Petite remarque sur l’évaluation des connaissances dans un monde post-ChatGPT

Illustration par DALL·E (+PJ)

L’opportunité offerte par Wikipédia de faire des copiés-collés avait déjà passablement remis en cause la capacité à évaluer les connaissances. Pour contrer cette nouvelle pratique, des logiciels furent rapidement développés qui la rendaient détectable. De même, des logiciels sont vite apparus qui annonçaient pouvoir déceler la patte d’un Grand Modèle de Langage (LLM) dans un texte. Las ! ces logiciels confondent dans leurs tentatives de détection de la supercherie, les productions des LLM avec celles d’auteurs dont la langue dans laquelle ils rédigent n’est pas leur langue maternelle. Parallèlement, l’élève astucieux a rapidement découvert qu’il pouvait aisément brouiller les pistes en demandant à la machine de moduler sa production selon son vœu, par exemple « dans le style d’un lycéen pas très sûr de lui ».

Voici, à l’intention des sceptiques, ce qui s’obtient alors de GPT-4 :

« Bon, donc, y a des logiciels qui sont sortis et qui prétendent qu’ils peuvent repérer quand c’est un LLM, qui a écrit un truc. Mais, euh, en fait, ces logiciels se plantent un peu. Ils confondent ce que les LLM écrivent avec le style des gens qui écrivent pas dans leur langue maternelle. C’est un peu gênant, non ? Et puis, y a des élèves, ils sont plutôt malins. Ils ont capté qu’ils pouvaient demander à la machine de faire genre elle écrit de manière cool, ou comme un lycéen qui n’est pas trop sûr de lui. Comme ça, c’est encore plus dur de savoir si c’est un humain ou un LLM qui a écrit ! ».

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46 réponses à “Petite remarque sur l’évaluation des connaissances dans un monde post-ChatGPT

  1. Avatar de Chabian
    Chabian

    Qu’est-il nécessaire d’évaluer ? That is the question.
    La culture de « l’évaluation » dans un esprit de management en a rajouté une couche !
    On a pu montrer que les écoles de commerce se vendent (vers 1995) en argumentant de la réussite pro (pratique) de leurs anciens élèves, et non des résultats des étudiants et encore moins des profs…

    Nous (ils !) avons besoin d’humains capables d’acquérir et d’élargir une compétence pratique. Parfois, cela demande la mémorisation d’outils : les tables de multiplication pour calculer, par exemple. Mais la « compréhension du problème à résoudre », comment la construire, et comment l’évaluer ?
    L’évaluation par le prof est doublement erronée :
    – elle évalue le « poste récepteur » sans évaluation du poste émetteur ;
    – un prof est qqun qui a tellement peur de la vraie vie, qu’il a préférer ne pas quitter l’école (F. Cavanna).
    Certains apprennent tard, d’autres tôt (moi : premier en première année, dernier en terminale ; abandon en dernière année d’univ, puis diplômé à 48 ans; carrière très enrichissante, merci).

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @Chabian Dans les écoles de commerce (ou d’ingénieur) ou d’autres formations à but professionnel (Médecine ? ..) une partie significative du corps professoral est constituée de praticiens qui y interviennent à temps partiel, contrairement à l’université, dont le rôle est de former des professeurs !

      1. Avatar de Chabian
        Chabian

        Selon moi, l’université forme des juristes, des hommes de sciences et des hommes de lettres… depuis le moyen-age. Avec de nombreux métiers : médecins, avocats et magistrats, chercheurs, ingénieurs, gestionnaires, etc. Eventuellement des enseignants également.
        Le phénomène des « grandes écoles » est une particularité française, qui dévalorise l’université française. On s’en passe bien ! (en Belgique). Il y a bien quelques écoles privées en Belgique (dont « Solvay », école de commerce…et de finance sans doute) mais pour des métiers… moins nobles, de marchands, à l’éthique douteuse, disait-on… Et « l’Université » (deux publiques, deux privées : une catho et une laïque) lutte contre l’apparition de ces écoles ; j’ai vécu cela pour la création d’une école centrée sur l’environnement.

        1. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          @Chabian Des professeurs, (professionalisant pour le secondaire, le primaire avait ses propres institutions) mais aussi des chercheurs pour le minage sur le front de taille du savoir par des thèses et des travaux ultérieurs publiés et soumis aux pairs et ainsi assurer la reproduction du corps académique, le savoir dispensé n’ayant pas a priori (valeur suprème) d’objectif professionalisant.
          Rien n’empéchant certains secteurs économiques d’apprécier à juste titre la formation reçue, et offrir des perspectives d’emploi et de carrière, comme pour les ingénieurs (ou les antroplologues :+) dans la banque ..

        2. Avatar de Vincent Teixeira
          Vincent Teixeira

          @Chabian,
          juste sur un « détail » : « Le phénomène des « grandes écoles » est une particularité française, qui dévalorise l’université française. »
          Cette affirmation bien trop générale mérite d’être fortement nuancée… En tout cas, pour ce qui est des sciences humaines (et en particulier les Lettres et la philosophie, domaine que je connais un peu mieux que « le reste »), cela ne me semble nullement le cas. Certes, qu’un étudiant sorte de Normale Sup reste toujours un prestigieux « passeport » ; mais qu’il obtienne son agrégation en ayant fait Normale Sup ou en étant à l’université ne change pas fondamentalement la donne… Et l’université française n’est pas dévalorisée et ne démérite sûrement pas dans ces domaines, à en juger (d’abord) par l’excellence de très nombreux professeurs (de nombreux grands philosophes français des dernières décennies du siècle passé, et par la suite aussi, ont souvent été profs à l’université, plus qu’à Normale Sup).
          Par contre, il est indéniable que l’idéologie dominante dévalorise l’université, et que le système des grandes écoles signe une alliance rare de la bourgeoisie économique et de la bourgeoisie intellectuelle.

  2. Avatar de Benjamin
    Benjamin

    Bonsoir Paul,
    (et bonsoir à toutes et tous)

    Si savoir est (très) important, comprendre ce que l’on sait me semble l’être tout aussi (si ce n’est peut-être plus).

    Albert Einstein a dit : « […] n’importe quel imbécile est capable de savoir, mais comprendre est ce qui importe […] ».

    De mémoire, le modèle allostérique de Giordan suppose qu’apprendre implique une déconstruction et une reconstruction permanente de notre architecture de conceptions (valeurs, connaissances, croyances, …), pour en intégrer de nouvelles.

    Demander à un perroquet stochastique de composer pour soi (même en lui « promptant » de le faire au style d’un lycée par certain de lui) trompera en apparence le lecteur non averti !… Mais devant l’érudit, le « faussaire » sera forcément mis à nu, sa faible maîtrise du sujet ne lui permettant pas de dépasser le texte rédigé par le LLM.

    L’évaluation va donc consister de plus en plus à une mesure de la maîtrise du savoir qu’à une mesure du savoir emmagasiné en lui-même. Adieu les concours généraux de connaissances !!!

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      Et surtout… ya l’écrit et l’oral ( sans « prompteur »…^!^… )

      1. Avatar de Marcl
        Marcl

        Je me souviens avoir traité par erreur le sujet  » les calculatrices sont interdites durant cette épreuve  » au bac philo ; il suffit donc de les interdire pendant les examens tout simplement

    2. Avatar de Nikolaz
      Nikolaz

      En effet, plutôt que de faire plancher un étudiant pendant quatre heures sur un sujet, il est probablement plus intéressant de l’amener à travailler sur le long cours sur un projet complexe. Cela se fait d’ailleurs de plus en plus dans les cursus d’ingénieur (en plus du mémoire de fin d’études).
      Sont mis en avant dans ce type de démarche : la méthodologie, la structuration, l’imagination, la qualité de la rédaction.

      J’ai juste un doute en l’écrivant : les LLM ne sont-ils pas également capables de le faire à notre place ?

      Et alors je me mets à songer aux Éloïs de La Machine à explorer le temps qui vivent à la surface de la terre, êtres simples et fades, les individus du dessous n’étant cependant plus les Morlocks laborieux, mais les automates intelligents.

  3. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
    Pierre-Yves Dambrine

    Pourquoi s’acharner à vouloir démonter  que GPT est le plus fort à tous points de vue, alors que cette capacité à simuler les oeuvres humaines devrait plutôt nous alerter.

    Admettons que toute trace GPT soit irrémédiablement indétectable (mais je ne doute pas que des informaticiens et des mathématiciens, soient en train de trouver les parades), est-ce pour autant une bonne nouvelle ?

    Si c’était une bonne nouvelle cela reviendrait à dire que la notion d’authenticité pour les humains avant GPT n’était pas pertinente. A quoi bon rechercher la vérité, les sources, puisque tout est falsifiable, et dans le cas de GPT simulable. Je m’étonne que des scientifiques et autres ingénieurs abandonnent toute rigueur intellectuelle quand il s’ait de poser le problème du point de vue éthique et moral, comme si tous les acquis de l’humanité devaient être mis au rebus au prétexte que l’humanité est confrontée à un défit inédit.

    Autrement dit pourquoi accorder un statut d’exception à GPT, et apparemment s’en réjouir, alors que la falsification des sources, l’impossibilité d’imputer à tel ou tel humain son oeuvre, ses propos, était considéré comme une entrave à la bonne vie dans la Cité avant GPT ? Pour qu’il y ait des citoyens dans la CIté, responsables de leurs propos et de leurs actes il faut pouvoir attribuer à chacun ce qui lui revient de droit. S’il devient indifférent qu’untel à tenu tel propos publiquement, a accompli tel ou tel acte, plutôt qu’un autre réellement existant, ou anonyme, toute notion de responsabilité ipso facto disparaît, c’est la fin de la citoyenneté et de la démocratie.

    NB il y a aussi l’autre problème de la desappropriation des connaissances pour les humains qui relèguent leur capacité de raisonnement et de composition à une machine, avec à terme une machine qui plutôt que d’apporter de la diversité des points de vue, des styles afférents, tend à uniformiser les productions langagières et donc à les appauvrir. Cet aspect me fait d’ailleurs douter que l’IA puisse tenir ses promesses, en tant qu’entité autonome, pour l’heure son autonomie n’est avérée que dans le cadre d’un monde où ce sont les humains qui lui apportent ses datas.

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @Pierre-Yves Dambrine  » S’il devient indifférent qu’untel à tenu tel propos publiquement, a accompli tel ou tel acte, plutôt qu’un autre réellement existant, ou anonyme, toute notion de responsabilité ipso facto disparaît, c’est la fin de la citoyenneté et de la démocratie. »
      Il semble pourtant que ce soit la base de toute expression de nos politiques.
      Que n’a pas dit Mitterrand ou Mélenchon, ou Sarkozy ou Macron ?

      « tend à uniformiser les productions langagières » Non pas mais à figer dans des styles parfaitement respectés et totalements différents (voir l’example du billet .) et dans n’importe qu’elle langue …
      Il doit même sans doute être possible de demander des erreurs aléatoires ou probables ..

      et puis uniformiser les productions langagières n’est ce pas le but de l’école, face aux patois, aux accents, aux solécismes …

      1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
        Pierre-Yves Dambrine

        Ruiz,
        Reproduire un panel (même évolutif) de styles prédéfinis ce n’est pas faire oeuvre de singularité.
        Pour préciser mon propos par productions langagières je n’entends pas ce n’est pas seulement ce qui est produit dans le cadre académique ou selon les normes académiques, car le langage est quelque chose de vivant, qui émane de toute la société, et précision importante à travers ses voix singulières, celles de chacun, avec en particulier ses voix les plus singulières dans l’expression quand le langage se fait art, pas forcément de manière consciente d’ailleurs.

        Je doute que les erreurs aléatoires de GPT puissent se substituer entièrement aux inventions de l’expression humaine car GPT n’a pas d’histoire, il n’habite nulle part, ne fait que pomper à gogo les histoires humaines et leurs expressions, ou leurs images, qui plus est en les anonymisant …. On très loin de la diversité singulière des expressions humaines. La machine sans ‘l’humus’ humain qui l’enrichit, sans humains qui pensent par eux-mêmes … que deviendra-t-elle ?

        L’école produit de la norme académique certes, mais surtout dans le cadre académique, se transmet dans une unité de temps et de lieu — l’école, des connaissances, à travers la médiation des enseignants pour une classe d’âge, maillon essentiel de la socialisation des jeunes humains. C’est donc un creuset, ce que ne peut pas faire GPT qui s’adresse individuellement et en quelque sorte suspendu hors du temps social et de la maturation historique, sans médiation à des individus, tendant même à les désocialiser s’il ne restait plus rester que l’IA pour assurer les transmission des savoirs et des connaissances. Que transmettre quand il il n’y a plus un temps défini susceptible d’être approprié, un espace défini susceptible d’être approprié par les jeunes humains ? C’est sans doute le rêve des ultra-libéraux, des libertariens, la disparition de toutes les médiations dans l’espace social, mais c’est sans nul doute la voix ouverte vers la déshumanisation et la disparition de toute notion d’histoire humaine, politique et sociale.

        Concernant la politique, vous confondez principe et usage. Ce que vous pointez c’est le fait que des politiques ne mettent pas en pratique ce qu’ils disent ou mentent. Ce dont je causais c’est autre chose, de plus essentiel, le fait qu’on sache justement que tel ou tel homme politique a tenu tel propos et n’a pas tenu son engagement ou a menti. Or s’il est possible de vérifier que tel politique n’a pas été digne de sa parole c’est justement qu’il est possible d’imputer à un homme politique ses propres paroles et donc d’exiger mieux, pour peu que les citoyens ont cette exigence et s’engagent. Cela aussi d’ailleurs l’existence de contre-pouvoirs à même d’effectuer les vérifications dont je parlais.
        Tout ceci n’existe plus avec une IA de type GPT, qui n’est responsable de rien, et n’est redevable de rien, que ce soit en tant que ‘lui-même’, ou en ce qui concerne ses sponsors et les ingénieurs qui les mettent au point à disposition du public.

          1. Avatar de arkao

            On s’éclaterait plus si GPT n’était pas bridé.e par des WASP 😉

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          Faut pas te passer la rate au court bouillon comme ça, Pierre-yves!
          On va s’en sortir. On a juste besoin d’un petit coup de main pour sortir du capitalisme afin de sauver la planète et les enfants qui sont dessus, à Gaza et ailleurs…
          Après on laissera le Minou dans les pattes des narcissiques qui rèvent d’immortalité et on vivra tranquilles, sans argent, dans les éco-villages solaires en attendant Godot.
          😎

        2. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          @Pierre-Yves Dambrine La possibilité aisée de falsification difficilement détectable (vs Canteloup) est une chose (nouvelle)

          et « il faut pouvoir attribuer à chacun ce qui lui revient de droit. »

          Lorsqu’un politique s’exprime publiquement c’est le cas, peu importe que son discours ait été créé par une IA ou Henri Guaino, c’est celui qui l’énonce (et qui pourrait s’en détacher) qui l’assume.

        3. Avatar de Vincent Rey
          Vincent Rey

          Vous ne croyez pas qu’une IA pourrait regarder l’économie comme elle regarde le champ de bataille d’un jeu d’échec, et proposer de bien meilleurs mouvements en jouant contre elle-même (machine learning) ?

          Aux échecs elle bat les meilleurs humains, pourquoi n’en serait-il pas de même en politique ?

          1. Avatar de Ruiz
            Ruiz

            @Vincent Rey La meilleure utilisation possible d’une IA serait de lui faire cracher un programme politique (pour gagner).

            En particulier par exemple pour les prochaines Européennes.

            Après pour l’incarner les candidats et acteurs (même jeunes et amateurs) ne manqueront pas !

    2. Avatar de timiota
      timiota

      Pour prendre une analogie avec la vie sur Terre,
      on a l’impression que pour la moitié des gens, chatGPT et les LLM, c’est l’explosion cambrienne, l’apparition des formes de vie pluricellulaires (sauf exception précédente qui se serait éteinte), ouvrant la voie à la colonisation de la terre etc;
      et que pour l’autre moitié, c’est l’extinction du Crétacé (les dinausores) qui donnera leur chance aux mammifères et aux oiseaux.
      Dans les deux cas, l’important est la (re)formation d’un écosystème, d’un savoir « tissé » dans un écosystème disons.
      Pierre-Yves craint la monoculture, liée à la forme actuelle des LLM qui n’a pas une réelle « variété génétique » (nourri à la production de l’esprit humain et bridée); ceux qui accueillent plus positivement les LLM ont sans doute du mal à formuler quelle sera la place des humains dans un nouvel écosystème.
      S’il existe un sujet, c’est le point auquel ce nouvel écosystème du savoir (de forme trop monoculturelle ou faisant la part trop congrue aux humanoïdes dissociés) aura une articulation favorable avec l’écologie terrestre, la vraie.
      Nous avons encore besoin non pas des LLM en tant que tels, mais de la « grande hybridation » des LLM avec nos capacités colonisatrices, et nos capacités adaptatives (le truc appelé « capitalisme » jouant sur les deux). Les bactéries nous regardent, pas sûr que nous soyons à la hauteur.

      1. Avatar de Garorock
        Garorock

         » ceux qui accueillent plus positivement les LLM ont sans doute du mal à formuler quelle sera la place des humains dans un nouvel écosystème. »
        Formuler l’inconnu est difficile. Ils bredouillent de vagues hypothèses, s’engluent dans le performatif. Toujours, peut être, cette sale vieille habitude de croire que les arbres peuvent monter jusqu’au ciel, que leur génie pourra les envoyer au paradis…

      2. Avatar de Vincent Rey
        Vincent Rey

        « S’il existe un sujet, c’est le point auquel ce nouvel écosystème du savoir (de forme trop monoculturelle ou faisant la part trop congrue aux humanoïdes dissociés) aura une articulation favorable avec l’écologie terrestre, la vraie. »

        C’est ce qui fait peur. Quid si cette articulation avec l’écologie terrestre venait à disparaître par accident ? Un accident nucléaire à côté, ce serait une pichenette…

  4. Avatar de Régis Pasquet
    Régis Pasquet

    1 / « dans le style d’un lycéen pas très sûr de lui »

    Noter un stock de connaissances présente-t-il de l’intérêt ?
    Pas sûr. Et quoi qu’il en soit pour qui ?
    Noter l’originalité, l »extravagance, la bizarrerie ou encore le non-conformisme d’une démarche, d’une méthode ?
    Mais tous les profs seront-ils en mesure de procéder à une notation ?

    2 / Je me demande si Chat GPT 4 serait capable de se livrer à un exercice de style à la manière des 99 exercices de Raymond Queneau ? Aussi stimulant pour l’esprit.

    1. Avatar de Chabian
      Chabian

      Et l’IA peut-il évaluer des copies, des travaux, des étudiants, peut-il les classer et même en exclure pour « insuffisance » ? En voilà une question iconoclaste !

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @Chabian Peut-il surtout exprimer un jugement critique dévalorisant, sans appel, comme un humain sait le faire et pas délivrer un consensus mielleux non culpabilisant …

  5. Avatar de Régis Pasquet
    Régis Pasquet

    « dans le style d’un lycéen pas très sûr de lui »

    Noter un stock de connaissances présente-t-il de l’intérêt ?
    Pas sûr. Et quoi qu’il en soit pour qui ?

    MAIS demander de noter l’originalité, l »extravagance, la bizarrerie ou encore le non-conformisme d’une démarche, d’une méthode ?
    Tous les profs seraient-ils en mesure de répondre à une telle demande de notation ?

    2 / Je me demande si Chat GPT 4 serait capable de se livrer à un exercice de style à la manière des 99 exercices de Raymond Queneau ? Aussi stimulant pour l’esprit.

    1. Avatar de Grand-mère Michelle
      Grand-mère Michelle

      « Noter un stock de connaissances présente-t-il de l’intérêt? »

      Hum… Pourquoi ne pas établir une liste de connaissances, de savoirs avérés comme d’inconnues à creuser, indispensables à tout un-e chacun-e, intellectuel-le ou pas, utilisateur-trice d’outils numériques ou pas (à considérer, svp, les populations du monde entier dans leur diversité de « développement »),
      afin de constituer une Intelligence Humaine Partagée, sérieusement évolutive et joyeusement imaginative?

      Car il n’est pas important, me semble-t-il, de tout savoir, mais surtout de savoir ce qui est important pour continuer à bien être vivant…
      Pour le plaisir de contribuer tou-te-s ensemble à un monde plus juste, plus équilibré donc plus empli de justice et de justesse.

      1. Avatar de CORLAY
        CORLAY

        bonjour, superbe commentaire. Prenons-en bonne note. Isabelle

  6. Avatar de Bruno GRALL
    Bruno GRALL

    Un article très intéressant sur la question dans ‘Le Monde’ de ce jour : https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/12/25/les-ecoles-d-architecture-plongent-dans-l-intelligence-artificielle_6207655_3246.html
    Où des enseignants s’inquiètent du manque de créativité et d’esprit critique de leurs étudiants utilisant ChatGPT.
    En outre ils parlent aussi de l’impact écologique du développement de l’I, bien plus gourmande énergiquement qu’une requête par Google.

  7. Avatar de ilicitano
    ilicitano

    Test connaissances GPT

    Concours Français 2022 : X/ENS
    Durée: 4h

    « Rien de ce qui se passe dans l’enfance n’a de nom. »
    Annie Ernaux, L’autre Fille, 2011.
    Vous commenterez et discuterez ce propos en vous appuyant sur des
    exemples précis empruntés aux œuvres du programme (Jean-Jacques
    Rousseau, Émile ou de l’éducation, livres I et II ; Hans Christian
    Andersen, Contes ; Wole Soyinka, Aké, les années d’enfance)

    BingGPT:

    La citation d’Annie Ernaux, « Rien de ce qui se passe dans l’enfance n’a de nom », souligne l’indéfinissabilité et l’ambiguïté de l’enfance. Les œuvres de Jean-Jacques Rousseau, Hans Christian Andersen et Wole Soyinka offrent des perspectives variées sur ce thème.

    Dans « Émile ou de l’éducation », Rousseau explore l’idée que l’enfance est une période distincte de la vie, caractérisée par l’innocence et la liberté. Il soutient que les enfants doivent être autorisés à apprendre et à grandir à leur propre rythme, sans être contraints par les normes et les attentes des adultes. Cela reflète l’idée d’Ernaux que l’enfance est une période sans nom, car elle échappe aux catégories et aux définitions imposées par la société adulte.

    Les contes de Hans Christian Andersen, en revanche, sont remplis de personnages d’enfants qui vivent des aventures extraordinaires. Ces histoires montrent que l’enfance est une période de merveille et d’émerveillement, mais aussi de peur et de danger. Les enfants dans les contes d’Andersen sont souvent confrontés à des défis et à des épreuves qui les obligent à grandir rapidement, ce qui suggère que l’enfance est une période de transition et de transformation.

    Enfin, dans « Aké, les années d’enfance », Wole Soyinka offre un regard autobiographique sur son enfance au Nigéria. Soyinka décrit son enfance comme une période de découverte et d’apprentissage, mais aussi de conflit et de lutte. Il montre comment les expériences de l’enfance peuvent façonner notre identité et notre vision du monde, même si nous ne sommes pas toujours capables de les nommer ou de les comprendre pleinement à l’époque.

    En somme, bien que l’enfance puisse sembler être une période « sans nom », elle est en réalité une période de grande importance et de signification. Les œuvres de Rousseau, Andersen et Soyinka illustrent la complexité et la richesse de l’expérience de l’enfance, tout en soulignant la difficulté de la définir ou de la catégoriser de manière précise. C’est peut-être cette indéfinissabilité qui fait de l’enfance une période si fascinante et si importante dans nos vies.

    ————
    Le thème commun entre ces œuvres est **l’enfance**. Chaque auteur explore l’enfance à travers différentes perspectives et contextes, mais tous s’accordent sur le fait que c’est une période significative et formatrice de la vie. Ils mettent en évidence l’innocence, l’émerveillement, la découverte, mais aussi les défis et les luttes qui caractérisent cette phase de la vie. De plus, ils soulignent tous la complexité de l’enfance et la difficulté de la définir ou de la catégoriser de manière précise. C’est ce qui fait écho à la citation d’Annie Ernaux, « Rien de ce qui se passe dans l’enfance n’a de nom ».

    ————

    Chaque auteur décrit l’enfance de manière unique dans leurs œuvres :

    1. **Jean-Jacques Rousseau** dans « Émile ou de l’éducation » décrit l’enfance comme une période distincte de la vie, caractérisée par l’innocence et la liberté. Il soutient que les enfants doivent être autorisés à apprendre et à grandir à leur propre rythme, sans être contraints par les normes et les attentes des adultes.

    2. **Hans Christian Andersen**, dans ses contes, présente l’enfance comme une période de merveille et d’émerveillement, mais aussi de peur et de danger. Les enfants dans ses contes sont souvent confrontés à des défis et à des épreuves qui les obligent à grandir rapidement, ce qui suggère que l’enfance est une période de transition et de transformation.

    3. **Wole Soyinka** dans « Aké, les années d’enfance » offre un regard autobiographique sur son enfance au Nigéria. Il décrit son enfance comme une période de découverte et d’apprentissage, mais aussi de conflit et de lutte. Il montre comment les expériences de l’enfance peuvent façonner notre identité et notre vision du monde, même si nous ne sommes pas toujours capables de les nommer ou de les comprendre pleinement à l’époque.

    Ces descriptions mettent en évidence la complexité et la richesse de l’expérience de l’enfance, tout en soulignant la difficulté de la définir ou de la catégoriser de manière précise. C’est peut-être cette indéfinissabilité qui fait de l’enfance une période si fascinante et si importante dans nos vies.

    ——–
    L’enfance est un thème important en littérature pour plusieurs raisons :

    1. **Universel et relatable** : Tout le monde a été enfant. Ainsi, les histoires sur l’enfance ont une portée universelle et peuvent être comprises et appréciées par des lecteurs de tous âges et de toutes cultures.

    2. **Formation de l’identité** : L’enfance est une période formatrice où nous commençons à nous comprendre et à comprendre le monde qui nous entoure. Les expériences de l’enfance peuvent avoir un impact profond et durable sur notre identité et notre vision du monde.

    3. **Richesse des émotions et des expériences** : L’enfance est une période de découverte, d’émerveillement, mais aussi de peur et de confusion. Cette richesse des émotions et des expériences offre un matériau riche pour la littérature.

    4. **Perspective unique** : Les enfants voient le monde différemment des adultes. Ils posent des questions que les adultes ont cessé de poser, remarquent des choses que les adultes ont cessé de remarquer. Cette perspective unique peut offrir des aperçus précieux et originaux.

    5. **Critique sociale** : Enfin, la façon dont les enfants sont traités dans une société peut être révélatrice des valeurs et des priorités de cette société. Ainsi, les histoires sur l’enfance peuvent souvent servir de critiques sociales puissantes.

    Ces raisons font de l’enfance un thème récurrent et puissant en littérature. Chaque auteur peut explorer ce thème à sa manière, offrant ainsi une multitude de perspectives sur cette période cruciale de la vie.

    ———-
    La société joue un rôle crucial dans la construction de l’identité des enfants. Voici quelques façons dont cela se produit :

    1. **Normes et valeurs** : La société transmet ses normes et valeurs aux enfants, qui les internalisent et les utilisent pour se comprendre eux-mêmes et le monde qui les entoure. Par exemple, la société peut valoriser certaines compétences ou comportements et décourager d’autres, ce qui influence la façon dont les enfants se perçoivent et se comportent.

    2. **Rôles sociaux** : La société attribue des rôles sociaux aux individus en fonction de divers facteurs tels que le sexe, la classe sociale, la race, etc. Ces rôles peuvent influencer la façon dont les enfants se voient et interagissent avec les autres.

    3. **Éducation** : L’éducation est un autre moyen par lequel la société façonne l’identité des enfants. Le système éducatif transmet non seulement des connaissances et des compétences, mais aussi des attitudes et des valeurs.

    4. **Médias** : Les médias jouent également un rôle important dans la construction de l’identité des enfants. Les enfants absorbent les messages véhiculés par les livres, les films, la télévision, Internet, etc., qui peuvent influencer leur perception d’eux-mêmes et du monde.

    5. **Interactions sociales** : Les interactions avec les pairs, les enseignants, la famille et d’autres membres de la société aident les enfants à développer leur sens de soi et leur compréhension de leur place dans le monde.

    Il est important de noter que, bien que la société joue un rôle important dans la construction de l’identité des enfants, les enfants sont également des acteurs actifs dans ce processus. Ils interprètent, négocient et résistent aux messages de la société à mesure qu’ils développent leur propre identité.

    ———-
    Remarque concernant GPT : il a lui même proposé les questions suivantes que j’ai acceptées et séparées par des ——-
    Durée questions /réponses 5′

    1. Avatar de Grand-mère Michelle
      Grand-mère Michelle

      « Rien de ce qui se passe dans l’enfance n’a de nom. »

      Il me semble que A.Ernaux dit surtout que, dans la petite enfance, si les bases et significations du langage, des mots, sont encore inconnues, il s’y passe néanmoins des choses, agréables ou pas, que l’enfant ressent et constate, commence donc à « savoir », et qui déterminent son comportement futur (qui sera, dans le cas de certain-e-s, de se taire définitivement…!)
      Il existe donc autant d’enfances que d’enfants… les mots n’ayant pas encore commencé leur œuvre de « normalisation ».

      Me basant sur ce bref propos, j’imagine que l’écrivaine est, dans le livre en question, plus préoccupée par la fonction du langage (proféré ou perçu)que par l’enfance elle-même….
      Et je m’étonne des références proposées par le concours, que L’IA s’emploie surtout à gagner…
      « Gagner, quand même! » dit le diable dans « L’histoire du soldat » de Stravinsky et Ramuz(pour le livret)

      1. Avatar de ilicitano
        ilicitano

        @Grand-mère Michelle

        Lorsque je lis votre commentaire concernant ce bref propos :
        « Rien de ce qui se passe dans l’enfance n’a de nom. »

        Vous donnez l’impression d’avoir écrit ce bref propos.

        De plus vous convenez que l’I.A , en vous étonnant sur les références aux œuvres proposées , s’emploie surtout à gagner ce concours et donc répond bien au sujet et à l’objectif de l’examen.

        1. Avatar de Grand-mère Michelle
          Grand-mère Michelle

          J’aurais pu l’écrire, et vous aussi, cela va tellement de soi…
          (dans le sens où je l’interprète, bien sûr, il faudrait demander à A.Ernaux ce qu’elle en pense…)

          Et, oui, je conviens qu’une IA est tout à fait capable de gagner ce concours.
          Mais… à quoi cela nous avance-t-il?
          C’est le concours lui-même qui est à questionner… instrument de « classification » qui contribue à perpétuer les inégalités sociales.
          (Il existe, en Belgique, de petites écoles primaires qui, pendant six ans, n’organisent aucun « examen » sauf en fin de cycle pour habituer les jeunes aux pratiques des écoles secondaires- à voir comment les unes et les autres vont s’adapter au « tronc commun » prévu jusqu’à 15-16ans…)

          Il n’existe pas de bonnes réponses, définitives.
          Mais il existe de bonnes questions qui nous permettraient d’évoluer, d’avancer, de progresser dans un contexte plus agréable…

          1. Avatar de CORLAY
            CORLAY

            bonjour, j’apprécie la fin de v/commentaire sur il existe de bonnes questions qui ns permettraient d’évoluer, d’avancer, progresser dans contexte agréable. Celles-ci devraient commencer au tout début de la croissance de l’enfant et dans un environnement bienveillant et habituer les enfants à l’éveil, de donner l’envie aux parents qui transmettent également. Nous aurions moins d’échec…. Isabelle

  8. Avatar de arkao

    Évaluation des connaissances au concours de professeur des écoles dans mon académie. Notes requises pour être recruté: 04/20 en français et en mathématique (pour des candidats de niveau Master/bac+5 et avec une forte pression sur les examinateurs pour être très tolérant).
    Résultat, une nouvelle enseignante a corrigé une élève qui avait écrit sur son cahier « les enfants crient dans la cour » par « les enfants cris dans la cour ». Véridique, on en est là. Complètement largué l’être humain.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Un cousin à moi a eu récemment la désagréable surprise que les conseils de réécriture de son manuscrit soient … bourrés de fautes d’orthographe 🙁 .

    2. Avatar de timiota
      timiota

      Ou c’est à psychanalyser : les enfants crissent dans la cour ? (et la personne en a marre et veut changer de job. Le bruit était décrit par A. S. Neill dans « Libres enfants de Summerhill » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Summerhill_School) comme étant LE facteur qui pouvait faire fuir certaines personnes, tout le reste de la logique de Summerhill lui semblant plus surmontable)

      1. Avatar de arkao

        @timiota
        Vous allez rire, je connais un couple d’instituteurs qui pour leur retraite se sont installés dans une maison mitoyenne…d’une cour d’école 🙂

        1. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          @arkao les enfants : cris dans la cour.

          1. Avatar de Thomas Jeanson
            Thomas Jeanson

            Un de mes oncles appellait les enfants les « criatures »…

    3. Avatar de CORLAY
      CORLAY

      Bonsoir Arkao, v/commentaire m’interpelle !!! En fait, reflet d’une réalité non transparente pour beaucoup. Il y a longtemps déjà en 2009, j’étais « offusquée » que certains jeunes au lieu d’écrire que ou je ne sais quel mot, l’écrivait en abrégé (Ke) Kool, ect…sur smartphone, donc pas toujours facile à comprendre et à déchiffrer. Donc cela ne m’étonne pas trop, ou disons que le niveau des enseignants est tombé bas. Il y aurait beaucoup de choses à revoir…Isabelle

  9. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    @ilicitano La véritable épreuve devrait être de fournir l’intégralité de ce texte et de demander au candidat d’apporter son commentaire et sa plus value sur l’ensemble.

    Il semble que GPT ne soit pas très disert sur l’oeuvre d’Annie Ernaux, notamment pour expliciter/expliquer ce que sa citation signifie, mais peut être cette autrice n’était elle pas au programme et n’a-t-elle été choisie que dans un souci (de dépoussièrage) de placer le sujet dans un contexte d’actualité, et dans l’espoir de détecter les meilleurs candidats par leur connaissance personnelle (par des lectures hors programme) de cet autrice à la mode et ainsi leur goût de la littérature et du mouvement des idées.

  10. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    Deux IA qui conversent et se corrigent mutuellement pourraient ressembler à deux historiens qui se disputent en prétendant que telle ou telle archive met un point définitif à l’histoire. Le pré-prompt encadre et précise l’idéologie américaine, de manière personnalisée et plus efficiente que nos vieux manuels d’histoire. C’est bien joué, la recherche de la vérité est une méthode forcément californienne.

  11. Avatar de Garorock
    Garorock

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2023/dec/26/ai-childrens-bedtime-stories
     » J’ai été choquée : mon mari utilisait l’IA pour écrire les histoires de nos enfants au coucher.
    J’ai été impressionné par le fait que ses histoires devenaient de plus en plus inventives et adaptées aux demandes de nos enfants. Puis j’ai appris son secret… »

    Le Minou 007 californien peut-il donner aux enfants les croquettes dont ils ont besoin pour ne plus entendre les cris des adultes?

  12. Avatar de Skinner
    Skinner

    Trevor Noah(humouriste,presentateur sud africain aux usa) a un nouveau podcast (what now?) .Le 7 décembre Sam Altman était son invité pendant 1h.il a l’air vraiment sympa comme type mais je sais pas pourquoi j ai l’impression qu on devraient quand même se méfier 😏

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