Flash – 20h : C’EST QUAND, LA RÉCRÉ ?, par François Leclerc

Billet invité.

Tandis que Wall Street frétille et jappe comme un chien qui sent approcher la pâtée en raison de la réunion de la Fed dont il attend la délivrance, le nouveau maître de l’Europe commence du haut de son estrade la dictée.

Dans le contexte de ce qui est « la crise la plus grave depuis la seconde Guerre mondiale » depuis la faillite de Lehman Brothers, Jean-Claude Trichet a donné lecture de l’emploi du temps à ses élèves, afin qu’ils « fassent ce que nous considérons être leur travail, à la hauteur de leurs responsabilités ». Plus particulièrement les Italiens et les Espagnols, à qui des consignes précises ont été délivrées, qui sont sans faux-fuyant revendiquées, au nom des écrasantes responsabilité de celui qui n’a comme but que la réussite de tous au certificat d’études. Car c’est avant l’heure, la rentrée.

Le maître a exigé que tout soit accéléré, notamment la réduction des déficits, l’application des décisions du dernier sommet, ainsi que confirmation que le Fonds de stabilité « pourrait intervenir sur les marchés secondaires (…) le plus rapidement possible». Il voudrait un remplaçant pour continuer de tenir le porte-monnaie, car si l’accalmie sur le marché obligataire confirme quelque chose, c’est que le marché ne veut plus tenir les cordons de la bourse.

Si Valérie Pécresse, ministre du budget et porte-parole du gouvernement français, a joué la bonne élève en assurant que la France ne « déviera pas d’un iota de (sa) trajectoire de redressement des finances publiques », Elena Salgado a cherché à faire patienter en évoquant, toute hésitante du fond de la classe, l’éventualité d’une réunion européenne début septembre, qui implique de se mettre préalablement d’accord sur le prochain jeu : balle au prisonnier, course au trésor ou partie de cache-cache ?

Un concert de voix s’est d’ailleurs élevé pour réclamer aux marchés qu’ils patientent eux aussi et accordent le temps de la démocratie, formule plaisante signifiant qu’il reste à faire entériner par les parlements nationaux les décisions déjà prises, en particulier par le Bundestag, à une date de septembre encore indéterminée. L’étape la plus incertaine de toutes.

Les marchés ne l’entendent pas ainsi, visiblement. Septembre, c’est très loin. De son côté, le maître voudrait bien relever au plus vite les copies. Mais les élèves sèchent désespérément en attendant de se déchaîner en criant à la récré.

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