« Enfoirés » et indignés, par Serge Boucher

Billet invité.

Pour lancer la tournée 2015 des restos du coeur, les enfoirés sortent un clip où des stars multi-millionaires répondent à des ados inquiets pour leur avenir « à vous de jouer, mais faudrait vous bouger ». De façon totalement inattendue et imprévisible, ceci passe très mal. Si la chanson est extrêmement critiquable, la violence et l’unanimité de la réaction ont aussi quelque chose d’interpellant.

Il est choquant que si peu de commentateurs se soient rendus compte que la chanson se moque au moins autant du discours des adultes que de celui des jeunes. Les indices (qui, je l’avoue, m’avaient également échappés à la première écoute) sont pourtant tout sauf subtils : le « Non » asséné en chœur d’un air bovin, le « Je rêve ou tu es en train de fumer? » manifestement hors-sujet, nous montrent des adultes faisant preuve d’une mauvaise foi évidente lorsqu’ils répondent aux inquiétudes des jeunes. Comme l’a depuis précisé Jean-Jacques Goldman, cet aspect caricatural du discours est voulu et essentiel pour comprendre la chanson.

Certes, quand un auteur se voit obligé de s’expliquer a posteriori, c’est que son texte n’était pas très bon. Mais que les critiques aient plongé aussi catégoriquement et avec si peu de discernement pour défendre les jeunes du clip agressés par des propos « complètement réac » n’est pas anodin : c’est le signe d’un désenchantement tragique, d’une conviction profonde que la jeunesse d’aujourd’hui est condamnée, qu’il n’y a plus aucun espoir, et que la nouvelle génération doit aujourd’hui être traitée avec tous les égards et les mines contrites que l’on réserve habituellement aux cancéreux en phase terminale.

Pourtant, si la génération aujourd’hui à la retraite a effectivement bénéficié de circonstances particulièrement favorables, il faut rappeler qu’à leur naissance, aux alentours de 1950, un observateur objectif n’aurait probablement pas parié sur eux. Le traumatisme de la deuxième guerre mondiale était encore vif dans les mémoires, et la guerre froide naissante rendait la perspective d’une troisième, bien plus meurtrière, dangereusement réelle. Les grandes puissances menaient par proxy une guerre en Corée, causant en trois ans plus de victimes que toutes les interventions occidentales depuis le 11 septembre 2001 réunies.

L’Europe en ruines n’offrait que peu de réconfort, et bien des acquis sociaux qui nous semblent aujourd’hui évidents étaient encore à gagner : les congés payés, un chômage décent, l’accès universel aux soins de santé, le droit de vivre publiquement son homosexualité et, dans certains pays, le droit au divorce.

S’il est évident que le monde se porte mal en 2015, cela ne doit pas faire oublier qu’il allait encore bien plus mal en 1950, et que certains progrès réalisés depuis sont spectaculaires. En 1950, l’espérance de vie était en-dessous de 50 ans dans la moitié du monde, parfois loin en-dessous (23 ans au Yemen). Aujourd’hui, elle est au-dessus de 60 ans dans presque tous les pays, et seul le Lesotho, avec 48 ans, est encore en-dessous de 50. La proportion d’êtres humains vivant en état d’extrême pauvreté a été divisée par deux durant les 20 dernières années.

L’Europe occidentale, où vivent les enfoirés, est aujourd’hui bien plus riche qu’en 1950. (Le PIB de la région a été multiplié par 5) Certes, cette richesse est répartie de façon bien moins égalitaire qu’autrefois, et les revenus de la majeure partie de la population n’ont pas significativement changé en vingt ans. Mais ce n’est pas là une tendance inéluctable, seulement le résultat de choix politiques. Et une tendance causée par des choix politiques peut être inversée par d’autres choix politiques.

Justement, il est bien plus facile aujourd’hui pour tout un chacun de prendre part à la chose publique qu’à aucun autre moment de l’histoire. Un mareyeur sénégalais, s’il possède un smartphone, ce qui est probablement le cas, a un meilleur accès à l’information que n’avait le président des États-Unis dans les années 80. Dans les pays dits développés, presque tout le monde peut rendre ses idées accessibles au monde entier, sans dépenser un centime, et sans avoir à convaincre les rédac’ chefs du Monde ou du Figaro que ce qu’il écrit mérite d’être publié. Vu qu’on est maintenant quelques dizaines de millions à parler tous en même temps, celui qui s’attend à ce que son premier billet fasse le tour du monde est certain d’être déçu, mais l’accès à la scène médiatique est néanmoins bien plus démocratique qu’il n’a jamais été.

Cette démocratisation ne reste pas confinée dans les blogs et les réseaux sociaux, mais impacte de plus en plus la politique « mainstream ». La victoire de Syriza en Grèce, et la montée de Podemos en Espagne, partis qui n’existaient même pas il y a seulement trois ans, sont emblématiques. De façon moins réjouissante mais tout aussi spectaculaire, l’histoire de la N-VA, emmenée par un thésard en histoire sans expérience politique, qui en dix ans a totalement renversé l’échiquier politique belge, montre qu’il est possible de faire bouger les choses, pour le meilleur ou pour le pire.

Tout cela suggère qu’il est bien trop tôt pour considérer la jeunesse de nos contrées comme une génération sacrifiée que l’on est moralement obligé de noyer sous notre compassion. Car s’indigner de la chanson des enfoirés, c’est aussi nier à cette jeunesse, et à tout le reste de la population, sa capacité à agir pour un monde meilleur.

Les voix qui hurlent contre les « propos réacs » tenus par les enfoirés envers ces jeunes indignés (mea culpa, j’en ai été au premier abord) ont déjà jeté l’éponge : oui, le monde est dans la merde, c’est la faute des baby-boomers, les jeunes vont devoir le subir, et le reste de la population n’a plus qu’à s’excuser avant de mourir.

Ce discours joue, bien inconsciemment, le jeu des conservateurs et des austériens qui veulent convaincre qu’il n’y a pas d’alternative à leur politique. Pourtant, il y en a. Oui, certaines erreurs sont irrécupérables : le changement climatique sera effectivement subi plutôt que contrôlé dans les décennies à venir. Les mesures que l’on pourrait prendre maintenant n’aideront plus les jeunes d’aujourd’hui, mais au mieux leurs enfants. Mais la plupart des autres maladies qui gangrènent notre système politique et économique n’ont rien d’incurable.

Le tollé autour de cette chanson des enfoirés démontre encore une fois que l’Art, même l’Art commercial un peu crasse qui s’exhibe sur TF1, même l’Art qui se vautre lamentablement et se prend les pieds dans son propre message, reste un puissant révélateur des malaises de la société. Il y a aujourd’hui une forte tendance à accepter le pire comme inéluctable. Mais l’histoire a montré qu’il ne l’est presque jamais.

On ne donnera certainement pas tort aux pronostics les plus funestes en se complaisant dans des excuses envers une jeunesse et une planète déclarées sacrifiées d’avance. Nous avons besoin d’un projet politique, et que tous, jeunes, actifs, retraités (ces derniers ayant aussi des possibilités d’action sur la vie publique inédits dans l’histoire de l’humanité) y participent.

La première étape est de réaliser que ni l’indignation, ni la compassion, ni la culpabilité ne peuvent à elles-seules constituer un projet politique. La deuxième étape est d’agir, et nombreux sont ceux prêts à le faire. À condition qu’on arrête de leur répéter que la partie est perdue d’avance.

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144 réponses à “« Enfoirés » et indignés, par Serge Boucher”

  1. Avatar de Guy Leboutte
    Guy Leboutte

    Didier Porte donne son avis ici, contre la charité-spectacle:
    http://www.dailymotion.com/video/x2igq5o

    La vision inter-générationnelle me dérange et la chanson l’a installée d’emblée, même s’il y avait un visée ironique, pas nécessairement évidente sans la notice. C’est son premier tout grand défaut.

  2. Avatar de MerlinII
    MerlinII

    « C’est ta vie, vole et vas-y »

    Vole ? quoi ? la caisse ?

    Ah non, c’est du second degré !

    Bon, je résume; ton capital, c’est ta vie (enfin ne tombe pas malade), et après… Bah, démerde -toi
    Un peu court jeune homme…

  3. Avatar de Tatsuya
    Tatsuya

    Bof, mettre la question sur les générations c’est déjà une sacrée diversion.
    J’espère que Goldman va rectifier le tir en nous sortant un titre « La lutte des classes jusqu’à la mort! » ou « Les aristocrates, qu’on leur arrache la rate! ».

    J’ai bon espoir.

    1. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Faut pas compter sur Goldman, homme bardé d’or…, pour aller à la racine des inégalités.
      Avec toutes ces données, par contre, on comprend mieux:
      http://www.anti-k.org/?s=in%C3%A9galit%C3%A9s

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        De l’or pour Jean-Jacques du plomb pour Pierre, alchimie impossible.

      2. Avatar de Krystyna H
        Krystyna H

        C’est vrai. J’ai toujours été très touchée par l’histoire de Pierre, après avoir lu « Souvenir obscurs d’un Juif polonais né en France ». S’il avait survécu, il n’aurait jamais ni chanté ni dit une merde pareil! I

  4. Avatar de labellebleue
    labellebleue

    Ils l’ont bien cherché ( et sans doute voulu ) . En plus du texte de la chanson que penser de cette mise en scène ? 2 groupes face à face, prêts à se battre , des doigts accusateurs d’un coté, des sourires  » bienveillants » de l’autre…ne me dites pas que c’est juste un hasard.. Ils voulaient un « buzz », ils l’ont eu , mais pas dans le sens prévu.

  5. Avatar de papilapin
    papilapin

    Je suis heureux d’entendre enfin que nous – les retraités nés dans les années 40, qui ont pu participer à la révolte de Mai 68 -, nous avons lutté dur pour obtenir ce qui maintenant est détricoté sous prétexte fallacieux de « dette insoutenable ».
    J’ai commencé les manifs et autres actions dès mes 16 ans , contre la guerre d’Algérie, puis au travers de syndicats pour l’amélioration des conditions de travail et rémunération, puis pour la « libération sexuelle » au travers de mouvements soutenant les féministes et l’abolition des peines pénales contre l’avortement.
    Ce ne fut pas toujours facile, mais nous n’avions pas peur de descendre dans l’arène : que ce soit la rue ou les associations. Essayez de repenser à la vie dans les années 50 et mesurez l’évolution sur le plan de la liberté de penser et vivre. Certes il y avait du boulot à la pelle. Mais qu’est-ce qui empêche de s’attaquer au problème en luttant fortement pour une réduction drastique du temps de travail, pour une durabilité des objets.
    je dois dire que je perds l’espoir en l’avenir quand je mesure la moyenne d’âge des manifestants, que j’entends moult personnes trouver inoffensif d’être surveillés de partout : « j’ai rien à cacher, alors … » qui veulent bien participer aux activités des associations, mais surtout pas y tenir un rôle autre que consommateur.
    Je viens, ce matin, d’écouter sur france-culture l’émission de 9 à 10H qui rappelle ce que fut la « révolution » de l’émission de Ménie Grégoire. Le vertige vous prend en réalisant la situation dans laquelle les femmes, et pas mal d’hommes se trouvaient à cette époque. Alors, on relève les manches ou on reste à geindre en chantant « TINA » ?

    1. Avatar de MerlinII
      MerlinII

      « Baby boomer » né en 49 j’approuve (encore que baby boomer et fils unique ça sent l’oxymore)
      Non il n’y a rien d’inéluctable
      Ça n’a pas marché en 2005 (référendum volé) ça recommencera
      Retrouvera-t-on les années fastes ? Non certainement pas mais il y a mieux à faire que d’encenser la croissance, et laisser piller la planète.

    2. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      nous n’avions pas peur de descendre dans l’arène :…

      Aujourd’hui c’est beaucoup plus délicat: la mise en concurrence forcenée des individus, pour conserver un emploi dont on sait à quel point le perdre peut être dramatique, refroidit d’émettre une opinion inappropriée, pire encore pour descendre dans la rue, (sauf bien sur pour bêler tous en chœur « je suis charli »)

      Mais qu’est-ce qui empêche de s’attaquer au problème en luttant fortement pour une réduction drastique du temps de travail, pour une durabilité des objets ?

      L’entretient des confusions… comme celle que vous même rapportez. Vous confondez conséquences (temps de travail, durabilité des objets) et cause (le système économique).
      Jamais on ne pourra résoudre une conséquence sans parler de la cause, ce que pourtant on fait en permanence, sur toutes les chaînes. Zéro analyse et 100% abrutissement et émotion.

      1. Avatar de MerlinII
        MerlinII

        ….sur toutes les chaînes. Zéro analyse et 100% abrutissement et émotion.

        Ne pas manquer « Cash Investigation » ce soir sur A2 (Quand les actionnaires s’en prennent à nos emplois)

        J’ai vécu cela à la fin de ma carrière en tant que commercial d’une entreprise possédée par un fond de pension américain / aspirateurs de profit (les petits chefs transformés en pit-bulls // kapos // chef de galère).
        C’est horrible, pitoyable, stressant, inefficace, débilitant, militaire, humiliant

    3. Avatar de Guy Leboutte

      Attention, mon vieux! ( 🙂 j’ai moi-même 67 ans, né en 1947.)
      Notre génération n’a pas de mérite, hein, soyez-en convaincu. Au contraire, ça a été une chance d’être nés à une époque où toutes sortes de bagarres ont pu être gagnées. (Et trahies.)

      Les jeunes à toute époque se débrouillent avec le monde dans lequel ils tombent et ça n’a aucun sens de postuler un « nous » qui ferait, qui ferions, autrement aujourd’hui. Aucun, sinon prouver qu’il y a de vieux cons, comme il y a de jeunes cons.

      Si l’explication de l’histoire par le prisme générationnel est tout à fait insatisfaisante, il reste que ce sont les gens pas encore vieux qui ont le rôle moteur. Et que si de larges pans de la jeunesse sont dans l’impasse, la pression dans le chaudron s’élève significativement. C’est un peu là qu’on en est, et Goldman vient de l’éprouver. Les réactions à sa chansonnette racoleuse et manipulatrice sont plutôt de nature à me réjouir.

      Après, dans quels sens se déploieront les énergies, là est la question.

      1. Avatar de MerlinII
        MerlinII

        Et nous (les post world war II) on a eu les Beatles et les Stones
        Et c’est autre chose que du Goldman (qui n’est pas le plus mauvais, mais pas dans la même catégorie)

      2. Avatar de CloClo
        CloClo

        Touchant tout ces papy ! Moi même je ne me sens plus très jeune avec mes 28 ans.

      3. Avatar de Serge Boucher

        Si l’explication de l’histoire par le prisme générationnel est tout à fait insatisfaisante, il reste que ce sont les gens pas encore vieux qui ont le rôle moteur.

        Je pense que toutes les bonnes volontés sont bonnes à prendre. Les « jeunes » (pré-)retraités sont aussi très bien placés pour faire bouger le débat : ils ont l’expérience, le temps, et particulièrement s’ils ont des enfants, la motivation.

      4. Avatar de Guy Leboutte

        Cloclo, t’inquiète pas avec tes 28 ans.

        J’ai été prof dans le secondaire pendant trente ans, et ce que je crois avoir constaté est ceci: la vieillesse (…d’esprit) n’attend pas le nombre des années et la jeunesse (…idem) peut très bien se conserver dans des corps vieillissants. En résumé, il y a des jeunes et des vieux de tous les âges, et il y a des jeunes cons et des vieux cons (c’est dans Brel et c’est dans Brassens), etc.
        Le type qui est aujourd’hui économiste en chef à la BCE était dans la même école que moi dans l’adolescence, deux classes derrière moi, et nous avons fait les mêmes études après. Aujourd’hui, je le range, lui qui a toujours été très gentil et dont je n’ai aucune raison de penser qu’il a cessé de l’être, je le range sans hésitation parmi mes ennemis sociopathes qui s’ignorent. Pour lui, si j’ai bien compris, mai 68 a été l’autorisation de divorcer. C’est vertigineux.

        Cela dit, les générations sont une réalité sociologique et historique. Les uns, vieux ou jeunes à vingt ans, ont eu l’amour libre sans risque de maladies ni de grossesses non souhaitées, couplé au plein-emploi: deux traits exceptionnels et temporaires dans l’histoire, les deux à la fois. (Cohn-Bendit ne s’en est jamais remis. Chaque fois qu’il parle de la jeunesse, il n’a que ça à dire.) Pour d’autres c’est différent, et ça n’est pas rien.

  6. Avatar de VV !!
    VV !!

    Vous avez quel âge Serge ? Vous n’avez pas honte de pleurnicher ? Les babyboomers n’ont décidément aucune vergogne…

    #RT si c’est triste

    1. Avatar de Anne-Laurence Chabrun Burte
      Anne-Laurence Chabrun Burte

      « Les babyboomers n’ont décidément aucune vergogne… »

      les ?
      certains, oui
      pas
      « les »

      non mais…

  7. Avatar de Lucas
    Lucas

    C’est de la musique ça ??? Même leurs sourires sont ratés.

    « La première étape est de réaliser que ni l’indignation, ni la compassion, ni la culpabilité ne peuvent à elles-seules constituer un projet politique. La deuxième étape est d’agir, et nombreux sont ceux prêts à le faire. À condition qu’on arrête de leur répéter que la partie est perdue d’avance. »
    Merci pour ce paragraphe.

  8. Avatar de frederic volker
    frederic volker

    Un mareyeur sénégalais, s’il possède un smartphone, ce qui est probablement le cas, a un meilleur accès à l’information que n’avait le président des États-Unis dans les années 80. Dans les pays dits développés, presque tout le monde peut rendre ses idées accessibles au monde entier, sans dépenser un centime, et sans avoir à convaincre les rédac’ chefs du Monde ou du Figaro que ce qu’il écrit mérite d’être publié. Vu qu’on est maintenant quelques dizaines de millions à parler tous en même temps, celui qui s’attend à ce que son premier billet fasse le tour du monde est certain d’être déçu, mais l’accès à la scène médiatique est néanmoins bien plus démocratique qu’il n’a jamais été.

    Comme il est assez évident par soi, cette phrase est, dans le meilleur des cas, inintelligente… Ce n’est pas de pouvoir parler qui est opérant, c’est de se faire entendre.

    Quant à la chanson, on peut lui faire dire ce que l’on veut, sa qualité musicale n’en demeurera jamais moins que négative.

    1. Avatar de Bof
      Bof

      oui, mais pas l’accès à un toit et à de la bouffe, sans même parler de « dignité ».
      Personne n’en a rien à faire de ces espaces démocratiques et numériques. ils n’ont aucune portée décisionnelle. Quand les parents auront du mal à nourrir leurs enfants, qu’ils n’y parviendront plus, le feu prendra partout. Un smartphone, ca ne se mange pas.

    2. Avatar de Serge Boucher

      Ce n’est pas de pouvoir parler qui est opérant, c’est de se faire entendre.

      Certes. J’ai donné dans le texte des exemples de gens qui ont été entendus. Que beaucoup parlent dans le vide, c’est un fait. Mais je ne parle pas dans l’absolu, mais en comparaison avec les générations précédentes. Pensez-vous qu’il était plus facile de se faire entendre en 1950 ?

      1. Avatar de juannessy
        juannessy

        Pour 1950, le PC ( ou la CIA ) doit avoir une opinion sur la question .

        Mais entre émetteurs , récepteurs , traductions et parasitages , le décor semble le même depuis ….une éternité ( ou , en tous cas, bien longtemps ) , et ça n’est pas le moindre des boulots nécessaires que d’améliorer la  » liaison « ;

        Ce que, personnellement , j’ai mis dans le grand sac du chantier  » pouvoir » . Le deuxième grand sac étant la  » notion de propriété » .

  9. Avatar de Ar c'hazh du
    Ar c’hazh du

    (…) cet aspect caricatural du discours est voulu (…)

    Le problème d’une caricature c’est que plus elle est proche de son modèle et moins elle devient drôle.
    Le fait que le public de ce type de spectacle ait pris « au premier degré » ce qui se voulait être une aimable parodie montre effectivement que le sujet est épidermique. L’arrogance des puissants (et surtout son impunité), des vainqueurs de la guerre de tous contre tous, est de moins en moins tolérée par le peuple. C’est à ce genre d’évènement qu’un dirigeant adroit mesure que la coupe est pleine et qu’il est temps de « lâcher du lest » pour éviter la révolte.

    Je veux bien admettre que l’auteur se soit pris les pieds dans le tapis et a manqué un effet qu’il espérait comique ou à tout le moins ironique. Je suis moins sûr que les producteurs n’y ait pas vu là une belle occasion de propagande, jouant, une fois encore la dissension du peuple (en l’occurrence, la guerre des générations) moyen éternel de protéger ceux qui règnent des assujettis.

    Si les inégalités peuvent être « inversée par d’autres choix politiques », encore faudrait-ils que ceux qui prétendent mettre en place cette inversion ne trahissent pas, dès l’élection pliée, leur programme. La démagogie est identifiée depuis Aristote comme la maladie d’une démocratie. C’est bien ce que nous vivons aujourd’hui. C’est cette frustration qui, à mon sens, s’exprime dans le rejet de ce spectacle, toute génération confondue.

    Que tout ne soit pas perdu, à commencer par l’espoir, certes (et heureusement).
    Que l’on use d’une ironie lourde dans un spectacle qui veut incarner la solidarité me semble plus un moyen de démotiver que de motiver… Et je ne suis pas sûr que cela soit fait en toute innocence, n’en déplaise à l’auteur (qui serait alors en ce cas un simple idiot utile).

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Ce n’est pas de pouvoir parler qui est opérant, c’est de se faire entendre.

      Après cette étourdissante (et oh combien « non-inintelligente ») démonstration, vous ayant entendu, je suis tenté de vous répondre : et avoir quelque chose à dire peut-être ?

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Ouais, bon, c’était pour le zig au-d’sus…

      2. Avatar de Ar c'hazh du
        Ar c’hazh du

        Aussi point ne l’ai-je pris pour moi 🙂

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Ah bon, les producteurs de l’émission de tf1 et les dirigeants de tf1 aussi sont dans le coup ? Ça serait pas un coup des DRH de chez Bouygues aussi ? Un lien avec le faux décès concomitant du pauvre Martin ? Les résultats 2014 ? Oui ? Non ?

      4. Avatar de Ar c'hazh du
        Ar c’hazh du

        La dérision, plus ou moins heureuse, ne fait pas un argument.
        Vos semblez vouloir faire, vous aussi, dans l’ironie, je brise donc là et je vous laisse le dernier mot.

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      Je suis moins sûr que les producteurs n’y ait pas vu là une belle occasion de propagande, jouant, une fois encore la dissension du peuple (en l’occurrence, la guerre des générations) moyen éternel de protéger ceux qui règnent des assujettis.

      Ah ouais. Carrément.
      Ben dis donc…
      Euh, l’expression « cerveau malade », ça te parle C’hzah du ?

      1. Avatar de Ar c'hazh du
        Ar c’hazh du

        Ca me parle très bien.
        Et vous ?

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Oui, mais encore mieux grâce à l’expérience de pensée qui consiste à m’imaginer suspecter, comme toi, que les décidément méphistophéliques producteurs des enfoirés auraient « vu là une belle occasion de propagande, jouant, une fois encore la dissension du peuple (en l’occurrence, la guerre des générations) moyen éternel de protéger ceux qui règnent des assujettis
        Merci pour l’excursion.

      3. Avatar de gilles
        gilles

        et l’expression -système pourri à la racine-
        dont les enfoirés ne sont que des promoteurs plus ou moins conscient, ça vous dit?

      4. Avatar de Ar c'hazh du
        Ar c’hazh du

        En fait je pensais aux producteurs de l’émission de TF1 qui diffuse le spectacle des enfoirés.
        http://www.enfoires.com/pages/diffusion.php
        Et aux dirigeants de la dite chaîne, pas vraiment réputés pour leur positions humanistes…
        Mais baste !

        Heureux de vous avoir fait voyager ! 🙂

    3. Avatar de Antoine
      Antoine

      Je plussoie à votre propos.

  10. Avatar de St3ph4n3 L.
    St3ph4n3 L.

    Comme l’a souligné Étienne Klein (avec ce brio qu’on lui connait) lors de sa leçon de clôture du Forum France Culture, le 14 février, il y a un écart entre l’idée de progrès qui animait et qui motivait les sociétés d’il y a encore quelques décennies et la recherche de l’innovation qui, à présent, est le seul horizon qu’on propose aux individus.

    Par le passé, il y avait ce quelque chose qui était configuré et pour lequel on acceptait de sacrifier de son bien-être individuel au présent pour du mieux-être collectif dans l’avenir. Aujourd’hui, ce qui semble être l’alpha et l’oméga proposé à tous, c’est la recherche de l’innovation, c’est-à-dire tout ce qui permet de repousser un peu plus loin les inéluctables désastres et catastrophes qu’engendrent le temps. J’ai presque envie d’ajouter « malheureusement ».

    Par conséquent, je me demande si ce « à vous de jouer, mais faudrait vous bouger » n’est pas juste l’écho approbateur de l’orientation politique proposée par la loi Macron, c’est-à-dire une Nième façon libérale de dire que le bonheur est dans l’accumulation et dans la taille de son propre tas de sable (les lecteurs de François Roddier apprécieront).

    Dans un monde où les vendeurs et les agents de sécurité ont remplacé les ingénieurs et les artistes, ces chanteurs-là ne sont rien d’autre que les porte-voix du « libéralisme réellement existant » (dixit Michéa), qu’ils le sachent ou qu’ils l’ignorent, qu’ils le veuillent ou non.

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Fort bien vu !

    2. Avatar de dussardier
      dussardier

      Et en tant que porte-voix du libéralisme, ils n’ont pas démérité: ils ont trouvé la réponse anticipée et définitive à toutes sortes de plaintes sur l’évolution de la société.
      La vie est, de loin, le plus grand des biens.
      Or, vous êtes vivants.
      Donc il faudrait être bien mesquin et ingrat, quand on a la chance de jouir de ce trésor qu’est la vie, de se plaindre de quoi que ce soit.

  11. Avatar de octobre
    octobre

    Pas la peine de se suicider pour leur monde de merde de la compétitivité et de la croissance ni pour le l’art de cochon.

  12. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Si l’angle d’analyse couramment entendu « c’était mieux avant » ne m’a jamais paru pertinent, son strict contrepied apparemment employé dans ce texte « c’était pire avant » ne me convainc pas d’avantage. Le risque de la guerre n’a à ma connaissance pas été écarté à ce jour, il ne se passe d’ailleurs pas 6 mois sans que nos chefs d’état successifs engagent la France dans tel ou tel autre conflit à la légitimité discutable et aux parfums rances du néocolonialisme. Certains va-t-en-guerre acharnés ne manquent même pas une occasion d’exacerber les tensions avec la Russie au travers de tel ou tel autre pays d’ex union soviétique…

    Ajoutons à cela la convergence des multiples crises (que je ne détaille ici pas par manque de temps) d’un modèle de société manifestement en bout de course et cela suffit à mon sens à invalider pour de bon toute tentative de relativisme d’une époque à l’autre.

    Par ailleurs, l’ironie et le second degré sont des outils à manier avec précaution et même avec talent: Ce que révèle ce micro évènement c’est que cette chanson qui se voulait caricaturale ne l’est en fait tragiquement pas, et que ce qu’on voulait faire passer pour un discours de volontarisme outrancier est en fait mot pour mot le discours (très) fréquemment entendu par une part non négligeable de la jeunesse, jusqu’à l’écœurement. Ainsi on ne peut pas rire de tout avec tout le monde, surtout quand ce n’est pas drôle.

    1. Avatar de Bof
      Bof

      C’était mieux avant sous certains rapports. Et c’est mieux aujourd’hui sous d’autres rapports.
      Mais le rapport politique fondamental, celui qui permet à chacun de produire sa propre subsistance, celui qui permet de ne pas craindre d’avoir faim demain, ou de perdre tout ce qu’il a (sécurité matérielle et affective), celui là était mieux avant.
      Aujourd’hui, c’est précarité et vulnérabilité pour tout le monde, sauf pour les happy few de la génération précédente qui se sont littéralement gavés en sabotant les bases de construction et d’épanouissement des générations suivantes.

      Quant on parle de génération, on parle en général de ceux qui sont aux manettes dans leurs secteurs respectifs, et non pas des « dominés » (des 10 pour-cents de décideurs, donc).

      1. Avatar de Serge Boucher

        le rapport politique fondamental, celui qui permet à chacun de produire sa propre subsistance, celui qui permet de ne pas craindre d’avoir faim demain, ou de perdre tout ce qu’il a (sécurité matérielle et affective), celui là était mieux avant.

        Pas si sûr. La pauvreté autant absolue que relative est plutôt en baisse (wikipedia) Ceci n’est pas incompatible avec une « mobilité descendante » plus forte aujourd’hui, i.e. même s’il y a moins de pauvres il se peut que les classes moyennes et aisées soient plus en danger de perdre leur statut : il suffit que les pauvres aient plus de chances de sortir de la pauvreté… Je ne connais pas d’étude sur l’évolution de la mobilité sociale à moyen terme, mais si vous avez je suis preneur.

        À défaut de chiffres, je ne me hasarderais pas à affirmer que c’était plus « sûr » avant. On a tendance à idéaliser le passé, et il y a un problème de biais de sélection.

    2. Avatar de MerlinII
      MerlinII

      ..il ne se passe d’ailleurs pas 6 mois sans que nos chefs d’état successifs engagent la France dans tel ou tel autre conflit à la légitimité discutable..

      On a des rafales à vendre !

      1. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        Sur que Dassault, lui, n’a pas trop besoin de se bouger pour le vendre, son foutu zinc, puisqu’il lui reste au moins l’État français comme principal client. Un assisté modèle géant dont on parle trop peu en ces termes, à mon avis.

    3. Avatar de Antoine
      Antoine

      Dissonance,

      Votre diapason sonne juste au travers vos mots, en tout cas pour la gamme de notes à ma portée 😉

    4. Avatar de Serge Boucher

      Si l’angle d’analyse couramment entendu « c’était mieux avant » ne m’a jamais paru pertinent, son strict contrepied apparemment employé dans ce texte « c’était pire avant » ne me convainc pas d’avantage.

      Moi non plus ! Mais dans le contexte de cette chanson, on a surtout entendu à quel point c’était catastrophique aujourd’hui, et que c’est la génération précédente qui a eu toutes les chances. J’ai cité plusieurs choses qui sont effectivement meilleures aujourd’hui pour faire relativiser cette lecture simpliste, pas pour la remplacer par son miroir.

      ce qu’on voulait faire passer pour un discours de volontarisme outrancier est en fait mot pour mot le discours (très) fréquemment entendu par une part non négligeable de la jeunesse, jusqu’à l’écœurement

      C’est exact, mais ce discours pseudo-volontariste, « bougez-vous », totalement inutile (la jeunesse actuelle sait parfaitement qu’elle doit se bouger, et rien n’indique qu’elle soit moins volontaire ou motivée que ses prédécesseurs) se superpose à un discours misérabiliste et anxiogène. Difficile de dire ce qui ressort de ce mélange, mais cela ne me semble pas être une recette pour le bonheur et la joie de vivre.

      1. Avatar de juannessy
        juannessy

        accord complet sur ce dernier paragraphe .

      2. Avatar de Antoine
        Antoine

        Serge Boucher,

        Pour ma part, l’exacerbation du consumérisme, la hiérarchisation de la valeur humaine en fonction de ses aptitudes et de sa fortune n’ont pas le même impact psychologique que le fait d’avoir ou pas l’eau courante, des congés payés, et le droit d’exprimer son homosexualité.

        Car la réussite sociale, véhiculée par les baby boomers, est uniquement liée au rayonnement de l’individu. Et ceux qui sont restés sur le trottoir ont les yeux brûlés par les privilégiés, qui croient œuvrer, alors que leur rayonnement est devenu une insulte.

        Et de fait, la chanson des Enfoirés, le message, c’est « bouge toi », pas « retrouvez-vous une identité, une cause, un vivre ensemble ».

        Les baby boomers n’ont pas eu ce sentiment d’injustice, puisque le capitalisme avait des ailes à l’époque de leur jeunesse. Leur combat était gagné d’avance, même si c’est vrai qu’il a certainement fallu un peu de sueur.

        Le discours misérabiliste, c’est juste le constat que l’ange n’a désormais plus d’aile. Tant qu’on ne trouvera pas de substitut pour de nouveau voler, cela prévaudra. Et dénoncer ce discours peut laisser entendre aussi que vous êtes une partie de l’ange sans aile, qui brûle les yeux plus qu’il ne fait rêver.

      3. Avatar de Serge Boucher

        Et de fait, la chanson des Enfoirés, le message, c’est « bouge toi », pas « retrouvez-vous une identité, une cause, un vivre ensemble ».

        Je ne pense pas que ce soit vraiment « bouge-toi » le message de la chanson. C’est ce que disent les adultes, mais un des thèmes de la chanson est que le discours des adultes est à coté de la plaque. Cela n’a pas été compris, et c’est là tout le problème, mais c’est en fait assez clair dans le texte : « je rêve ou tu es en train de fumer » n’est évidemment pas une réponse à « vous avez raté, dépensé pollué », et l’auteur le sait très bien. (JJG n’est quand-même pas totalement un imbécile.)

        En tenant compte de cela, le message de la chanson devient, à mon avis : les jeunes se plaignent de l’état du monde, les adultes ne les prennent pas au sérieux et nient leurs responsabilité, mais malgré tout cela, il y a encore de l’espoir.

        Leur combat [des baby-boomers] était gagné d’avance, même si c’est vrai qu’il a certainement fallu un peu de sueur.

        Tout à fait d’accord avec ça. Ce que je voulais dire en comparant 1950 et 2015, ce n’est pas que les baby-boomers ont eu moins de chance que ce que l’on croit, mais seulement que leur privilège, pour évident qu’il soit avec 65 années de recul, n’était pas du tout prévisible quand ils étaient jeunes. Ça aurait aussi pu très mal tourner. Et donc, maintenant, si le tableau est effectivement fort sombre, il ne faut pas non plus se persuader que le pire est inéluctable. L’histoire se passe parfois mieux qu’on ne l’anticipe.

        Le discours misérabiliste, c’est juste le constat que l’ange n’a désormais plus d’aile. Tant qu’on ne trouvera pas de substitut pour de nouveau voler, cela prévaudra. Et dénoncer ce discours peut laisser entendre aussi que vous êtes une partie de l’ange sans aile, qui brûle les yeux plus qu’il ne fait rêver.

        Je ne dénonce pas tous les discours indignés ou même misérabilistes. Quiconque n’est pas indigné par la situation de l’Europe et du monde aujourd’hui est totalement inconscient. Je demande juste de faire attention à ce que le discours misérabiliste ne devienne une forme d’excuse pour jeter l’éponge et refuser d’agir. (Et là je ne dis pas non plus « bougez-vous » aux jeunes. Je pense que c’est toute la société qui doit créer un nouveau projet et renverser le système. Reconstruire l’ange, si vous voulez.)

        Il y a pour le moment en Belgique un affrontement entre gouvernement et syndicats sur l’augmentation de l’âge de la retraite. La majorité de la population est contre les grèves et considère l’allongement du temps de travail comme inévitable. Il est statistiquement certain qu’une partie de ces gens, probablement une grosse partie, sont également choqués par la chanson des enfoirés et leur manque de considération pour la jeunesse sacrifiée. Donc ils sont à la fois pétris de considération pour les difficultés de la jeunesse, mais ils s’opposent aux rares personnes qui se battent justement pour aider cette jeunesse, parce qu’ils sont persuadés que travailler plus longtemps – en fait, chômer plus longtemps et toucher une pension plus faible – est inévitable. Cette dissonance cognitive est fort emblématique du danger que j’essaye de pointer dans le discours misérabiliste.

      4. Avatar de Antoine
        Antoine

        Serge Boucher,

        Vous ne faites que reprendre la défense de Goldman, que je crois suffisamment intelligent pour s’être constitué des soupapes de sécurité pour se dédouaner au cas où ça tournerait à l’aigre.

        Ce qui est le cas.

        Oui son explication de texte tient la route, après nouveau visionnage. Mais l’intention première reste pour moi la croyance, par un aura qu’il espérait tout puissant, que sa chanson ferait germer une prise de conscience de l’état de la jeunesse, tel qu’il la voit du haut de sa réussite.

        Quand à la prospérité prévisible de la vie des baby boomers, personne ne sait de quoi demain sera fait, mais on cueille les fruits de l’arbre sans difficulté depuis la nuit des temps, même s’il faut se donner un peu de peine. Et force est de constater que les arbres étaient généreux, pour ceux nés après la seconde guerre, suffisamment pour ne pas se soucier des lendemains des générations suivantes.

        Pour votre signal d’alerte, comme quoi le discours « no future » est dévastateur, et qu’il ne faut pas se décourager, personne ne dit le contraire, à mon avis, à part les écervelés à la crête verte et avec une 86 à la main.

        La vérité, c’est qu’on n’a pas (encore?) trouvé de solution. Et sans solution, le problème est crié à la face de ceux pour qui il n’en est pas un, dont les Enfoirés sont le porte égide avec cette chanson. Jusqu’alors, l’histoire prouve que ça se solde toujours par un bain de sang.

  13. Avatar de neolab
    neolab

    Je veux bien croire JJ Goldman, quand il déclare avoir voulu mettre en scène le conflit de générations, avec les enfoirés dans le rôle des seniors « moralisateurs ».
    Il faut se demander pourquoi le message n’a t’il pas été compris ? Peut-être parce que les vecteurs de ce message (les enfoirés) ont cristallisé sur leur personne l’essentiel des critiques. On reconnait moins en eux les représentants d’une génération de baby-boomers qui en ont bavé qu’une « caste » de gens non représentative de la diversité sociale.
    Ces critiques rejoignent, je pense, celles adressées habituellement aux enfoirés, d’une bande de multi-millionnaires dont on peu douter de leur motivation tant ils sont les heureux bénéficiaires d’un système qui engendre plus globalement pauvreté et creusement des inégalités. Ces mêmes causes qui sont la raison d’être des restos du coeur.
    On sait bien, et particulièrement sur ce blog, que ce n’est pas avec des actions caritatives aussi louables soient elles, que l’on va résoudre le problème de la pauvreté dans le monde.
    Pourquoi les enfoirés ne dénoncent ils pas publiquement les causes de la pauvreté en France et ailleurs ? Peut-être parce qu’il faudrait qu’ils s’interrogent alors sur la légitimité de leur revenu ou de leur patrimoine…

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      « On sait bien, et particulièrement sur ce blog, que ce n’est pas avec des actions caritatives aussi louables soient elles, que l’on va résoudre le problème de la pauvreté dans le monde. »

      Pourquoi les enfoirés ne dénoncent ils pas publiquement les causes de la pauvreté en France et ailleurs ? Peut-être parce qu’il faudrait qu’ils s’interrogent alors sur la légitimité de leur revenu ou de leur patrimoine…

      Voila une question qu’elle est bonne. Mais, d’une manière plus générale, il leur faudrait remettre en question le capitalisme des rentiers (souvent babyboomers)

      1. Avatar de Serge Boucher

        Il me semble que ce n’est pas leur job. Lever des fonds pour une association caritative, pourquoi pas, mais quand les artistes se lancent dans la politique ou l’économie cela donne rarement des résultats concluants. (On se souvient de l’infâme « liberté de penser » de Florent Pagny.)

      2. Avatar de Serge Boucher

        En relisant le tout, je viens de me dire « mais quel est l’abruti fini qui a pondu un commentaire aussi débile ? », avant de me rendre compte que c’était moi. Permettez-moi de corriger le tir :

        Les artistes, en général, ont un rôle indispensable à jouer dans la politique et l’économie, car l’art est encore le meilleur moyen que l’humanité a trouvé pour exprimer des valeurs fondamentales. L’appel de Tout Autre Chose, par exemple, a été lancé en grande partie par des artistes, ce n’est pas un hasard, et c’est extrêmement positif.

        Ceci n’empêche que des problèmes différents demandent des structures organisationnelles différentes. Les « enfoirés » se sont construits à coté des restos du cœur dans le but de lever des fonds pour cette organisation. Je ne pense pas que cette même structure serait efficace pour porter un projet politique. Ce sont là deux « missions » totalement différentes.

        Maintenant, que certains membres des enfoirés s’engagent parallèlement dans un travail de fond sur les causes de la pauvreté, ce serait effectivement une très bonne chose.

        Une partie de la discussion ici fait écho à un micro-débat entre Romain Goupil et Jean-Jacques Goldman en 1995. La position de Goldman, qui je pense est toujours celle des restos du cœur, est que bien sûr il y a des problèmes de fond dans la société, et que les restos ne font que pallier un symptôme particulier, ce qui est évidemment insuffisant. Mais en attendant de solutionner tous ces problèmes, les restos donnent à bouffer à des gens qui ont faim. C’est déjà quelque chose.

      3. Avatar de ropib
        ropib

        @Serge Boucher > La mise en scène est très claire : les Enfoirés sont tous d’un côté, qu’ils soient jeunes ou vieux, et ils se mettent dans le camp des possédants qui méritent les revenus d’un capital

        Alors après il y a toujours un petit étonnement à voir de jeunes vedettes n’ayant pas encore de réputation arriver chez les Enfoirés, avec l’impression qu’ils se nourrissent plus de la notoriété des Restos du Coeur qu’ils ne leur en apportent.
        Peu importe. Ce qui compte c’est qu’en effet il y a une association qui agit bel et bien, et que les Enfoirés sont censés la servir (même si ils peuvent à la fois être aux Enfoirés et aux Restos du Coeur, c’est pas pareil). Dans la chanson il n’y a pas les jeunes cons et les vieux cons, il y a les Enfoirés qui disent être méritants de manière réflexive, pour ce qu’ils sont, face à ce qui ressemble à leur public et leurs clients… c’est là qu’ils ne sont plus dans leur job. Si les enfoirés répondaient « oui c’est vrai, mais nous ne sommes pas là pour exiger quoique ce soit, venez avec nous essayer de réparer les choses. On a trouvé les Restos du Coeur, c’est peut-être pas si mal ». Ok c’est une réponse intelligente alors que, peut-être, puisque soit-disant nous n’aurions pas compris, il y aurait une ambition de dénoncer la connerie… mais ils se représentent comme étant tous dans un camp bien particulier de la connerie : pourquoi ?

        Non, je pense sincèrement qu’ils considèrent être le moteur principal de l’association par l’argent qu’ils ramènent du fait de la marchandisation de la musique : ils prennent la posture du mérite. Après on s’en moque un peu qu’ils soient des saints par ailleurs hein, et puis ils ont le droit de se planter (enfin là, tous ensemble c’est suspect, même si la dynamique de groupe, la psychologie de foule, ça existe).

  14. Avatar de Un naïf
    Un naïf

    « La première étape est de réaliser que ni l’indignation, ni la compassion, ni la culpabilité ne peuvent à elles-seules constituer un projet politique. La deuxième étape est d’agir, et nombreux sont ceux prêts à le faire. À condition qu’on arrête de leur répéter que la partie est perdue d’avance. »

    Ça fait 30 ans que j’entends ce disque. Ça fait 30 ans que la situation ne cesse de se dégrader. A chacun d’en tirer ses conclusions !!

    1. Avatar de Serge Boucher

      J’entends bien, mais alors qu’est-ce qu’on fait ? On creuse un terrier et on hiberne en attendant la mort ?

      1. Avatar de Krystyna H
        Krystyna H

        On fait la Révolution communiste, oui!

      2. Avatar de Lucas
        Lucas

        « Ça fait 30 ans que la situation ne cesse de se dégrader. »
        Vous n’avez donc, à mon sens, pas compris cette phrase:
        « À condition qu’on arrête de leur répéter que la partie est perdue d’avance. »

  15. Avatar de Tornade
    Tornade

    Vraiment, je ne vois pas le rapport entre le malaise actuel des jeunes (et des moins jeunes), et le smartphone qui nous rend dépendant à prix fort.
    Que vaut l’accès à l’information lorsqu’on se demande chaque jour comment terminer le mois ?
    De quelle liberté d’expression parlez-vous quand on observe à contrario combien il est dangereux aujourd’hui de s’exprimer ?
    Quel est l’intérêt d’une plus longue espérance de vie lorsqu’elle est sans espoir ?
    Voyez-vous, il n’y a pas que les jeunes qui ont peur. Lorsqu’on se retrouve sur le carreau à 45 ans, considéré comme déjà périmé par le monde du travail alors qu’on a des enfants à élever, des crédits à honorer, et une retraite hypothétique (mais une espérance de vie de 80 ans), il y a de quoi avoir le vertige.
    Dans les années 50, la vie n’était certes pas simple, mais tout était à construire, et il y avait la sécurité de l’emploi. L’ascenseur social est passé par là, les fils et filles d’ouvriers pouvaient espérer passer dans la catégorie des classes moyennes. Qu’en est-il aujourd’hui de ces classes moyennes ? Elles sont en train de se paupériser de manière alarmante.
    Quel espoir pour nos jeunes ? Faire des études en travaillant (voire en se prostituant pour certains), obtenir un BAC + 5 permettant de trouver un emploi sous dimensionné car il n’y a pas de place pour tout le monde ? Vivre chez les parents car il est impossible de se loger à moins de gagner 3000 euros par mois, si tant est que les parents aient encore les moyens de les accueillir ? (rappelez-vous, dans les années 80/90, il n’y avait pas de problème de logement)… je pourrais continuer…
    Alors oui, cette chanson est dérangeante et stérile.

    1. Avatar de Serge Boucher

      De quelle liberté d’expression parlez-vous quand on observe à contrario combien il est dangereux aujourd’hui de s’exprimer ?

      Je suis également très inquiet des reculs de la liberté d’expression sur de nombreux sujets, mais il me semble que ce n’est pas le problème ici. Il n’y a rien de dangereux à critiquer le modèle économique actuel ou à proposer des alternatives. Le problème n’est pas que cela risque de conduire l’auteur en prison, mais plutôt qu’il risque fort d’être ignoré.

      Tous ceux qui ont une petite expérience des réseaux sociaux l’ont déjà remarqué : dites quoi que ce soit sur Dieudonné, vous aurez des dizaines de réponses et probablement deux-trois insultes dans le tas. Mais essayez d’expliquer en quoi la politique d’austérité est catastrophique, et, excepté dans des forums très spécialisés comme celui-ci, vous rencontrerez le plus souvent un mur d’indifférence.

      1. Avatar de Tornade
        Tornade

        Merci pour votre réponse.
        Je reconnais que je me suis un peu précipitée sur mon clavier au sujet de la liberté d’expression qui n’était pas l’objet à proprement parler, de votre texte.
        En parlant des avantages de notre société actuelle par rapport aux années 60/80, vous affirmez, à juste titre, que chacun d’entre nous bénéficie aujourd’hui d’un accès à l’information et d’un droit à l’expression sans pareil. Certes. Mais quel est le rapport avec le message de cette chanson (qui m’échappe encore) ? Oui, nous pouvons tous faire entendre notre voix, so what ? Ce n’est pas pour autant qu’elle sera écoutée.

        Et pour rester dans le domaine de la chanson ET de la possibilité qui m’est offerte de m’exprimer, je vous soumets, à vous comme à ceux que cela intéresserait, cette chanson de DARAN qui, je trouve, reflète bien plus que celle de JJ GOLDMAN, la raison d’être des Resto du Coeur (qui devraient être directement pris en charge par l’Etat) :

        http://www.youtube.com/watch?v=yfKkH5VUcMQ

      2. Avatar de Serge Boucher

        Oui, nous pouvons tous faire entendre notre voix, so what ? Ce n’est pas pour autant qu’elle sera écoutée.

        Non, mais certains sont écoutés. Le cas de Podemos est très encourageant par exemple. Si vous suivez la blogosphère économique anglophone, vous remarquerez qu’on y voit des autodidactes complets réagir aux propos d’économistes nobélisés et participer à la conversation. C’est quelque chose qui était totalement inenvisageable il y a trente ans.

        Ce n’est pas un remède à tout, et c’est sûr qu’il faut être beaucoup à crier fort longtemps pour que les choses bougent, mais j’y vois un signe d’espoir et un antidote au sentiment de fatalité et de découragement.

        Un tout grand merci pour la chanson, que je ne connaissais pas, et qui sert effectivement mieux les restos que la dernière chanson des enfoirés.

  16. Avatar de éponine
    éponine

    Ouch ! Quel interminable plaidoyer pour excuser l’indéfendable…
    C’est pas une caricature de vieux cons, plutôt du mimétisme, voire carrément une symbiose.
    L’exercice inverse est en revanche complètement raté : quelqu’un a déjà entendu un jeune proposer d’échanger sa jeunesse contre une voiture ?
    Quand on écrit des chansons avec un dictionnaire de rimes (jeunesse-caisse), ça donne des inepties, mais seules les convictions intimes sonnent (malheureusement) justes (…ah mais on l’a pas volé… qu’est-ce t’attends pour te bouger…. Tu fumes quoi là…).
    Réécoutons donc les Bourgeois du Grand Jacques, c’est exactement ça.

    1. Avatar de alinber

      Euh…; sans intérêt, mais est-ce que « caisse » ici n’aurait pas plutôt le sens de par exemple « ton pognon » ?

      1. Avatar de éponine
        éponine

        Je crois que c’est justement à cause de cette exégèse trop poussée que le buzz est parti.

        Mais Jean-Jacques Goldman a commis sa chanson en cherchant des rimes sur un sujet auquel il n’est pas complètement étranger (c’est (devenu) un vieux con).
        Qu’il emploie « caisse » pour désigner de l’argent ou une voiture ne change rien à l’affaire : il ne sait tout simplement plus ce que veulent les jeunes, quelles sont leurs revendications, leurs ambitions, quel est leur décodage du monde dans lequel ils sont nés.

      2. Avatar de alinber

        il ne sait tout simplement plus ce que veulent les jeunes, quelles sont leurs revendications, leurs ambitions, quel est leur décodage du monde dans lequel ils sont nés.

        Je ne m’étais pas rendu compte qu’il avait cet âge là Goldman, mon aîné de pff…un an ! je confirme un vieux con.
        Aller cadeau… j’espère 😉
        https://www.youtube.com/watch?v=IRn2TM3swdY

      3. Avatar de juannessy
        juannessy

        @éponine :

        Le fait que vous ayez entendu « Caisse= bagnole » est pourtant révélateur d’un a priori que vous prêtez à autrui .

    2. Avatar de MerlinII
      MerlinII

      Quand on écrit des chansons avec un dictionnaire de rimes (jeunesse-caisse), ça donne des inepties,

      +1

      Quand je dis que ma richesse est intérieure je veux dire que mon argent est dans un coffre. – Philippe Geluck

      1. Avatar de éponine
        éponine

        Merci pour le cadeau, alimber ! Ca change de Goldman 🙂

      2. Avatar de éponine
        éponine

        @juannessy:

        Quel a priori avez-vous soulevé dans mon interprétation ?
        Voici les paroles exactes :
        « Aujourd’hui j’envie tellement ta jeunesse
        Quel ennui, je l’échange contre ta caisse »

        Si vous, vous entendez pognon plutôt que Mercedes ou BMW (à 60.000 euros), est-ce parce que la Mercedes, vous l’avez déjà ?

      3. Avatar de juannessy
        juannessy

        @éponine :

        pour être franc et dans la même seconde ( cf. Binet ) j’ai entendu bagnole mais le contexte et l’enchainement de la chanson m’ont aussitôt ramené à pognon .

        Ma Mercédès a la carrosserie d’une 206 Peugeot de 130 000 kms au compteur et d’une valeur marchande égale à la reprise commerciale que font pas mal de constructeurs pour l’achat d’une voiture neuve . Ce qui , avec mon kilométrage décroissant et ma dangerosité exponentielle , n’est pas d’actualité .

        Par contre , j’en connais plus que de raison , jeunes ou vieux , dealers paumés drogués ou alcooliques , ou au contraire imbus de leurs savoirs et de leur paraître social , qui échangent leur être pour l’avoir d’une Mercédès . Ou du pognon facile .

    3. Avatar de Serge Boucher

      Quel interminable plaidoyer pour excuser l’indéfendable…

      Je me suis manifestement mal exprimé là-dessus vu que ce n’est pas le seul commentaire dans ce sens. Mon propos n’est pas d’excuser ou de défendre la chanson. C’est effectivement une très mauvaise chanson.

      Ce que je dis, c’est que la façon dont elle a été critiquée est problématique. Que le discours dominant sur cette chanson relève d’une vision misérabiliste et fataliste, et que cette vision est en soi un obstacle qui risque de nous empêcher de changer pour le mieux ce qui peut encore l’être.

      1. Avatar de éponine
        éponine

        quand un auteur se voit obligé de s’expliquer a posteriori, c’est que son texte n’était pas très bon.

        Ah ! Vous aussi…

        Je ne vois pas où vous relevez une vision misérabiliste et fataliste dans les critiques qui se sont élevées sur la chanson.
        Les critiques, unanimes et peu discordantes, que j’ai lues sur le sujet sont: anti-jeune, réac, paternaliste.
        Et elles sont justifiées, car les « vieux » dans cette chanson non seulement racontent n’importe quoi, mais prêtent aux « jeunes » des propos tout aussi fantasmés.

      2. Avatar de Serge Boucher

        Ah ! Vous aussi…

        Je me disais bien que ça allait se voir, ça… 😉

        [les critiques] sont justifiées, car les « vieux » dans cette chanson non seulement racontent n’importe quoi, mais prêtent aux « jeunes » des propos tout aussi fantasmés.

        Oui, les adultes de la chanson racontent n’importe quoi. C’est fait exprès. On peut penser ce que l’on veut de Jean-Jacques Goldman, mais ce n’est quand-même pas complètement un imbécile. Quand il fait dire aux «jeunes» : « vous avez raté, dépensé pollué », il sait que ces jeunes ont raison. Quand il fait répondre aux «vieux» : « je rêve ou tu es en train de fumer », il sait parfaitement que ceci n’est pas une réponse et que les «vieux» font preuve de mauvaise foi et veulent noyer le poisson sur leurs responsabilités.

        Ma thèse est que si tout le monde est passé à coté de cet aspect pourtant assez évident (en tout cas quand on lit les paroles en faisant abstraction du clip) c’est en grande partie à cause d’une vision fataliste du destin de la jeunesse, qui conduit certains à s’excuser et à protéger des insultes plutôt qu’à faire ce qu’il est possible de faire pour que la situation s’améliore.

        Il y a pour le moment en Belgique un affrontement entre gouvernement et syndicats sur l’augmentation de l’âge de la retraite. La majorité de la population est contre les grèves et considère l’allongement du temps de travail comme inévitable. Il est statistiquement certain qu’une partie de ces gens, probablement une grosse partie, sont également choqués par la chanson des enfoirés et leur manque de considération pour la jeunesse sacrifiée. Ils sont donc pétris de considération pour les difficultés de la jeunesse, mais s’opposent aux rares personnes qui se battent justement pour aider cette jeunesse, parce qu’ils sont persuadés que travailler plus longtemps – en fait, chômer plus longtemps et toucher une pension plus faible – est inévitable. Cette dissonance cognitive est fort emblématique du danger que j’essaye de pointer dans le discours misérabiliste.

  17. Avatar de Jean
    Jean

    Les enfoirés (je parle des vieux de ce dernier clip) sont en général bien établis et bien à l’abri du lendemain. Sans parler de la chanson que je n’ai pas lue on peut aussi se demander ce qui justifie la présence de certains. On se souvient qu’en 2005 Michèle Laroque avait été épinglée par Le Canard Enchainé comme exilée fiscale à Las Vegas. Elle avait réagi en annonçant son retour sur la  » scène fiscale » française. Hasard ou pas , dans le même temps son compagnon, François Baroin était nommé Ministre du Budget et aussi , cerise sur le gâteau, elle pointait depuis pas mal de temps aux enfoirés. Est ce qu’une des causes de la pauvreté n’est pas l’évasion fiscale? Oui je sais c’est du mauvais esprit mais je n’ai fait que rappler des faits.

    1. Avatar de Anatole
      Anatole

      Ce serait pas mal de financer les Restos du coeur par un impôt spécial sur les ressortissants du pays du show biz. Cela leur ferait passer l’envie de chanter en choeur et nous épargnerait ce surcroît de daube.

  18. Avatar de Bof
    Bof

    Les questions de justice entre génération sont fondamentales.

    Le point de vue de la génération des moins de 35 est semble t-il celui-ci:
    – La génération de la guerre 39-45 a bati un pays avec des garde-fous solides, des « structures pour protéger »
    – La génération (« les élites de celle-ci ») qui a suivi non seulement s’est enrichie de manière éhontée, organisant tout à son propre profit, liquidant l’héritage que lui avait laissé la génération précédente (libéralisation de la finance, ouverture des marchés, liquidation de tout ce qui peut fournir une forme de protection qu’elle soit d’ordre affective ou économique), organisant la précarité des autres à son propre bénéfice. Génération qui a la différence de la précédente ne comprend ni les mots de « responsabilité » (qui n’existe pas…) ni l’idée de sacrifice à un intérêt jugé supérieur au sien, ou au moins « décentré » de ses propres préférences.
    – Les générations actuelles, marquées par la « précarité », qui ont été délibérément sacrifiées aux dieux de la génération précédente. Bien sur, ces générations reprennent en coeur le chorus libéral-libertaire dans sa version dure (je m’en fous de tout je ne pense qu’à moi) ou bien se radicalisent dans l’autre sens (muslim, rouge, brun, etc.).

    Je ne crois pas que cela soit si aisément contestable. S’il est vrai que toutes les générations ne sont pas logées à la même enseigne (l’imprévisibilité de l’histoire et des défis du temps), il est néanmoins certain que les jeunes retraités ont littéralement détruit toute chance d’avenir pour les jeunesses françaises.
    Le pays se livre en outre à un véritable bizutage de sa jeunesse, qu’on pourrait résumer par « une période transitoire pire que l’esclavage » sous certains aspects (car le maître s’assurait au moins que son esclave soit logé et nourri, alors que les faux stages proposés aux jeunes, en plus d’être eux-mêmes précaires, n’atteignent même pas le revenu de subsistance), ne lui laissant de choix qu’entre la misère et l’émigration.

    Chaque génération démarre avec toutes les cartes qu’elle a en main, en premier lieu celles laissées par la génération précédente (niveau d’éducation, set de valeurs, structure du marché du travail, niveau d’endettement, etc.).
    Quel héritage a laissé la génération précédente?
    L’informatisation qui détruit les emplois
    La financiarisation de l’économie
    Le chômage de masse
    La dissolution des solidarités (locales, syndicales,nationales)
    La culture du fric (années 80s…)
    Sur le plan des valeurs un anti-humanisme radical qu’on peut résumer par « plus c’est laid plus c’est vrai », et un nihilisme radical (pourquoi l’homme devrait-il même continuer d’exister? Pourquoi faire des enfants et poursuivre l’expérience « humanité »? N’est-elle pas un échec, un parasite pour la Planète? Puisque rien n’a de sens, pourquoi continuer?)
    Passons sur la culture du narcisssisme, l’égoisme érigé en valeur suprême, et le cynisme vis à vis des « gens bien » (la gentillesse devient une marque de « faiblesse »!).
    Dire « Vous vous avez votre jeunesse » est absurde (et méprisable). Ce n’est pas là quelque chose qui s’hérite, et cela sort dont du cadre de la justice intergénérationnelle. La jeunesse n’a aucun espoir de retournement de sa situation par les urnes. Elle n’a aucune chance de se mobiliser politiquement non plus, car pour cela il faut une structuration préalable (dont la génération 68 avait elle, bénéficié, en son temps). Or la jeunesse est à la fois dominée et atomisée et les valeurs qui rendent possibles une révolution ont été liquidées par la génération précédente (la frustration ne suffit pas, il faut un « cadre »).

    Je ne suis pas surpris que ça ait choqué. Cela dit, il met bien le doigt là où ça fait mal: la gérontocratie. S’il fallait un tribunal populaire pour la troika, il faudrait également instituer un tribunal de la jeunesse pour les générations qui l’ont précédée.

    1. Avatar de MerlinII
      MerlinII

      Quel héritage a laissé la génération précédente?

      SVP; ne pas essentialiser une génération

      Les plus de 60 ans qui ont toujours lutté contre cette gabegie ne doivent pas se sentir responsables de ce naufrage, et opposer les générations ne résoudra rien.
      D’ailleurs si les « jeunes » étaient moins cons que les anciens ça se saurait.
      Brassens ; Le temps ne fait rien à l’affaire.

      La jeunesse n’a aucun espoir de retournement de sa situation par les urnes

      Il va donc bien falloir engager un bras de fer entre les 99% et les 1%

    2. Avatar de Nyssen
      Nyssen

      Il faut éviter de schématiser à l’extrême concernant la génération qui a connu la guerre, ou qui est née durant cette guerre, elle a connu de grandes difficultés: beaucoup de destructions, un pays à remettre sur pieds, des pénuries et le rationnement, des familles déstructurées suite aux affres de la guerre, une montée importante de la délinquance juvénile de la part des J3 selon la terminologie de l’époque, etc..
      Mais ce qui a été bâti, l’a été de bonne foi et les dérives, comme toujours l’on été de la part d’une minorité agissante.
      Une partie minoritaire de la génération des enfants (semblables aux prototypes Valls et Macron!) s’inscrivent dans un autre type de dérives, visant à retirer ou amoindrir les avantages que leurs parents avaient obtenus au prix de leur souffrances.
      Les choses ne sont jamais simples entre générations….

  19. Avatar de alinber

    Whaou… quel pataquès pour une chansonnette vouée à ne laisser aucune trace…
    Après l’avoir écouté, ayant eu vent de la polémique, je l’ai comprise conformément à l’explication qu’en donne son auteur.

    «J’ai toujours détesté Les Enfoirés. Leur dernier clip est un monument de vulgarité et de haine des jeunes. Au secours, Michel»

    tweet de J. Attali en date du 26/02.
    Ce genre de réaction, pour le coup vulgaire et haineuse, me rendrait plutôt ce clip sympathique.
    Il est vrai que la lancinante berceuse que reprennent en chœur les Schaüble, Junker, Moscovici, Valls, Macron ou encore Rebsamen est beaucoup moins subversive….

    1. Avatar de éponine
      éponine

      Merci 🙂

    2. Avatar de Dup
      Dup

      Le premier Indigné avec 40 ans d’avance sur son temps :

      1. Avatar de Paul Jorion

        « Comment peut-on s’assagir avec l’âge ? »

        Bien envoyé, le Grand Jacques !

      2. Avatar de Dup
        Dup

        Les propos sur le twist auquel il est fait référence ci dessus, n’oublions pas que les jeunes dont il est question ici sont les « vieux enfoirés » qui chantent aujourd’hui.

        https://www.youtube.com/watch?v=qPI8vkqxS6w

      3. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Paul Jorion : ainsi rassuré pour compte propre ?

  20. Avatar de juannessy
    juannessy

    l’histoire grande ou petite oubliera vite cette péripétie .

    Moi , je pardonne tout à Goldmann pour avoir su écrire ça , à double , triple ou multiples entrées , mais toutes porteuses et vectrices d’émotions éternelles :

    https://www.youtube.com/watch?v=bmqj-V-ivG0

  21. Avatar de Jean Passe
    Jean Passe

    Selon mon opinion, reconstructions et peur de l’expansion du communisme sont les deux mamelles du développement économique et de la prospérité des 30 glorieuses. Cela a particulièrement provoqué un important ‘ruissellement’ des richesses du haut vers le bas.

    Avec la fin du communisme, la période est finie; le ‘ruissellement’ est aujourd’hui faible et l’assèchement est provoqué par une chasse aux plus bas salaires, mondialement ouverte. Le pouvoir de négociations d’en-bas est nul et la démocratie est devenue un « cause toujours ». Les manifestations sont devenues juste un mal nécessaire pour garder un semblant de liberté.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Mouais, l’a quand-même fallu attendre les prémisses de la fin des glorioleuses et la quasi révolution étudiante de 68 pour que, par exemple, les bas salaires (à commencer par l’indigne SmiG) soient enfin décemment revalorisés…

    2. Avatar de Serge Boucher

      Selon mon opinion, reconstructions et peur de l’expansion du communisme sont les deux mamelles du développement économique et de la prospérité des 30 glorieuses.

      Oui. J’ajouterais l’effet de rattrapage de l’économie américaine, premier partenaire commercial de l’Europe et très peu touché par la guerre.

      Cela a particulièrement provoqué un important ‘ruissellement’ des richesses du haut vers le bas.

      Là, non. La richesse vient de forts programmes d’investissement publics, d’une demande encouragée par l’Amérique et d’une démographie favorable qui, ensemble, ont tout simplement donné du boulot aux gens. C’est de la croissance économique tout à fait classique, « bottom-up », sans grand rapport avec le supposé phénomène de « ruissellement » cher aux économistes de Chicago.

  22. Avatar de Arnaud
    Arnaud

    Plutôt d’accord avec votre article. Goldman aurait peut etre du regarder ça:
    AG SANOFI Extrait Cash INvestigation
    .

    1. Avatar de Arnaud
      Arnaud

      Goldman a oublié Mark Zuckerberg?

  23. Avatar de Pierre Juillot
    Pierre Juillot

    Un conflit inter-génération quand en fait il se voudrait occulté seulement un autre bien plus grave car il est inter-classe d’une part et d’autre part celui conflit d’une solidarité d’État dans ses dépenses sociales et aides soumisses et contraintes à l’austérité, à la peur de la dette publique (illégitime), à un manque cruel de recette, solidarité d’Etat remplacée par une autre privatisée et toujours plus défiscalisées (effet d’aubaines au « mécénat » à la « philanthropie », etc.)..? Combien de ces « artistes » donnent au juste aux « restos-du-coeur », et sont défiscalisés de leurs dons de combien, non sur cette seule opération marketing mais par rapport à la visibilité totale annuelle que leur donne cette opération…?

    Soit est dévoyée, dans ce « tube » mercantiliste seulement, les conséquences des ressentis d’une jeunesse sacrifiée, pour masquer une cause profonde et injuste d’inégalités diverses multiples et de la légitime raison de sa désespérance à la jeunesse (non représentativité politiquement institutionnellement, etc, dans sa diversité par ailleurs, dans la continuité du contrôle aux faciès, etc). C’est à dire qu’il est dévoyé une cause économico-antisociale politique, identique des alternances depuis les années citées, d’une cause financière néolibérale spéculative et mortifère dérégulée, défiscalisée, ayant fait abandonné aux politiques « socialistes », une classe sociale entière, et le combat de l’universalisme de tous les droits pour tous-tes (OIT, etc).

    Ce dévoiement de la cause principale du sacrifice de cette génération (à laquelle se rajoute aussi le « ras le bol fiscal, le « poujadisme », et autres « vous n’aurez pas ma liberté de penser… » sur fond de « compétitivité » et « mondialisation » au moins disant social moral fiscal pour l’une et néocolonialisme pour l’autre), pour obtenir sa servilité absolue, s’opère vers le soit disant conservatisme d’une génération plus ancienne qu’elle, qui se serait bougée en son temps…

    Sauf que… que ce soit des « artistes » blindés aux as, la main sur le « cœur » du nom de portefeuille et « compte au nom de personne morale » qui en incarne la narration de la lutte, en occultant bien d’autres luttes antérieures plus conséquentes sur le plan social politique (lutte pour la retraite, les congés payés, les 39 heures etc), cela passe mal… « Normal ». Car pas plus ces « artistes » ne se sont mobilisés pour ces luttes de classes d’autant qu’ils n’en auraient eu « la bonne intention ».

    Sauf que défendre la maladresse de « l’œuvre » et de l’auteur, après coup/coût (du genre ballon d’essai d’une part en réagissant aux polémiques dessus, et en faisant le buzz pour faire vendre le titre du moins le rendre visible), est difficilement crédible quand ce n’est pas les vrais acteurs-trices des luttes sociales (et pas sociétales des années 68) qui font entendre leur liberté d’expression…

    Sauf que la comparaison entre certains niveaux de vies d’avant d’avec ceux d’aujourd’hui en se référant à une « marge » de seulement quelques centimes de dollars en plus vous sortant du seuil d’extrême pauvreté (soit au dessus d’un dollar 25 c) dans le monde, sauf que l’allongement de la durée de vie en terme dé référence devant démarquer deux comparaisons temporelles et favoriser celle actuelle, ne peuvent suffire à masquer et le retour et grave comme vertigineuse progression des inégalités tant en France que dans le monde et le recul de l’espérance de vie en bonne santé des ouvriers retraités des pays civilisés, autant que du recul de la mortalité infantile dans certains pays dit riches…

    Car pour ceux et celles des plus anciens-nes s’étant battus-es pour obtenir dans le sang et pire encore, ces acquis sociaux, pour ce profilage et clivage en tant que repère du paysage politique français, la réalité est tout autre. Ils-elles ces ouvriers-ères, employés-es à bas salaire, sont morts-es d’usure de maladie avant même d’avoir profité pleinement de leur retraie et ou sont dans un tel état de santé dégradée qu’ils-elles ne risquent pas d’être écouté et entendu dans leur état de misère institutionnalisée.

    Ce sont donc les victimes et bouc- émissaires idéaux de leurs enfants, de la génération des soixantes-huitards qui est mie en avant. quoi de mieux que de cibler les individualismes exacerbés…? Combien « d’intellectuels charitables » prétendument de « gauche » s’apprêtent déjà à sortir de leur « chapeau » les antiennes ; des femmes divorcées avec enfants ayant pris le travail des hommes par exemple…?

    Cela a le double avantage autant de cacher les vraies causes des sacrifices qui porteront aussi sur les futures générations, autres que celle jeune aujourd’hui mesurant déjà les conséquences, que de placer la focale sur un débat favori des néolibéraux ; la diversion sur les thèmes sociétaux masquant la casse des protections sociales du dialogue sociale, de la démocratie mais surtout des derniers filets de sécurité servant à couvrir des risques des aléas des marchés qui se dérégulent de plus en plus les plus précaires.

    Ces artistes » se chargeront de se faire valoir ainsi que leur portefeuille… auprès des plus miséreux et fragiles d’entre eux, les plus crédules du moins…

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Votre texte ne fait que décrire « Le Capitalisme des rentiers », que vous avez omis de nommer (comme 99% de ceux qui en parlent, pour mieux le faire oublier?)

      1. Avatar de Pierre Juillot
        Pierre Juillot

        Je ne connais pas ce livre ou ce texte de « Le Capitalisme des rentiers ». C’est pour cela que je ne l’ai pas nommé donc. De quoi je devrais donc en faire oublier de son sens, comme le font ces « 99% de ceux qui en parlent »..?

        Je n’ai fait qu’écrire ce que je ressentais de la chanson et du texte en parlant dans ce billet.

      2. Avatar de CloClo
        CloClo

        Disons pour faire simple Juillot, que Gagnot et Leboutte sur ce blog, c’est un peu les DuponT et DuponD de Tintin.

  24. Avatar de Dup
    Dup

    L’usagé qui a posté cette video l’a bloqué dans ton pais me dit youtube en español. Merci les enfoirés vous assumez de mieux en mieux votre patronyme. Enfin, je me console comme je peux en me disant que j’ai pas perdu grand chose lol.

  25. Avatar de Lucas
    Lucas

    Cela dit ils portent admirablement bien leur nom, ça me démangeait.
    Certains doivent se dire ça avant d’aller faire de l’humanitaire sur tfpouet pour leurs promos, ou d’aller caresser des zèbres en ‘terres inconnues’, bein oui faut croire que quand tu pètes dans la soie, une bonne partie de la réalité t’échappes.
    Et pendant ce temps…
    Aaalala c’monde.

    https://www.youtube.com/watch?v=A4V9bBvEO9k ,,du son d’en bas, une jeunesse oubliée (comme beaucoup d’oubliés) qui s’exprime.

  26. Avatar de Dup
    Dup

    Petit joueurs les enfoirés et copieurs en plus ça c’était de l’ironie :

  27. Avatar de Guy Leboutte

    Allons, pour se refaire le moral, une petite fête trans-générationnelle à Francfort ce mercredi 18 mars:
    http://cadtm.org/Inauguration-de-la-BCE-on-reprend

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Ah oui, la future annexe territoriale de la Grèce en terre allemande, plus rigolo d’y avoir une île dans les terres que une Santorin ou Mykonos de plus (Quoi, de quoi je cause ? le transfert n’est-il pas à effectuer bientôt au titre de l’emprunt de guerre des allemands en Grèce en 1942-43 ?).

  28. Avatar de zebulon
    zebulon

    Réactions , combien de manifestants ?
    bla bla de twittos comme d’habitude
    la chanson des restos a deux degrés de lecture , ah ah ah
    et combien de repas il y a en plus à servir cette année, tout le monde s’en fout
    pour çà pas de bla bla de twittos
    au lieu de blablater achète le disque tant que tes euros valent encore quelquechose
    et viens donner un coup de main en chantant aux distributions…
    ce n’est pas avec les variations de la courbe du chômage
    et la nouvelle usine à gaz de la prime pour activité
    que la situation va varier.

    Si tu as faim, on ne te demanderas pas ton âge, et pour donner un coup de main non plus

    Bougez vous , vous vous indignerez plus tard,
    il y a encore des êtres humains dehors qui se les gèlent.

  29. Avatar de Dup
    Dup

    Personne pour faire remarquer ici que le second degré est mort avec la (les) affaires Dieudonné, et le premier ne tient plus qu’a fil sans Cabu et les autres.? A force d’instrumentalisations, et d’utilisation de propos tirés de leurs contexte pour étayer des propagandes politiques on a créé un Communication Breakdown. Comment prendre aujourd’hui Goldman au second degré si hier on a pris Dieudonné au premier ??? Un chanteur serait donc plus susceptible de second degré qu’un humoriste? On est tellement manipulé de tous les côtés qu’on n’arrive plus a se faire une idée par nous même (certains diront demain que Goldman pretexte le second degré face à la levée de bouclier…). Le doute généralisé de tout vas s’installer peu à peu et les gens se réfugient la ou il n’y en a pas : le dogme. La semaine dernière un Imam expliquait à ses fidèles pourquoi il est impossible que la terre tourne….

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Dup :

      le second degré est mort avec la (les) affaires Dieudonné

      On vous fait une fleur, on le ressuscite rien que pour vous.

      1. Avatar de dup
        dup

        « Et pourtant elle tourne! »

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