Blog de Paul Jorion

16 réponses à “Emmanuel Todd : « Le patriarcat n’a jamais existé », par Chantal Montellier”

1. 

   arkao

   30 janvier 2022 21h02

   Désolé Chantal, 100 % d’accord avec E. Todd.
   Ma belle-fille est néoféministe et les débats de ce week-end on été très très animés 🙂
   Elle a néanmoins mangé avec plaisir les petits plats préparés par le vilain patriarche que je suis.
   Pour la corvée de vaisselle, pas de soucis, c’est la fée électricité qui s’en est chargé.

   1. 

      timiota

      30 janvier 2022 21h34

      Fée dont la testostérone est U235 !

2. 

   pierre guillemot

   30 janvier 2022 21h10

   Me permettrai-je de dire que c’est bas de plafond (la pensée, pas le dessin qui est seulement banal).

   Lecture conseillée pour voir le patriarcat (le vrai) fonctionner : le chapitre 38 de la Genèse (c’est dans la Bible) dont l’héroïne est Tamar, deux fois belle-fille de Juda fils de Jacob, veuve d’Her et d’Onan.

3. 

   timiota

   30 janvier 2022 21h31

   J’aurais toutefois aimé que le bouquin de Todd initiât un travail de fond en anthropologie
   (lequel aurait au passage situé l’intersectionnalité, chose restant à faire correctement je crois; l’ironie étant que
   dans le cas d’espèce, Todd est un intersectionnel à sa façon, pas très aimé de sa profession, surinvesti par les maisons d’éditions, …).

   Dis autrement : J’ai plutôt l’impression d’un éclairage en ombre chinoise de la scène suivant un angle où Todd sait qu’il n’est pas beaucoup contredit
   (la démographie moderne dans l’anthropologie, disons).
   La patience commanderait d’attendre que le débat par articles interposés et « faits sociaux » dûment étayés ait lieu.

4. 

   Manuel

   30 janvier 2022 22h58

   J’imagine que cette publication a été mise en ligne dans un seul objectif : illustrer un des handicaps majeurs de notre espèce face à son extinction.

   Contre la réalité, un être humain, comme Chantal nous le démontre ce soir avec brio, préfèrera toujours croire à l’idéologie à laquelle il adhère.

   Pire, il utilisera les moyens les plus vils à sa disposition, comme le mensonge ou l’insulte (ici Chantal ment et insulte), pour protéger et perpétuer ses croyances.

   1. 

      timiota

      30 janvier 2022 23h37

      C’est un peu épidermique, mais de voir s’allonger la liste des gens qui soit eux-mêmes soit par leur production « prêt à l’usage » sont susceptibles de donner des armes contre les féministe (néo ou pas) , c’est pas très enthousiasmant. Je ne mets pas Darmanin ou Zemmour dans le même panier que Todd, mais il existe bien une balance où le poids de leurs attitudes peu se rejoindre.

      L’attitude « moi je dynamite » de Todd, on m’enlèvera difficilement de la tête qu’elle induit surtout une jouissance éditoriale pour son auteur, à qui il importe moyennement de savoir qui surfera dessus et comment. Ca m’a rappelé un peu E.O. Wilson, lequel s’était lui amusé à fissurer à ses 75 ans la sociobiologie qu’il avait fondée, avec, je l’imagine, une part de « jouissance éditoriale » .

      Le point intéressant qui transparait mieux dans l’interview de Marianne que dans celle de FC (avec Olivia Gesbert) est qu’il peut y avoir un important « effet de bord » à la montée éducative des femmes dans le supérieur. Cela correspondrait à ce qu’on appelle du cisaillement dans un solide. C’est un prisme d’analyse très valable, exacerbé dans des pays comme la Tunisie par exemple. Et qui n’empêche pas une certaine dose de domination de la société réelle (la rue de la ville en Tunisie !) . Cela transparait dans les « gentillesses » de type « girly swots » pour désigner toute personne qui fait un peu de zèle dans les engagements scolaires et autres.

      1. 

         Paul Jorion

         30 janvier 2022 23h56

         L’attitude « moi je dynamite » de Todd, on m’enlèvera difficilement de la tête qu’elle induit surtout une jouissance éditoriale pour son auteur, à qui il importe moyennement de savoir qui surfera dessus et comment.

         Non, ce n’est pas ça : c’est le sens aigu d’une responsabilité authentiquement historique de chacun de nous – que peu ressentent. Un Surmoi pas venu juste des parents, mais traversant les millénaires.

         (Ce que je dis là, je ne l’ai pas sucé de mon pouce : je le tire de nos conversations).

         1. 

            timiota

            31 janvier 2022 0h45

            Mais n’est-ce pas cela aussi un biais cognitif du paternalisme (ou du patriarcat) ?

            Evidemment il y a le risque contraire de n’avoir « aucune » responsabilité, au pôle opposé.

            Mais se sentir plus historique que les acteurs qui perçoivent d’autres choses d’une autre façon, mmmm, c’est à la limite du registre ce qu’on fait pour les « ados qu’on va chercher au commissariat après leur c… » , il me semble possible de passer un message en les traitant autrement qu’en disant « moi je dessille avec un surplomb historique ».
            L’historique se retisse dans le présent, il n’est pas surplombant par lui-même.

            1. 

               Paul Jorion

               31 janvier 2022 10h07

               À mon sens une conception déterministe du monde « à la Wolfram » implique que si l’on se constate n’avoir aucun impact visible sur le monde, le fatalisme, c’est d’avoir une position relativiste du type de celle que tu décris : « tout se vaut », mais si au contraire, on se constate avoir un impact, le « fatalisme », entre guillemets dans ce cas-là, c’est de se dire qu’on est parmi les acteurs de l’histoire et ne rien cacher de ce que l’on pense parce que les faits démontrent que l’on est l’un de ceux qui « comprennent les temps qui sont les nôtres », dans les termes de Hegel.

               Je dirais que des institutions de type « survivance scolastique » comme Cambridge, par lequel nous sommes passés Todd et moi, vous conduisent à penser dans ce moule-là : Déterminisme + Fatalisme … à géométrie variable.

5. 

   Hervey

   31 janvier 2022 13h09

   Il faudrait demander une étude prospective sur les « pétroleuses » à Jancovici.
   L’écoute des deux interviews (je n’ai pas lu l’ouvrage) me laisse penser qu’il n’irait pas en sens contraire de ce que dit Todd.
   Audacieux ou pas, j’ai toujours interprété l’énigmatique sourire de Mona Lisa comme le signe affiché de ce don de vie exclusif réservé aux personnes de son sexe et exprimé si délicatement mais avec assurance par … le peintre tout autant. C’est tellement évident qu’on ne le remarque même plus, et bien moins tapageur que « l’origine du monde » de Courbet.

   Pour les désunis, une réconciliation avec Mozart est toujours possible.

   https://www.youtube.com/watch?v=H8HJv4I1k-A&list=RDH8HJv4I1k-A&start_radio=1&rv=H8HJv4I1k-A&t=425

6. 

   Juillot Pierre

   31 janvier 2022 17h05

   Les femmes de ménages (mais pas qu’elles, toutes occupant des « tâches ingrates », « repoussantes », pas suffisamment « glorieuses »… pour la « représentativité » de « l’Homme » de la « virilité »… – comme l’emploi de caissière remplacée par des « caisses automatiques » défiscalisées et désocialisées… par exemple… – sorte de « grand remplacement » comme jadis les emplois de secrétaires les surreprésentaient… jusqu’à l’arriver d’algos, de logiciels défiscalisés et désocialisés) , mais surtout elles… à peine reconnues comme soignantes, aides soignantes dans les services publics hospitaliers, Ehpads, devraient-elles apprécier la façon de poser ce débat…?

   Les femmes de ménages en question ne sont-ce pas souvent celles qui ne trouvent plus que des CDD, temps partiels contraints paupérisés (qui se rappelle du discours de l’ex patronne du medef qui disait en substance que si l’amour est précaire, il faut accepter que le travail le soit aussi…?) ou rarement quelques autres « emplois ubérisés »… qui errent dans le cumule des ménages et déplacements quotidiens, chez plusieurs particuliers, « entreprises » (centres de soins gérés comme une entreprise)… et qui souvent aussi se retrouvent dans le « sous-statut » de mères isolées avec enfants, « suspectes de mal élever leurs enfants présumés coupables de délinquances », ignorant ou laissées dans « l’ignorance volontaire » de leurs droits à recourir aux RSA (présumés « cancer de la société », niches de « fraudes sociales… »)…?

   Ne sont-elles pas par hasard « sur-représentées » dans les situations dramatiques de NON RECOURS (soit disant « pognon de dingue mis dans les minimas sociaux, qui fait que les pauvres le restent et se déresponsabilisent ») d’inégalités de destin, scolaires, territoriales… d’accès à la justice et aux frais d’avocats… pour faire valoir leurs droits à la pension alimentaire non payée (même la macronie s’en mêle en ayant menée des politiques publiques pour pallier à ce fléau le impactant)… alors qu’elles devraient culpabiliser peut être qu’aucuns partis politiques les représentent plus dignement… ?

   Est-ce que l’anthropologie consulte la sociologie, qui elle actualise les données à voir les taux records de divorces et de présences féminines dans les situations de NON RECOURS… comme le taux record de femmes âgées dans les Ehpads faisant scandales actuellement (puisse qu’elles vivent plus longtemps que les hommes, malgré une pénibilité au travail, dans la précarité, l’isolement, les « discriminations systémiques »… leur empêchant d’espérer vivre cette retraite, en bonne santé)…? Quelle part de « représentativité » dans les records de taux d’abstentions occupent ces femmes…?

7. 

   Juillot Pierre

   31 janvier 2022 17h18

   Qu’il y ai eu des « progrès » dans la condition féminine, en France, durant les quelques décennies qui suivirent ou chevauchèrent la fin des trente glorieuses, doit-il suffisamment « nous » rassurer, à constater les programmes de régression « sociétale » que proposent l’extrême droite/droite extrême, voir même du coté obscure de la macronie, ne s’étant pas épanchée non plus dans un « ressenti » de « repentance » forcenée… à l’encontre des jeunes femmes/enfants qui ayant confectionné des années durant, en partie, les smartphones, tablettes, etc (après la perte d’un parent décédé dans les décombres du RANA PLAZA, ou dans le désert du Qatar…?), des occidentaux qui s’apprêtent à aller au mondial de foot 2022 allant se dérouler au Qatar…(?) jeunes femmes, enfants… qui sont remplacé.e.s par des robots sans autre substitue à leur perte de salaire, de « statut »… que ne plus avoir de quoi satisfaire la subsistance de leurs famille, fuyant la perte de la biodiversité, le dérèglement climatique, les guerres commerciales, monétaires, de « civilisation »…?

8. 

   Juillot Pierre

   31 janvier 2022 18h23

   S’il me fallait développer par une analogie mon « ressenti » des espaces-temps divergents, qui peuvent exister entre l’anthropologie et la sociologie politique de « l’ancien monde » (toujours sous influence perpétuelle de la recherche du consentement » des « temps de cerveaux disponibles » qu’à vouer un « culte féroce » à la seule « DICTATURE des émotions » sondées, capable de « réconcilier » les doutes, incertitudes des « bas instincts » avec leurs « ras le bol fiscal », « poujadisme »…) et les variétés d’interprétations qui tentent de subsister dans les tentatives d’émergences des « promesses » du « nouveau monde » – du genre « quoi qu’il en coûte »… par exemple – je ferais volontiers un parallèle avec cette interprétation personnelle d’une actu partagée par notre hôte, au sujet du monde du vivant paraissant s’accommoder avec suffisance des échecs de l’espèce humaine ayant tenté de comprendre son environnement avec un prisme biaisé.

   « Jusqu’à quand l’anthropomorphisme que « l’on » prête « volontiers » à cette espèce tellement en danger, « qu’on » a pas encore su se mettre d’accords sur le cran au dessus de « en voie de disparation »… quand le « consensus scientifique » paraît-il s’entend pour « humaniser » des sondes spatiales, et autre « IA »… acceptera de ne plus prêter au « monde du vivant » sa capacité d’adaptation, « d’assimilation » à « devoir » se contenter des échecs (ou réussites en cas de gestion néolibérale d’une crise sanitaire issue d’une zoonose)… perpétuels… du capitalisme devenu aujourd’hui ultralibérale, même dans les études des impactes « sans équivoques » et nuisibles des activités humaines, se produisant dans les espaces, inexplorés par l’espèce humaine qui comme une grenouille plongée dans un chaudron porté lentement à ébullition, est à peine capable de se rendre qu’il lui en cuira si elle y reste… à « procrastiner », « spéculer », « parier »….? »

   https://www.theguardian.com/world/2022/jan/31/polar-bears-move-into-abandoned-arctic-weather-station-photo-essay

9. 

   Juillot Pierre

   31 janvier 2022 19h25

   Qu’il soit permis aux « spéculateurs » (anthropologues et sociologues de « renom » compris dans leur « compétitivité », « concurrence pure et parfaite »… à la notoriété, à laisser une trace dans « l’Histoire » – écrite par les « vainqueurs ») pariant sur les stocks gérés en flux tendus et prix, des matières premières nécessaires à la production de matériels, médicaments, appareils de soins, etc… et autre alignement au moins disant social, moral fiscal, environnemental… sur les protections sociales, droits du code du travail…. « dépenses sociales » des soignantes, aides soignantes, femmes de ménage (majoritaires)… soit disant trop « généreuses » « coûtant trop chères »… devant s’occuper d’enfants/adultes handicapés, ou de personnes dépendantes, dans leur veille âge… avec qui la communication est quasiment impossible, même à soigner leurs souffrances… de comprendre la désespérance qu’il peut exister en tant que « descendance » de « l’âge de l’or gris », ou de parent.e.s pauvres d’enfants « invalides », en situation « d’incapacité », pour qui il n’existe plus aucun espoir que la 6-ième génération puisse espérer escalader « l’escalier social » effondré, pour sauver si ce n’est leurs vies, au moins la mémoire de ses ancêtres… qu’il soit permis cela… n’est-ce plus qu’une utopie, à « Gauche »…?

10. 

    Jacques Racine

    04 février 2022 17h19

    Bonjour Paul, bonjour à tous!

    Est-ce que tu sais si Todd pense quelque chose du travail de Johann Chapoutot; et si oui, qu’en est-il?

11. 

    Juillot Pierre

    10 février 2022 17h56

    @ Chantal Montellier.

    Quelques puissent avoir été mes maladresses – les malentendus, les problèmes de compréhension venant de difficultés à être en capacité ou pas de verbaliser ses sentiments en usant de « code » convenu à quelque endroit particulier et singulier de la « société » – dans les commentaires que j’ai adressé spécifiquement sur vos desseins… sachez que j’ai adoré, je continue d’aimer, et ne me lasserai jamais de la part de rêverie et de lucidité critique qu’ils m’inspirent…