Amazon.com Inc. vs. The Trump Organization, le 10 février 2019 – Retranscription

Retranscription de Amazon.com Inc. vs. The Trump Organization, le 10 février 2019.

Bonjour, nous sommes le dimanche 10 février 2019 et, aujourd’hui, je vais vous parler d’une affaire qui, en fait, a éclaté avant-hier. J’ai hésité à vous en parler hier. J’ai voulu lire davantage ce que l’on en disait tout autour et, en particulier, un document produit par M. Jeff Bezos, le patron de la compagnie Amazon et également d’une autre compagnie qui s’appelle Blue Origin, dont je vous parlerai également. J’avais appelé ma bande-annonce, où je disais que j’en parlerais sans doute plus tard dans la journée hier ou aujourd’hui, j’avais appelé ça « The Trump Organization vs. Amazon.com Inc. », l’organisation Trump contre la compagnie Amazon. Pour ma vidéo, je vais inverser le titre, je vais appeler ça « Amazon.com Inc. vs. The Trump Organization » et vous allez voir pourquoi.

C’est quoi l’affaire ? L’affaire, c’est une déclaration faite par M. Jeff Bezos, le patron d’Amazon et de Blue Origin, expliquant une tentative de le faire taire venant de la compagnie AMI – American Media Incorporated – dont le fleuron est le National Enquirer, une publication spécialisée dans les cancans, dans la nouvelle sensationnelle, qui vous explique que les extraterrestres vivent parmi nous, que Mme Clinton est mourante et, en fait, est morte déjà plusieurs fois et ainsi de suite… C’est vraiment la raclure de bidet de la presse. Et M. Jeff Bezos a publié une lettre de 6 ou 7 pages dans laquelle il reproduit essentiellement des courriers qui lui ont été adressés par cette compagnie.

Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Il s’est passé la chose suivante : dans la ligne de ce type de publications, National Enquirer a révélé une liaison que M. Jeff Bezos, patron d’Amazon, avait avec une personnalité de la télévision, Mme Lauren Sanchez. La révélation avec des photos de type classique, prises par des paparazzis, etc., a conduit M. Bezos à annoncer qu’il rompait avec son épouse de 25 ans et qu’il allait poursuivre une relation avec Mme Lauren Sanchez.

Qu’est-ce qu’il s’est passé ensuite ? Cela aurait pu en rester là. M. Bezos qui est, en fait, l’homme le plus riche du monde, qui a la plus grosse maison à Washington, qui fait ce qu’il a envie de faire, adolescent, avait envie d’envoyer des fusées. Dès qu’il a eu un peu d’argent, il a créé sa compagnie Amazon en 1994. En l’an 2000, 6 ans plus tard, il lance une compagnie qui va faire des fusées qui sont des fusées suborbitales maintenant mais qui visent à aller de plus en plus haut. Il les appelle de manière sympathique. La première, il l’appelle « New Shepard » et la seconde « New Glenn ». Et, bien entendu, si vous vous en souvenez ou si vous connaissez les livres d’histoire, M. Shepard est le premier qui a fait un bond véritablement dans la stratosphère dans une fusée et M. Glenn, si je m’en souviens bien, était le second. Alors, l’affaire aurait pu en rester là mais ce monsieur, qui dispose de moyens considérables, a mis une firme, ce n’est pas vraiment une firme de détectives. C’est un certain M. Gavin De Becker. C’est quelqu’un qui s’est fait comme spécialité de contrer les tentatives qui sont faites de ternir votre réputation ou de vous mettre en danger d’une manière ou d’une autre. Il a écrit, en particulier, ce M. Gavin De Becker, je parle d’abord de lui, un livre qui dit… J’ai oublié le titre mais cela dit essentiellement « La peur est une bonne chose » [Gavin De Becker : La peur qui vous sauve. Comment reconnaître et prévenir la violence, J.-C. Lattès, 14 janvier 1998 – apparemment épuisé]. La peur est une bonne chose et, dans ce livre, il explique que, quand vous avez peur, c’est qu’il y a un danger et qu’il ne faut pas ignorer ça. Il faut agir tout de suite. Et il donne des recettes. Si quelqu’un vous dit ceci, pensez bien que, peut-être, c’est un peu intéressé, qu’il essaye peut-être de vous manipuler… Cela a été, bien entendu, un best-seller. Non seulement, cela a été un best-seller mais c’est un livre qui redevient best-seller de temps à autre. C’est toujours d’actualité. Mme Oprah Winfrey en a fait une grande publicité dans son émission.

Donc, ce M. Gavin De Becker, c’est quelqu’un à qui on peut faire appel s’il y a une tentative de chantage, une tentative de détruire votre réputation, etc. Donc, M. Bezos a immédiatement mis M. Gavin De Becker sur cette affaire avec une petite phrase tout à fait anodine, sympathique, en lui disant qu’il pourrait disposer de moyens, pourquoi pas, illimités. Il a mis ce monsieur sur l’affaire. Et la compagnie AMI a très très mal pris le fait que l’on ait mis M. Gavin De Becker là-dessus. On ne sait pas du tout encore ce que M. Gavin De Becker a trouvé mais on sait que cela fait très peur à la compagnie American Media Incorporated. Elle a réagi d’une manière extrêmement imprudente, qui trahit la panique, en menaçant M. Bezos à partir de là de publier d’autres photos beaucoup plus compromettantes que celles qu’on a vues, le montrant, Mme Sanchez et lui, dans des positions plutôt intimes, lui pas tout à fait couvert de vêtements, et ainsi de suite… La lettre, le mail qui a été envoyé et que M. Bezos reproduit, dit bien « Nous allons publier ces choses, soit maintenant, soit à un moment qui nous conviendra, si vous laissez entendre que la publication des premiers documents que nous avons faite est politiquement motivée ».

Pourquoi est-ce que cette compagnie réagit comme ça, de manière imprudente ? Parce que, bien entendu, elle envoie un mail que M. Bezos peut reproduire. Si elle l’a fait, c’est parce qu’en général, on ne reproduit pas. Il faut des gens comme M. Bezos et des gens beaucoup moins riches mais qui sont aussi effrontés et aussi insolents que lui, c’est-à-dire… Vous le savez bien, dès qu’un avocat m’envoie un papier, la première chose que je fais, je vous la montre en disant « Chers amis, qu’est-ce que vous en pensez ? ». En général, l’affaire se termine bien pour moi. M. Bezos a compris cela aussi. Il a mis tous ses courriers, il les a publiés et il a fait comprendre à la compagnie AMI qu’il ne fallait pas continuer comme ça d’autant que cette compagnie AMI, qui a réagi, à mon avis, dans la panique sinon elle n’aurait pas fait ça, est une compagnie qui a, en ce moment, vous le savez sans doute, un accord avec le ministère de la Justice américain de ne pas enfreindre la loi pendant 3 ans. Pourquoi ? Parce qu’elle s’est fait coincer d’avoir pratiqué une politique d’achat du silence, en particulier avec de jeunes dames, une dont le nom de scène est Stormy Daniels et l’autre s’appelle Karen McDougal. M. Trump a enfreint la loi sur le financement des campagnes électorales en payant pour cette chose, pour cette pratique et, pour le moment, c’est essentiellement son avocat, M. Michael Cohen, qui paye les pots cassés parce qu’il a été coincé, pas spécialement là-dessus mais sur des tas d’autres trucs, où il n’a pas payé ses impôts et ainsi de suite, et va commencer une peine de prison de 3 ans. Tout cela, bien entendu, n’a rien à voir directement avec la Russie mais ce sont les autres affaires douteuses de M. Trump et de son avocat.

La compagnie AMI, National Enquirer, ne devrait pas du tout faire des choses qui ressemblent à du chantage vu qu’il y a une épée de Damoclès qui lui pend sur la tête. Beaucoup de discussions d’avocats, de juristes : « Est-ce que c’est véritablement du chantage ? Est-ce que c’est véritablement de l’extorsion [qui est une catégorie aussi dans la loi américaine], que de dire à quelqu’un que l’on va publier des photos si vous ne faites pas ceci ou cela ou si, dans ce cas, vous ne jurez pas de vous abstenir de dire qu’il y a des implications politiques dans cette affaire ? » Pourquoi ? Parce que, quand il est question de chantage ou d’extorsion, il y a des sommes d’argent qui sont demandées. Or, ici, des sommes d’argent ne sont pas demandées.

Quel est le fin mot de l’histoire ? Dans le petit rapport de M. Bezos, il dit deux choses. Il dit « Je suis propriétaire d’un journal qui s’appelle le Washington Post et c’est un journal qui irrite certaines personnes. C’est un « complexifer », c’est quelque chose qui me complique un peu la vie parce qu’il y a des gens qui supposeront que, si le Washington Post s’intéresse à telle ou telle affaire, c’est parce que j’aurai donné des ordres dans cette direction ». Les rédacteurs du Washington Post, depuis des années, répètent, quand on veut les entendre, qu’il n’y a jamais eu la moindre parole échangée entre M. Bezos et eux sur un sujet quelconque. Donc c’est un monsieur qui garde ses distances. Il peut se le permettre, c’est l’homme le plus riche du monde. C’est quelqu’un qui a mené sa carrière tambour battant. Petite différence, bien entendu, avec M. Trump : à la connaissance du public, il a toujours fait ses affaires entièrement honnêtement. Il a commencé par distribuer des livres du fond de son garage en 1994 et il a fait ça de manière tout à fait systématique. M. Trump n’aime pas du tout ce que dit le Washington Post et, par ricochet, il n’aime pas du tout M. Bezos. M. Trump a déjà fait une chose dont tout le monde dit qu’en temps normal, s’il était un président ordinaire, ce serait déjà une cause suffisante pour un impeachment, pour un « empêchement » comme on dit en français, c’est-à-dire une procédure de destitution d’un président des États-Unis. Qu’a fait M. Trump ? Il a invité gentiment, il fait ça souvent, entre quatre yeux, le directeur de la poste aux États-Unis et lui a demandé gentiment de doubler les timbres qu’il faut mettre sur les envois d’Amazon. Cela s’est su. Ce n’est pas tout à fait dans le style habituel américain. Ce n’est pas vrai évidemment qu’on ne fait pas de saloperies, mais on ne les fait pas aussi ouvertement, M. Trump, quand même !

Nous avons donc d’un côté un homme d’affaires américain, M. Bezos, l’homme le plus riche du monde, dont les affaires sont entièrement transparentes. On peut ne pas aimer ce qu’il fait. On peut ne pas aimer le fait qu’il ait remplacé la plupart de ses employés par des robots, mais il en reste quand même 600 000. C’est quelqu’un qui a mis une pratique… Il avait d’abord été critiqué mais il a répondu en mettant une pratique de salaire minimum dans son entreprise, ce qui n’est pas la loi, vous le savez sans doute, aux Etats-Unis : il y a des lois par état, mais tous les états même n’en ont pas. Les compagnies peuvent décider d’une politique de salaire minima.

D’un côté, nous avons donc ce M. Bezos. C’est le rêve américain. C’est le pionnier. C’est le bonhomme qui a une idée, qui commence dans son garage avec ses trois centimes, et arrive à devenir l’homme le plus riche du monde. Et on a, de l’autre côté, un monsieur qui prétend qu’il est un self-made-man, qu’il a fait sa fortune tout seul. En fait, il a reçu des millions, déjà au berceau, de son père, millions essentiellement collectés, d’après ce que nous avons compris, récoltés en trichant sur les impôts. Il y a peut-être aussi de l’argent sale, mais il n’y a pas de preuve, parlons uniquement du fait d’avoir triché sur les impôts, d’avoir fait un montage extraordinaire où le père de Trump crée deux compagnies et ces deux compagnies s’achètent des choses en les surfacturant. Alors, on gagne beaucoup d’argent en faisant cela, bien entendu.

D’un côté, on a M. Bezos, de l’autre on a M. Trump. On saura sans doute à quel point il a récupéré après la banqueroute de deux de ses casinos à Atlantic City, dans le New Jersey, quand, tout à coup, il a plein d’argent liquide qui lui permet de repartir. On découvrira un jour d’où ça vient. Dans le livre de M. Comey, patron du FBI – James Comey qui a été viré par M. Trump – M. Comey explique à longueur de chapitres les ressemblances ou non entre la manière dont M. Trump l’a traité et traite les autres et les habitudes des grands parrains de la mafia. Quand je dis ressemble ou non, bien entendu, vous avez suivi mon regard [rires]. Récemment, il a été question, à propos de M. Manafort si j’ai bon souvenir, du film The Godfather puisqu’il a des pratiques du même type… Excusez-moi, ce n’était pas à propos de Manafort, c’était à propos de… cela ne me revient pas. Enfin bon, je passe. Stone ! Roger Stone, qui a été arrêté récemment. Avec son acolyte, il faisait des allusions à des stratégies que l’on voyait dans le film The The Godfather 2, le Parrain n° 2, la manière dont la mafia se sort parfois de ses difficultés en faisant semblant de coopérer et, devant le tribunal, au moment de la déposition, en disant « Non, c’est parce que j’étais menacé, c’est under pressure, c’est parce que l’on me mettait la pression que j’ai dit ces choses-là ».

Alors, qu’est-ce qui va apparaître ? On ne sait pas. M. Bezos fait allusion à deux instances sur lesquelles le Washington Post fait des enquêtes assez poussées, M. Trump d’une part mais aussi l’Arabie Saoudite à propos du fait que M. Khashoggi qui a été assassiné au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul était un chroniqueur du Washington Post. Une enquête est faite et continue. S’il y a eu initiative d’ordre politique au départ, dans le fait de faire un reportage, de casser le mariage de M. Bezos, cela pourrait venir du côté de M. Trump, cela pourrait venir du côté de l’Arabie Saoudite mais on nous parle aussi d’un certain Michael Sanchez. C’est le frère de Lauren Sanchez qui est donc la nouvelle compagne de M. Bezos et, oh, coïncidence, M. Michael Sanchez est un grand ami de Roger Stone ! Ah là là… Le beau-frère de M. Bezos est un trumpophile militant. Là, il y a peut-être aussi une source possible pour des informations qui ont circulé.

Mais, mais, mais M. Bezos a fait une remarque très intéressante. Il a dit la chose suivante dans son petit rapport, dans son petit blog. « Si des gens dans ma position ne réagissent pas violemment contre les tentatives de chantage ou d’extorsion de ce type-là, qui est-ce qui pourra se permettre de le faire ? ». C’est une bonne remarque. Aussitôt, M. Ronan Farrow, fils de Mme Mia Farrow, officiellement fils de M. Woody Allen mais, comme il est le portrait craché de M. Frank Sinatra, il est possible que des choses se soient passées que nous ne pouvons pas deviner… Ce M. Ronan Farrow a immédiatement réagi en disant « Oui, ils ont essayé de faire la même chose à mon égard » et d’autres encore, aussitôt, ont dit « Ils ont fait pareil avec moi mais je n’étais pas en position de résister ».

M. Bezos a les moyens. Il est plus riche que le National Enquirer. Il est plus riche de M. Trump. Il est plus riche sans doute que les deux réunis [Oui ! et de beaucoup ! Bezos : $125 milliards, Trump : $3,1 milliards, Pecker : $12 millions]. Et surtout, il a pour lui le fait qu’il fait ses affaires honnêtement. En plus d’avoir une compagnie, de faire de l’exploration de l’espace et d’avoir Amazon, il est aussi le plus grand pourvoyeur en espace de Cloud, de stockage d’informations dans les nuages. Il a un contrat déjà avec le ministère de je ne sais plus quoi aux États-Unis [la CIA] pour des millions de dollars [$600 millions]. Il y a un contrat probablement qui est dans les tuyaux avec le Pentagone sur des milliards de dollars [$10 milliards], pour le stockage d’informations. Il va encore avoir des commandes qui lui viennent du Gouvernement de ceci ou cela et il a déjà pour Blue Origin, pour sa compagnie spatiale, il vient de recevoir 500 millions du ministère de la Défense, je crois de la US Air Force [correct]. Donc c’est un monsieur qui participe aux rouages de l’Etat mais pas simplement parce qu’il a pris le pouvoir comme apprenti-dictateur, parce qu’il fait partie de ces gros hommes d’affaires qui travaillent avec les gouvernements. Une fois de plus, ce n’est pas un exemple de « deep state ». Ce n’est pas une machination : tout cela se fait ouvertement et il n’est pas nécessaire de ne pas le faire ouvertement. Je serais étonné que dans les accords entre M. Bezos et le gouvernement américain, il y ait des pots de vin qui circulent. Ce n’est pas le genre de ça. Par ailleurs, bien entendu, je serais étonné que M. Trump ait fait la moindre affaire à aucun moment de sa carrière sans qu’il n’y ait eu des pots de vin qui aient été distribués. On n’est pas dans la corruption d’un côté et on l’est en plein de l’autre.

L’erreur ? Si c’est M. Trump qui a donné son feu vert ou qui a encouragé à ce que l’on trouve des choses compromettantes sur M. Bezos, si c’est une initiative purement et simplement de la compagnie AMI, c’est une erreur profonde puisqu’ils sont sous surveillance pour 3 ans. Ils n’auraient jamais dû le faire. On a l’impression que c’est dans la panique qu’ils ont réagi. S’il est possible que les conversations de M. Bezos aient été interceptées par un service secret étranger, lui, dans son allusion, suggère qu’il y a un pays en particulier qui est irrité, tout spécialement en ce moment, par l’enquête que le journal fait sur la disparition de M. Khashoggi dans l’ambassade d’Arabie Saoudite à Istanbul. On en saura sans doute plus mais ce que l’on retient, c’est que M. Bezos s’était tenu à l’écart de tout. Il avait un jour répondu de manière un peu sarcastique à M. Trump, comme M. Trump le critiquait, il lui avait dit réserver une place dans une de ses fusées sous le hashtag #envoyertrumpdanslespace. C’était amusant. Trump a fait immédiatement un tweet dès que la nouvelle est apparue que le mariage de M. Bezos était brisé. Immédiatement, Trump a fait un de ses tweets en l’appelant Bozo. Bozo, cela veut dire crétin, au lieu de Bezos, en disant « Bien fait pour ta pomme. Regarde ce que peut faire la concurrence dans ton métier de l’information ». Tout le monde rigole parce que la suggestion que la compagnie AMI National Enquirer soit dans le business de « l’information », qu’elle serait dans le même secteur que le Washington Post, c’est quand même assez amusant. Mais donc, M. Bezos a ignoré les provocations de M. Trump jusqu’ici. Et maintenant, c’est terminé. J’ai fait allusion à cela dans ma bande annonce en disant « Est-ce que l’on va voir que cela ne sera peut-être pas le FBI, que cela ne sera peut-être pas la CIA, que cela ne sera peut-être pas la NSA, l’agence de surveillance qui écoute en ce moment ce que nous disons, vous et moi, qui a été dénoncée par M. Snowden pour le faire ? Ce n’est peut-être pas eux, ce n’est peut-être pas M. Mueller dans le cadre du Ministère de la Justice qui finira par avoir la peau de M. Trump ».

Dans le monde où nous vivons, je vais vous apprendre quelque chose, – c’est un scoop de ma part – le fait d’avoir beaucoup d’argent a une importance [rires]. Ce n’est pas décisif puisque l’on peut se battre contre ses ennemis avec les mêmes méthodes que M. Bezos mais – une petite allusion à ma propre pratique – ça aide ! M. Bezos, comme il l’a dit, il peut mettre des moyens illimités, enfin bon, un certain nombre de milliards, pour trouver le fin mot dans cette affaire.

Apparemment, le fait que son mariage se soit terminé d’une manière qui n’est pas celle qu’il avait choisie, il est probable qu’il a utilisé une méthode ou une autre mais il n’était pas pressé, ça l’a irrité. Un monsieur très calme, très posé, c’est quelqu’un qui réfléchit à deux fois, qui écoute posément. C’est quelqu’un qui écoute dans les discussions. Vous entendez M. Trump ? Qui écoute ce qu’on lui dit et qui agit de manière rationnelle.

Avoir provoqué M. Bezos, c’est peut-être la chose que M. Trump n’aurait pas dû faire. Il peut faire ce qu’il veut, dans la manière dont il parle à l’un ou l’autre, Mme Pelosi, au président de la Corée du Nord. Il peut taper sur l’épaule de M. Poutine. Il peut dire que la CIA, le FBI, la NSA, c’est de la merde et qu’il ne comprend pas comment il peut avoir de tels nullards à son service mais là, c’est peut-être la goutte qui va faire déborder le vase. On va voir mais il n’est pas impossible que de nombreux lièvres soient maintenant soulevés par le fait que M. Bezos a mis les pieds dans le plat, qu’il a fait ce qu’il faut faire, quand on est menacé comme ça : c’est d’alerter tout le monde. Vous le saviez, dès que l’on m’ennuie un petit peu, je vous montre le dossier. Dès que je reçois une lettre d’avocat, je la scanne et je la mets sur le Blog de Paul Jorion et ça marche très très bien. Avis à tout le monde : même si vous pensez que vous êtes en position de faiblesse, achetez le livre de M. Gavin De Becker. C’est un bon livre, cela doit exister en français. Si ce n’est pas en français, je suggère aux éditeurs français de le publier : « Comment se défendre quand on vous attaque de manière vicieuse par un moyen ou un autre ? ». La peur est bonne conseillère mais, à partir de la peur, agissez rationnellement à partir de là. Il ne faut pas se laisser faire. Comme a dit M. Bezos : « Si moi, je ne me défends pas. Qui est-ce qui a les moyens de le faire ? ».

Voilà. Affaire à suivre… Notre grand feuilleton !

Je viens d’inaugurer le 3ème tome des tribulations de M. Trump. Je n’ai pas encore de titre pour le 3ème tome mais tout cela est en préparation. Si vous n’avez pas suivi ce qui s’est passé tout au début, cela va venir, c’est pour bientôt.

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