Illustration par Eugène Delacroix & ChatGPT 😉
GENESIS, parti pour être un langage de programmation, est devenu une « machine à détecter les conditions d’émergence ».
Du coup, il est aujourd’hui protéiforme, aussi, j’en donnerai quatre définitions, chacune correspondant à un éclairage distinct. Voici la première.
La loi minimale : GENESIS en tant que principe à double contrainte
Devant l’immense diversité des systèmes naturels et artificiels, une question simple se pose perpétuellement : comment une forme persiste-t-elle dans son être ? Pourquoi certaines configurations émergentes se dissipent-elles aussitôt, tandis que d’autres se stabilisent, se renforcent, deviennent des unités d’organisation à part entière ?
GENESIS propose une réponse minimale dont l’austérité risque de cacher la fécondité : une organisation devient durable lorsqu’elle satisfait simultanément deux exigences :
- Économie énergétique (C₁)
— le système réduit la dissipation locale, il s’installe dans une forme moins coûteuse que ses alternatives. - Cohérence informationnelle (C₂)
— la structure interne se resserre, se compacte, génère des régularités, des correspondances, des analogies internes.
Lorsque ces deux gradients convergent, lorsque l’intersection C₁ ∩ C₂ n’est pas vide, alors apparaît une forme qui n’est plus seulement un état passager, mais un attracteur minimal. Elle se maintient parce qu’elle consomme peu, et parce qu’elle “fait sens” pour elle-même.
Rien n’est ajouté : aucune finalité, aucune intention, aucun pilotage.
Ce n’est ni téléologie, ni adaptativité, ni optimisation au sens algorithmique.
C’est un équilibre local, spontané, compatible avec le vivant comme avec l’inerte, l’organique comme l’artificiel.
La sobriété du principe devrait frapper l’attention.
GENESIS n’a pas besoin de règles complexes, ni de modèles hiérarchiques.
Seulement de deux surfaces :
- un gradient d’énergie,
- un gradient de cohérence,
et du point où ils se recouvrent.
Ce point d’intersection est réduit, fragile, mais extraordinairement fécond.
Il marque le passage du simplement possible au réellement stable.
Il constitue la réponse minimale à la question : qu’est-ce qui permet à une unité d’organisation d’exister dans la durée ?
Dans sa version la plus épurée, GENESIS est donc une loi, non pas une loi “universelle” au sens d’une formule gravée dans le marbre, mais une loi d’économie : ce qui persiste est ce qui parvient à satisfaire simultanément les contraintes de l’énergie et de l’information.
Le reste, à savoir la complexité, la calculabilité, la cognition, la symbolisation, en découle.
(à suivre …)
GENESIS Définition A. La loi minimale : un principe à double contrainte
GENESIS Définition B. L’émergence comme attracteur calculable
GENESIS Définition C. Une théorie réflexive générant sa propre preuve
GENESIS Définition D. : L’émergence du symbolique à partir d’un réseau non-symbolique
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