Récupéré ! (du 20 au 26 septembre 2009)

25/09/2009

Le temps qu’il fait, le 25 septembre 2009

Publié par Paul Jorion dans Constitution pour l’économie, Economie, Monde financier, Philosophie des sciences, monnaie, tags:capitalisme, Constitution pour l’économie, G20, Philosophie des sciences, science économique

Sémiotique de la crise, par Jean Maxence Granier.
C’est bien sûr 19 ans que Mr. Greenspan fut à la tête de la Federal Reserve.

23/09/2009

Appel de septembre

Publié par Paul Jorion dans blog

Pour mai : 2.374 €
Pour juin : 3.099 €
Pour juillet : 2.022 €
Pour août : 2.480 €

Somme (brute) reçue à ce jour (le 24) pour septembre : 1.577 €.

Merci de vos donations en août qui ont permis d’atteindre et même de dépasser l’objectif. Même remarque qu’en juillet : août, c’est la saison morte pour la recherche d’emploi donc aucun progrès de ce côté-là.

Sinon, le message non seulement passe mais est réclamé : cinq entretiens, un dans le numéro d’août de Capital, un dans Libération, un autre dans Marianne, un autre très remarqué dans La Tribune, enfin, dans L’Est Républicain.

À la radio, j’ai été aussi bien sollicité : Fance Culture, France Inter, BFM et rtbf

Quoi, d’autre ? La préparation de l’exposition « La crise financière un an après » à la Cité des Sciences à la Villette. Les épreuves de « L’argent, mode d’emploi » et de « Comment la vérité et la réalité furent inventées » ont été corrigées. Les deux livres seront en librairie le 3 novembre. Enfin, j’ai commencé la rédaction du volume II de « Comment la vérité et la réalité furent inventées », dont je vous proposerai bientôt le synopsis sous forme de billet.

Merci à tous : ce sont vos contributions ajoutées à mes droits d’auteur qui rendent ceci possible !

23/09/2009

Destin et conjoncture

Publié par Paul Jorion dans Economie, anthropologie, sociologie, tags: anthropologie, Cambridge, Nations-Unies, science économique, sociologie

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Comme j’ai deux ouvrages à paraître ces jours-ci, dont l’un correspond véritablement à ma vocation d’anthropologue : « Comment la vérité et la réalité furent inventées » (Gallimard) et l’autre qui est l’œuvre avant tout de l’ingénieur financier que je suis devenu dans une autre incarnation : « L’argent mode d’emploi » (Fayard), la même question revient souvent dans les entretiens : « Pourquoi avez-vous cessé d’être anthropologue pour faire carrière dans la banque ? »

Je réponds en général à cette question en racontant l’histoire d’une personne soumise à un destin, autrement dit comme une série d’anecdotes s’enchaînant selon une logique essentiellement accidentelle, scandée par quelques rares prises de décision, telle celle de devenir un jour, l’« anthropologue de la finance ». Ce que je vais faire ici est d’un tout autre ordre : je vais adopter le point de vue du sociologue et de l’historien, voire de l’économiste, et plutôt que de mettre l’accent sur le destin, je vais concentrer mon regard sur la conjoncture économique et politique.

En 1977, je défends à l’Université Libre de Bruxelles ma thèse d’anthropologie économique consacrée aux pêcheurs de l’Île de Houat dans le Morbihan où j’ai passé quinze mois, de février 1973 à mai 1974. Je suis aussitôt nommé jeune professeur à l’ULB. Mais il y a un hic : la Comité de la hache. Pour des raisons budgétaires liées à la crise qui sévit alors, les professeurs nouvellement nommés possèdent le titre et toutes les prérogatives associées au poste mais ne sont payés que comme vacataires, au prorata des heures enseignées. Je ne m’en tire financièrement que grâce au fait que je suis concurremment inscrit comme étudiant thésard à l’Université de Cambridge (mon directeur de thèse est Sir Edmund Leach) et que je bénéficie d’une bourse de la Fondation Wiener Anspach, la même fondation qui m’a déjà permis de rédiger ma thèse sur Houat au département d’anthropologie sociale de Cambridge (le détenteur de la chaire est alors Jack Goody). En 1978, un poste de jeune professeur s’ouvre à Cambridge, je pose ma candidature et je suis nommé.

J’enseignerai à l’Université de Cambridge de 1979 à 1984. Le système est celui de la « tenure » : au bout de cinq ans, votre cas est revu et vous êtes alors soit recalé (ce qui n’est qu’exceptionnellement le cas) soit nommé à titre définitif. Nous sommes trois à avoir été nommés simultanément.

Margaret Thatcher est devenue premier ministre en 1979. Les conservateurs anglais accumulent les accusations envers les sciences humaines, censées saper l’édifice social, et ont leur élimination à leur programme. Entre 1979 et 1984, le budget de notre département se voit réduit d’un tiers. En 1983, mes deux collègues et moi recevons des autorités académiques, un courrier où il nous est expliqué qu’en raison de coupes budgétaires, l’université devra faire un choix entre envisager notre nomination à titre définitif et abolir la chaire (c’est-à-dire le poste de directeur du département) et il nous est demandé d’avoir la délicatesse de retirer notre candidature. Nous nous consultons et décidons conjointement d’ignorer cet appel. Aucun de nous trois ne sera nommé, la chaire sera maintenue et mon dossier me sera aimablement retourné (le paquet contenant mes écrits est intact : nul n’a pris la peine de l’ouvrir).

Nous sommes tous les trois relativement connus : l’une se verra offrir un poste d’enseignant au sein d’un des collèges de Cambridge, l’autre, un poste de professeur dans son pays d’origine, je suis quant à moi contacté par Marshal Sahlins de l’Université de Chicago – que j’ai eu l’occasion de rencontrer – et qui me demande si je suis intéressé par un poste de professeur dans cette institution. Je réponds que oui. Nous sommes en 1983, Ronald Reagan est président depuis deux ans, il applique aux États–Unis le même programme d’éradication des sciences humaines que Margaret Thatcher en Grande-Bretagne : Sahlins m’apprend bientôt que, faute de budget, le poste n’a pas pu être créé.

Suivent pour moi, deux années de missions en Afrique de l’Ouest en tant que socio-économiste des Nations-Unies (FAO). À mon retour, je m’installe en France. Jacques-Alain Miller m’a très gentiment offert un poste d’un an au département de psychanalyse de Paris VIII (désormais à Saint-Denis). Je pose ma candidature au CNRS. Ici, je cite les chiffres de mémoire mais je ne dois pas être très loin du compte. La première année, il y a douze postes en anthropologie, je suis classé treizième, la deuxième année, il y a sept postes, je suis classé huitième et la troisième (on ne peut présenter sa candidature que trois fois), alors qu’il n’y a plus que trois postes créés, je suis classé quatrième.

Bien sûr, on retrouve ici un destin personnel et mon classement au cours de ces trois années au concours du CNRS ne doit rien ni à l’économie, ni à la politique : je suis à cette époque l’auteur le plus publié de L’homme, la principale revue française d’anthropologie (et il n’est pas impossible que ce soit toujours le cas), tout en étant un outsider, et certains me le font clairement comprendre. Quoi, qu’il en soit, ce sur quoi je veux insister ici, c’est le nombre de postes qui va déclinant au cours de ces trois années.

Le destin, que j’ai déjà eu l’occasion de rappeler – dans un billet – embraie alors : je passe de l’anthropologie à l’intelligence artificielle, puis de celle-ci à la finance.

L’époque où ma carrière d’anthropologue aurait dû se confirmer fut donc une période durant laquelle les sciences humaines furent l’objet d’attaques incessantes et le moyen de les mettre au pas, voire de provoquer leur extinction, fut le nerf de la guerre : l’argent. Il existait alors une science humaine, officielle celle-là : la « science » économique, qui avait elle le bon goût de ne parler ni de sociétés ni de classes sociales mais uniquement de l’« homo œconimicus », un être sans enracinement social, « rationnel » au sens de bassement calculateur, sans attaches et sans engagement vis-à-vis de sa communauté, en fait, le portrait exact du sociopathe qu’Aristote avait dénoncé autrefois.

L’heure n’est pas aux lamentations : l’« homo œconimicus » qui confondait la liberté avec le libre exercice de sa cupidité, a subi le sort qu’il mérite : la faillite personnelle. La réflexion est désormais du ressort de chacun de nous et des ruines des sciences humaines annihilées par une idéologie brutale, fondée sur le slogan et une prétention sans fondement à la scientificité, renaîtra l’« économie politique », la véritable science économique qui précéda l’émergence d’une religion concoctée par les milieux financiers et qui en usurpa le titre.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

20/09/2009

BFM, le lundi 21 septembre à 10h46

Publié par Paul Jorion dans chroniques, tags: G20

Dans le rôle de « la conscience », votre serviteur. La première d’une série – en principe.
Voici le son : podcast ici . (Merci a Dominique Larchey-Wendling !)

Et le texte :

À la veille du G20, qui débute vendredi à « Pittsburgh, Pennsylvania » on a donc du mal à s’accorder au niveau international sur le plafonnement du bonus des traders. Et sur les revenus dans la finance en général.

Mr Sarkozy et Mme Merkel y tiennent énormément. Mr Obama lui, on le sait, ne veut pas en entendre parler. « On est obligé de se demander, dit-il, « Bon, pourquoi irait-on plafonner les revenus des dirigeants pour les banquiers de Wall Street et pas pour les entrepreneurs de Silicon Valley ou pour les footballeurs ? » ». Ce sont ses termes exacts.
Plafonner la rémunération des vedettes du sport et des battants de la Silicon Valley, le principe est anathème aux États–Unis : dans ce pays on n’empêche pas les gens de devenir riches. Et rien n’est considéré plus sain que cette motivation ! Pourquoi émigre-t-on en Amérique, si ce n’est précisément pour cette raison ? Pour gagner des fortunes au montant potentiellement infini. Ou s’il ne s’agit pas de vous, ce fut le cas de votre père ou autrefois de votre grand-père.

Bien sûr, dans le contexte actuel, les choses ont un peu changé. Et à part justement à Wall Street, on ne fait plus tellement fortune en ce moment en Amérique. Mais l’Amérique n’a pas l’intention de changer d’image de marque. Si elle le faisait, elle laisserait entendre que les choses ne sont plus comme avant : qu’on ne devient plus riche du jour au lendemain en héritant de son oncle d’Amérique, et que les États–Unis ont cessé d’être … un paradis terrestre.

Il s’agit donc dans cette affaire de bonus, de bien davantage que d’une simple mesure technique, on touche ici au culturel : à l’image que les nations se font d’elles-mêmes. Bien sûr on trouvera au G20 un terrain d’entente : dans la tourmente, l’Amérique a besoin d’alliés ! On parlera de risque, et on dira que la rémunération pourra être élevée seulement si le risque est faible. On éliminera les bonus garantis à l’avance : c’est-à-dire indépendants des résultats – et on imposera des limites au court-termisme en calculant le bonus sur un certain nombre d’années, et en introduisant des clauses de claw-back, des recours en cas de pertes par la suite.

Et c’est peut-être là que réside l’astuce : un bonus, après tout, ce n’est rien d’autre qu’une commission. Plus le gain est élevé, plus le bonus est élevé. Au prorata. Mais peut-on vraiment imaginer que le gain puisse être faramineux sans que le risque soit lui aussi colossal ? Si oui, il y aurait certainement anguille sous roche ! On aurait affaire à une « cavalerie » ou à une « machine de Ponzi » comme on dit en Amérique – et on reconnaîtrait les nouveaux petits Madoff au fait qu’ils seraient les seuls banquiers à recevoir encore des bonus époustouflants.

C’est peut-être là que Mr Obama – qu’on ne représente plus que comme l’otage pitoyable de Wall Street – attend les banquiers, au tournant !

20/09/2009

Des éclopés plus populaires que jamais

Publié par Paul Jorion dans Economie, Monde financier, tags: Bourse

Vous avez dû voir ça ailleurs parce que tout le monde en parle : ces jours-ci, les actions de cinq compagnies quasi-mortes ou battant de l’aile représentent 40 % du volume du New York Stock Exchange : AIG, Citigroup, Bank of America, Freddie Mac et Fannie Mae.

John Mauldin, l’analyste financier américain très conservateur, écrit dans sa newsletter hebdomadaire en date d’hier : « L’explication en est peut-être très simple et très innocente. Mais je suis extrêmement sceptique ».
Si lui s’inquiète…

Merci à Crottaz pour son graphique qui dit la même chose.

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Une réponse à “Récupéré ! (du 20 au 26 septembre 2009)”

  1. Avatar de JAL Faucher
    JAL Faucher

    J’aime bien vous écouter. Ma formation étant diamétralement opposée à la vôtre me fait découvrir un point de vue étonnant. Pour le plaisir, incapable de me résigner à l’inactivité (72 ans) j’ai commencé une recherche pour écrire une série espionnage. Je rédige un tome par décennie. J’en suis au deuxième soit les années 1960-1970. Je conserve vos textes pour le moment au j’atteindrai 2000-2010.
    Je suis comme une mongolfière qui s’élève dans les airs. J’en éprouve le vertige. Je bénie la vie qui m’a permis de voir aussi grand. Ce qui m’étonne le plus est l’irresponsabilité de nos dirigeants… non ce refus de prendre leurs responsabilités… Et dire que j’ai souffert d’aveuglement volontaire, si longtemps… Sans doute l’homme doit faire des erreurs pour apprendre…
    J.A.Laurent Faucher, Ph.D.

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