Billet invité.
PROBLEMES DE RICHES
Il est parfaitement connu qu’à l’origine de toutes les bulles financières qui sont apparues depuis plusieurs décennies, il y a un même phénomène : l’excès de liquidité. En l’occurrence, l’existence d’une gigantesque manne de capitaux qui cherchent les meilleures opportunités d’investissement et se déplacent au gré de l’apparition de celles-ci. Parfois brutalement, créant ainsi des catastrophes. On dit que ces mouvements sont erratiques, voulant signifier qu’ils errent et sont instables, laissant parfois aussi entendre qu’ils n’ont pas de cohérence, ce qui est faux à un double titre. Du point de vue de la langue française, comme de la réalité du phénomène.
Leur cohérence est en effet simple à trouver, c’est celle de la conjugaison optimale entre meilleur rendement et moindre risque. Mais cette belle formule réclame un éclaircissement immédiat: les rendements, il suffit de les étudier, les risques, il faut à tout prix les minorer. Ce qui justifie l’emploi de toutes sortes d’artifices, avouables ou non, dont la maîtrise est le véritable savoir-faire de la finance. La finance, c’est bien connu, a horreur du risque. Et lorsque l’on entend parler du retour de « l’aversion au risque », on est sur de se retrouver une fois de plus dans le grand bain idéologique dans lequel de nombreux experts en économie adorent nous faire barboter, car en fait de retour, on ne se sépare jamais de cette profonde aversion lorsque l’on est un financier avisé.
Parmi les nombreux problèmes que le système financier traverse aujourd’hui, il en est un peu détecté, bien qu’il annonce des périls encore plus importants que ceux auxquels on cherche à s’échapper. Non, il ne s’agit pas de la concentration bancaire, qui a été engagée à chaud au cours de la crise actuelle, et qui va se poursuivre tout au long de la période à venir, au fur et à mesure que les banques vont tenter de colmater leurs brèches. Bien que ce soit un problème majeur, devant lequel la « régulation systémique » qui nous est promise apparaît déjà, avant même d’avoir été mise en place, comme n’ayant comme vocation que d’être inévitablement dépassée par les événements. Expliquant d’ailleurs que, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, lieu d’accueil actuel des principales places financières, on souhaite en confier la responsabilité aux banques centrales, car en réalité elles l’exercent déjà (ou tentent de le faire). Non, le problème encore plus important et néanmoins oublié est celui de la croissance des liquidités en cours.
Quel est le principal effet des plans de lutte contre la crise financière et économique ? Accroître encore davantage la masse de ces excès de liquidité qui ont été à l’origine des bulles précédentes. Quelle conclusion peut-on en tirer ? Que la taille de la prochaine bulle sera encore plus imposante. Quelles en seront les implications ? Nul ne le sait, mais elles seront encore plus dévastatrices !
La logique du système financier n’est pas seulement de se reproduire, envers et contre tous, elle est aussi de grossir et devenir obèse, cette pandémie du siècle. Les liquidités sont un terme trompeur, comme souvent le sont les termes financiers. Ils évoquent la souplesse des fluides, l’huile qui permet aux rouages de bien fonctionner en mécanique. Les financiers revendiquent comme une victoire de la développer et s’opposent à tout ce qui pourrait la restreindre. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il leur est nécessaire de pouvoir à tout moment sauter sur les occasions, partir à la recherche d’un meilleur rendement. C’est à dire le placement qui offre le meilleur taux et qui est le plus…liquide. Et tout le vocabulaire est à l’avenant : on ouvre les vannes du crédit, mais c’est pour endiguer la crise. On injecte des liquidités, alors que la crise résulte de l’insolvabilité… Allez comprendre !
De fait, les liquidités sont un véritable poison dont on ne sait plus se débarrasser. Adopter le point de vue d’un investisseur, c’est se mettre sur le dos un sacré problème de riche : où placer, pour ensuite les déplacer, ses liquidités ? Ce n’est pas un problème de pauvre, car ceux-ci sont sommés de se désendetter. Les économistes préfèrent dire qu’ils doivent désormais épargner, ce qui est tout de même un comble. Cela ne va pas poser un problème aux riches, car ils vont désormais prêter aux Etats, et puis faire leurs affaires entre eux, mais cela va contribuer à encore augmenter les liquidités…
104 réponses à “L’actualité de la crise : Problèmes de riches, par François Leclerc”
@ Jérémie
Je n’ai pas besoin de reprendre ce que dit Olivier Besancenot. 😉
@Serge Demoulin: « vous avez droit au CPAS qui vous versera un revenu minimum ( à rembourser par la suite si vous trouvez du travail). Mais vous recevrez en tout cas de quoi ne pas mourir de faim. »
Si je ne me trompe, les revenus versés par le CPAS ne sont pas à rembourser par la suite sauf exception accordée au préalable. En tous cas, je n’ai jamais entendu personne qui était passé par le CPAS dire qu’il avait dû rembourser par la suite.
La différence avec le revenu mimimum garanti, c’est que si on est au CPAS on ne peut pas gagner de revenu complémentaire en travaillant (sauf à travailler au noir).
@Fujisan 28/7 10h56 et +
Pour la démographie, il semblerai que le maximun de la population se stabiliserait autour des 9 milliards pour
redescendre autour des 7 milliards. Plus les sociétés sont développées moins elles fécondes.
Ecologiquement, sans aucun gaspillage, il semblerait que notre terre nourricière nourrirait sans problème les
9 milliards de terrien.
Pour celà, il ne faudra rien perdre ni gaspiller. Le recyclage de tout nos déchets est une absolue necessité.
Mais le recyclage demandera beaucoup de main d’oeuvre et de temps passé.
Nous savons produire industriellement à grande échelle à moindre cout avec peu d’emplois. A priori il n’en sera
pas de même pour le recyclage, du travail pérenne en quantité pour le bien être de tous d’ou mon revenu
minimun de vie.
Quand au travail immatériel qui consomme « sauf l’amour, l’amitié, la chaleur humaine », toute activité est
consommatrice d’énergie ne serait ce que de vivre simplement, alors si vous perdez vos forces
en amour et la démographie et……… faite l’amour, pas la guerre, je suis d’accord pour le relationnel et +.
@ Louise travail infini.
Je vais essayer d’expliquer, c’est un peu comme l’oeuf et la poule, le travail et sa contre valeur rémunérée, faire
et défaire c’est toujours travailler, l’argent crée le travail ou l’inverse, qui dans ces couples a fait le premier pas.????????
Eh bien figurez vous, je ne connais pas la réponse, il me semble…….. rien du tout, cela dépasse mon entendement.
Voyez le revenu universel c’est çà, je vous donne de l’argent que vous vous empresserez de dépenser en me
le redonnant, la boucle est bouclée.
Raisonner simple et non simpliste disait Mr Einstein, mon raisonnement est il simplement simpliste?
Bonne soirée à tous.
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