Bonsoir, par niconico nico

Billet invité.

Je me permets de vous écrire, je ne sais pas si vous lirez mon message ou pas.

Je suis vos vidéos du vendredi régulièrement.

D’ailleurs votre vidéo sur le fondateur du Bitcoin m’a émue de même que votre dernière vidéo que vous aviez intitulée « Vous n’êtes pas seul ».

Alors je me permets de vous écrire, moi je ne suis pas économiste, ni universitaire.

Je me suis fait juste « baiser » par ma banque de plus de 50000 euros il y a maintenant 3 ans, et depuis je me suis mis à m’intéresser à tout ça.

En effet, j’ai confié une partie de mes économies à ma conseillère financier qui me l’a placé sur des produits bancaires de merde et tout s’est écroulé.

Ma banque car j’y suis toujours c’est la ***.

Sauf que depuis, j’ai tout clôturé : assurance vie, produits structurés bancaires, etc.

Et depuis je gère tout moi-même en direct.

Et comme il faut bien être dans une banque pour vivre dans nos sociétés modernes alors celle où je suis étant aussi pourrie que les autres, je n’ai pas vu l’utilité d’en changer.

Je n’ai plus mis les pieds dans ma banque depuis des mois et des mois.

Je fais tout par internet et téléphone.

J’ai aussi envoyé chier littéralement le boss de mon agence Rue du Faubourg Saint *** à Paris.

Je l’ai insulté par mail et en face à face dans son bureau.

J’ai 39 ans, je pense qu’il a le même âge que moi.

C’est en gros un jeune connard sorti de HEC pour vous la faire courte.

Je pense que vous comprenez de quel genre d’individu je parle…

 

Alors pourquoi je vous écris à vous M. Jorion?

Déjà pour vous dire que j’apprécie votre discours pondéré et empreint d’une certaine sagesse.

Vous êtes un pacifique et un pragmatique, vous ne versez pas dans l’utopie comme beaucoup aujourd’hui sur le net.

Vous produisez une critique constructive et crédible donc j’apprécie toujours de venir vous lire et vous écouter.

Ensuite, je voulais un peu donner mon avis.

Comme je le disais au départ, peut-être vous ne lirez pas mon mail, peut-être que vous trouverez mes propos grotesques ou sans intérêt, je ne sais pas.

Néanmoins, cela fait longtemps que je voulais vous écrire, alors je le fais.

Je parcours beaucoup l’internet depuis un moment essayant de m’auto-former à l ‘économie.

Je lis aussi de mon côté des livres, je regarde des vidéos, etc.

Je constate que tous les gens comme vous qui sont à la marge des media mainstream ont peu ou prou les mêmes conclusions.

On pourrait appeler cela le prisme de la connaissance comme on dit dans le milieu universitaire.

Beaucoup décrivent le même phénomène mais par un bout de la lorgnette différent.

Et à force de lire et de lire sans cesse et de voir l’actualité se dérouler, j’en viens à établir ma propre synthèse.

Quelle est-elle ?

Très simple, et d’ailleurs je pense que comme la théorie du rasoir d’Occam, c’est toujours la formulation la plus simple la meilleure, et non les fatras d’explications alambiquées que nous livrent les journalistes spécialisés.

Nous ne vivons pas une crise systémique, nous ne vivons même pas une crise financière ou même écologique.

Il ne suffira pas de faire des économies, de rembourser nos dettes ou de réorganiser nos sociétés sur la planète.

Ce que nous vivons en ce moment, ce qui nous fait face est bien plus profond, bien plus grave que ce que tout le monde peut dire.

Nous vivons la fin d’un modèle social, je veux dire la fin d’une manière d’organiser nos sociétés humaines.

Ce qui se déroule est l’aboutissement, le prolongement, comme vous voulez, de l’après 2e guerre mondiale.

Une société mondialisée du moins-disant s’est mise en place lentement mais sûrement et nous sommes en 2014 dans sa forme quasiment aboutie.

Or c’est un échec ou du moins en 2014, elle ne fonctionne plus.

Et cela est planétaire et ne concerne pas que la France ou l’Europe.

Ce qui est important c’est bien cela : le moins-disant.

Le moins disant-social, -fiscal, le moins cher, le moins contraignant.

Appelez cela comme vous voulez, moi je vous dirai le moins-disant.

Le moins-disant ne cherche pas à faire mieux, à faire plus beau, à faire plus perfectionné, il cherche à faire moins toujours moins pour que de moins en moins de gens en profitent.

On le voit dans tous les compartiments de la vie aujourd’hui : dans la sphère culturelle, scientifique, politique, dans celle du monde du travail et cela partout sur Terre.

Et c’est un cercle vicieux mortifère car il nous emmène vers le zéro.

Je m’explique.

Si nous cherchons des travailleurs toujours moins payés avec moins de charges voire à remplacer carrément les travailleurs par la robotique ce qui est le saint graal du moins-disant, et bien nous créerons toujours plus de chômage et de précaires.

Et donc il y a toujours moins de consommateurs prêts à dépenser.

Et donc les entreprises vendent moins.

Et donc elles licencient encore plus et cherchent encore plus à produire encore moins cher.

D’autre part, concernant les États, ces derniers voient les cohortes de chômeurs à indemniser augmenter.

Donc ils sabrent des protections sociales, de santé, des services publics, des droits acquis, bref des services aux citoyens.

Et plus globalement, quand on a compris cela, il ne faut pas s’étonner de voir une croissance zéro arriver au fur et à mesure dans de plus en plus de pays.

En effet tous les pays du globe vont inexorablement vers la croissance zéro poussés par cette logique de mort.

Sauf que j’ai l’impression que personne ne le voit clairement car les pays vont vers ce zéro absolu mais pas à la même vitesse.

Voilà un exemple de cette logique du moins-disant.

Mais cela, comme je vous l’ai dit, peut s’appliquer à tous les compartiments de la vie humaine.

Par exemple Hollywood qui ne produit plus rien sauf toujours le même film refait sans cesse de Batman ou Superman, pour éviter le risque, pour être rentable.

On peut citer aussi cette ordure de *** qui veut faire travailler les gens à moins que le smic.

J’ai même entendu sur BFM business Monsieur *** ainsi que Monsieur *** évoquer le fait que les Bac moins 10 devraient à l’avenir se contenter d’être payés moins que le smic car ils fournissent un travail inutile !

Quand j’ai entendu ça, j’ai eu envie de leur mettre mon poing dans la gueule !

Et pourtant je gagne bien ma vie personnellement et je suis loin d’être un communiste.

Que produisent-ils de si indispensable eux ces deux connards, je vous le demande?

Il sont tout juste bon à recevoir des poignées de cacahuètes tellement ils ne font pas leur job.

 

Donc nous descendons petit à petit, disais-je.

Et plus nous descendons, plus nous voyons les conséquences de cette logique du moins-disant.

Je peux citer les exemples de l’élection européenne qui traduit la révolte (encore pacifique des peuples) face à cette descente.

Mais je peux aussi citer la révolte des Vietnamiens qui se sont mis à chasser le nouveau capitaliste chinois, et eux ce n’est pas la manière douce qu’ils ont choisie …

 

A mon humble avis, et vu l’actualité, je pense que malgré des personnes de bonne volonté comme vous, nous ne couperons plus désormais à un clash violent dans un futur proche.

Pourquoi ?

C’est très simple.

Parce que, ce qui est le plus inquiétant, et c’est ce que j’ai remarqué, ce n’est pas le fait que rien ne bouge dans les populations, mais c’est qu’aucun dirigeant n’évoque ce problème.

Les dirigeants politiques ou d’entreprises de poids, eux disent aux gens : rassurez-vous, la reprise est là, ça va repartir comme avant bientôt.

Mais comme avant quand ?

Comme dans les années 1960 ? 1970 ?

Ça ne repartira jamais comme avant parce que tout simplement avant, c’est fini, et que 2014 n’a rien à voir avec 1970.

Pas besoin de faire HEC ou l’ENA ou Stanford pour le comprendre.

Donc comme personne ne se rend compte du problème, du vrai problème, ou ne veut frontalement l’aborder, donc nous aurons bien des troubles et pourquoi pas des guerres civiles à l’avenir.

Car la croissance c’est juste terminé et ça ne reviendra pas.

Du moins la croissance sur le modèle des 30 glorieuses.

 

Moi je suis sidéré de tout cela, sidéré que les gens qui sont aux manettes, qui sont bardés de diplômes soient aussi cons et idiots.

Et en ce qui nous concerne Monsieur *** en premier.

J’ai longuement hésité avant de me l’avouer mais ce type est un crétin fini, un idiot, un débile mental.

Lui et tous ses acolytes des autres partis d’ailleurs.

D’ailleurs franchement il n’y a qu’un parti en France c’est bien celui des enfoirés et de la magouille.

L’intérêt général, il est parti avec De Gaulle je pense …

Il y a toujours un intérêt oui mais on le paye si j’ose dire.

 

Nous sommes en France très prés d’un gros clash social.

Quelle est la planche de salut de Hollande désormais ?

Que la croissance revienne et que le chômage baisse.

Or vous l’avez compris, la croissance ne reviendra pas et l’emploi, je veux dire le vrai emploi, pas les chiffres bidons maquillés qu’on nous donne chaque mois, ne reviendront plus.

Donc nous aurons très bientôt des troubles sur notre propre sol et je ne pense pas exagérer en disant cela.

Autant je me disais sous Sarkozy qu’il ne pourrait pas finir son mandat autant j’ai une quasi certitude concernant Hollande.

En fait j’aurais dû écouter et croire Stiglitz qui dit que le temps de l’économie est plus lent qu’on ne veut le croire.

Malheureusement pour Hollande et pour nous les Français qui subissons, le temps est venu et le clash n’est plus loin.

Et cela est d’autant plus dangereux que la fin de ce modèle de société humaine, que ce problème colossal ne peut être résolu qu’à une échelle mondiale.

L’humanité doit changer sa manière de vivre et de penser la vie en société : nous devons faire muter la Cité.

Or on le voit, personne n’a la volonté de le faire.

Donc le changement ne sera pas pacifique, il ne faut pas se voiler la face.

 

Voilà ce que je voulais vous dire Monsieur Jorion.

Est-ce utile, est-ce inutile ?

Je vous laisse seul juge.

Partager :

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote bancor BCE Bourse Brexit capitalisme centrale nucléaire de Fukushima ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta