moelle en récupérant le vocabulaire pour peindre de beaux atours forcément révolutionnaires, la vaste blague du « développement durable » dans le fameux « Grenelle de l’environnement ». Pathétique !

  34. Avatar de Quidamm
    Quidamm

    @ jducac dit :
    20 juin 2009 à 17:50

    C’est bien connu, les excès et dérives qui ont conduit à la crise de 29 sont issus de mai 68 😉
    Des interdits ils y en a eu dans de nombreuses sociétés et il y a eu des humains pour les braver bien avant les slogans de mai 68.
    Vous êtes libre de vos interprétations et vous êtes libre de tout faire remonter à quelques slogans. Je vous ai dit ce que j’en pensais et il n’est pas besoin pour moi d’épiloguer.

    @ papimam dit :
    20 juin 2009 à 16:53

    J’avais fait quelques recherches il y a quelques temps:

    1 – Des riches de plus en plus riches
    Entretien avec Camille Landais
    par Maya Bacache-Beauvallet & Florian Mayneris & Thomas Vendryes [04-02-2008]
    http://www.laviedesidees.fr/Des-riches-de-plus-en-plus-riches.html

    Camille Landais, économiste à l’Ecole d’économie de Paris, a analysé le creusement des inégalités en France dans la période récente et montre que la stabilité séculaire de l’échelle des revenus a laissé la place depuis 1998 au creusement d’un fossé entre les plus riches et la majorité de la population. Cette étude est tout à fait cruciale à l’heure où la question du pouvoir d’achat préoccupe l’ensemble de la classe politique. Entretien vidéo.

    2 – Faut-il avoir peur des inégalités de revenus ? par Camille LANDAIS (*) – Vendée
    mercredi 23 janvier 2008
    http://www.ouest-france.fr/2008/01/23/vendee/Faut-il-avoir-peur-des-inegalites-de-revenus-par-Camille-LANDAIS-*–52884099.html

    La mise au jour, l’an dernier, d’une forte hausse des inégalités de revenus a suscité beaucoup de réactions. On s’est scandalisé à gauche, dénonçant les conséquences d’une politique gouvernementale définitivement favorable aux plus riches. Tandis qu’à droite, on minimisait la chose, s’offusquant de cette lancinante attention aux plus riches, qui continue à culpabiliser les Français quant à leur argent. Passion égalitaire bien française, aux conséquences néfastes « pour l’innovation et l’esprit d’entreprendre ». Pour les pourfendeurs de cette « culture de l’égalitarisme », les inégalités de revenus ne seraient pas si graves ; elles stimuleraient au contraire la mobilité, en encourageant les moins riches à travailler pour parvenir au plus haut de l’échelle sociale. C’est l’image plus ou moins mythique du rêve américain, pays de très fortes inégalités et de (soi-disant) très importante mobilité sociale.

    3 – L’Insee révèle les « vrais » revenus
    le 15 novembre 2007
    http://www.inegalites.fr/spip.php?article772&id_mot=30

    L’Insee reconnait que le niveau de vie des 5 % les plus riches est de 20 % supérieur à ce que les données officielles indiquaient jusqu’à présent. Un coin du voile se lève sur les revenus. L’analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

  35. Avatar de Salva
    Salva

    Sur le livre d’Annie Lacroix-Riz, Le choix de la défaite.
    Elle explique que la « synarchie », l’élite financière des années 20/30, voulant éviter le communisme dans les pays occidentaux, a préféré ne pas engager le combat en 1939 et livrer la France à Hitler, plutôt que de payer des congés à leurs travailleurs. Cette élite (banque, gouvernement,patrons) a favorisé la venue de Franco en Espagne, laissé tomber l’URSS, la Tchécoslovaquie, etc.
    Dans les années 20, une union européenne se dessinait (déjà), pour que la synarchie puisse échapper aux Etats-nations, trop proches du peuple. Mais la grande crise à mis un terme à cette idée. Cette idée d’une union européenne néo-libérale reviendra sur le tapis après la deuxième guerre mondiale, avec succès cette fois-ci.
    Veuillez ne pas supprimer mon message cette fois-ci, merci.

  36. Avatar de Sakhaline
    Sakhaline

    @jducac

    Vous n’argumentez pas, vous vous contentez de lancer des idées toutes faites qui sont caractéristiques du type d’éducation dont vous faites la promotion, privée de sens critique. Vos propos sont totalement excessifs, vous mélangez à souhait les constats et les causes et tout partisan de l’ordre que vous êtes, vous devriez commencer par en mettre dans vos analyses socio-politiques. Les traders n’ont pas attendu 1968 pour jouir de leur pouvoir, comme l’ensemble de la classe parasite à laquelle ils appartiennent et l’autorité dont vous réclamez le retour est juste le masque du tour de vis que certains veulent imposer pour maintenir leur prédation tant bien que mal.

  37. Avatar de papimam
    papimam

    @Quidamm

    Merci pour vos infos. Le lien vers Ouest-France est out.

    Le site « observatoire des inégalités » est très instructif, je l’avais mis dans mes favoris pour analyser à l’occas. les inégalités dans l’enseignement & disposer d’un camembert du nombre d’étudiants par CSP de ses parents et type d’école ou école.
    L’accès aux universités & grandes écoles doit être, dans notre République, au rendez-vous avec la jeunesse à qui on doit apprendre à pècher, à apprendre & à être curieux.

    Il est essentiel qu’un jeune ayant les capacités puissent progresser quel que soit sa position dans l’échelle sociale.

  38. Avatar de Alexis
    Alexis

    Merci pour la référence Salva, il faut que je creuse ce sujet intéressant.

  39. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ judcac

    Ne pouvant laisser passer ce monceau d’énormités j’ai pris le temps de vous répondre. Mais ne suis pas, hélas, du niveau que vous supposez aux commentateurs de ce blog. Vous ne m’en tiendrez pas trop rigueur, j’espère.

    jducac dit :
    20 juin 2009 à 10:52

    20/06
    @Rumbo et aux autres

    « C’est par le capitalisme que nos lointains ancêtres se sont engagés sur la voie de l’humanité. »

    Un petit travail de definition d’abord :

    « Le capitalisme est le régime économique et juridique d’une société dans laquelle les moyens de production n’appartiennent pas à ceux qui les mettent en oeuvre.

    Le capitalisme est fondé sur :

    * l’entreprise privée (il peut exister un capitalisme d’Etat) ;
    * la liberté des échanges ;
    * la recherche de profit considéré comme une contrepartie au risque encouru ;
    * l’accumulation du capital.

    Dans la pratique chacune de ces caractéristiques peut être plus ou moins accentuée, donnant à la notion de capitalisme une grande diversité des formes. » http://www.toupie.org/Dictionnaire/Capitalisme.htm (très bon petit site, au passage)

    « Définition d’ humanité :

    Etymologie : du latin humanitas, nature humaine, culture, lui-même dérivé de homo, homme.

    L’espèce humaine

    L’humanité est l’ensemble de l’espèce des Homo sapiens, définie de manière descriptive à partir de ses caractéristiques telles la station debout, la locomotion bipède, le langage, la structure de la main, etc.
    La nature humaine

    Par extension et de manière plus abstraite, désigne l’ensemble des caractères communs à tous les hommes, quelles que soient leurs différences, culturelles, ethniques, religieuses, philosophiques, sexuelles…

    L’attitude humaine

    Avec un sens de prescription morale ou comportementale, l’humanité sert à qualifier une attitude de bonté, d’altruisme, de bienveillance envers les autres et qui respecte l’homme dans ce qu’il a d’humain.
    Exemple : Traiter un prisonnier avec humanité.

    Confucius (551-479 av J.-C.), avec le jen, a introduit la vertu d’humanité et de dignité de l’homme en tant que sens de l’humain et de la sagesse ». http://www.toupie.org/Dictionnaire/Humanite.htm

    (Pas besoin d’aller chercher très loin pour que ça branle dans le manche de votre réduction, quand même…)

    J’aurais envie de dire gloubiboulga mais comme nous ne partageons certainement pas les mêmes références (c’est même tout à fait sûr) je vais faire trans-générationnel. Cela ne veut rien dire du tout. Si vous entendez réduire l’humanité au capitalisme. Comment réduire ce concept à un quelconque modèle économique ? N’y-a-t-il donc jamais eu d’humanité hors du « capitalisme » ? Soyons sérieux.

    « Les premiers qui ont travaillé plus que les autres en cueillant plus de graines que ce dont ils avaient besoin pour se nourrir dans l’immédiat, ont fait le premier pas. D’eux-mêmes ils avaient décidés d’assurer leur protection sociale au cas où ils en auraient besoin. »

    Vous semblez ensuite réduire « capitalisme » à « protection sociale » ? C’est « humanité » ou « protection sociale » ? Faudrait savoir. Ca fait aspirateur et ramasse-miette aussi ?!

    Rappelez-moi qui est à l’origine de la protection sociale en France pour aller au plus simple. Entre qui et qui s’est établi ce compromis au sortir de la seconde guerre mondiale ? Et comment ne pas vous renvoyer ces rengaines que l’on nous sert encore maintenant : « mais les congés payés c’est la ruine des entrepreneurs » et autres fadaises sur les fuites de nos précieux « capitalistes, traders et autres exilés fiscaux » ?

    Rappelez-moi la durée légale du travail et l’age légal minimum de celui-ci ? (qu’on parle d’ailleurs en ce moment même de remettre en question) Et par qui ils ont été obtenus ? Les droits sociaux ont été obtenus contre les « capitalistes » et autres « rentiers ». Et avant contre la noblesse. Sont-ce là les maîtres qu’il nous faut respecter ? Est-ce le « respect » qui a conduit à leur arracher ces miettes de redistribution qu’on appelle « protection sociale » ? Je crois bien qu’avec des poses comme ça nous serions toujours des serfs attachés à leur terre.

    « Probablement plusieurs générations plus tard leurs descendants, au lieu de consommer toutes leurs réserves (tout leur capital) ont décidé de travailler plus encore pour mieux tirer profit de leurs avoirs en plantant leur graines, devenues semences, là où le terrain leur apparaissait le plus fertile. Ils ont à leur tour fait progresser la race humaine. Ceux de nos ancêtres qui en travaillant plus encore que les autres se sont donné la peine de domestiquer et d’harnacher des animaux de trait ont fait…etc…etc… »

    Un conseil, laissez tomber la fable.

    « On sait que ces mutations successives ne se sont pas opérées que sous des régimes de stricte liberté, égalité, fraternité, bien au contraire et on doit le regretter. Pourtant l’homme a progressé. Puis, avec l’exploitation des matières premières non renouvelables principalement, les métaux et les énergies fossiles, les hommes ont fait en moins de deux siècles un parcours encore plus époustouflant. »

    Et alors pas de métal avant le XVIIIe siècle alors ? Et ce parcours est dû selon vous au capitalisme ? Et ce sont les mêmes qui sont entreprenants de pères en fils c’est ça, depuis quand ? Néandertal ? Les premiers chasseurs–cueilleurs ?

    Mais cette élite là, Monsieur, est quand même bien en droit de régir les destinées de l’humanité ! Je ne vous le fais pas dire M’âme Michu.

    « Aujourd’hui, tout semble se détraquer. »

    C’est vrai que c’était quand même mieux avant, mon pov’ monsieur. Laissez-moi me remettre de la puissance de vos « arguments » !

    « La richesse, (les avoirs, le capital) initialement mesurée en graines a été comptée en diverses autres unités jusqu’à ne plus être représentée, aujourd’hui, que sous la forme immatérielle de bits qui s’échangent en tous sens sur la planète à la vitesse de la lumière. »

    Et c’est la dématérialisation ou l’abandon de « l’étalon graine » qui vous gène ? La vitesse de la lumière peut-être ? Ben et ce progrès colossal dont vous nous abreuviez il ya deux lignes ? Celui-ci faut pas le garder ? L’autre si ? Les chemins de fer, la vapeur oui, mais l’informatique, non ? Faudrait savoir. A moins que vous ne soyez un tantinet nostalgique peut-être ?

    « Or la richesse, surtout quand elle n’est pas colossale, représente pour beaucoup le résultat d’un réel et parfois laborieux travail mis en réserve provisoire, au même titre que les graines de nos lointains ancêtres. »

    Je ne vois pas le rapport entre le paragraphe précédent et cette vérité tellement générale ? Les graines c’est pour faire joli ? Et de votre vérité générale sur la difficulté à gagner 3 clopinettes ( mais pourquoi ?) on doit en déduire quoi ? Et en quoi cela doit-il être opposé (« or » dites-vous) à la «dématérialisation précédente ? Soyez cohérent ou plus explicite !.

    « C’est entre autres à ceux-là que pense notre président lorsqu’il dit devant le BIT « il est chimérique et irresponsable de croire que les peuples subiront sans rien dire les conséquences de la crise » d’où la nécessité de sauver les banques. »

    Vous avez bien de la chance de savoir ce que pense celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. (Je suis pas sûr que ses paroles soient les mieux à même de nous éclairer là-dessus ! A cet égard (merci à notre Béber le cancre pour la référence) :

    http://vazimonga.over-blog.com/article-32209992.html

    « Moi, c’est à ma Maman de 95 ans que je pense, elle qui m’a appris à glaner et qui a peut être croisé un certain Joli-Papa. Cf. Les Glaneurs 17 juin 2009 à 14:53 »

    Naaaaaaan z’êtes dur là vous allez me tirer une larme. Moi je ne pense pas du tout à ma pauvre vieille maman. (Je suis punk je vous l’ai dit) Quant à joli papa pas besoin d’aller lui supposer un age canonique c’est un vert gaillard de 65 ans – à peu de chose près – comme quoi pour certains la valeur n’attend pas le nombre des années, hein, jducac !

    « Elle n’a pas appris qu’à glaner à ces enfants, elle leur a aussi appris à respecter leurs ancêtres comme cela se fait depuis l’éternité dans pratiquement toutes les civilisations, je crois. »

    Aucun critère a priori pour moi dans l’attribution du respect. Cela se mérite c’est tout. (Voilà une formule qui devrait vous complaire, non ? Slogan électoral…) Un vieux qui raconterait n’importe quoi resterait un vieux qui raconte n’importe quoi. Et ce n’est pas le nombre d’années qu’il pourrait empiler qui y changera grand chose. En revanche je suis tout à fait prêt à faire attention à lui, à le ménager, à lui payer sa retraite – vous savez la protection sociale et la solidarité inter-générationnelle – et à faire en sorte qu’après une dure vie de labeur et de triste condition humaine il puisse jouir de ses dernières années au mieux. Le respect auquel vous faites référence n’a rien à voir avec le raisonnement. Et malgré mon affection et mon « respect », quand il a tort, il a tort. Pas d’argument d’autorité pour moi. Mais vous semblez être attaché à cette notion « d’autorité » que vous semblez bien mal comprendre, on y reviendra et à joli papa, aussi.

    « Elle qui a travaillé dès l’âge de 12 ans a aussi appris la morale à ses enfants afin de leur léguer ce qu’il y a de plus précieux dans un héritage, les valeurs morales. »

    Mon grand père maternel aussi a travaillé à partir de 13 ans dans la chaussure, à Fougères. Ce n’est pas ça qui l’a rendu expert sur les questions morales et éthiques. Vous semblez penser que l’on acquiert cette capacité morale par le travail ? Ou que c’est la condition de travailleur qui rend moral ? Je ne vous suis pas bien là… Et quelles valeurs morales ? Celle de soumission volontaire à cette condition misérable ? Ce respect pour les anciens et les maitre que vous défendez ? Gloubiboulga encore.

    « Quand l’homme oublie (ou méprise son passé) il ne peut assurer son avenir » a dit quelqu’un à peu près en ces termes.

    Grande vérité générale encore, que l’on ne saurait contredire sans se tortiller un peu. Admettons. Mais… Juste une chose vous assimilez « passé » à « histoire » ou à « vieux » ? Parce que ce n’est pas la même chose quand même.

    « C’est ce qui est arrivé à notre civilisation depuis 68. Cela explique l’impasse dans laquelle elle se trouve. »

    Et alors par un procédé rhétorique un peu éculé vous comptez glisser de la proposition d’avant à celle-là ? Faut que je le concède par respect pour votre grand age là ?

    Ceci dit : je ne savais pas que 68 avait eu des répercutions civilisationnelles. Merci de me mettre au courant. Je pensais plutôt qu’en France ça avait gravement foiré, en fait. Dès que tous les gaillards dans votre genre étaient « allés voter pour l’ordre et la sécurité ».

    « C’est pourquoi j’espère beaucoup en une morale de civilisation évoquée par notre président. »

    Comme on dit les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Et par « morale de civilisation » (gloubiboulga) vous entendez quoi ? La morale chrétienne sans doute ? « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front « ? « Toujours tu vénéreras tes Maîtres » ?!

    [ Entre nous c’est « votre » président pas le mien ! 😉 ]

    « Quand les slogans (je n’ose dire les mots d’ordre) étaient « Il est interdit d’interdire » « CRS-SS » « Jouissons sans entrave » pouvait-on espérer autre chose que ce qui nous arrive ? Leur ravage continue et il sera difficile d’y remédier. »

    Est-ce que cela vaut la peine d’argumenter ? Vous appelez cela arguments d’ailleurs ? Ne restez pas sur des images d’Epinal comme ça ce n’est pas fortifiant pour le cerveau. Que nombre de CRS puissent se conduire comme de gros fachos ça n‘étonnera que vous. Mais vous semblez un fan de l’ordre, vous aussi, et de la soumission à « l’autorité »… Vous seriez pas un tantinet « légaliste » ? Vous savez à une époque pas si lointaine le gouvernement les traitait de terroristes ceux que l’on célèbre maintenant…

    jducac dit :
    20 juin 2009 à 16:43

    @ François Leclerc

    « Il peut arriver à tout le monde de fantasmer… par mégarde. Relisez-bien ci-dessus, je n’ai pas parlé de fils de riches. Mais là n’est pas le problème, ce slogan « CRS-SS » tout comme « Il est interdit d’interdire » n’étaient pas bons pour notre civilisation, à moins qu’on démontre le contraire. »

    Vous semblez prêter beaucoup de pouvoir à ces slogans. C’est quoi ? De la magie noire ? Il suffit de les écrire sur les murs pour que notre « civilisation » – Civilisation comme vous y allez ! Mettons, notre « société », plutôt, non ? Et puis notre « société »… Comme vous y allez ! Mettons « votre petit monde bien ordonné de soumission inconditionnelle à l’autorité » plutôt, non ? – pour que « votre petit monde de soumission inconditionnelle à l’autorité », donc, vacille. (Tant mieux !)

    Mais : vous étiez CRS vous même ? C’est faire beaucoup de cas de ce genre de blagues un peu « bouffonnes », non ? On disait de « potache » à une certaine époque. Tenez sur le mur des toilettes il y a écrit : « Pour cause de mouvement social demain a été annulé » vous croyez que c’est grave ? Est-ce qu’il faut faire intervenir la 117e aéroportée ?

    CRS-SS : quand on porte un uniforme et qu’on obéit bêtement à des ordres donnés par un gouvernement réactionnaire il faut s’attendre à subir les foudres de la jeunesse et de ses armes face aux matraques : l’humour et le ridicule. Je crois que cela ne va guère plus loin. Depuis le temps qu’on crie « X… Y… Z… t’es foutu, le peuple est dans la rue ! » on devrait être débarrassés maintenant.

    On repassera pour la performativité des slogans grévistes.

    « Ils ont à mon avis directement conduit à l’affaiblissement de l’autorité qui, quoi qu’on puisse dire, est utile, même en démocratie. »

    C’est une spécialité rhétorique chez vous ça : la vérité éternelle et derrière paf ! le poncif qu’on avale avec. Sauf que là, sournois que vous êtes, vous faites l’inverse – pour noyer le poisson ? – et affirmer que l’autorité est utile c’est une évidence, un poncif, mais lier l’évolution des « formes » de l’autorité à sa disparition montre que vous n’y connaissez rien.

    Et allez hop ! Une petite définition :

    “Autorité, nom féminin
    Sens 1 Droit ou pouvoir de commander, de se faire obéir. Anglais authority
    Sens 2 Crédit, influence grâce à laquelle on se fait obéir, ascendant. Anglais authority
    Sens 3 Personne, oeuvre, opinion qui servent de référence, auxquels on reconnaît une valeur certaine. »

    http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/autorite/

    Je n’ai pas entendu parler de la disparition de l’Etat après 68 vous si ? (sens 1) De l’armée, de la police ? Du monopole de la violence légitime ? Ne prenez pas vos fantasmes pour des réalités.

    Le second sens semble mieux convenir à votre représentation de la famille. Notez que la notion de « crédit » quand elle n’est pas dévoyée par la finance, fait intervenir la confiance, le contrat. Qu’on soit passé de l’image de pater familias qui n’est qu’une des formes possibles de l’autorité (sur le modèle de Dieu Le Père, du Roi aussi… Marrant ça.) à une autre forme de régulation des rapports familiaux vous étouffe ? Et alors ?! Dans les formes de l’autorité il y a aussi : l’expert (compétence, mais je vous le concède l’argument « d’autorité » quand elle est pleinement légitime du point de vue intellectuel), l’arbitre (institution : quand vous jouez au foot vous jouez selon les règles et l’arbitre est seul juge), le contrat, enfin, qui ne s’établit que d’égal à égal. Pour ma part, je préfère évoluer dans ce modèle que sous la férule d’un Dieu tout puissant (même vieux)

    « C’est aussi à l’autorité parentale, élément de base des civilisations, qu’ils ont porté un coup fatal. La société n’arrive pas à s’en relever. »

    J’ai un peu anticipé sur cette phrase. Aussi vais-je continuer sur joli-papa, comme promis.

    Il est très nostalgique joli-papa depuis qu’il a constaté que l’autorité du pater familias qu’il représentait s’était étiolée. Ses fils sont grands. Peu enclins au conflit. Alors ils le laissent parler – retiennent ce qu’il y a à retenir – et font comme ils l’entendent . Ce qui est bien normal.

    Mais quand on est sous son toit… Attention quand même ! (Surtout les petits enfants, maintenant. Et les animaux. C’est comme si le cercle de l’autorité réelle avait changé de centre de gravité. Et ça, joli-papa, il aime pas trop. Alors il l’exerce sur ceux qui ne lui échappent pas encore…) C’est donc avec l’oeil humide qu’il nous tenait à peu près le même discours que vous, sur le bon vieux temps où, quand Le Père refermait son couteau tout le monde avait fini de manger et pis c’est tout. Ah bon ? Mais c’est un peu court vieil homme ! Vous ne trouvez pas ? Moi si. Et pourtant je ne passe pas pour un laxiste avec les mouflets. Mais mon autorité est fondée sur la légitimité de mes requêtes et leur bien fondé, pas sur de vulgaires principes miltaro-religieux ( le couvent et la caserne !)

    « Car ces slogans mères ont eu des filles et des fils. « Nique ta mère » « Nique la police » tagués à tous bouts de champs et criés sur de nombreux les raps sont leurs héritiers à la première ou seconde génération. J’ai beau chercher ; je ne vois pas la marque de respect dans ces locutions. »

    Vous ne voudriez pas, à la différence de TF1, faire un peu l’analyse des raisons de cette révolte – que décidément vous semblez à mille lieues de pouvoir seulement concevoir – et de ce qui s’exprime là plutôt que de flatter de bas instincts par vos allusions à « première ou deuxième génération » un peu trop marquées à mon goût. Mais c’est bien ciblé : le rap, les banlieues, les jeunes… « de première ou seconde génération » ? Interrogez-vous plutôt sur la réalité économique et sociale de ces quartiers de relégation et sur le système qui génère cette misère. Ca nous changera de la propagande gouvernementale et de ses kärcher.

    « Pire encore, l’interdit d’interdire a conduit à rendre le système éducatif inefficace. Extrêmement moins efficace que ce qu’elle était avant 68 alors qu’on y consacrait beaucoup moins de moyens. »

    Ah oui et quand on séparait en filières et en ordres scolaires cloisonnés c’est ça ? Ecole du peuple (Primaire supérieur) contre Lycée (dès le primaire 11e, 10e,…) et 1 à 3% au baccalauréat. C’est ça votre Ecole efficace ? Ne parlez pas de ce qui vous est étranger ou alors documentez–vous avant de nous sortir la rengaine de l’Ecole de papa. (Je vous conseille Antoine Prost, Education, Politiques et société.)

    « Pourquoi ? C’est très simple.
    Du temps de mes grands parents maternels, petits paysans avec dix enfants, la morale été enseignée à table durant les repas par le chef de famille. Il disait ce qui était bien et ce qui était mal, sans référence religieuse, et pratiquement sans commentaire. »

    Bienheureux chef de famille qui tel Moïse récitant les tables de la loi… Naaaan mais vous rigolez, en fait. C’est une méga blague ? Vous êtes un sacré luron quand même. « Et sans commentaires » cela doit nous rassurer sur le modèle de démocratie que vous préconisez ou quoi ? Bien avisé chef de famille qui, comme la mère a appris la morale en travaillant depuis l’age de 12 ans, la reçoit lui en même temps que lui vient son premier né, c’est ça ? Ou un mixte de travail à 12 ans et de génitalité ? Ou alors parce que le pauvre soumis n’a que sa femme, ses enfants et son chien pour exercer une autorité qui lui est déniée partout ailleurs ?

    Je commence à me demander pourquoi je vous réponds. (Notez que je ne suis pas vif, quand même.) Avant de voter pour Celui-qui-ne-doit-pas-être-nommé vous aviez encore de la marge à droite ?

    « En fait c’était simple : ce qui était mal était interdit, ce qui était bien était obligé. »

    Et sinon tremblez mortels ! Bienheureux encore celui qui sait le Bien et le Mal…

    « Les mères, le reste du temps, surveillaient les comportements et intervenaient en correction si nécessaire avec recours possible au chef de famille. Il était recommandé de ne pas en arriver là. »

    Et sinon ? La férule ? Le martinet ? Le fouet ? Le ceinturon ? Magnifiques préceptes éducatifs. Degré zéro de la réflexion. Remarquez la chienne aussi mord ses chiots. (Mais vous allez sûrement penser que j’ai manqué de coups de pieds au cul ? Je vous laisse deviner)

    « A 12 ans ma mère avait achevé l’acquisition de ses savoirs et de ses fondements moraux fondamentaux. »

    Je crois que même Socrate a mis un peu plus de temps. Jésus peut-être, alors. Mais faut admettre que c’est vachement plus simple quand la Vérité est révélée par Dieu le Père en personne armé de son ceinturon à clous.

    « Elle se perfectionna dans d’autres familles où elle exerça comme servante puis se maria. Mon père dans une famille 7 enfants connu le même cursus. »

    Elle a perfectionné quoi au juste ? Sa morale servile ? (Je ne vise pas votre maman, ni sa condition, mais votre raisonnement spécieux)

    « Mes frères et moi avons bénéficié du même régime mais amélioré (nous n’étions que trois). Cela ne nous a nullement traumatisés ; nos vies me semblent avoir été réussies jusqu’alors. Nos enseignants ont toujours bénéficié de notre respect. Ils n’ont pas eu à galérer pour commencer leurs cours et à faire autre chose qu’enseigner des savoirs. Il est vrai également, qu’hormis dans les petites classe, le vouvoiement était de rigueur. »

    Ah, mais le voilà… Le voilà !

    Le voilà donc ce « tu » qui de notre société a détruit l’harmonie, il en rougit le traître !

    Figurez-vous (Figure-toi cousin !) que moi aussi j’ai toujours vouvoyé mes enseignants et que je ne crois pas qu’il soit un seul établissement scolaire de l’Education Nationale où les enseignants ne soient pas vouvoyés. (En tout cas pas ceux dans lesquels j’ai travaillé) Hormis… les petites classes (on dit « le primaire » ou « la maternelle » si vous avez oublié)

    « Somme toute, pour être vertueux, ça n’était pas la mer à boire. »

    J’ai le droit de rigoler là ? C’est marrant j’étais persuadé que cela faisait 2500 ans que l’on galérait pour parvenir ne serait-ce qu’à une définition qui tienne la route ? On m’aurait menti ? Ou alors vous confondez encore morale et soumission. C’est triste.

    « Il suffisait de respecter ses anciens et ses maîtres. »

    J’avais l’intention de commenter aussi votre troisième forfait mais cette fin là est trop bonne pour embrayer sur autre chose. Tellement définitif qu’il n’y a rien à ajouter. Je laisse les commentateurs avisés de ce blog savourer tout le sel de cet aveu final.

    Et bonjour chez vous.

  40. […] jducac dit : 20 juin 2009 à 10:52 […]

  41. Avatar de Alexis
    Alexis

    @ 2Casa, belle prose, belle analyse 😉

  42. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    2Casa dit :
    20 juin 2009 à 22:59

    Je tâcherai de revenir et lire plus tranquillement ton long message.

    Je crois qu’il faut intérioriser soi-même le « non » du père, qui est certainement la version du Nom du Père.

    J’ai vécu mai 68 et j’ai trouvé ça une belle rigolade.

    L’été suivant j’allais écouter, « extasié », Fidel Castro le 26 juillet. Très peu d’années après je tournai définitivement le dos à ce type de régime et d’expérience. J’avais déjà tourné le dos définitivement auparavant à l’ « autre » régime en vigueur à 180 kms au Nord de la Havanne. Mais, outre Cuba, j’acqueris d’excellentes relations avec les Latinos Américains, j’avais déjà été attiré par leurs musiques (y compris la milonga) dès mon enfance.

  43. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ Alexis et Rumbo

    Merci de votre attention.

    Rumbo :

    Qu’entendez-vous par intérioriser le « non du père » ? (Je ne suis pas un spécialiste de la psychanalyse, ni de rien, d’ailleurs)

  44. Avatar de jducac
    jducac

    @François Leclerc 20 juin 2009 à 17:39
    Que ma description soit incomplète, j’en conviens, notamment sur les aspects que vous évoquez. Mais il n’y a rien qui empêche de retenir ce qui était bon dans le passé. Tout n’était pas mauvais bien au contraire. L’enseignement, puisque qu’un de vos proches y exerçait, a fait des merveilles. J’ai un peu connaissance du sujet puisque 3 de mes proches en ont fait leur profession. Deux en France, dont un dans le primaire (quartier difficile) retraité depuis 20 ans, et un au lycée (quartier difficile) retraité depuis un an. L’autre exerce encore dans un lycée aux USA.
    Lors des repas de famille, le sujet de l’enseignement est souvent abordé étant donné les problèmes qui s’y posent. Pour ce qui est de la discipline il n’y aurait en général pas de problème aux USA. C’est loin d’être le cas en France depuis la fin des années 70 et cela s’amplifie chaque année. La personne retraitée depuis 20 ans était enthousiaste dans sa jeunesse, mais elle a terminé sa carrière épuisée, heureuse d’en finir. Idem pour le prof de collège qui n’a pris sa retraite que depuis un an. Bien évidemment, les résultats scolaires ne peuvent pas être à la hauteur de ce qu’ils étaient du temps de votre grand’mère, bien qu’ à la campagne, il y avait souvent une classe unique (j’ai connu cela en tant qu’élève durant la guerre)
    Le niveau a baissé, les élèves d’aujourd’hui apprennent à lire avec 2 ans de retard et leur niveau en français en fin de lycée et même jusqu’en sortie du supérieur est bien inférieur à ce qu’il était il y a 40 ou 50 ans. A mon avis les enseignants ne sont pas en cause. Il y a probablement une question de méthode mais c’est surtout la discipline qui pose problème depuis une trentaine d’années. On peut logiquement penser que le « Il est interdit d’interdire » y est pour beaucoup. Il y a un défaut d’éducation dès le plus jeune âge qui incombe certainement à la famille plus qu’aux enseignants

    @ 2Casa
    Non, je ne vous en tiens pas rigueur, je dirais même que votre réponse m’a touché pour deux raisons.
    1-D’abord elle vous a demandé un gros travail (qui doit toujours être respecté)
    2-Ensuite sa tonalité me laisse penser que vous étiez en rage, si j’avais été près de vous, vous m’auriez volé dans les plumes. Vous n’avez pas passé un bon moment, même si ça vous a défoulé. C’est bien regrettable de se mettre dans un tel état, même si l’on dit qu’il faut se battre (au figuré) pour ses idées.
    Sur l’ensemble des sujets que vous traitez, je suis pratiquement certain qu’il y en a au moins un sur lequel, à condition de nous expliquer pour mieux nous comprendre, nous aurions pu nous mettre d’accord. Cela nous aurait rapprochés et aurait contribué à une consolidation mutuelle de nos arguments sur les autres sujets.

    J’ai même pensé que ce sujet d’accord aurait pu porter sur l’effet très néfaste du « Il est interdit d’interdire » cité ci-dessus, quand j’ai réentendu un rap que j’apprécie beaucoup. Il s’agit de « Je ne crois plus en l’illicite » du rappeur Kéry James.
    Oui, malgré mon âge, qui ne m’y destine pas et en dépit de ce que vous semblez penser à mon sujet quand vous dites « Mais c’est bien ciblé : le rap, les banlieues, les jeunes… », je m’intéresse aussi un peu au rap.
    Les paroles sont là : http://www.rap2k.com/paroles-rap-12173-je-ne-crois-plus-en-l-illicite.html

  45. Avatar de iGor milhit

    @ jducac
    comme vous vous intéressez un peu au hip hop, je vous conseille La Rumeur, La Meilleure des Polices

    et comme on parle de 68, il serait dommage de louper Ekoué (de La Rumeur), Sous les Pavés la Rage

  46. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ jducac

    Ne présumons pas des états de conscience de l’interlocuteur, si vous le voulez bien.

    Désolé, j’argumente et ne rejette pas a priori les arguments des autres. Jusqu’à preuve du contraire, je maintiens ma vision des choses.
    Vu le niveau des intervenants sur ce blog, s’il n’y a pas de contrarguments ce me semble être une preuve de la solidité des miens.

    Mais alors c’est parce que je n’ai pas « le niveau des commentateurs de ce blog » que vous passez à l’analyse de mes « humeurs » ? Rhétorique quand tu nous tiens ! Captatio benevolentiae, arguments ad hominem et focalisation sur un point de détail… Il nous manque la grande vérité générale là, non ?

    Vous me répondrez sans doute que « ce n’est pas au vieux singe… »

    Une dernière chose : franchement le hip hop, je suis pas fan.
    Je suis punk, je vous l’ai dit : http://www.youtube.com/watch?v=mMFVWgqfO9Q&feature=related :o)

  47. Avatar de jducac
    jducac

    @iGor milhit 21 juin 2009 à 22:56
    Merci pour Ekoué, vous avez fait le bon choix pour rester dans 68. Le décodage est évident, il faut entendre les messages. On voit où CRS-SS a pu conduire. Plusieurs générations plus tard, les effets se font encore sentir de manière douloureuse, surtout dans les secteurs les plus fragiles comme toujours.

    @2Casa 22 juin 2009 à 01:38
    Je crois que vous n’avez pas ressenti en quoi ma réponse à celui qui m’avait décoché une volée de bois vert, était un geste de conciliation, pour ne pas dire plus. Quand, même ce qui vient du coeur est rejeté, il est difficile de poursuivre.
    Merci néanmoins pour les béruriers noirs. Je vais rechercher le texte car mes vieilles oreilles sélectionnent mal les paroles surtout si la musique écrase tout. Je n’ai pourtant pas, quand j’étais jeune, matraqué mais oreilles comme c’est l’usage maintenant. Qu’en sera-t-il plus tard pour tous ceux qui abusent actuellement?
    Enfin, je vous livre le texte d’un punk relevé sur le forum du site que vous m’avez indiqué:

    yoyogi01 (il y a 2 mois) je vais me répéter mais
    Pq toujours critiquer…
    les gotiques ne sont pas tous maso
    les punks ne sont pas tous des nazis
    les politiciens ne sont pas tous mauvais (euh quoi que 😉
    les vieux ne sont pas tous cons
    les cathos ne sont pas tous + catho que le pape
    les musulmans ne sont pas tous extrémistes
    les groupes de rock ne sont pas tous bons
    les jeunes ne sont pas tous des ‘gamins de m…’

    vive tout le monde … dans le respect
    amitiés à ceux qui comprennent ca

    J’espère que vous ne le rejetez pas et que vous appréciez comme moi les valeurs morales qu’il porte. C’est fou ce qu’on peut aller loin quand on n’a pas d’a priori. Pour cela il faut faire un effort sur soi et s’obliger à se remettre en cause tant qu’on n’a pas entendu et compris le message de l’autre. Il est souvent plus profond que les clichés simplificateurs auxquels notre pulsion de défense nous renvoie si l’on prend tout ce qui vient de l’autre comme une attaque. Tout ça c’est du travail, du travail sur soi qui permet de s’enrichir… Ah! les riches….

  48. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @jducac

    Il me semble encore une fois que vous vous méprenez. Vous avancez un discours et des « arguments » prétendant ensuite que, s’il n’y a pas contradiction par les esprits puissants de ce blog, vous les considérez comme validés. Je vous contredis – sans prétendre une seconde appartenir à ces « commentateurs avisés » – et vous analysez mon attitude comme « colère ». Je me relis et, franchement, par rapport à ce à quoi je suis accoutumé, cela me semble au pire : un peu « vif » au mieux « méthodique ».

    Je ne rejette en aucune manière votre volonté de conciliation ou de modération du propos. Ce, même si je pense n’avoir mis en cause que votre discours pétri de contre-vérités, de raccourcis et d’amalgames réducteurs qui ne sont aucunement pour moi des arguments. Il est parfois douloureux d’être contredit, cela ne vise pourtant pas votre personne mais vos commentaires, soyez-en assuré.

    Sur ce, je ne peux donc que considérer la discussion comme close et vos « arguments » réfutés – vous aviez quand même de vastes boulevards pour poursuivre. Je l’ai déjà dit, je ne suis sans doute pas de ces commentateurs à même de vous amener à « aller loin quand on n’a pas d’a priori » ou à « faire un effort sur soi et s’obliger à se remettre en cause ». Dont acte.

    (Faut vraiment que je travaille la com’, moi.)

    No Future ! :o)

  49. Avatar de Christophe
    Christophe

    @ tout le monde

    je n’ai pas le courage de lire tout le monde…. le « trop » est-il l’ennemi du bien?

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