Je commentais ici en direct le 21 novembre alors que je regardais les auditions de la commission impeachment du Congrès américain :
[Le procureur] Goldman pose de nombreuses questions à [Fiona] Hill [ex-conseillère au National Security Council] sur l’incident au cours duquel John Bolton, ex-conseiller à la Maison-Blanche pour les questions de défense, interrompit la discussion avec des interlocuteurs ukrainiens quand il comprit que le déblocage de l’aide militaire à l’Ukraine était subordonné dans l’esprit de Giuliani (parlant au nom de Trump), disant à Hill : « Je n’ai rien à faire dans cette affaire de dealers que Rudy et Mulvaney [chef de cabinet de la Maison-Blanche] sont en train de mitonner ” (“I am not part of whatever drug deal Rudy and Mulvaney are cooking up”). L’objectif me semble être d’encourager Bolton à venir déposer et présenter sa propre version de l’affaire. [La rumeur court en ville que si Bolton refuse jusqu’ici de témoigner ce n’est pas par loyauté envers Trump, mais pour booster les ventes de son livre de mémoires à paraître].
Mercredi dernier, 22 janvier, Trump déclarait à la presse :
On se débrouille pas mal. Je suis parvenu à voir un bon bout. Il me semble que notre équipe a fait du bon boulot. Mais honnêtement, nous avons le matériau. Ils n’ont pas le matériau.
Et donc une bonne part du « matériau » se trouve dans le manuscrit de Bolton, lequel n’a jamais témoigné mais a désormais manifesté l’intention de venir devant le Sénat planchant sur l’impeachment, si on devait lui demander de venir.
Or (Enfer et damnation !), le New York Times a commencé de faire circuler hier (objet de fuites), des passages stratégiques du livre à paraître le 17 mars (tant de gens ont l’occasion de voir un manuscrit entre sa rédaction et son apparition sur le rayon des librairies).
Les Républicains préféreront-ils entendre Bolton lui-même (de préférence à des fuites incontrôlées) ? Comment Bolton réagira-t-il à la perspective de perdre de gras droits d’auteur ? Le suspens est à son comble !
En effet, peut-être un adversaire, mais aussi un accélérateur du processus d’effondrement. Il n’y a pas la place pour deux…