Trump, son avocat, et de plantureuses blanchisseuses

On trouve ce matin à la une de la presse américaine, des articles aux thèmes apparentés. Ainsi, dans le New York Times : « Comment Michael Cohen, le dealer de Trump, s’est bâti un empire de l’ombre », dans le Washington Post : « En tant que ‘Roi de la Dette’, Trump a emprunté pour bâtir son empire. Il a dépensé ensuite des centaines de millions en argent liquide », et dans le Wall Street Journal : « La justice enquête sur les fonds que Cohen a amassés durant la campagne présidentielle ».

Michael Cohen est, je le rappelle, l’avocat de Trump. Aussitôt que, le 9 avril, ses dossiers, ordinateurs, tablettes, téléphones portables avaient été saisis, Trump avait changé d’attitude du tout au tout quant au projet de sa déposition devant la commission présidée par le Procureur spécial Robert Mueller, chargée d’enquêter sur une collusion éventuelle entre l’équipe de campagne de Trump et la Russie. De favorablement disposé envers cette audition, Trump lui opposait désormais un refus catégorique.

La thèse du New York Times s’exprime laconiquement dans la légende de la photo ci-dessous : « M. Cohen a vendu le 172 Rivington Street, à gauche, pour 10 millions $ en argent liquide en 2014. Il a vendu le même jour trois autres immeubles dans des transactions en argent liquide. Le prix total des quatre immeubles a été de 32 millions $, près de trois fois le prix qu’il avait payé pour eux pas plus de trois ans auparavant. »

Crédit photo : Jeenah Moon pour The New York Times

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Quant à M. Trump, l’article du Washington Post évoque en particulier deux terrains de golf, en Écosse et en Irlande, véritables gouffres financiers, mais curieusement, uniquement d’argent liquide, M. Trump ayant, contrairement à ses habitudes de plusieurs décennies, évité soigneusement d’emprunter de quelconques sommes pour ces entreprises calamiteuses. La raison en est simple selon Neil Hobday, un entrepreneur impliqué dans la rénovation du terrain de golf en Écosse : le souvenir de la maman écossaise de Trump, Mary Anne MacLeod Trump (1912 – 2000) : « Il était, je crois, ‘mystiquement’ impliqué et captivé par ce projet. Toutes mes conversations avec lui étaient pratiquement sur un plan émotionnel plutôt que de l’ordre de la dure réalité des affaires », déclare-t-il.

Sacré Donald ! En fait, nous nous en doutions : son sentimentalisme risquait de lui jouer un jour des tours !

Les journalistes américains auraient-ils été à la recherche de vastes sommes en liquide, à la provenance incertaine, qu’ils seraient en passe de les avoir trouvées ce matin.

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