Un Terminator à chats opérationnel en Australie, par Roberto Boulant

Billet invité.

C’est bien connu, la gentille petite boule de poils qui ronronne sur nos genoux se transforme en redoutable prédateur dès la porte du jardin franchie. Et les Australiens en savent quelque chose, eux dont les ancêtres introduisirent ce petit félidé pour lutter contre les rongeurs, ignorant par là-même qu’à chaque problème il existe une solution simple, évidente… et fausse.

Deux siècles et demi plus tard, plus de vingt millions de matous redevenus sauvages constituent une véritable menace pour la biodiversité, puisqu’on estime qu’ils tuent entre 70 et 100 millions d’animaux chaque jour ! En conséquence de quoi, le gouvernement australien a pris la décision d’éradiquer 2 millions de chats afin de préserver la faune indigène. On trouvera ici la lettre ouverte du gouvernement australien en réponse aux protestations de Mme B. Bardot.

L’opération pudiquement baptisée ‘répondre au problème des chats errants’ fait bien sûr appel aux grands classiques : des chiens dressés à l’indémodable fusil à pompe, en passant par le désormais incontournable drone volant. Mais la société Applidyne innove en proposant un robot doté de capteurs laser aptes à reconnaitre les chats et à les différencier des autres animaux de même taille. Une fois sa cible identifiée et verrouillée, la machine est capable de diffuser toute une série de bruits préenregistrés (piaillements, chants d’oiseaux, couinements de souris) afin d’attirer le chat. Une fois à portée, celui-ci est aspergé par un poison violent et le tour est joué : l’animal se nettoie en léchant son pelage, et sa mort nous assure-t-on est rapide et indolore.

La cynégétique n’échappant pas à la robotisation en cours, le grand chasseur blanc risque donc de se retrouver rapidement au chômage, un drame de l’emploi qui pour une fois n’émouvra pas grand monde. Mais est-il illégitime au vu de la multiplication des murs de toutes sortes sur cette planète, de se demander si la prochaine extension du domaine ne s’appliquera pas également aux mammifères bipèdes ? Après le modèle animal, un passage logique à l’expérimentation humaine ?

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