Le champ de mines s’étend à l’infini

La façon dont je m’étais représenté en 2005 la crise à venir était un champ de mines où, ici et là, et de manière imprévisible, une mine exploserait en entraînant ou non d’autres à sa suite. Et c’est exactement ce qui est en train de se passer : on consulte les nouvelles financières sur Bloomberg, Reuters ou sur le site en ligne du Wall Street Journal et on lit qu’une autre « mortgage bank », un autre organisme de financement de prêts immobiliers prend le bouillon, ou bien comme hier, Sentinel, une firme qui avance à très court terme des fonds à ceux qui traitent sur les marchés de futures et qui se trouve à court de liquidités. Qu’une firme comme celle–là, au cœur même de Wall Street, ait des ratés, jette un froid : ça fait le même effet qu’un obus qui éclaterait au beau milieu de la zone verte à Bagdad. Aujourd’hui, la rumeur qui a fait baisser les marchés, c’était celle de la faillite imminente de Countrywide, la plus grande « mortgage bank » aux États-Unis, c’est–à–dire, bien entendu, la principale compagnie au monde accordant des prêts hypothécaires. Un analyste de Merrill Lynch conseillait ce matin aux actionnaires de vendre leurs titres Countrywide et la bourse entamait sa plongée. Et en effet, si Countrywide devait faire faillite, plus aucune institution financière américaine ne serait à l’abri !

Comme je l’écrivais le 23 juin dans La semaine qui s’annonce : le champ de mines s’étend à l’infini.

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3 réponses à “Le champ de mines s’étend à l’infini

  1. Avatar de Mric
    Mric

    Pourquoi la BCE a injecté beaucoup plus que la FED sur le marché interbancaire ?
    Les banques européennes seraient elles plus touchées que les banques américaines (ces dernières auraient elles positionnées leurs mines en Europe?) ?

  2. Avatar de JLM
    JLM

    au pif,

    je ne connais rien à la finance, mais cette question me turlupine depuis quelques jours: bêtement dit
    qui paie « les pots cassés » pour les produits dérivés. Est-ce que « c’est tout bon » pour la réserve fédérale???

  3. Avatar de JLM
    JLM

    Je vais tenter d’expliquer le sens de la question que je voulais poser, (pour l’instant les séries télévisées me semblent nettement en baisse de niveau, alors je tente de m’occuper…)

    Je ne comprends pas vraiment pourquoi cette inquiétude sur cette histoire de subprime… et sur la GAF (Grande Apocalypse Financière, cf. Simone Wapler); il me semble qu’il y a des éléments positifs.

    L’histoire du « subprime », c’est évidemment le simple résultat involontaire des agissements d’une masse d’intervenants bêtement motivés par l’appât du gain. L’intervention, coordonnée des « banques en dernier ressort » marque le retour de « l’esprit » aux affaires, c’est déjà ça !

    Sur un plan « objectif et réaliste », ces maisons sont construites, elles ne sont fantomatiques que parce qu’abandonnées par leur précédents propriétaires ruinés. Comme l’explique très bien Jorion, « au States », les conditions sont réunies pour qu’une d’un vague d’immigrants à très haut potentiel soit invitée venir s’installer pour y redoper le niveau.

    Naturellement, il faudra à nouveau offrir du crédit et il est probable qu’une réglementation « had hoc » sera mise en place, disons pour faire court par « la réserve fédérale » adossée à des choix politiques. Si j’ai bien compris les produits dérivés du subprime se sont très bien exportés et donc, le « pouf » est autant, et peut être plus, supporté à l’extérieur des USA qu’à l’intérieur. Lors de la remise des biens sur le marché, une armée de huissiers, juristes, financiers va « se payer sur la bête » et donc, l’argent ne quittera pas les USA, permettant une relance du marché sur le territoire US. Ailleurs on aura un peu plus de mal à ramer, car hélas, la complexité du système fera obstacle à ce que les acheteurs des « morgage-backed securities » et autres fonds fantômes, se voient remboursés de leur mise.

    Lors de la revente du stock immobilier, la législation US échaudée, s’arrangera pour que les risques ne soient plus exportés et s’il le faut, on interdira les produits dérivés pour revenir à une finance rigoriste et classique: avant de penser à faire du profit et de distribuer des dividende un fabricant de chaussure doit d’abord penser à faire des chaussures! En fin de compte quelques petits vieux cordonnier européens « petit cordonnier t’es bête, crois-tu que mon coeur s’achète… » devront renoncer à aller danser…

    Il y a un élément que je trouve bizarre, autour de la « Chronique Agora », plusieurs personnes prédisent pour les année qui vienne une fantastique remontée de l’or, (je n’ai pas l’impression que c’est en tant comme matière première industrielle). Comme si un cycle spéculatif sur l’or devenait intéressant, un peu comme si après la GAF, l’idée qu’il faille qu’une majorité investisse dans l’or en prenant plaisir à le regarder grimper sans rien faire, arrangerait ceux qui voudraient bouger de suite…

    PS.
    Si je dis toutes ces bêtises, c’est juste pour lancer le débat… je n’ai pas un penny devant -moi… mais je trouve le feuilleton comique.

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