L’EXPÉRIENCE DE L’ÉVEIL, par Thierry Melchior

Billet invité.

J’ai dans un précédent billet, évoqué les traditions de sagesse et de spiritualité et ce qu’elles pourraient nous apporter pour affronter la crise économico-financière et énergético-climatique que nous traversons. J’aimerais en préciser certains aspects.

Il existe donc un type d’expérience très particulier que l’on appelle « éveil », « libération », « illumination », « transe mystique », « extase », « anéantissement », « nirvana », « moksha », « satori », « samadhi ». On en trouve des descriptions dans de très nombreuses cultures de par le monde et depuis très longtemps. Elles surviennent dans des contextes de pratiques religieuses (ou apparentées), mais elles peuvent également survenir spontanément chez des personnes qui ne sont pas croyantes ou le sont fort peu comme le montre le philosophe et spécialiste de la pensée indienne Michel Hulin qui y a consacré un livre remarquable, « La mystique sauvage » (PUF, 2008). Elles peuvent également survenir suite à l’absorption de certains psychotropes comme la mescaline ; parmi d’autres, Aldous Huxley en décrit les caractéristiques dans « Les portes de la perception », Éd. 10:18, 2001), et il n’hésite pas à rapprocher ces caractéristiques des propos qu’un mystique comme Maître Eckhart peut tenir.

Le mot « mystique » a souvent pris un sens assez péjoratif. On l’assimile volontiers à une sorte de délire religieux, à une crise d’irrationalisme aigu, à une manifestation d’obscurantisme attardé digne de moines ignorantistes d’autrefois. De nos jours, cependant, de plus en plus nombreux sont ceux qui dans nos pays s’intéressent au bouddhisme ou à d’autres courants relativement proches dont l’objet est en lien direct avec l’éveil. Les recherches sur le fonctionnement du cerveau semblent également les trouver dignes d’intérêt.

Il serait en tous cas utile de prêter attention à ce type d’expériences, ne serait-ce que parce qu’elles semblent avoir joué un rôle majeur dans l’évolution de nos sociétés et parce qu’elles peuvent éventuellement jouer encore un rôle dans la suite de cette évolution.

En quoi consistent-elles ? Elles se caractérisent en général par les quatre aspects suivants qu’a relevés le philosophe et psychologue William James (« Les formes multiples de l’expérience religieuse », Éd. Exergue, 2001).

Ces états sont, tout d’abord, relativement ineffables : « le sujet qui éprouve un tel état de conscience dit qu’il ne peut trouver des mots pour l’exprimer. » (id.) C’est sans doute pourquoi en sont solidaires toutes les formes de théologie négative apophatique

Ensuite, ces états « apparaissent au sujet comme une forme de connaissance. Ils lui révèlent des profondeurs de vérité insondables à la raison discursive » (id.) (intuition). Ce caractère de vraie connaissance de l’expérience mystique est sans doute le plus discutable ; il serait sans doute plus juste de dire que, même si elle apparaît comme telle à celui qui la vit, elle est simplement une expérience différente (aussi sublime soit-elle) de l’expérience ordinaire.

Troisièmement ces états sont instables : « les états mystiques ne peuvent pas durer longtemps. Sauf de rares exceptions, au bout d’une demi-heure, tout au plus d’une heure ou deux, ils s’évanouissent à la lumière de la conscience normale. Une fois évanouis, leur qualité propre est difficile à reproduire par la mémoire ; mais quand ils reviennent, elle est reconnue ; chaque expérience laisse l’âme plus riche, plus épanouie. » (id.). J’ajouterais que les voies spirituelles ont principalement pour vocation de renforcer la stabilité et la permanence de ces états.

Enfin, ces états impliquent une forme de passivité du sujet qui les vit. James observe en effet que si l’on peut favoriser l’apparition des états mystiques par la mise en œuvre délibérée de certaines techniques, il n’en reste pas moins que, quand cet état de conscience s’installe, « le sujet sent sa volonté paralysée ; parfois il demeure même comme dompté par une puissance supérieure. » (id.). Cette impression est évidemment de nature à favoriser la croyance en une Force supérieure.

À ces quatre traits (ineffabilité, intuition, instabilité et passivité) relevés par James, on peut ajouter quelques autres. Un cinquième aspect est, par exemple, le fait assez constant que cette expérience s’accompagne d’un intense sentiment de joie, de félicité, de plaisir, qui n’est pas liée à une cause particulière. C’est une « joie sans objet », pour reprendre la formule du titre d’un livre de Jean Klein sur son expérience du vedanta. La pure et simple joie de vivre, d’être vivant, la joie d’exister, marque à tel point cette expérience que les joies ordinaires semblent, en comparaison, de bien peu de prix.

Parfois ce n’est pas tant la joie qui domine qu’un sentiment un peu différent, même s’il en est proche, celui du beau. Le sujet vit ce qu’il perçoit comme d’une beauté indicible, même s’il s’agit en fait d’une réalité relativement banale, voire « moche », aux yeux de la conscience ordinaire.

Sixième trait, la fusion : le sujet semble faire l’expérience d’une sorte d’immersion réciproque entre lui-même et la réalité. Comme si la différence sujet-objet s’abolissait dans un sentiment d’identité, d’inhérence réciproque entre soi et le monde.

Septièmement, l’atemporalité : la dimension temporelle semble profondément affectée. La personne vit une sorte d’abolition du temps qui prend souvent la forme d’un sentiment d’éternité, voire d’immortalité, tant de ce qui est perçu que de soi-même (les deux se fondant l’un dans l’autre). C’est sans doute là l’une des racines de la foi dans la survie de l’âme après la mort.

En huitième lieu, il arrive fréquemment, même si ce n’est pas toujours le cas, qu’un sentiment d’angoisse puisse accompagner la survenue de cet état, parfois même l’accompagner pendant toute sa durée. Mais dans de tels cas, il est permis de penser (avec Hulin) que la personne ne se laisse pas totalement aller dans l’expérience, qu’elle tente, en somme, de lui résister. Ce n’est en tous cas pas un caractère constant.

Autre trait qui est, lui, extrêmement fréquent, la soudaineté de l’expérience ; la plupart des témoignages utilisent ces mots «soudain», «tout à coup», «brutalement», «en un instant»… Par ce caractère soudain, ce genre d’expérience fait penser à ce qui se passe quand on contemple un dessin (ou, mieux encore, un stéréogramme) susceptible d’être vu de deux manières, selon deux formes (Gestalten) différentes. Ou bien c’est l’une qui s’impose, ou alors, mais brutalement, c’est l’autre.

D’autres caractéristiques pourraient sûrement être relevées et celles que j’ai, à la suite de W. James, retenues, ne sont certainement pas exhaustives.

Ces expériences, se retrouvent, encore une fois, dans à peu près toutes les cultures, probablement même dans toutes, mais bien sûr, chacune de celles-ci les modulera d’une façon particulière. Un mystique chrétien vivra l’expérience comme une rencontre avec le Christ, un hindou, peut-être comme une rencontre avec Vishnou ou Shiva…

Un certain nombre de principes et de pratiques ont été élaborés pour en favoriser l’émergence et / ou pour permettre de la stabiliser dans la mesure du possible. Ces principes et ces pratiques peuvent différer d’une culture à une autre, d’une École à une autre. Elles peuvent inclure notamment la solitude prolongée, le jeûne, la privation de sommeil, le silence, la mortification, l’exposition à la douleur, l’humiliation de soi, l’exposition volontaire au répugnant, la chasteté absolue ou au contraire la licence sexuelle la plus débridée, le contrôle de la respiration, la récitation de mantras ou de prières, la consommation ritualisée de drogues, la danse ou diverses formes de méditation.

En dépit de cette grande diversité de techniques, les voies susceptibles de mener à l’éveil comportent souvent des aspects communs. Je me bornerai à en évoquer rapidement quelques-uns.

Elles visent généralement à favoriser un détachement, une prise de distance par rapport au « mental », par rapport à la pensée conceptuelle, analytique, discursive. L’utilité pratique de celle-ci n’est généralement pas niée, c’est son emprise sur notre vie qui est considérée comme posant problème. Certaines voies « intellectualistes » visent à l’utiliser pour permettre de s’en libérer (un peu comme par une sorte de judo). Les koans du bouddhisme zen Rinzai, sortes d’apories ou de double binds, en seraient un exemple, mais peut-être aussi une bonne part de la philosophie antique, si l’on en croit Pierre Hadot (« Qu’est-ce que la philosophie antique ? », Gallimard, Folio, 1995, « Exercices spirituels et philosophie antique », Albin Michel, 2002). Selon lui, la philosophie avait pour vocation principale (en tous cas jusqu’au XIIème siècle) non pas tant l’atteinte de la vérité que la transformation intérieure du disciple, son cheminement vers la sagesse. Elle comportait à cet effet des exercices spirituels et nombre de ces exercices étaient les mêmes dans des Écoles différentes (voire opposées). Mais elle mettait sans doute en œuvre moins de techniques du corps (favorisant la « déprivation sensorielle » ou la perte des repères habituels) que les approches orientales des « gymnosophistes ».

La prise de distance par rapport au mental peut s’effectuer notamment par l’adoption d’une position de spectateur, de témoin, par rapport à ses propres pensées, ses émotions, ses perceptions. Il s’agit de se désidentifier à elles, en les accueillant et en les observant, en méditation ou dans les actes de la vie quotidienne.

La pensée étant avant tout « ensembliste-identitaire » (Castoriadis), comparaison, relevé de ce qui semble identique et de ce qui semble différent, les couples antithétiques (avant / après, soi / non-soi, soi / autrui, agréable / désagréable, bon / mauvais, bien / mal, vrai / faux, sacré / profane…) perdent de leur importance. Par la même occasion, cette position de témoin favorise ainsi une perte d’identification à son Ego, un passage à l’impersonnalité.

Elle favorise aussi l’orientation vers la réalité présente, le moment présent, et diminue donc l’orientation vers le passé ou vers le futur. L’acceptation de ce qui est, de ce qui vient, quoi que cela puisse être, le non-agir, le non-effort (wu wei du taoïsme), le non-attachement au résultat de son action (Baghavad Gita), l’amor fati devient une manière d’être. Non pas une règle ou un principe à respecter, ce qui serait encore un attachement à la pensée, mais une manière d’être, une manière de vivre.

L’un des paradoxes de l’expérience de l’éveil sera donc que si l’on cherche à l’atteindre, on risque fort de manquer son but. Vouloir atteindre un but étant une attitude orientée vers un avenir imaginé, ce n’est certainement pas ce qui nous permettra de vivre dans le présent. On peut certes adopter, si on le souhaite, des pratiques susceptibles de favoriser l’éveil, on peut ainsi se proposer de l’atteindre, mais le viser comme un but est sans doute la meilleure façon de passer à côté. (Il y a des étoiles qui ne peuvent être vues que si on regarde à côté).

Il faut bien reconnaître, du reste, que ceux qui l’atteignent durablement ne semblent pas très nombreux. Beaucoup d’appelés peut-être, mais bien peu d’élus dans les faits…

Toutefois, on peut aussi considérer que les principes et pratiques susceptibles d’éventuellement mener à l’éveil sont dignes d’intérêt parce que, même quand ils n’y mènent pas, ils sont au moins susceptible de favoriser, à un degré ou à un autre, l’ataraxie et l’apathéia (que l’on ne peut plus transcrire par « apathie » sans risquer le contresens). Ils peuvent nous aider à être plus résilients, moins vulnérables pour aborder les temps troublés dont nous nous approchons à vive allure. Ils peuvent notamment nous aider à moins dépendre de l’acquisition de biens pour apaiser nos peurs et ils peuvent nous aider à passer ainsi dans un monde post-productivo-consumériste.

Pour faire très bref, les trois problèmes principaux que ces principes et pratiques me paraissent poser sont surtout ceux de l’individualisme, de l’apolitisme et de l’amoralisme.

La société d’individus qui s’est constituée en Occident (« Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres », disait Tocqueville) trouve probablement une partie de ses racines dans cet héritage « mystique ». La figure du « renonçant » – « individu-hors-du-monde » – est, selon Louis Dumont, l’ancêtre de l’individu moderne (même s’il fallut encore plusieurs étapes à celui-ci pour se constituer dans sa forme actuelle). Le repli sur soi est sans doute le danger qui va de pair avec le retour de ces pratiques. Par ailleurs, par suite d’une série de contresens, les églises chrétiennes ont diffusé une idéologie doloriste (héritée des pratiques ascétiques) qui a sans doute contribué, par la répression du plaisir et du corps et par la culpabilité et les frustrations qui en résultent, aux problèmes qui sont les nôtres aujourd’hui.

L’apolitisme est un corollaire de l’individualisme. Mettre en œuvre dans son coin les moyens permettant d’atteindre une forme de sagesse, devenir un bisounours « peace and love » en s’abstenant d’intervenir dans les débats de la polis, reviendrait à consentir à abandonner une part essentielle de l’humanité de l’homme, le fait qu’il est un animal social.

L’amoralisme, enfin, pose également problème. On peut certes considérer que celui qui atteint la sagesse, à plus forte raison l’éveil, atteint en même temps un niveau d’empathie tel qu’il traitera spontanément autrui comme lui-même, mais tout le monde n’atteindra pas un tel stade et il restera donc toujours un minimum de règles morales à conserver (ou plutôt à restaurer), celles qui, peut-être, pourraient être subsumées sous une « common decency » qu’il s’agirait d’ailleurs de préciser au moins dans une certaine mesure. En particulier, quels « tabous » hérités du dolorisme gréco-judéo-chrétien (surtout chrétien, en fait) s’agira-t-il de maintenir ? Quels « tabous » s’agira-t-il de continuer à combattre parce qu’ils favorisent une répression nocive de soi-même ? Est-il possible de réconcilier spiritualité et politique, spiritualité et morale ? Ce sont, en tous cas, quelques questions qu’il me semble utile de travailler.

 

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445 réponses à “L’EXPÉRIENCE DE L’ÉVEIL, par Thierry Melchior”

  1. Avatar de Thierry
    Thierry

    @ Pierre-Yves D.

    Je trouve votre réponse très intéressante et stimulante ! Il y aurait plein de choses à travailler et à développer sur ce thème, essentielles, je pense, pour nous aider à « sortir du cadre »…

  2. Avatar de olivier69
    olivier69

    Moi, je propose une nouvelle monnaie qui repose sur le calin et la tendresse !
    Nous serions tous riches…..

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Ô 69, à condition qu’les intérêts de c’te monnaie s’payent en bourre-pifs, sinon macache.

      1. Avatar de olivier69
        olivier69

        vigneron,
        Oui, et en fonction du créancier, on pourrait toujours lui donner plus. Ainsi, il nous rendrait la monnaie…

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Pfff… ce fil vire au grotesque, au paquet d’chamallows sur plage arrière de titine d’aoûtistes, à la trace énigmatique pour futurs paléo-anthropologues…
        Vu l’billet c’était couru ok, mais kamême.

      3. Avatar de Eric L
        Eric L

        Vigneron
        la question d’un bon ou d’un mauvais esprit ne peut pas être sans incidence sur les affaires du monde . décider de ce qui bon ou mauvais , ne se fait pas d’un coup de cuillère à pot . c’est délicat. Comme le vin, on ne le flaire pas sans savoir. ou sans avoir appris . et là, il y a eu des maitres, comme en œnologie , sauf que là , c’est en Noeud . selon le regard, ça fait neu neu , selon la langue ça fait New New .
        on ira forcément de surprises en surprimes .
        J’ai dit, de l’argent , pour faire quoi ?
        les maitres en argent nous vendu des téléphones , des ordis, des télés à la pelle , des fringues en veux tu en voilà, et des yachts pour les mieux lotis, les marchés sont saturés , les ressources en chute libre . et des livres de spiritualité , mais est-ce qu’on sait pourquoi on vit ?
        passant à côté des vies qui nous donnent vie et à qui on pourrait le rendre , et intoxiqué par ces mauvais vins, on cherche une réponse alors qu’on l’a sous la main .
        Croire en Dieu sans croire en l’homme est une hérésie . croire en l’homme sans lui indiquer les chemins de son éternité, ce n’est pas mieux.
        les luttes spirituelles historiques nous ont conduit là , et ont fait des morts sociales . ( il n’y a pas que le matérialisme historique qui a fait des dégâts)
        maintenant , comment prendre le Taureau par les cornes ? là, j’avoue que ça semble mal engagé , à tous les plans .
        mais dire : Dieu ( ou ce qui est en vous , c’est pareil) a plus de force en lui qu’il ne veut bien croire , surtout s’il dépose un chouïa ses bagages à ses pieds en ne fait pas comme Sisyphe pour escalader Sa montagne . Mais Nous sommes tous les dieux . nous avons Tous ces modes et moyens , comme il est écrit dans la mythologie Grecque , ce sont nos États d’être , un peu plus que des symboles donc .
        mais bien sûr que la spiritualité tombe aisément dans le bisounours quand elle est en accord , mais dans le pire quand il y a désaccord (autrement dit, qu’est-ce qui distille du désaccord ?). ceux qui en connaissent un Rayon savent de quoi ils parlent , et qu’ils taisent, eux , quand ils traficotent avec leur Démon .

        Amical .et excusez si c’est incompréhensible , une fois de plus .
        E.

      4. Avatar de Eric L
        Eric L

        J’aurais pu faire plus simple en évoquant les « bonnes pensées » qui nous traversent , ou les mauvaises qu’on entretient . ces pensées, ou ces spiritualités, ne sont pas tout à fait innocentes . ni dans un sens ni dans l’autre .
        est-ce qu’au moins elles donnent à voir ?
        dire qu’elles sont sans pouvoir, non, je ne pense pas , ou alors on peut effacer l’histoire . et il ne s’agit pas uniquement de courants neutres , des opinions sur des principes, et qui forment des chapelles . elle sont pleines aussi de leur « énergies » et qui avancent masquées , c’est selon …
        faisant dans la redoute, le doute ou les apaisements .

      5. Avatar de olivier69
        olivier69

        C’est pas toujours ceux qui paraissent, qui sont…..
        Rendez-vous la monnaie à coups de câlins et de tendresses puisque c’est la monnaie que j’ai proposé en cette belle journée…..Demain sera un autre jour !
        Nous sommes tous exacerbés. C’est légitime pour chacun avec sa propre façon de l’exprimer (toi également, eric).
        Le progrès ?
        je pense que vigneron a voulu plaisanter. C’est sa nature…
        J’imagine pourtant que dans un concours amical de dégustation à l’aveugle, nous serions aussi heureux et coutumiers du fait. Hi!!!!!
        J’attends donc que l’on m’invite, ce n’est pas un message subliminal…

      6. Avatar de Eric L
        Eric L

        Oui Olivier, j’arrive à décrypter … un peu . ce n’est pas facile de se dire et d’entendre les « pensées » qu’il y a derrière untel

  3. Avatar de Thierry
    Thierry

    @ olivier69

    Chouette ! Le cours du « calinou » est en hausse !

    1. Avatar de Eric L
      Eric L

      et celui du minou ?
      sans rire , en observant les chatons qui viennent de naitre chez moi, j’ai encore été étonné du fait que leur apprentissage s’effectue sans maitre . et puis attention, ils sont doués les zigs . ils croquent pile poil , et font des danses guerrières , et tout .
      nous ? on sait à peine marché 😉

    2. Avatar de olivier69
      olivier69

      Thierry,
      J’achète…

  4. Avatar de Pierre JOPPART (pjec)
    Pierre JOPPART (pjec)

    Parmi les commentaires inspirés par l’article de Thierry MELCHIOR, il me semble que beaucoup invitent à reconsidérer la question du temps. Je m’inspire ici d’un livre récent d’un physicien, Carlo ROVELLI (« Et si le temps n’existait pas ? » , Dunod 2012). Je précise que je ne suis pas physicien, mais le livre est très lisible pour des profanes. Et que dit-il ? Eh bien que le temps peut être évacué des équations de la physique quantique (ROVELLI est l’inventeur, avec ASHKETAR et SMOLIN, d’une théorie quantique de l’espace-temps dite « à boucles » ). Notez bien que je me méfie comme de la peste de ceux qui font référence à la théorie quantique pour asseoir leurs spéculations spiritualistes. Disons que je les évite soigneusement car, comme l’ont démontré SOKAL et BRICMONT, il s’agit s’escroqueries intellectuelles par des gens absolument incompétents. Pour en revenir au temps, je rappelle qu’EINSTEIN avait conduit à un concept du temps lié à la vitesse de déplacement, d’un temps élastique en somme, ruinant ainsi le concept newtonien d’un temps (et d’un espace) immuable, comme chose (entité) existant en dehors de nous. Pour EINSTEIN (et pour la physique quantique) il n’y a pas de référence absolue. Mais il y a toujours un « espace-temps ». Or, pour ROVELLI (page 96, op. cit.) on peut à un niveau élémentaire (quantique) éliminer le temps des équations. Il précise qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une théorie (théorie de la gravitation « à boucles »). Cela dit, la physique quantique a des bases solides puisqu’elle a constamment montré sa validité (elle est prédictive, on peut l’utiliser et elle l’a été largement, voir les semi-conducteurs, les GPS, etc) et on peut alors se demander d’où provient, à notre échelle, l’expérience du temps qui s’écoule. Certains suggèrent qu’il s’agit d’une propriété « émergente », sans autre précision (sauf qu’il s’agit d’un phénomène lié à l’échelle). C’est ici que je reviens aux spiritualistes (au sens large, ceux qui spéculent sur l’esprit) et à l’intuition des sages indiens (védiques, bouddhistes) pour qui le temps est affaire de cycles. Ils précisent tous qu’il faut s’en échapper si on veut échapper aux illusions du vécu. Cette opinion si difficile à admettre est compatible (sans s’y résumer, car il y a aussi la négation de la matière) avec l’idée qu’il n’y a ni temps ni espace, autrement dit pas de cadre de référence absolu. Or, c’est aussi l’opinion de certains théoriciens, comme ROVELLI (qui délare page 104 : « le temps est un effet de l’ignorance des détails du monde »). Mais d’où nous vient cette illusion ? Très probablement de l’éternel recommencement, c’est-à-dire de notre expérience de vie, et je trouve remarquable que de nombreux penseurs ont insisté sur l’importance d’échapper à ces cycles pour trouver une expérience qui semble fondamentale, apparemment a-temporelle et non-spatiale, en tout cas détachée de notre vécu quotidien. Et c’est manifestement ce à quoi on peut arriver dans les transes mystiques. Mais j’estime qu’on ne peut en dire davantage, puisqu’il s’agit d’un vécu assez rare et bref, et par-dessus le marché ineffable. J’admets pour ma part, comme le suggèrent plusieurs témoignages remarquables sur votre blog, qu’il peut s’agir d’une expérience inopinée, chez des personnes non préparées. Notre esprit posséderait ainsi la possibilité de s’évader son cadre habituel, celui de notre vie quotidienne où règnent le temps et l’espace comme références réelles et distinctes. Mais davantage encore, rejoignant les bouddhistes, je suis enclin à dire que ce temps et cet espace sont une création de l’esprit, et je ne vois rien d’impossible à cela si on considère les théories physiques déjà citées (sous réserve de mon incompétence). Tout est encore très spéculatif et cela le restera peut être, mais je trouve légitime de faire état d’expériences vécues et d’intuitions, moyennant beaucoup de prudence et de modestie. Laissons au physiciens le soin de spéculer, ils s’efforcent d’être rigoureux et ils espèrent par-dessus tout des vérifications expérimentales. Il n’est pas impossible toutefois qu’on n’atteigne jamais à une théorie complète, une construction logico-mathématique « Vraie » et « Complète » étant pour les mathématiciens après GÖDEL (si j’ai bien compris) définitivement hors de notre portée. Mais remarquez le « jamais » et le « définitivement »… toujours le temps. Comment y échapper ? Non pas dans la théorie (on a vu que c’était possible) mais dans la pratique intellectuelle. Faudrait-il tout réserver à l’expérience mystique (à tout le moins à l’intuition) ?

    1. Avatar de Thierry
      Thierry

      @ Pierre JOPPART (pjec)

      Intéressant ! Mais je suis également tout à fait incompétent pour avoir un avis sur ce que la Physique peut nous apporter en ce qui concerne notre rapport au temps.

      Je signale que le remarquable ouvrage de Michel Hulin que je cite dans mon billet, consacre de très nombreuses pages à une tentative de compréhension (sous un angle que l’on pourrait qualifier de phénoménologique) de ce sentiment d’abolition du temps, ce sentiment d’éternité qui caractérise l’expérience mystique.

    2. Avatar de Ando
      Ando

      Davantage qu’une création de l’esprit le temps serait plutôt le résultat d’une nécessité. Dés lors que l’homme, et avant lui les entités biologiques qui l’ont précédé, a voulu modifier et organiser son environnement pour y survivre et se développer il lui a bien fallu organiser son action, la planifier, comparer un avant et un après, développer une mémoire à long terme. En devenant capable de développer son action dans la durée il a aussi par la même occasion fait apparaître un Moi, lequel n’a de consistance que dans cette durée. Le temps est une dimension de l’être, une création nécessaire et utile, non pas un fait, une chose (comme l’objet que j’ai sous les yeux) mais une manière d’être.

  5. Avatar de Jean Valjean
    Jean Valjean

    @ Pierre JOPPART (pjec)

    « …car, comme l’ont démontré SOKAL et BRICMONT, il s’agit d’escroqueries intellectuelles par des gens absolument incompétents…. »

    C’est le fait de penser par procuration qui vous donne le droit d’avoir des jugements à l’emporte pièce ? Vous n’avez jamais essayé de penser par vous-même ? Penser par soi même, c’est un peu l’idée fondamentale de l’objet de cet article vous savez.

    1. Avatar de Jean Valjean
      Jean Valjean

      @ Pierre JOPPART (pjec),

      J’ai peut être été un peu sec avec vous dans ma réponse à votre message. Bien entendu, je ne suis pas en mesure de vous expliquer ce qu’est exactement la mécanique quantique ou la théorie des cordes, mais, j’ai moi aussi mes lectures, Hawking, Feynman, Reeves et d’autres et je regarde continuellement beaucoup de documentaires sur les avancées de la recherche concernant l’Univers, l’espace temps etc, documentaires très récents qui sont actuellement diffusés sur les chaînes Histoire, Encyclopédia ou d’autres chaines didactiques du bouquet satellite. Il se trouve que je pratique également ce qui fait l’objet du présent article mais cela, je ne peux pas vous en parler plus avant.

      J’ai vu, par exemple, des documentaires expliquant que des recherches sont actuellement en cours pour adapter « l’ingénierie naturelle », la façon dont la « nature » construit le vivant (les plantes, les insectes, etc…) à l’ingénierie humaine, je sais bien que ça c’est toujours fait, mais le but des recherches actuelles est de transposer directement la « conception naturelle » à la modélisation de structures industrielles.

      Vous n’êtes pas sans savoir, si vous avez regardé cela de près, que pour la théorie des cordes, il est actuellement question (ils semblent changer d’avis assez régulièrement) d’une modélisation à 10 dimensions. Je ne sais pas pour vous, mais moi je n’en connais que quatre, les trois dimensions spatiales et le temps. Donc, si ces recherches actuelles sur la théorie des cordes arrivent à proposer 10 dimensions, il suffit d’avoir un peu d’imagination pour comprendre que l’on pourrai avoir un (ou plusieurs) « univers parallèle » en même temps que le nôtre, et pourquoi pas un univers qui pourrait abriter « le royaume », non ?

      Vous n’êtes pas sans savoir que des formes de vies nouvelles sont découvertes très régulièrement, des animaux assez rarement, surtout des plantes, des insectes. Imaginez qu’il soit permis à ceux dont le métier était d’être ingénieur, lors de leur présence parmi nous, de pouvoir continuer à exercer la recherche dans « le royaume », imaginez qu’ils mettent au point de nouvelles structures naturelles sous forme de plantes ou d’insectes par exemple, qu’ils les fassent émerger sur Terre et qu’ensuite, dans la vie que nous connaissons, des ingénieurs étudient ces nouvelles choses pour s’en inspirer, ne trouver vous pas que cela serait merveilleux ? Bien sûr, vous pouvez trouver cela grotesque, mais je vous rappelle que les scientifiques qui vous servent de référence imaginent, ou tout au moins se servent de propositions entrainant 10 (dix) dimensions ! Qu’est ce qui est le plus difficile à imaginer, 10 dimensions ou un univers parallèle au nôtre ? Vous pouvez répondre les deux si vous voulez 🙂

      1. Avatar de Tigue
        Tigue

        Vous dites : « Vous n’êtes pas sans savoir que des formes de vies nouvelles sont découvertes très régulièrement, des animaux assez rarement, surtout des plantes, des insectes. Imaginez qu’il soit permis à ceux dont le métier était d’être ingénieur, lors de leur présence parmi nous, de pouvoir continuer à exercer la recherche dans « le royaume », imaginez qu’ils mettent au point de nouvelles structures naturelles sous forme de plantes ou d’insectes par exemple, qu’ils les fassent émerger sur Terre et qu’ensuite, dans la vie que nous connaissons, des ingénieurs étudient ces nouvelles choses pour s’en inspirer, ne trouver vous pas que cela serait merveilleux ? Bien sûr, vous pouvez trouver cela grotesque, mais je vous rappelle que les scientifiques qui vous servent de référence imaginent, ou tout au moins se servent de propositions entrainant 10 (dix) dimensions ! Qu’est ce qui est le plus difficile à imaginer, 10 dimensions ou un univers parallèle au nôtre ? Vous pouvez répondre les deux si vous voulez  »

        Les  » ingénieurs  » font déjà cela et Goethe l avait présenti :
        Ici, lorsqu’ il aborde la métamorphose des plantes comme on aborde un nouveau langage dont nous ferions partie
        http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_2001_num_54_4_2135

        Et là pour nous mettre en garde sur les mondes possibles :
        http://www.philophil.com/philosophie/mal/figures/faust/faust.htm

        Goethe , dans son traité sur les couleurs, s oppose ainsi à un autre très grand savant : Newton.
        Newton impose sa théorie sur les couleurs à l aide d une expérience mettant en scène un cas particulier, au détriment du cas général .
        La théorie de Newton n a pas besoin de l’ homme pour fonctionner (le concept de lumière est indépendant de lui), alors que Goethe ne sépare pas l’ homme et la lumière observée dans sa conception.
        http://jc.sekinger.free.fr/contribution/contribution.php

        Le comportement du savant face à l erreur nous ramène à Faust et à ce billet

      2. Avatar de Jean Valjean
        Jean Valjean

        @ Tigue,

        Merci pour les liens. Concernant Newton, je n’ai pas trop saisi ou voulait en venir le texte qui parle de sa théorie des couleurs, celle-ci étant parfaitement démontrée et acceptée scientifiquement, l’aspect coloré du spectre dépendant de la longueur d’onde, le mélange de l’ensemble (de 400 à 900 nm) donnant la lumière blanche, il n’y a pas vraiment de discussion sur ceci aujourd’hui 🙂

        Concernant Goethe, je pense qu’il est fait allusion, dans le poème, plus à des formes de croisement que de manipulation génétique, le croisement étant quelque chose de naturel et sans danger. J’ai compris également, dans le texte suivant, qu’il était question de fractales, c’est quelque chose qui est aussi étudié aujourd’hui (cela fait partie des recherches d’adaptation de la nature à l’industrie dont je parlais plus haut).

        Par contre, je suis totalement d’accord avec vous concernant l’idée de Faust. Vous dites « Les « ingénieurs » (je rajoute faustiens) font déjà cela et Goethe l’avait pressenti  » Oui, exactement, et je suppose que vous voulez parler de Mephisto, pardon, de Monsanto (!)

      3. Avatar de Pierre JOPPART (pjec)
        Pierre JOPPART (pjec)

        Le livre de SOKAL (américain) et de BRICMONT (belge) a été fait à la suite d’une farce : les deux compères avaient concocté un texte truffé de références approximatives à des concepts ou des théories physiques contemporaines, dont la physique quantique, et de formules fréquemment utilisées par toutes sortes de gens de qualification et de statut social très différents, appartenant au groupe très vaste mais flou des « intellectuels ». On pouvait y trouver des vulgarisateurs, des essayistes mais aussi des philosophes, des sociologues et des psychologues professionnels sortis de leur domaine de compétence, parfois par étourderie, parfois pour suivre la mode. Car il y a eu une mode parmi tous ces non physiciens d’en appeler à des théories physiques très spéculatives qu’il semblait facile d’extrapoler. Mais il ne s’agissait que de métaphores ou carrément d’abus de langage. La caution par la physique quantique est ainsi devenue un lieu commun pour les tenants de toutes sortes de croyances attrape-tout très médiatisées.
        Et ce texte farceur a été adressé à une prestigieuse revue qui l’a accepté sans sourciller, démontrant de la sorte la popularité du charabia en question. Puis les auteurs on révélé la supercherie, ce fut un grand scandale…qui se retourna contre eux dans une certaine mesure, car il avait déboulonné mainte statue respectée.
        C’est pourquoi sans doute vous avez trouvé inconvenante ma citation.
        Mettons que parmi les incriminés il y avait sans doute, à l’origine, beaucoup de légèreté, facilitée par l’appareil médiatique. Tous ensuite n’ont pas été beaux joueurs. C’est humain.
        Je vous rappelle cependant que mon propos ne constitue qu’une réflexion sur le temps, cautionné quand même par une autorité dont, je l’admets, j’aurais pu trahir la pensée, à tout le moins les limites qu’il s’assignait. A cause de cela, qui sait ? je tombe peut-être dans la catégorie des « intellectuels » que dénonçaient SOKAL et BRICMONT.
        Pour le reste, laissez-moi le temps (encore lui !) de répondre à vos intéressantes idées sur les phénomènes vitaux revisités par des ingénieurs. Après tout cela me concerne: je suis médecin.

      4. Avatar de Pierre JOPPART (pjec)
        Pierre JOPPART (pjec)

        @ Jean VALJEAN
        Le livre de SOKAL (américain) et de BRICMONT (belge) a été fait à la suite d’une farce : les deux compères avaient concocté un texte truffé de références approximatives à des concepts ou des théories physiques contemporaines, dont la physique quantique, et de formules fréquemment utilisées par toutes sortes de gens de qualification et de statut social très différents, appartenant au groupe très vaste mais flou des « intellectuels ». On pouvait y trouver des vulgarisateurs, des essayistes mais aussi des philosophes, des sociologues et des psychologues professionnels sortis de leur domaine de compétence, parfois par étourderie, parfois pour suivre la mode. Car il y a eu une mode parmi tous ces non physiciens d’en appeler à des théories physiques très spéculatives qu’il semblait facile d’extrapoler. Mais il ne s’agissait que de métaphores ou carrément d’abus de langage. La caution par la physique quantique est ainsi devenue un lieu commun pour les tenants de toutes sortes de croyances attrape-tout très médiatisées.
        Et ce texte farceur a été adressé à une prestigieuse revue qui l’a accepté sans sourciller, démontrant de la sorte la popularité du charabia en question. Puis les auteurs on révélé la supercherie, ce fut un grand scandale…qui se retourna contre eux dans une certaine mesure, car il avait déboulonné mainte statue respectée.
        C’est pourquoi sans doute vous avez trouvé inconvenante ma citation.
        Mettons que parmi les incriminés il y avait sans doute, à l’origine, beaucoup de légèreté, facilitée par l’appareil médiatique. Tous ensuite n’ont pas été beaux joueurs. C’est humain.
        Je vous rappelle cependant que mon propos ne constitue qu’une réflexion sur le temps, cautionné quand même par une autorité dont, je l’admets, j’aurais pu trahir la pensée, à tout le moins les limites qu’il s’assignait. A cause de cela, qui sait ? je tombe peut-être dans la catégorie des « intellectuels » que dénonçaient SOKAL et BRICMONT.
        Pour le reste, laissez-moi le temps (encore lui !) de répondre à vos intéressantes idées sur les phénomènes vitaux revisités par des ingénieurs. Après tout cela me concerne: je suis médecin.

      5. Avatar de Jean Valjean
        Jean Valjean

        @ Pierre JOPPART (pjec)

        C’est plutôt la phrase d’avant qui m’a fait réagir de cette façon, la phrase que j’ai relevé ne servant qu’à appuyer plus fort là où je voulais appuyer, je ne suis pas encore tout à fait au point… 🙂

      6. Avatar de jpec
        jpec

        @Jean VALJEAN
        Comme promis, je reviens sur vos remarques sur les ingénieurs et le vivant :
        « …des recherches sont actuellement en cours pour adapter « l’ingénierie naturelle », la façon dont la « nature » construit le vivant (les plantes, les insectes, etc…) à l’ingénierie humaine,… » . Selon moi, les ingénieurs ne font que copier le Vivant (faire des robots) ou le réparer (faire des prothèses). C’est du très bon travail. Mais ce ne sont certainement pas des théoriciens du Vivant ; c’est plutôt le boulot des biochimistes, des généticiens et, de plus en plus, des mathématiciens. Ces derniers sont entrés en scène parce qu’on n’est pas parvenu (et on s’est peu soucié) de comprendre comment les formes d’une variété époustouflante qui caractérisent les êtres vivants auraient pu être sélectionnés par un processus biochimique (comment coder une telle variété par de l’ADN ?) ou génétique (comment y arriver avec la sélection naturelle ?). Les mathématiciens commencent à avoir des idées beaucoup plus intéressantes, et leur travaux ont évidemment des bases méthodologiques solides sans couper les ailes pour autant aux spéculations, à l’imaginaire ; c’est pourquoi ils ouvrent des horizons radicalement nouveaux qui expliquent les formes sans faire appel aux deux autres disciplines (en utilisant par exemple des programmes informatiques intégrant des théories géométriques).
        «… je sais bien que ça c’est toujours fait,… » : hélas non, comme je viens de la dire. Je rappelle ici que Alan TURING s’était préoccupé de la question, mais hélas en solitaire. S’il ne s’était pas suicidé parce qu’il était persécuté comme homosexuel, Dieu sait où nous en serions…
        …le but des recherches actuelles (certaines) est de transposer directement la « conception (vous vouliez dire « le design » ?) naturelle » à la modélisation de structures industrielles.
        S’il y a « modélisation de structures industrielles » c’est que l’intention est de trouver un processus de production à grande échelle. Et le « modèle » est alors un plan pour le processus de fabrication. Certes, le but est de copier le Vivant, mais cela n’a rien à voir avec la recherche de ses secrets de fabrication lesquels sont au moins spontanés, spécifiques, autonomes, et sans doute bien davantage.

  6. Avatar de Martine-Bxl
    Martine-Bxl

    Parmi les commentaires inspirés par l’article de Thierry MELCHIOR, il me semble que beaucoup invitent à reconsidérer la question du temps. Je m’inspire ici d’un livre récent d’un physicien, Carlo ROVELLI (« Et si le temps n’existait pas ? » , Dunod 2012)……

    De votre réflexion …Et de mon expérience « hors normes de basique  » ignare ( je n’ai pas fait d’études supérieures) ..Et avec le choc psychologique qui m’en a couté ce jour là , …
    Je disais à tous mes amis que  » Le temps et l’espace n’existaient pas « ….
    Et ils me regardaient avec des yeux ronds…
    Et je les entendais penser :  » Rhoo la pauvre, elle a définitivement pèté un cable »…
    Et cependant, je suis toujours là, je vais bien…
    Et je vois venir les choses de bien plus loin que les autres….
    Un peu comme les créateurs de ce blog….
    Quand je pense qu’en 2000, je disais avec mes mots « qu’un jour, l’argent n’aurait plus de valeur, qu’il nous faudrait troquer »…
    Et que bizarrement, je ne voyais plus rien …Autour des rares personnes qui m’entouraient que des gens en souffrance que j’aidais….Avec mes mains….
    Depuis ce jour, j’ai quitté ma vie « d’avant’, je me suis débarrassée de tout bien matériel .
    L’essence de ma vie est l’ouverture et l’aide à chaque personne qui se présente devant moi, sans compter, juste pour l’amour de la vie.

  7. Avatar de transurfeur
    transurfeur

    Dialogue surréaliste avec un ami :

    Je crois que mon dernier neurone vient de cuire au soleil !

    Sur les milliards de neurones que contient un cerveau normalement constitué (et le tien les a à l’évidence sur-représentés), même le Soleil, source de toute vie, ne saurait tous te les anéantir…

    Le système nerveux est constitué par l’assemblage d’un nombre considérable de cellules d’un type particulier appelées neurones. On estime, chez l’homme, que leur nombre est de l’ordre de 15 milliards; rien que dans le cerveau on en compterait 9 milliards. Leur corps protoplasmique est de forme irrégulièrement étoilée, mais ce qui les caractérise, surtout, c’est la présence de très nombreux prolongements. Ces prolongements, très fins, sont tous terminés par une petite arborisation. Ils sont fonctionnellement différents, et l’on doit distinguer les dendrites et l’axone.

    (R. Fabre et G. Rougier, Physiologie médicale, p. 377.)

    Allez… la “vieillesse” ne doit être que l’avènement d’une sagesse naturelle auxquelles nos neurones réciproques n’ont véritablement qu’un rôle secondaire à jouer… l’essentiel est ailleurs…

    La conscience en l’Unité de l’Humanité est la clef… la véritable intelligence est dans la perception (et l’action induite qui en découle) de la réalité des expériences humaines, sources de connaissances et d’expérimentations, du “ici & maintenant” en constante évolution, et donc par nature en perpétuel advenir collectif.

    Donnons donc un sens “essentialiste éthique” à nos vies respectives et le monde réagira emphatiquement par résonance polarisée à nos demandes légitimes d’un monde de justesse et d’Amour qu’il nous sied de re-découvrir au delà de nos miasmes incarnés.

    1. Avatar de MEMNON
      MEMNON

      @ transurfeur

      De quoi en plus grand, le capitalisme se veut-il être, ici, la copie ?

      … et maintenant le masque spectral… pour masquer l’autre ciel, comme au Soleil de masquer les Étoiles.
      « … et donc par nature en perpétuel advenir collectif » :
      Cet autre mouvement céleste qui le tient, cette autre flèche, cette autre force enfin !
      Cette évolution lui est Terrible à supporter. Il lui faut la vaincre !
      Mais comment vaincre une personne qui l’attire mais qu’il ne pourra jamais atteindre ?
      Quel choix lui reste t-il pour s’échapper à sa propre vision d’impuissance?
      Se donner un but : que Rien d’autre, ici-bàs, ne pourra lui échapper.
      Il s’ acheta pour cela un Inconscient, l’Homme. L’habilla d’un costume de feux, en artifices, et décida de traverser le chaos. Pour se faire couper les cheveux, puisque…
      « La vache va au taureau : le capitalisme, va chez le coiffeur. »
      Inconscience, conscience, le combat est terrestre tout autant que céleste.
      Tout est lié depuis si longtemps . Comment y défaire l’originel de la copie ?
      Comment tout cela va t-il se dénouer ?

      1. Avatar de Eric L
        Eric L

        Le dénouement est derrière nous.
        S’il était devant , cela annoncerait la fin , l’achèvement . Il n’y a rien à achever, sinon nous nous achèverions, ce qui n’est pas écrit, prononcé, annoncé. Que des morts jalonnent la route, que le malheur soit persistant , tout le monde le constate, mais il n’y a pas que cela. Il y a aussi tout ce qui œuvre et a œuvré pour renverser cet état . Comment dire et ne pas tromper le monde ?
        Comment se pourrait-il que Celui qui Est puisse s’anéantir ? C’est celui qui est qui donne à vivre et à être, rappelant à Lui ( l’huis) ses gens, sous toutes les latitudes, par tous les continents.
        On peut essayer une lecture des signes. Qu’est-ce qui a donc été écrit, dit ou annoncé ? partout, par tous les moyens à notre disposition, artistiques, scientifiques, une sorte de rappel à la vie, même dans ces cas paradoxaux d’exterminations qui se déroulent sous nos yeux, qui sont des cas criants, qui nous contraignent à revoir en soi ce qui se passe .
        Et nous indiquent la voie à ne pas suivre , la limite à ne pas franchir , d’une part . Et d’autre part , tous les messages concourent à nous inciter à emprunter les voies positives , à cette transformation simple de nos relations, de notre attitude vis à vis de la terre, et de ceux qui nous accompagnent , compagnons muets et stoïques jusqu’aux arbres.
        Que voulez vous , Dieu ne savait-il pas ce qu’il sema ? Nous ne sommes que son jardin, sa terre. Et il s’ensemence en Nous .
        Les efforts nous incombent , cela va de soi , pour notre « croissance » , notre expansion dont les modalités sont à revoir , elles aussi .
        Qui peut croire , franchement , qu’une tempête comme celle de 99 puisse accroitre notre PIB ? ou qu’un tremblement de terre rentre dans de la croissance ? Non, ce sont des facteurs destructeurs et ruineux , ruinant l’ensemble .
        par conséquent , le dénouement se continue « progressivement  » .
        Qui sait ? un jour nos enfants verront ils des extra terrestres sympathiques ?

        L’avenir reste ouvert tant que nous pensons n’avoir pas Tout vu .
        Nous serions dans la position d’étonnement des indigènes voyant débarquer des « gens barbus » …

        P.S. Dieu est le Prédateur qui ne fait de mal à personne . Reste aux hommes à ne pas se l’approprier . ( ce qui n’est pas le plus facile , loin s’en faut ) Ou, autre hypothèse : le Rendre . ( ça, c’est à la portée de tous )

  8. Avatar de rahane
    rahane

    il y a des éveils qui viennent de l’intérieur et d’autres qui prennent la forme de l’accomplissement
    ils posent tous les deux la question de la gestion du pouvoir

    quand on est soudainement projeté dans l’inconnu
    on passe un temps à ressentir ses effets
    pour en reconnaitre l’existence et la nommer
    afin de raccorder le nouvel espace du possible
    par des liens communiquant avec l’espace du connu antérieur

    quand on accède par accomplissement à un autre stade d’énergie
    on est parasité par toutes les constructions fantasmées pendant l’attente de cet instant
    qu’on peut en oublier d’être
    le réel pouvoir se vit sur le mode de l’être
    le pouvoir vécu sur le mode de l’avoir est de l’ordre de la domination.

    l’éveil se vit dans l’acceptation intrinsèque et immédiate de l’instant

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