Le Monde – Économie, La dette est-elle un boulet ou un prétexte ?, lundi 8 – mardi 9 février 2010

La dette est-elle un boulet ou un prétexte ?

Les déclarations officielles sur la dette publique sont pleines de bon sens : le déficit public est une très mauvaise chose et la dette publique, qui constitue la mémoire accumulée de tous les déficits passés, tolérés au fil des ans, est encore une bien plus mauvaise chose. Réduisons donc le déficit. Mieux : réduisons la dette et tout ira beaucoup mieux.

Que reprocher à ce raisonnement ? la dette est indubitablement un boulet. La charge de la dette, le montant des intérêts à verser annuellement, a atteint un niveau consternant : du même ordre de grandeur que les recettes de l’impôt sur le revenu et constituant désormais le deuxième poste budgétaire : entre le budget de l’éducation nationale et celui de la défense.

S’ajoutent à cela les consignes européennes du pacte de stabilité et de croissance : Bruxelles s’impatiente et n’a donné à la France qu’un sursis : il faudra qu’à l’horizon 2013, elle se conforme à la norme des 3 % maximum de déficit annuel et d’une dette publique ne dépassant pas 60 % de son PIB. L’Allemagne s’est engagée de son côté à réduire son déficit et n’a pas hésité à recourir pour ce faire aux grands moyens : pas moins qu’un amendement constitutionnel qui interdira au déficit de l’État fédéral de dépasser 0,35 % du PIB à l’horizon 2016. Et, le futur standard ayant été fixé par l’Allemagne, l’ensemble des autres pays, et la France en particulier, seront jaugés à cette aune drastique lorsque leurs nouveaux emprunts publics s’offriront sur le marché des capitaux. S’ajoute encore à cela la menace d’une dégradation de la notation de la dette d’État, si jamais les choses ne rentraient pas dans l’ordre.

Il n’empêche : l’empressement actuel à vouloir résoudre à l’instant une situation existant depuis une dizaine années déjà est éminemment suspect. D’autant que la France est encore aujourd’hui en situation d’émettre sans difficulté sa dette à taux modérés. Deux tiers de celle-ci trouvent preneur à l’étranger et l’obligation faite à la suite de la crise à certains acteurs stratégiques, tels que les banques et les compagnies d’assurance, d’investir dans des instruments liquides et de bonne qualité, assure aux emprunts publics français un débouché quasiment garanti.

D’où cette question : assiste-t-on vraiment en ce moment à un retour à la normale de la situation économique et financière à ce point spectaculaire qu’il faille – après tant d’années d’insouciance et de laxisme – résoudre d’urgence le problème de la dette publique française ?

Ou bien y aurait-il là comme une arrière-pensée ? Et si oui, que pourrait-elle bien être ? La réponse est malheureusement évidente. La crise a produit une pléthore de faits invalidant le bien-fondé de la déréglementation et de la privatisation prônées par le libéralisme radical qui prit son essor initial dans l’Allemagne d’après-guerre pour s’épanouir ensuite en Grande-Bretagne, puis aux États-Unis, avant de trouver son expression consommée dans le traité de Lisbonne.

Si le programme a trouvé sa réfutation dans la réalité, la volonté de le mener à son terme n’a pas faibli pour autant parmi ses partisans endurcis : à défaut de pouvoir justifier sa poursuite par une raison, il faut donc lui découvrir au moins un prétexte. On s’en prendra donc, sous couvert de rigueur, aux mesures de protection sociale qui permirent pourtant à la France de s’en tirer jusqu’ici bien mieux dans les soubresauts de la crise que bon nombre d’autres nations. Mais qu’importe : les faits pèsent pour si peu !

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132 réponses à “Le Monde – Économie, La dette est-elle un boulet ou un prétexte ?, lundi 8 – mardi 9 février 2010

  1. Avatar de J.Gorban
    J.Gorban

     » La stratégie du choc  » de Noami Klein éclaire très bien votre questionnement , me semble-t-il ?

    Nous avons affaire à des idéologues , qui comme les staliniens , réfutent les faits qui ne cadrent pas avec leurs dogmes.

    Comme les staliniens, les élites libérales seront rattrapées par la réalité.

    La question est plutôt de savoir dans quel état sera la planète quand ils chuteront ? et si nous en sortirons par le haut ( pour moi le socialisme ) ou par le bas c’est à dire des dictatures et des guerres interminables.

    1. Avatar de Hervey

      @J.Gorban
      Vous avez tout à fait raison de citer « La stratégie du choc » de Noami Klein. Si vous chercher un document de poids qui explique la marche du monde telle qu’elle s’organise depuis 30 ou 50 ans, économie, institutions et politique rassemblées, il faut avoir lu cet ouvrage de plus de 600 pages. C’est le meilleur livre que j’ai pu lire sur la description détaillée et programmée de la pensée des néoconservateurs et de ses ravages de par le monde depuis le Chili sous Pinochet jusqu’à nos jours (et ce n’est pas terminé) en passant par la Colombie l’Argentine, toute l’Amérique du sud, l’Indonésie, la Pologne, la Russie, l’Afrique du Sud, les pays asiatique, la Chine… Cet ouvrage démonte tous les mécanismes et cite les intervenants qui ont participé à tous ces désastres avec son cortége de corruption, de cupidité d’arrogance insoutenable. On dépouille et l’on tue avec un certain sourire et sous couvert de la Science Economique. EDIFIANT!
      Un jour peut-être, un tribunal international devra s’occuper de tous ces « Mengele diplomés ».
      Un jour peut-être aussi, un groupe de défense du service public, racontera sous forme de feuilleton télévisé cette saga mortelle.
      Pour ce qui nous occupe et en relation avec notre actualité, je recommande la lecture des pages 318 à 340 consacrée au pillage de l’Asie (autour des années 1997) et les méthodes employées de concert par le FMI et la spéculation financière pour dépouiller les gens.
      C’est un peu ce qui nous attend avec la complicité il est vrai de nos gouvernants !
      Alors bonne journée.

      1. Avatar de justin
        justin

        J’ai prêté ce livre ( La Stratégie du Choc) à un ami congolais… à la lecture de ce livre sa réaction a été sans appel  » je comprends enfin ce qui est arrivé à mon malheureux pays »…

        La lecture de ce livre devrait être obligatoire dans les écoles tout comme « le capitalisme à l’agonie »

      2. Avatar de Roger Wielgus
        Roger Wielgus

        Entièrement d’accord avec vous pour un tribunal international pour juger tous ces Mengele de la finance et de la performance économique, qui par procuration ont tué autant de personnes que le médecin nazi.
        J’affirme haut et fort depuis des années que l’ultra libéralisme est une sorte de nouveau nazisme, dans une version soft, mais avec des effets aussi hard que le nazisme originel.
        N’est-ce pas le riche Warren Buffet qui a dit que la lutte des classe était toujours une réalité mais que c’était la lutte acharné des milliardaires contre les pauvres. Un jour, il va bien falloir que ce soient les pauvres qui gagnent cette guerre.
        Mais il ne faudra pas oublier de juger tous les valets de ces Mengele de la finance, les politiciens de droite qui sous couvert de discours populistes se sont maintenus en place tout en spoliant les peuples de leurs droits élémentaires acquis dans des luttes antérieures pour des droits sociaux et des droits humains.
        L’ère Sarkozy apparaitra, par exemple, dans les livres d’histoire, comme une des périodes noires de la France, une période de régression des libertés élémentaires et des excès en tout genre de la classe dirigeante. Lui aussi, j’aimerais le voir payer ses méfaits pour satisfaire ma soif de justice.

    2. Avatar de Hervey

      lire Naomi et non Noami. Mes excuses

    3. Avatar de Hervey

      @simplesanstete
      N. Klein a sillonné la planète pour décrypter les coups et méthodes du capitalisme. Si c’est ce que vous appelez la surface des choses, c’est une sacrée surface. Votre court commentaire montre clairement que vous n’avez pas lu cette analyse.
      La citation que vous faites du Colonel House plaide contre vous. Miss Klein est allée enquêter sur place dans différents pays, reprenant l’information à sa source.
      En citant le colonel, vous ne lui rendez pas service. Dans le contexte, cette citation devient un truisme.

    4. Avatar de Jean-Michel
      Jean-Michel

      Un « must read » , d’ailleurs ce livre a fait l’objet de tant de critiques acerbes qu’il en devient une évidence quant à sa pertinence explicative de la réalité.
      Comme a dit Einstein je crois (de tête): « Il suffit d’un expert pour démonter une fausse théorie, il en faut une centaine pour en démonter une vraie… »

  2. Avatar de phev
    phev

    je me réfère à Jean Baptiste SAY et allons-y, ne nous en privons pas il est dans le domaine public :

    Dans quel but les gouvernements font-ils des emprunts ?

    Dans le but de subvenir à des dépenses extraordinaires que les rentrées ordinaires ne suffisent pas pour acquitter

    Avec quoi paient-ils les intérêts des emprunts qu’ils font ?

    Ils les paient, soit en mettant un nouvel impôt, soit en économisant sur les dépenses ordinaires une somme annuelle suffisante pour payer cet intérêt.

    Les emprunts publics sont donc un moyen de consommer des capitaux dont les intérêts sont payés par la nation ?

    Vous les caractérisez bien.

    Quels sont les préteurs ?

    Les particuliers qui ont des capitaux disponibles, lorsqu’ils supposent au gouvernement emprunteur la volonté et le pouvoir d’acquitter exactement les engagements qu’il contracte envers eux.

    Puisque le gouvernement représente la société, et que la société se compose des particuliers, c’est donc, dans les emprunts publics, la société qui se prête à elle-même ?

    Oui : c’est une partie des particuliers qui prête à la totalité des particuliers, c’est-à-dire à la société ou à son gouvernement.

    Quel effet produisent les emprunts publics par rapport à la richesse générale ? l’augmentent-ils ? la diminuent-ils ?

    L’emprunt, en lui-même, ne l’augmente ni ne la diminue, c’est une valeur qui passe de la main des particuliers aux main du gouvernement ; c’est un simple déplacement. Mais comme le principal de l’emprunt, ou, si l’on veut, le capital prêté, est ordinairement consommé à la suite de ce déplacement, les emprunts publics entraînent une consommation improductive, une destruction de capitaux.

    Un capital ainsi prêté n’aurait-il pas été consommé de même, s’il fût resté entre les mains des particuliers ?

    Non : les particuliers qui ont prêté un capital avaient l’intention de le placer, et non de le consommer. S’ils ne l’eussent pas prêté au gouvernement, ils l’auraient prêté à des gens qui l’auraient fait valoir ; ou bien ils l’auraient fait valoir eux-mêmes ; dès lors ce capital aurait été consommé reproductivement au lieu de l’être improductivement. Si cette portion du capital national servait précédemment des usages reproductifs, le capital national est diminué de tout le montant du prêt ; si elle était le fruit d’une nouvelle épargne, le capital national n’a pas été accru par cette épargne.

    Le revenu total de la nation est-il augmenté ou diminué par les emprunts publics ?

    Il est diminué, parce que tout capital qui se consomme entraîne la perte du revenu qu’il aurait procuré.

    Cependant, ici, le particulier qui prête ne perd point de revenu, puisque le gouvernement lui paie l’intérêt de ses fonds : or, si le particulier ne perd aucun revenu, qui peut faire celte perte ?

    Ceux qui font cette perte sont les contribuables qui fournissent l’augmentation d’impôt dont on paie les intérêts ; ce qui occasionne pour eux une diminution de revenu.

    Il me semble que le rentier touchant d’un côté un revenu que le contribuable fournit d’un: autre côté, il n’y a aucune portion de revenu perdue, et que l’État a profilé du principal de l’emprunt qu’il a consommé.

    Vous êtes dans l’erreur : il y a dans la société un revenu perdu, ce lui du capital prêté au gouvernement. Si j’avais fait valoir, ou qu’un entrepreneur d’industrie eût fait valoir pour moi un capital de 10,000 francs, j’en aurais retiré un intérêt de 500 francs qui n’aurait rien coûté à personne, puisqu’il serait provenu d’une production de valeur. On ouvre un emprunt et je prête cette somme au gouvernement. Elle ne sert pas, dès lors, à une production de valeur; elle ne fournit plus de revenu ; et si le gouvernement me paie 500 francs d’intérêt, c’est en forçant des producteurs, agriculteurs, manufacturiers, ou négociants, à sacrifier une partie de leurs revenus pour me satisfaire. Au lieu de deux revenus dont la société aurait profité (celui de 500 francs produit par mon capital placé reproductivement, et celui de 500 francs produit par l’industrie du contribuable), il ne reste plus que celui du contribuable que le gouvernement me transfère après avoir consommé à jamais mon capital .

    Sous quelle forme le gouvernement reçoit-il en général les capitaux qu’on lui paie ?

    Il met en vente 3 fr., ou 4 fr., ou 5 fr., de rente annuelle, et il vend cette rente au cours que les rentes qu’il a précédemment vendues ont actuellement sur le marché. Dans cette vente qu’il fait, il reçoit un capital d’autant plus considérable, que le prix courant des rentes est plus élevé : lorsque le prix d’une rente de 5 francs est à 100 francs, il reçoit 100 francs de principal pour chaque fois 5 francs de rente qu’il promet de payer, lorsque le prix d’une rente de 5 francs est à 80 fr..,. il reçoit seulement 80 francs de principal pour une rente de 5 francs.

    Conséquemment, il emprunte à des conditions d’autant meilleures que le prix de la rente est plus haut ; et le prix de celte rente est d’autant plus haut, que les capitaux disponibles sont plus abondants, et que la confiance dans la solidité des promesses du gouvernement est mieux établie .

    Quelles sont les principales formes sous lesquelles un gouvernement paie l’intérêt de ses emprunts ?

    Tantôt il paie un intérêt perpétuel du capital prêté qu’il ne s’oblige pas à rembourser. Les prêteurs n’ont, dans ce cas, d’autre moyen de recouvrer leur capital que de vendre leurs créances à d’autres particuliers, dont l’intention est de se substituer à eux.

    Tantôt il emprunte à fonds perdu, et paie au prêteur un intérêt viager.

    Tantôt il emprunte à charge de rembourser ; et il stipule, soit un remboursement pur et simple, par parties, en un certain nombre d’années, soit un remboursement par la voie du sort, et auquel sont quelquefois attachés des lots.

    Tantôt il fait des anticipations, c’est-à-dire négocie, vend des délégations qu’il donne sur les receveurs des contributions. La perte qu’il fait de l’escompte représente l’intérêt de la somme avancée.

    Tantôt il vend des offices publics, et paie un intérêt de la finance fournie. Le titulaire ne rentre dans son principal qu’en vendant la charge. Souvent le prix des charges est déguisé sous le nom de cautionnement.

    Toutes ces manières d’emprunter ont pour effet de retirer des emplois productifs des capitaux qui sont immédiatement consommés pour un service public.
    Les gouvernements n’ont-ils pas des moyens de rembourser leurs emprunts, même ceux dont ils ont promis de payer perpétuellement l’intérêt ?

    Oui, par le moyen de caisses d’amortissement.

    Qu’est-ce qu’une caisse d’amortissement ?

    Lorsqu’on met sur les peuples un impôt pour payer les intérêts d’un emprunt, on le met in peu plus fort qu’il n’est nécessaire pour acquitter ces intérêts, cet excédant est confié à une caisse spéciale qu’on nomme caisse d’amortissement, et qui l’emploie à racheter chaque année, au cours de la place, une partie des rentes payées par l’État. Les arrérages des rentes achetées par la caisse d’amortissement sont dès lors versés dans cette caisse, qui les emploie, de même que la portion d’impôt qui lui est attribuée dans ce but, au rachat d’une nouvelle quantité de rentes.

    Cette manière d’éteindre la dette publique, par son action progressivement croissante, parviendrait à éteindre assez rapidement les dettes publiques, si les fonds des caisses d’amortissement n’étaient jamais détournés pour d’autres emplois, et si la dette n’était pas augmentée par des emprunts sans cesse renaissants, qui, dans bien des cas, mettent annuellement sur la place plus de rentes que la caisse d’amortissement n’en rachète.

    Qu’en concluez-vous ?

    Qu’une caisse d’amortissement est plutôt un moyen de soutenir le crédit du gouvernement qu’une voie pour parvenir au remboursement de la dette publique, et que le crédit du gouvernement est pour lui une tentation de consommer des capitaux aux dépens des contribuables qui demeurent chargés d’en payer les intérêts.

    Quelle est la situation la plus favorable où puisse être une nation relativement au crédit public ?

    C’est lorsqu’elle est toujours en état d’emprunter, et qu’elle n’emprunte jamais.

    L’économie des nations est donc la même que celle des particuliers ?

    Sans aucun doute. De même que ce serait folie de croire qu’il peut y avoir deux arithmétiques différentes, une pour les individus, l’autre pour les nations, c’est une déraison que de s’imaginer qu’il peut y avoir deux économies politiques.

    1. Avatar de Dav

      Je me réfère à Karl Marx, allons-y, ne nous en privons pas, il est mort à Londres.

      L’accumulation du capital entraine une baisse à long terme du taux de profit. Cette baisse tendancielle du taux de profit explique la contradiction fondamentale du capitalisme qui conduit à l’apparition récurrente de crises.

      Cependant, Marx dit qu’il existe des contre-tendances à cette baisse. Les capitalistes tentent de la compenser en accroissant leur débouchés (impérialisme), ou en augmentant le taux de plus-value (qui est le taux d’exploitation pl / v , donc en baissant les salaires par exemple), et on pourrait envisager un état stationnaire, mais le problème est que la substitution du travail par le capital génère de plus en plus de chômage, une armée de réserve de travailleurs, ce qui conduit inexorablement la société vers des conflits sociaux.

      À terme donc, le capitalisme croule sous le poids de ses contradictions, c’est l’état de crise permanent, qui ne peut être évité que temporairement par l’expansion économique à des marchés vierges, ou par l’emballement de la croissance technologique.

      Les dettes publiques, par leur financiarisation, sont le dernier refuge de toute cette accumulation du capital. Un ultime subterfuge pour dégager une illusion de profit, sur le dos des travailleurs.

    2. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      à Dav

      Oui, c’est bien le problème principal du capitalisme !

      Petite question subsidiaire :
      Peut-on considérer que tous les crédits et les titres qui constituent la bulle financière sont issus de l’exploitation de la survaleur ?
      Si oui, alors les sommes détournées par le capital sont faramineuses…
      Si non, « l’industrie financière » a réussi à produire des titres sans valeur en quantité telle qu’elle transforme les sommes extorquées en fausse monnaie…

      La deuxième explication permet de mieux comprendre les rapports entre des phénomènes de long terme (l’exploitation qui dure plus ou moins intensément depuis longtemps) et des phénomènes récents comme ceux de la formation de la dernière bulle financière.

      Cela permet aussi de comprendre qu’il y ait deux ordres de corrections à effectuer : des lois qui empêchent la formation des bulles financières (revenir sur les lois néolibérales qui les favorisent) et le dépassement du capitalisme…

    3. Avatar de jean-philippe lagrange
      jean-philippe lagrange

      Au sujet de JB Say et de ce qu’a posté phev :

      Tout d’abord je serai toujours étonné qu’en matière économique certains (en général les adeptes, au sens religieux voire sectaire, du libéralisme ou les libertariains) se réfèrent à des penseurs de l’ancien régime, que ce soit A Smith ou JB Say, comme si le monde n’avait pas changé. Un peu comme si des physiciens en étaient restés à Descartes ou Newton, en ignorant 2 ou 3 siècles de travaux…, donc, en matière d’économie, en faisant comme si l’économie encore largement rurale du XVIIe ou XVIIIe devait nous éclairer sur celle du XXIe siècle. Passons…

      Lorsque le roi et son gouvernement sous l’ancien régime empruntaient, c’était pour financer (d’abord) des dépenses militaires et (aussi) financer le paiement de toutes sortes de rentes aux obligés du régime (la cohorte de nobles que Louis XIV avait mis sous son contrôle par ce biais). On peut donc dire, au premier degré, schématiquement, que l’emprunt correspondait à une stricte consommation de capital sans guère de revenu. Mais aussi que l’argent emprunté était aussitôt réinjecté dans le circuit économique…

      Surtout, au XXIe siècle, outre la part, toujours prépondérante, de l’argent que l’état réinjecte aussitôt, il y aussi, ce qui n’existait guère au XVIIIe, une part d’investissements qui font que nous disposons de routes et autoroutes, d’aéroports, encore il y a une vingtaine d’années de réseaux de télécommunications (la rentabilité n’était pas encore celle de l’Internet), de recherche, etc. ; toutes dépenses a) dont la plus grande part n’est pas amortissable assez vite pour se faire sur la base d’investissements privés, a fortiori par l’investissement du particulier de JB Say (…) et b) qui sont indispensables à une économie moderne et à sa croissance.

      On a bien sûr le droit d’en rester à la préhistoire et à des raisonnements qui sont raisonnables s’agissant de la préhistoire, mais s’occuper du présent est peut-être plus prioritaire…

    4. Avatar de Bertrand
      Bertrand

      La Main Invisible du Marché est Très Grande est Jean-Baptiste Say est Son prophète !

      Un exemple de sa clairvoyance absolue (également dans le domaine public) ?
      « Les richesses naturelles sont inépuisables, car, sans cela, nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant être ni multipliées ni épuisées, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques » Traité d’économie politique, 1803

  3. Avatar de liervol
    liervol

    @Paul Jorion, ceci d’autant que vous auriez pu ajouter que la réduction de la dette allemande passe par sa capacité à toujours bien se vendre à l’export et que le pourcentage de réduction me semble bien surprenant à plusieurs égards : le principal étant à mon sens : à qui va vendre l’Allemagne pour réussir cet exploit si le reste du monde joue aussi la rigueur ?
    Car n’oublions pas que les dettes des autres sont aussi les ventes Allemandes. Si moins de dettes, moins de ventes sauf si un magicien nouvellement venu nous sort de son chapeau quelques milliards à dépenser de ci de là…

    1. Avatar de astrorock
      astrorock

      « à qui va vendre l’Allemagne pour réussir cet exploit si le reste du monde joue aussi la rigueur ? »

      C’est effectivement la question que peu de monde se pose, d’autant que les surcapacite des unites de production semble averes.

      Hors c’est la le point fort de l’allemagne, vendre ses machines.

      Du moins si l’on en crois les informations dont on dispose.

  4. Avatar de phev
    phev

    La dette est donc manifestement un gros boulet.

  5. Avatar de liquoreux
    liquoreux

    Ben oui, ces « partisans endurcis » ont toujours de l’espoir, celui d’une sortie de crise avec retour aux pratiques libérales antérieures. Tant que cet avenir est possible, pourquoi se remettre en question?

  6. Avatar de Philippe de Saint Naz
    Philippe de Saint Naz

    Il a fallu attendre pratiquement 20 siècles pour se libérer (en partie) des religions afin qu’elle cesse d’orienter la vie des sociétés (pas toutes). Et voilà que de nouveaux religieux tordent la réalité pour la faire correspondre à leurs croyances. Attention, Monsieur Jorion, leur sainte Inquisition ne doit pas être loin!

  7. Avatar de Jaycib
    Jaycib

    « La crise a produit une pléthore de faits invalidant le bien-fondé de la déréglementation et de la privatisation prônées par le libéralisme radical qui prit son essor initial dans l’Allemagne d’après-guerre pour s’épanouir ensuite en Grande-Bretagne, puis aux États-Unis, avant de trouver son expression consommée dans le traité de Lisbonne. »

    Je ne suis pas sûr de vous suivre au sujet de l’essor initial du libéralisme radical dans l’Allemagne d’après-guerre, Paul. Ne parle-t-on pas de « capitalisme rhénan » pour distinguer le système allemand de son homologue britannique durant la période d’après-guerre? Il y a quand même eu la CECA, puis le marché commun de 1957, dont le Royaume-Uni a voulu se tenir à l’écart jusqu’à la fin des années De Gaulle. L’Allemagne était prête alors à faire quelques concessions d’envergure pour concrétiser l’axe européen franco-allemand, ce qui supposait qu’on se pliât en deux à Bonn pour faire droit aux prétentions françaises (subventionnement de l’agriculture et d’autres secteurs retardataires de l’économie française). Ou alors parlez-vous d’une ECOLE libérale radicale trouvant sa source chez von Hayek et von Mises (des Autrichiens…), puis semant ses graines vénéneuses au R-U et aux USA?

    1. Avatar de Flo
      Flo

      « Ou alors parlez-vous d’une ECOLE libérale radicale trouvant sa source chez von Hayek et von Mises (des Autrichiens…), puis semant ses graines vénéneuses au R-U et aux USA? »

      N’est-ce pas l’ordolibéralisme ?

    2. Avatar de Jaycib
      Jaycib

      Je ne sais pas ce qu’est l’ordolibéralisme, Flo…

  8. Avatar de Jérémie Martin
    Jérémie Martin

    Petite recette:

    1 – Prennez une économie de marché équilibrée, avec un marché libre qui fonctionne et un Etat qui intervient pour maintenir le pacte fordien (l’ouvrier peut se payer ce qu’il produit) et la cohésion sociale par la solidarité.

    2 – Déréguler la finance, de maniére à ce que celle-ci puisse avancer des liquidités en abondance aux entreprises qui se soumettent à leur diktat de rémunération du capital.

    3 – Laisser mijoter le temps que ces facilités de financement créent un déséquilibre tel que les entreprises qui ne jouent pas le jeu se trouvent afaiblies en terme de capacité de rémunération et d’investissement face à celles qui sont passées sous le joug de la finance.

    4 – Utiliser la différence de compétitivité artificiellement créée pour justifier la privatisation des services publiques.

    5 – En même temps, profiter des arguments sur l’incompétence en matière économique de l’Etat pour réformer les statuts des banques centrales et les mettre ainsi à l’abri d’un risque de contrôle démocratique.

    6 – Fermer le convercle et laisser gonffler la bulle.

    7 – Quand la bulle explose, utiliser l’argument du « Too Big To Fail » + « l’Etat est incompétant par nature » pour provoquer un renflouement du système financier sans contrepartie.

    8 – Une fois les Etats définitivement affaiblis et leurs finances au bord du gouffre, leur mettre le couteau des taux d’interet sous la gorge en leur faisant comprendre que:

    La planche à billet n’est pas une solution, l’Etat étant incompétant par Nature
    L’Impots n’est pas une solution, Les riches étants les amis du progrés
    La seule solution est de sabrer dans les dépense publiques, gaspillages honteux par nature

    Vous obtenez au final une victoire totale de la finance sur les Etats, qui n’ont plus d’autre option que de se mettre au pas, car s’ils leur arrivaient de se rebeller, on leur couperait les robinets et on les renverait au moyen age.

    1. Avatar de pineda
      pineda

      Bien expliqué 🙂

    2. Avatar de liervol
      liervol

      Applaudissement sur le schéma stratégique, mais même un grand stratège ne peut heureusement pas tout prévoir, il reste une dose d’espoir qu’à trop en vouloir, à se sentir intouchables, ils finissent par commettre des erreurs.

    3. Avatar de Jérémie
      Jérémie

       » Vous obtenez au final une victoire totale de la finance sur les Etats, qui n’ont plus d’autre option que de se mettre au pas, car s’ils leur arrivaient de se rebeller, on leur couperait les robinets et on les renverait au moyen age. »

      La continuelle victoire sur l’autre n’est pas forcément la meilleure victoire à suivre pour l’homme.

      Ne sommes nous pas déjà revenus au temps du moyen age, au temps des seigneuries, plus nous en possèdons et plus nous contrôlons et nous dictons le monde comme nous l’entendons toujours bien évidemment dans un semblant de démocratie et de liberté apparent. Nous seuls apportons la lumière et le progrès aux hommes.

    4. Avatar de Manuel

      Simple et brillant !

      Nos idées doivent être défendues à la vie, à la mort, faute de quoi le scénario catastrophe décrit par Jérémie Martin s’accomplira tel qu’esquissé dans le « Plutonomy memo » de Citibank.

      http://www.scribd.com/doc/6674229/Citigroup-Mar-5-2006-Plutonomy-Report-Part-2

    5. Avatar de pablo75
      pablo75

      @ Jérémie Martin

      Dans votre petite recette aboutissant à « une victoire totale de la finance sur les Etats », vous oubliez tout simplement l’ingrédient fondamental, capable de faire pas mal de dégâts quand il s’énerve (voyez l’histoire du XXe siècle): « le peuple ». Si vous croyez vraiment qu’il se laissera tondre sans bouger, c’est que vous êtes vraiment naïf ou que vous connaissez mal l’Histoire – surtout la française.

    6. Avatar de Jérémie Martin
      Jérémie Martin

      Mais ne vous faites quand même pas trop d’illusions, le peuple n’est pas si gentil que ça:

      Le peuple est capable de haïr
      Le peuple est capable de mépriser le faible
      Le peuple est capable de collaborer et de dénoncer son voisin
      Le peuple va à la guerre la fleur au fusil
      Le peuple peut haïr à mort les gars du village d’à coté
      Le peuple peut aimer assister aux exécutions publiques
      Le peuple peut tondre celle qui a couché avec l’ennemie
      Le peuple peut exclure celui qui est différent

      Et le peuple peut surtout avoir peur que les choses soient encore pires en cas de révolte et de guerre civile, car le pays serait alors affaibli face à l’ennemies extérieures.

      Compter d’ailleurs la dessus pour que les médiatiques actuels nous le rappelle.

      Malgrés cela vous avez raison: on ne peut compter que sur lui, et il fini généralement par s’en sortir, même si le chemin est parfois long et saignant.

    7. Avatar de pablo75
      pablo75

      Je n’ai pas dit que « le peuple » était gentil, j’ai dit qu’il ne se laissera pas tondre sans réagir et sans réagir violemment, comme il l’a toujours fait tout au long de l’Histoire (je vous rappelle que la cause de 99 % des révolutions a été l »injustice économique).

      Vous avez l’air d’oublier aussi que dans la démocratie on vote, et que de ce côté-là il y a eu de grosses surprises au XXe siècle.

    8. Avatar de Jérémie Martin
      Jérémie Martin

      Je n’oublie rien.

      L’Argent aussi vote.

      La Peur aussi.

    9. Avatar de kerema29
      kerema29

      Je ne crois pas que cette stratégie fonctionnera, un Etat n’est pas une entreprise comme une autre et je pense que nous allons le vérifier peut être plus rapidement que prévu; comment va réagir la population grecque ? et quand ça sera notre tour , comment nous allons accepter la politique d’austérité à sens unique ? Mon avis est qu’il commence à se préparer quelques détonateurs, mais je peux me tromper….

    10. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      à Jérémie Martin

      Je suis d’accord avec tous vos points… sauf le premier !

      1a/ Le compromis fordien est une douce plaisanterie… c’est l’histoire du capitalisme triomphant racontée aux enfants !
      L’ouvrier n’a jamais pu s’acheter ce qu’il produisait : par définition il ne peut acheter que ce que son salaire lui permet d’acheter et comme son salaire est toujours inférieur à la valeur de sa production…

      1b/ La cohésion sociale par la solidarité (en particulier celle qui a été mise en place à partir de 1945-1947) n’a jamais été octroyée par les capitalistes, elle a toujours été arrachée à leurs doigts crochus : ils n’ont pas pu à l’époque les refermer suffisamment parce qu’ils avaient tellement fricoté avec les nazis qu’on leur a dit d’être discrets pendant un certain temps… mais ils sont patients et au fil des décennies ils sont parvenus à réduire les remboursements de la sécu et ils se sont attaqué aux retraites. Et comme vous le décrivez, ils vont continuer tant qu’on ne les arrêtera pas.

      Pour le reste nous sommes d’accord, sauf quand même que le(s) peuple(s) ne vont peut-être pas se laisser tondre sans protester et résister.

    1. Avatar de cyrille
      cyrille

      l’avantage du crédit hypothécaire : en France, la dette est attaché au bien, pas a la personne. cette « stratégie » est donc inapliquable ici.

  9. Avatar de Peter Hoopman

    La dette est entre autre une chantage bureaucratique, qui a créé une politique, entrepreneurs et citoyens prise dans un prison bureaucratique.

  10. Avatar de Eomenos
    Eomenos

    Plan de relance en 5 points :

    – Chasse aux alochtones. (pour l’instant on reste dans l’amateurisme)

    – Délinquants aux galères (Faire de l’énergie propre avec de sales types)

    – Débiles congénitaux à la poubelle (recyclage en croquettes pour animaux)

    – Femmes : régime KKK (kindern, Keuken, Kirchen)

    – Vieux à mort au délà de 60 ans (économie des pensions, des soins de santé, transmission accélérée du patrimoine, relance des secteurs du bois et du carton ( ce dernier pour ces salauds de pauvres).

    Et merde, va faloir me dépêcher de profiter, reste plus de 3 mois de bons…

    1. Avatar de Piotr
      Piotr

      point 1-)Il y a des martiens sur le blog …
      point 2-)Ça change pas grand chose ,i l y a déjà beaucoup de gens qui rament …
      point 3-)Les farine animales…faut demander à Roselyne…
      point 4-)Je suis assez d’accord mais je sens que je vais me faire des ennemies sur ce blog…
      point 5-)T’as de la veine d’avoir bon à 3 mois…profite bien…

    2. Avatar de Betov

      Point 4. Sans compter que l’un des martiens, sur ce blog, a plus de 60 ans, et ne touchera jamais la moindre pension. Ce qui fait que même en cas de suicide… 😀

    3. Avatar de Flo
      Flo

      « point 4-)Je suis assez d’accord mais je sens que je vais me faire des ennemies sur ce blog… »

      Point 4 alternatif :
      – Hommes : au régime (leur sont interdits : les relations sexuelles, les petits plats et le foot à la télé)

  11. Avatar de laurence
    laurence

     » ‘On’ va s’en prendre aux mesures de protection sociale  »

    1- qui est ‘on’ (pronom impersonnel) ?

    2- comment empêcher ‘on’ de nuire ?

    Merci à tous les spécialistes qui sont dans les parages de répondre aux ‘vraies’ questions Avant le massacre. Ce serait peut-être mieux…

    1. Avatar de domini CB
      domini CB

      Avant le sacrifice.
      Car il est ici question de croyance, il est question d’un culte voué au pouvoir
      et en la croyance à la réalité de sa légitimité et sa force véritables de soumettre à sa volonté
      tous ceux qu’il décrète inférieurs ; ne leur donnant d’autres choix que se vendre et servir, ou bien périr.
      C’est peut-être ce qu’on veut dire et signifie.

  12. Avatar de Bruno LEMAIRE

    La dette publique est à la fois un boulet et un prétexte, bien sûr.

    Peut-on échapper au choix qu’on nous propose. Je n’en sais rien, car de puissants lobbies feront tout ce qu’il faut pour utiliser ces dettes comme un étau pour justifier leurs choix, quels qu’ils soient: j’en ferais peut être autant à leur place (mais heureusement, je n’y suis pas)

    Je vais simplement présenter, en trois propositions, une piste qui a été esquissée au lendemain de la grande dépression de 1930 (alors que je pense, comme certains ces commentateurs de ce blog, que la crise actuelle, est au moins aussi grave), la piste du crédit social. Je ne pense pas que cette piste soit « idéologique » m^me si, quand elle a été esquissée, elle était ouvertement anti-capitaliste et anti-communiste.

    Voilà donc les trois propositions phares du crédit social. Faire en sorte que :

    1 – Les crédits de caisse (c’est‑à‑dire l’argent qui existe dans la poche: sans polémiquer, je pense que c’est ce que Paul appelle « argent ») de la population de n’importe quel pays, soient à tout moment collectivement égaux aux prix collectifs des marchandises consommables offertes à la vente dans le pays, et ces crédits de caisse seront annulés par l’achat des marchandises consommables.

    2 – Les crédits nécessaires pour financer la production proviennent, non de l’épargne, mais de nouveaux crédits se rapportant à une nouvelle production.

    3 – La distribution des crédits de caisse aux individus dépende de moins en moins du fait de leur emploi dans l’industrie.

    Petite remarque:
    Pour Douglas, « inventeur » du crédit social et de ses successeurs, un Dividende Social devrait progressivement remplacer, pour tout ou partie, gage et salaire.

    C’est ce que les défenseur du Revenu d’Existence suggèrent aussi, c’est aussi l’optique du Revenu Minimum de Dignité que je défends depuis des années, (cf. « de Karl Marx à Bill Gates : de nouvelles pistes pour les activités humaines »)

    B.L.

    1. Avatar de topino
      topino

      bonjour,

      si l on a de nveaux crédits
      si l on a une nvelle production
      alors c est le r^ve (c est formidable)

      nb : c est quoi une nouvelle production qui emploierai 2,6 m d ^tres humains
      en France bien sur pas ailleurs et qui stagnerai à attendre l effondrement de la
      piece « euros » pas le « franc »

  13. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Pourquoi Sarko « l’américain » persiste-t-il à brader les bijoux de famille de la France?
    A supposer qu’il ait cru encore à la validité de son programme de privatisation généralisée quasi Eltsinien jusqu’en mi 2009,….. pourquoi persiste-t-il?
    Pour ne pas se déjuger?
    Croit-il désendetter le pays de cette façon en 2 ans?
    Quel intérêt y trouve-t-il?
    Des commissions sur compte off-shore?
    Un unique quinquennat et c’est la fortune.

    PS
    Privatisation Eltsinienne càd en favorisant ses amis oligarques (français ou étrangers).

  14. Avatar de coucou
    coucou

    Dernière minute : les capitaux fuient la Grèce :

    Nouvelle escalade dans la crise grecque
    Guillaume Guichard (lefigaro.fr)
    08/02/2010 | Mise à jour : 18:57 | Ajouter à ma sélection

    Les grosses fortunes grecques fuiraient vers la Suisse et Chypre. Crédits photo : AFP
    Les risques attachés aux dettes grecque, espagnole, portugaise et irlandaise ont battu des records ce lundi. A l’origine de ce nouveau regain de panique, les capitaux privés qui fuient la Grèce.

    La dette grecque n’a jamais été aussi dangereuse, à en croire les marchés. Le risque attaché aux obligations d’Etat a atteint un record, selon l’indice Markit basé sur les CDS (Credit default swaps, instrument permettant de spéculer contre le risque de défaut d’un Etat). Il a atteint les 430 points, contre 387 vendredi. Effet de contagion oblige, l’indice a aussi percé des plafonds pour le Portugal (242 contre 227), l’Irlande (175 contre 165) et l’Espagne (173 contre 166).

    A l’origine du regain de tension, une information parue ce lundi dans le quotidien grec Avriani. Les banques grecques feraient face à une fuite massive de capitaux vers la Suisse et Chypre se montant à 10 milliards d’euros, selon le journal. Les riches particuliers craignent les nouvelles mesures fiscales du gouvernement visant à combler les déficits publics via des hausses d’impôts. En réaction, les banques grecques ont lourdement chuté de 8% ce lundi à la Bourse d’Athènes.

    Le système bancaire grec n’avait pas besoin de cette nouvelle. «Contre l’avis de la Banque centrale européenne, le gouvernement est en train de prendre des mesures afin de protéger les ménages contre les saisies», rappelle Ciaran O’Hagan, stratégiste chez Société Générale. «Du coup, elles arrêtent de prêter. Et comme elles ont moins de dépôt avec la fuite des capitaux, une injection de capital de la part de l’Etat n’est pas à exclure à terme.»

    Alors que l’Etat grec se bat pour résorber ses déficits, cette perspective assombrit encore davantage la situation.

    1. Avatar de Piotr
      Piotr

      Les rats quittent le navire,c’est pas bon signe…

  15. Avatar de laurence
    laurence

    Je crains que ne s’installe une sorte de fascination morbide pour ce système destructeur sans que l’on cherche s é r i e u s e m e n t 1- à l’empêcher de nuire davantage.

    2- à le remplacer par un mécanisme sain et efficace
    pour les g e n s.

    Merci à monsieur Jorion, à tous les intervenants sur ce blog, d ‘essayer d’expliquer ce que nous, ou des spécialistes, pouvons f a i r e et c o m m e n t .

    Soyons constructifs.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Bonjour Laurence.
      Je me permets de vous redonner le lien indiqué par Onubre et vous donne la raison de l’impossibilité de faire quoique ce soit :
      http://criseusa.blog.lemonde.fr/2010/02/08/reflexions-sur-leconomie-us-en-2010-sortie-de-crise-improbable-krash-lent-previsible/
      « On comprend pourquoi la régulation du système financier par l’administration Obama est aussi timide. Comment négocier en position de force en demandant aux institutions de réserve de financer un soutien à l’immobilier que les ressources d’épargne disponible des USA sont incapables de fournir. Les banques n’ont donc pas changé de rôle, elles ont fourni à la FED de l’argent virtuel contre une régulation en trompe-l’œil : ce sont les réserves excédentaires figurant dans les comptes de la FED. L’administration Obama a cédé sans barguigner en obtenant des banques une couverture fictive des débours de la FED à un coût nul puisqu’il s’agit en l’espèce d’une création monétaire pure. »

      Tout à fait entre nous, dans ces cas-là, je négocie à la kalachnikov. Et c’est souvent sanglant.

    2. Avatar de yvan
      yvan

      Vous pourriez aller jeter en complèment un oeil à :
      http://contreinfo.info/

      Car d’après les dernières news, ça s’épaissit encore…

      Soit, en gros, nous commençons à pouvoir distinguer clairement les joints de ciment entre les briques.
      Les solutions sont connues, identifiées, logiques. Mais la machine a pour pilotes des gens qui en profitent.
      Comment, alors, faire admettre des solutions qui les desserviraient…??

      Certes, nous allons tous en subir les conséquences. A nous d’avoir bien compris qui sont les responsables. Nous pouvons au moins faire ça : ne pas se tromper de cible.

  16. Avatar de Le Yéti

    Le problème n’est peut-être pas la dette publique, mais son augmentation assez phénoménale en moins d’une année. Le déficit lui a été multiplié par plus de 3 en 2009.

    Je trouve assez étrange les mérites que certains veulent trouver aujourd’hui à la dette publique. Selon Paul Krugman (NY Times du 5 février), le creusement des déficits serait presque un gage de bonne santé économique. En ceci que ces investissements lourds de l’État sont indispensables à une relance massive de l’emploi qui permettra de garantir le retour à une croissance forte et durable.

    Décidément, les vieux schémas du vieux système ont la vie dure. Impossible, pour nos « spécialistes » un peu figés, d’envisager une réorganisation de l’économie réelle mondiale sans une « croissance forte et durable ».

    On a pourtant vu les dégâts (climatiques, épuisement des ressources naturelles..) qu’a pu occasionner cette « croissance forte et durable » lors des trente dernières années.

    On a aussi sans doute oublié que la crise actuelle ne se limite pas aux seuls débordements financiers de quelques déplaisants voyous. Mais tient aussi à l’épuisement de cette économie réelle capitaliste basée sur une croissance exponentielle assez meurtrière et pour tout dire assez imbécile, inutile.

    Maintenant, en conclure que les rapaces s’en prendront d’abord aux protections sociales relève de l’euphémisme. Ça fait un bail qu’ils ont commencé leur travail de sape sur ce sujet.

  17. Avatar de joelle
    joelle

    Etat surendetté, spéculation sur les grains… etc…ça ne vous rappelle rien ?

    1. Avatar de Philippe de Saint Naz
      Philippe de Saint Naz

      @Joelle

      Une bonne grosse révolution, avec des têtes coupées peut-être (label rouge Tradition Française) ?

    2. Avatar de Piotr
      Piotr

      @ joelle

      J’avais rien compris,spéculation sur les grains ,je croyais que tu parlais de la météo en Bretagne.

    3. Avatar de Philippe de Saint Naz
      Philippe de Saint Naz

      @Piotr

      Seule la Météo en Bretagne est réellement révolutionnaire (rappel pour les incultes: en Bretagne, il ne pleut que sur les [niais])

  18. Avatar de Onubre

    Pour une analyse des dangers que l’endettement public fait peser sur la reprise. L’article présente le calcul de la dette publique américaine (GSE inclus). IL examine la financement conjoint de la reprise par le Trésor et la FED. Il esquisse une lecture des effets des déficits publics sur une économie qui vit depuis longtemps au-dessus de ces moyens faute de créer assez de richesse. La reprise parait dans ces perspectives improbable et un krash lent de l’économie américaine probable.

    http://criseusa.blog.lemonde.fr/2010/02/08/reflexions-sur-leconomie-us-en-2010-sortie-de-crise-improbable-krash-lent-previsible/

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Il est vrai que c’est complètement dingue…
      « le financement contraint du Trésor conduit à des besoins de financement accrus qui supposent une stagnation de l’économie permettant le financement de la reprise. »

      Et pourtant, d’une logique implacable.

    2. Avatar de Hubert de La Pâte Feuilletée
      Hubert de La Pâte Feuilletée

      La première puissance économique du monde seraient devenus le «pays des bons alimentaires» («food stamps nation»), estime l’agence de presse Reuters.

      http://www.slate.fr/lien/42753/etats-unis-pays-bons-alimentaires

  19. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Pour le seul succès triomphant de nos nouvelles écritures économiques sur une autre, d’une idéologie sur une autre, que ne recherchez encore certains hommes pour mieux de nouveau l’appliquer et reproduire ce même genre de conduite jusqu’au bout, jusqu’à la solution finale, à ne même plus voir le nombre de gens sacrifiés en plus, c’est la raison.

  20. Avatar de dissy
    dissy

    Qui vous a dit  »qu’on allait accepter »ce massacre sans broncher?Certainement pas moi ….de toute façon les pseudos économies réalisées par réduction de déficits ne vont produire que plus de crise car cela sera encore des commandes et des salaires en moins pour fournisseurs et consommation..le piège se referme,le cercle vicieux..il n’y aucune sortie à cette crise….les banquiers ont ‘gagné’ mais quoi ?Beaucoup de clients potentiels devenus insolvables et pour longtemps…des entreprises avec moins de commandes ..donc moins d’investissement..donc moins de prêts bientôt pour le banksters etc etc ..plus dure sera la chute finale

  21. Avatar de pineda
    pineda

    Le même jour dans le monde, un article savoureux sur les « walk away », ces surendettés américains qui quittent leurs maisons et laissent les banques se débrouiller avec. Un phénomène qui prend de l’ampleur et qui ne fait qu’accélérer la chute des prix. Au point que des politiques, sjuqu’à Obama et des banquiers ont fustigé leur conduite immorale 🙂 De quoi faire rire lorsqu’on apprend que ces mêmes banquiers se sont fait porter pâle sur des acquisitions immobilières de plusieurs milliards de dollars. On ne prête qu’aux riches !

  22. Avatar de Crapaud Rouge

    Résumé saisissant !

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      Il s’agit du résumé de Jérémie Martin à 18:35.

    2. Avatar de Piotr
      Piotr

      « En temps de révolution, prenez garde à la première tête qui tombe. Elle met le peuple en appétit. »

      Victor Hugo
      Le Dernier Jour d’un condamné

  23. Avatar de guillaume
    guillaume

    Bonsoir Paul,

    Je relisais une étude que je vous avais transmis il y a quelques temps sur le sujet, elle mettait en avant le parallèle existant entre l’impossibilité pour le trésor public de présenter ses avances à la banque centrale et l’accroissement vertigineux du déficit puis de l’endettement; alors une question sauriez vous expliquer comment marchait l’ancien système? (je croyais pour ma part que l’État créait -ex nihilo- les sommes; s’agit-il en fait d’un système où l’Etat demandait à sa banque central de lui faire une avance qu’il lui rembourserait in fine par l’argent des impôts (futurs) mais sans intérêts -en retours du fait qu’il laissait à la banque centrale (privé) le monopole de gestion du « franc »)

    L’avis de T. Edison, percutant bien que favorable à un État (trop?) puissant (responsable de l’émission monétaire + son orientation):

    « Il est absurde de dire que notre pays peut émettre des millions en obligations, et pas des millions en monnaie. Les deux sont des promesses de payer, mais l’un engraisse les usuriers, et l’autre aiderait le peuple. Si l’argent émis par le gouvernement n’était pas bon, alors, les obligations ne seraient pas bonnes non plus. C’est une situation terrible lorsque le gouvernement, pour augmenter la richesse nationale, doit s’endetter et se soumettre à payer des intérêts ruineux. » Thomas Edison

  24. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Excellent billet qui montre toute la contradiction d’un discours officiel qui demande instamment sous peu de réduire la dette publique et de l’autre affirme que la reprise économique est déjà là.

    Car de deux choses l’une. Ou bien il y a reprise et alors la dette pourra être résorbée par la croissance. Ou bien il n’y a pas de reprise et on se demande alors pourquoi il faudrait soudainement arrêter l’effort de soutien à l’économie qui jusqu’ici avait été décrété indispensable.

    Evidement, le hic, nous le connaissons, c’est que si croissance il y a, c’est une croissance sans emplois !
    On comprend l’embarras de ceux qui nous dirigent, qui savent très bien que les conditions de la croissance ne sont pas remplies.

    La dette pourrait être un formidable levier pour faire de l’économie autrement. Pour un autre mode de vie, écologiquement viable. Ils ont préféré conserver l’optique de la posture A, celle qui consiste à réparer le système — comme si il était seulement endommagé — pour le faire repartir à l’identique ou presque.

    Ce faisant, plus le temps passe plus ils acheminent le système vers son implosion : nous aurons donc toujours de la dette et en sus la régression sociale. Tout ceci ressemble à la posture C et peut-être même fleurtons-nous avec la posture D. D’un point de vue idéologique cette inertie peut aussi s’interpréter comme la manifestation d’une lutte des classes. Une lutte qui serait à l’initiative des possédants, et non l’inverse.

    Warren Buffet, qu’on ne peut soupçonner de sympathie communiste n’avait-il pas déclaré peu avant le début de la crise que les capitalistes avaient remporté la lutte des classes ? Pour le moment c’est plus que jamais d’actualité, mais cela durera-t-il ?

  25. Avatar de Vince
    Vince

    Hey, attention monsieur Jorion, le Monde va devenir un journal de gauche 😉

    Bon papier !

  26. Avatar de joelle
    joelle

    Quelqu’un sait-il pourquoi contre info ne dit plus rien depuis deux semaines ?

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Parce qu’au lieu de partir une semaine au ski, comme moi, il est parti 15 jours 😉

      Contrinfo rebouge depuis aujourd’hui et confirme par les brèves que la situation s’aggrave.

  27. Avatar de Betov

    De « gauche », Vince ? En promouvant le MODEM ?!

    Soit je n’ai rien compris depuis le temps que je suis ce blog… soit Paul Jorion est de droite, comme c’est particulièrement limpide, avec son slogan phare: « L’interdiction des paris sur l’évolution des prix », qui ne peut avoir d’autre effet que d’accroître la dominance sociale.

    Le seul économiste actif, à gauche, dont j’ai eu connaissance, c’est Jacques Généreux (Front de Gauche), qui propose d’ailleurs des mesures, dont Paul Jorion a clairement dit qu’il était contre.

    Je ne pense pas que Mélenchon soit vraiment de « gauche », mais c’est ce qu’on a de plus approchant, actuellement.

    1. Avatar de liervol
      liervol

      C’est quoi la gauche, la droite ? personnellement je pense comme Coluche.

    2. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Bétov,

      Il faudrait que vous nous expliquiez en quoi l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix aurait pour effet « d’accroître la dominance sociale ».

      D »‘autre part ce n’est pas parce que Mme Lepage s’exprime ici en billet invité qu’elle fait la promotion du Modem.
      Mme Lepage se met dans une position délicate vis à vis de son parti en se rapprochant des thèses de Paul Jorion car ces thèses ne sont pas celles qui sont défendues officiellement par son parti. Bayrou dénonce la finance mais en des termes tellement vagues que cela ne signifie plus rien.

      Le blog de Paul n’est pas la vitrine d’un parti politique, mais un blog de réflexion qui a des implications politiques. Je préfère nettement la deuxième option.
      Les implications politiques du blog sont tellement grandes que Paul s’est trouvé en position de pouvoir contredire de façon argumentée notre ministre du budget, tout en ne se réclamant que de lui-même et de ceux qui portent du crédit à ses thèses, c’est précieux.
      L’étiquette politique de Paul on s’en fout, ce qui compte c’est son analyse, la cohérence de celle-ci et surtout de se demander si elle est de nature à pouvoir faire bouger les choses dans le bon sens. Y compris en faisant bouger certaines lignes entre et au sein des partis politiques.

      L’interdiction des paris sur la fluctuation des prix n’est pas une fin en soi mais un levier qu’il faut voir dans la perspective d’une théorie sociale de l’économie qui explique les taux d’intérêt, les salaires, les prix des marchandises comme la résultante de rapports de force entre trois acteurs que sont investisseurs, entrepreneurs et salariés. (ces positions n’étant pas d’ailleurs exclusives l’une de l’autre, l’entrepreneur pouvant lui-même être investisseur, et le salarié également.) Si ce n’est pas un moyen de lutte contre la dominance sociale, qu’est-ce que c’est ? L’avantage de ce type d’analyse est qu’elle ne promet pas le grand soir, mais au contraire est très lucide sur ce qu’il en est des rapports sociaux. Parce que la dominance est un phénomène que l’on ne peut éliminer totalement il faut trouver des institutions, des dispositifs qui permettent de l’atténuer dans le secteurs où elle a le plus de poids sur les individus. Cela procède d’une approche dynamique des choses. Son épistémologie des sciences va aussi dans ce sens.

      Paul se situe avant tout dans une perspective pragmatique par rapport à un certain nombre de problèmes qu’il a identifiés comme cruciaux pour faire face à une crise et en sortir par le haut, dans l’intérêt général, pour le bien commun.

    3. Avatar de Betov

      Coluche ne pensait rien de particulier, liervo. Il collectionnait les brèves de comptoire. Point.

      La droite, tout le monde sait, cela consiste à accroître la dominance sociale. La gauche (qui n’est représentée nulle part, actuellement), consiste à la ramener à son niveau naturel.

    4. Avatar de Betov

      « Il faudrait que vous nous expliquiez en quoi l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix aurait pour effet « d’accroître la dominance sociale »

      Pierre-Yves D., cette « interdiction » exclut, dans l’exemple des produits pétroliers, ceux qui ne font pas commerce réel de produits pétroliers.

      1) Il ne s’agit donc,, en rien, d’une interdiction, mais d’une exclusivité. Dans un premier temps, il ne s’agit que d’un rétrécissement du nombre d’acteurs, ce qui est tout-à-fait dans le plan de marche de la dominance sociale.

      2) La mesure serait totalement absurde. Qu’est ce qui empêcherait un spéculateur d’acquérir, par exemple, une part d’un cargo physique, pour pouvoir spéculer sur son contenu ?

      3) Qui a démontré que la spéculation était le problème ? Personnellement, retraité sans retraite (pour des raisons assez « particulières », je n’aurais jamais accès à aucune pension d’aucune sorte), j’ai hérité d’une somme d’argent trop petite pour la placer dans l’immobilier. Je souhaitais investir dans la culture du hachich, mais malheureusement pour moi, c’est interdit par la loi. Je me suis donc replié sur une autre activité criminelle: la spéculation boursière. En quoi ma spéculation, (lorsque je gagne !!!), est-elle un problème de dominance sociale ? Quand je gagne, c’est un autre qui perd (et inversement). Personne n’a obligé quiconque à aller au casino.

      4) le casino n’est pas le problème. Même sa fermeture totale (comme l’évoque Frédéric Lordon), ne résoudrait absolument rien, puisqu’elle ne toucherait pas un cheveux des riches.

    5. Avatar de Philippe de Saint Naz
      Philippe de Saint Naz

      @ betov

      « La droite, tout le monde sait, cela consiste à accroître la dominance sociale. La gauche (qui n’est représentée nulle part, actuellement), consiste à la ramener à son niveau naturel. »

      « Accroître la dominance sociale serait l’apanage de la droitez: NON et NON. Tout groupe qui cherche le pouvoir va tenter d’accroître la dominance sociale de son groupe d’appartenance ou d’influence, afin d’accroître ses privilèges.

      « La gauche (qui n’est représentée nulle part, actuellement), consiste à la ramener à son niveau naturel. »

      Je me méfie du mot naturel, ça sonne comme ordre naturel, et donc comme les thèses fils du pêcheur Breton qui n’est pas particulièrement de gauche.

      Qu’il y ait une équité souhaitable, certainement. Mais cette idée est loin d’être défendue seulement par la gôche, enfin celle qui s’affiche comme telle, au nom de quoi, de qui, à part un collège pataphysique fumeux.

    6. Avatar de Betov

      Exact, philippe. J’ai usé du qualificatif « naturel » pour faire rapide, par rapport à l’expression « dominance sociale », qui ne peut se définir que par opposition à « dominance naturelle ». De fait, ce qui caractérise la dominance sociale, par rapport à la dominance naturelle, c’est son absence de base réelle, telle qu’on peut l’observer dans les faits.

      Le retour à une dominance naturelle, c’est-à-dire *plafonnée*, permet d’ailleurs de rejeter le concept fumeux d’égalitarisme, pour se rapprocher d’une courbe gaussiènne des compétences, qui se refléterait dans une répartition sociale simplement raisonnable.

      Que tout groupe tende à accroître ses privilèges n’est un problème réel qu’à partir du seuil à partir duquel le privilégié se trouve en mesure de nuire à autrui. Et que tu le veuille ou non (je pense que tu le veux bien d’après certains de tes autres messages….), ce rôle de nuisible est bien celui de la droite, qu’on la nomme PS ou UMP.

  28. Avatar de liervol
    liervol

    On peut raisonner aussi comme ça :
    Si l’état est en déficit, s’il y a dettes comme à l’heure actuelle ce n’est pas seulement du fait des dépenses de l’état qu’elles soient ou non justifiées, justifiées c’est quand même mieux.
    S’il y a déficit donc du dit Etat, c’est à dire nous tous, c’est que nous ne sommes pas assez riches pour subvenir aux besoins de l’Etat. C’est donc dans les revenus de ces citoyens qu’il faut chercher la cause de la faillite des Etats aussi.
    Les dirigeants des dit Etats sont donc responsables dans le sens où ils n’ont pas tout fait pour protéger les citoyens des baisses d’emplois comme de salaires, s’occupant uniquement des intérêts des grandes entreprises et du commerce mondial sans les remettre en cause alors qu’à la base, le plus important ce n’est pas la firme mais le citoyen et que le rôle d’un Etat n’est pas de commercer mais de procurer à ses citoyens les moyens de vivre décemment.
    On voit là qu’il y a antithèse total avec ce que sont devenus les Etats, et quand Sarkozy joue le VRP, il confond les rôles, au lieu de brider la présidence de la France, c’est à la tête d’une entreprise privée qu’il aurait du chercher à exercer ses fonctions.

  29. Avatar de cyrille
    cyrille

    est ce que ma vision des intérêts de la dette qui sont payé par de nouveaux emprunts (et non par l’impôt) n’est pas bonne ?

  30. Avatar de Thomas

    Finalement, l’impression générale que cela donne, c’est que la politique va doucement, et l’économie vite.

    Jour après jour, on en finit plus de constater que la Ferrari arrive avant la deux-chevaux,

    Et tout les matins, on remet les deux même véhicules sur la ligne de départ, comme si le résultat pouvait changer….

  31. Avatar de lepage
    lepage

    je pense que cet article ouvre des portes nouvelles de réflexion. pourrait on imaginer une étape supplémentaire et une réforme économqiue reposant sur une amélioration de la situation sociale et non sa détérioration , voire sa destruction. Autrement dit, pourrait-on imaginer , à côté de la d’une reconstruction industrielle autour de l’économie verte et l’économie de la connaissance et de la communication , l’essor d’ une économie tournée autour des besoins humains fondamentaux qui fournirait travail et revenus sous des formes qui pourraient être innovantes.L’économie sociale et solidaire répond à cet objectif mais comment décupler ses moyens et assurer la cohérence avec lae spolitiuqes publqiues. il ne s’agit pas d’écoper une barque qui fuit , ce qui ne sert à rien mais de maintenir l’étanchéité de la barque c’est à dire la protection sociale et d’ajouter

  32. Avatar de jc Werrebrouck

    @ guillaume
    Oui les Etats disposaient d’un droit de création monétaire et donnaient des directives à la Banque centrale. selon les systèmes juridiques en vigueur, mais aussi selon les circonstances plus ou moins dramatiques, l’ordre de créer de la monnaie provenait des gouvernements ou d’un vote parlementaire. En France, durant le premier conflit mondial, une loi autorisera un système d’avances en monnaie fiduciaire , avances sans limites supérieures. Bien avant les banques centrales les Trésors étaient aussi des instances de création monétaire. Le désarmement monétaire des Etats est un fait historiquement récent. Et il s’agit probablement d’un des enjeux de la crise: les banques ne seront probablement pas nationalisées,par contre nous allons probablement vers une répudiation de la dette et le réarmement des Etats.Il ne faut surtout pas croire que la finance absorbera le politique. Le politique est l’invariant de toute communauté humaine. Et il saura se manifester comme il s’est toujoursd manifesté. Bien évidemment la question est de savoir comment.

    1. Avatar de Astrorock
      Astrorock

      @jean claude.

      « Le politique est l’invariant de toute communauté humaine. » Je vous rejoint et a la lumiere de cette afirmation, pensez vous le fait national indepassable avant longtemps et donc le fait que nous ayons organise notre incapacite a agir en deleguant nos prerogatives national a une UE jute bonne a reglementer mais incapable de decision politique.

      Donc comment repolitiser les choses.

    2. Avatar de Hervey

      Formulé autrement:
      Quelles sont les forces politiques susceptibles d’opérer ce changement ?
      Droite ? Gauche ? Coalition ?
      Qui va décider ou se décider ? Les états majors ? les citoyens ?
      Mais le temps presse ! Y a-t-il quelque part un calendrier d’établi ?
      Beaucoup de questions.

    3. Avatar de krym
      krym

      Bonjour,

      les mots que vous employez font froid dans le dos, réarmement, répudiation de la dette, l’évocation du premier conflit mondial aussi.

      On imagine fort bien que des tentatives ou des passages à l’acte de répudiation des dettes soient le prétexte à des conflits graves entre débiteurs et créanciers ( USA/Chine ?), même entre acteurs mineurs, les motifs sur divers « théatres » ne manquent pas.

      On entrevoit les possibilités de déstabilisation, les prétextes à « répudiation », les bonnes causes à défendre….

  33. Avatar de Politique
    Politique

    Sur ce blog, nombreux sont les commentateurs(trices) qui expriment la volonté de changer le cours de notre société voir de poursuivre en justice les responsables de notre massacre économico-social depuis 30 ans. Mais, une ou des actions contre cette dévastation de la société sera t il possible ?

    Le gouvernement prépare t il déjà une explosion sociale avec un renforcement du tout sécuritaire ?

    Vous m’objecterez peut-être que le plan Vigie pirate existe déjà depuis 1986 ?
    En Allemagne, la FAU en tant que syndicat est interdite, c’est la première fois depuis 1933 qu’un syndicat soit interdit et cela avec la complicité de VER.DI (dépassé par sa base dans un conflit à Berlin).

    1. Avatar de Hervey

      @Politique
      Vous évoquez les renforcements policiers et vous n’avez pas tort.
      C’est un des éléments qui comptent dans la poursuite du changement tel qu’il est souhaité et pratiqué par les néoconservateurs et leurs affidés.

  34. Avatar de lou
    lou

    à la suite de liervol,
    même une entreprise n’a pas intérêt à appauvrir ses débouchés, à savoir des consommateurs. Sinon, scier la branche sur laquelle elle est assise. Ce à quoi on assiste actuellement. C’est plutôt une question de court terme et de long terme, ou « après moi le déluge ». le saccage des protections sociales ne tient qu’à de l’idéologie et non à une quelconque rationalité économique.

    1. Avatar de liervol
      liervol

      @Lou

      L’ennuie dans ce monde de monopole de l’Entreprise (The Corporation) dans lequel nous sommes entré, ces sociétés se déplacent comme les sauterelles qui dévastent les cultures, pour eux aujourd’hui le client est en Asie, non pas qu’ils soient plus riche pour consommer mais ils sont tellement plus nombreux donc ils pensent multiplier le profit par le nombre. C’était aux politiques de limiter la prolifération de ces prédateurs au lieu de s’en faire l’avocat du diable. Mais comment est ce possible quand on retrouve les mêmes gens du public au privé ? Comment est ce possible quand ils se sont mis à croire qu’un Etat est à mettre dans le même sac qu’une SARL ?
      Comment est ce possible quand ils se sont tous rendu au marché ? Quand ils ont oublié l’essence même de l’Etat?
      Ils sont devenus les ambassadeurs des multinationales contre l’intérêt de tous leurs peuples.
      Voilà la réalité.

    2. Avatar de yvan
      yvan

      Trés juste, Liervol.

      En allant plus loin, Lou, vous venez de citer les deux ressorts du fonctionnement actuel.
      Immédiateté. Soit, je maximise en un temps le plus court possible.
      Individualisme. Quelques soient les conséquences de mes actes, ma seule personne compte malgré que je sache que je pénalise les autres.

      Pourquoi croyez-vous que le communisme est vu le jour?
      Et qu’il ait chuté.

      Il nous faudrait un système intermédiaire dès que l’humain aura quelques millénaires de réflexions en plus.

  35. Avatar de jean louis
    jean louis

    Sur ce blog de très haut niveau ,on apprécie la diversité,la richesse, concédées par Paul Jorion ,Leclerc ,les intervenants pertinents et « haut placés » souvent ….
    Avec tout ce qui se déroule en instantané sous nos yeux ,j’ai une certitude :
    Les banksters et suppôts sont embarqués sur notre navire,ne leur en déplaise…
    Lequel court vers les récifs mortels.
    « Ils » n’échapperont donc pas au naufrage—qu’ils réfutent grâce à leurs « trilliards »avec lesquels ils achéteront ,pensent-ils,les dieux de tous acabits— …Et rien que cela me console..un peu.
    En un mot : y a t il vraiment,à l’heure qu’il est,à vue humaine,une seule issue de secours ?
    A mon avis il n’y en a plus.
    La suite ?
    C’est selon : Croyant ou non Croyant. Les dés sont jetés (et encore une fois : pour « Eux » aussi ! )

  36. Avatar de pablo75
    pablo75

    Dans cet océan de pessimisme où les occasions de sourire son rares, remercions le Madoff de la philosophie française de nous offrir une qui restera dans les annales:

    http://bibliobs.nouvelobs.com/20100208/17560/bhl-en-flagrant-delire-laffaire-botul

    http://www.slate.fr/story/17061/bhl-cite-un-faux-philosophe

    1. Avatar de Politique
      Politique

      « Sous quelles conditions sociologiques et anthropologiques, dans un pays de vieille et grande culture, un “auteur” peut-il se permettre d’écrire n’importe quoi, la “critique” le porter aux nues, le public le suivre docilement – et ceux qui dévoilent l’imposture, sans nullement être réduits au silence ou emprisonnés, n’avoir aucun écho effectif ? » -Cornelius Castoriadis, à propos du livre de BHL « Le testament de Dieu » en 1979.

      Cette critique de Castoriadis pourrait s’appliquer aux affidés de l’ultralibéralisme qui officient dans notre bonne presse tel que : J. Marseille, E. Cohen, M. Touati et bien d’autres.

  37. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    Pourquoi ne pas simplement augmenter les taxes, essentiellement sur les hauts revenus (salaires, revenus du capital, grosses fortunes)? C’est le moyen le plus évident de rééquilibrer le système.

    L’argument « Cela aura comme unique effet une fuite des capitaux » ne tient pas. Si la fuite des capitaux était un réel problème (donc si cela conduisait à un réel appauvrissement des 80% les moins riches), alors la situation actuelle ne pourrait pas être si terrible parce que cela voudrait dire que la richesse des riches bénéficie aux moins nantis aussi.

    La plus grosse victoire de la droite a été de convaincre la plupart des gens que « les taxes, c’est mal ». Cfr par exemple l’exclamation « [US government] Hands off my Medicare! » (« Que l’état ne touche pas à ma pension Medicare ») d’un pauvre gars aux US, alors que cette pension est précisément déjà payée par l’état. Mais même ici en Europe, il y a très peu de gens qui sont pour l’augmentation des taxes. Mon expérience personnelle est que se positionner « pour une augmentation des taxes » rencontre l’incompréhension et l’incrédulité. Alors qu’en régime normal, il devrait y avoir un équilibre entre les tenants de l’augmentation des taxes contre ceux pour leur diminution (avant même le débat sur l’assiette taxatoire).

    1. Avatar de Philippe de Saint Naz
      Philippe de Saint Naz

      Personne ne peut être contre les taxes. Mais tout le monde voudrait quand même en avoir pour son argent. Sans être Thatcherien (I want my money back), on aimerait que celles-ci soient cependant bien utilisées, pour renforcer l’équité, aider les PME, sortir les sans-logis de la rue, etc. Un bon signe pourrait être envoyé par l’abandon du train de vie de l’Etat.

      En Norvège, par exemple, le Premier Ministre ne se déplace pas avec un chauffeur, une voiture de sécurité, deux motards etc. Il se déplace avec sa voiture personnelle, supporte les encombrements, et présente une note de frais à la fin du mois. Je sais que c’est un détail, mais la symbolique est importante.

      Si on augmente les taxes pour payer l’accroissement des intérêts de la dette, qui, comme l’a rappelé Mr Jorion, nourrit des gens hors communauté nationale, j’aurai du mal à encaisser une augmentation d’impôts.

      Si on augmente les taxes d’une trrrès Grrrosse entreprise qui est dans ma ville, mais qui est presque totalement dégrevée pour je ne sais quel motif, j’ai du mal également à avaler.

      Taxe, pourquoi pas? Mais équité, avant toute taxe!

    2. Avatar de Philippe de Saint Naz
      Philippe de Saint Naz

      Correction du billet précédent

      Si on augmente les taxes, alorsqu’une trrrès Grrrosse entreprise qui est dans ma ville est presque totalement dégrevée, pour je ne sais quel motif, j’ai du mal également à avaler.

    3. Avatar de astrorock
      astrorock

      @philippe.

      Si j’admet bien volontier, ne serais ce qu’au niveau symbolique, que l’etat, ou plutot nos elus, reviennent les pieds sur terre, le 1er ministre norvegien n’est pas en charge de bombe nucleaires…

      Ceci justifiant un minimum de securite.

    4. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      Hum !

      Pour la clarté du débat, pourrait-on distinguer :
      Taxe : prélèvement sur la consommation, indépendant du revenu
      Impôt : contribution (du citoyen) au fonctionnement des structures collectives (Etat, démocratie, défense…) fonction du revenu (l’idéal étant que tous les revenus soient imposés et que le taux soit progressivement croissant, jusqu’à une limite supérieure proche de 100 %)

      Je suis pour des impôts au taux nécessaire pour que le fonctionnement des instances collectives et des besoins collectifs soit couvert. Je suis contre les taxes en général, sauf une qui pénaliserait l’empreinte écologique et dont le produit serait utilisé pour trouver et mettre en oeuvre les moyens de réduire l’empreinte carbone (elle pourrait fonctionner sur le même mode que la TVA actuelle qui devrait être supprimée).

    5. Avatar de Mathieu
      Mathieu

      Précision: je voulais parler du choix qu’à l’état de se financer soit par l’emprunt, soit par la taxe/l’impôt. Or ce débat, on ne l’entend quasiment jamais en tant que tel! La différence est pourtant fondamentale: Taxe/Impôts=prendre (aux nantis mais pas qu’à eux) sans rembourser, emprunt=prendre aux nantis mais remboursement à ces même personnes avec intérêt plus tard.

      @ JeanNimes:
      Même si cette distinction existe au dictionnaire (je n’ai pas vérifié) je le trouve malheureuse. J’aimerais un mot (j’ai utilisé « taxe » dans mon post) qui recouvre tout prélèvement qui s’ajoute au budget de l’état. Malheureusement cela n’existe pas en français (par contre c’est sens du mot anglais « tax »). La question de savoir avec quel type de prévlèvement (impôt sur le revenu, taxe sur la consommation, taxe sur la pollution, taxe sur les parkings, impôts sur les bénéfices, etc…) financer l’état est très intéressante, mais ce n’était pas le propos de mon post.

      à Philippe de Saint Naz:

      Vous éludez la question du niveau général des taxes, qui est distinct de ce que vous nommez « équité » (qui a elle-même deux pans: à qui on prend et à qui on donne). Il est à mon sens beaucoup trop bas à l’heure actuelle. Il est en tous cas beaucoup plus bas qu’il n’était, et ce dans tous les pays (EU et US).

  38. Avatar de pablo75
    pablo75

    Ça, les libéraux ne l’avaient pas prévu:

    Berlin va devoir augmenter ses aides aux plus démunis.

    Les juges de la cour constitutionnelle de Karlsruhe viennent de jouer un mauvais tour au gouvernement de centre-droit d’Angela Merkel en prenant une décision «révolutionnaire ». Les gardiens de la loi fondamentale allemande, qui fait office de constitution, ont estimé dans un jugement rendu ce mardi que le système d’allocations sociales aux plus démunis était insuffisant, une décision qui devrait coûter des milliards d’euros à l’Etat allemand. »

  39. Avatar de jc Werrebrouck

    A Krym, Hervey, Astrorock.

    Oui, le problème est que l’instance politique (ce que j’appelle l’invariant) fut avec l’apparition de l’Etat (il y a bien longtemps) approprié par des groupes à des fins naturellement privées (tyran, monarque, dictateur etc). Rien ne change naturellement avec l’apparition de l’Etat de droit. Simplement que les groupes qui prennent le pouvoir au terme d’une élection peuvent être remplacés par d’autres groupes. Ces groupes ou entreprises politiques sont des marchands d’intérêt général et représentent des intérêts privés dont le leur qui est de conquérir le pouvoir ou de se reproduire au pouvoir.

    La période moderne voit la confusion entre entrepreneurs politiques et entreprenuers économiques. D’où l’idée selon laquelle il faudrait diriger l’Etat comme une entreprise.

    La période moderne est donc celle d’un désarmement de l’Etat. La crise met fin à, l’idée selon laquelle on pourrait maintenir l’Etat de droit dans un monde complètement marchandisé. C’était l’utopie de la fin du politique. Utopie qui s’évapore pour fair réapparaitre la bête politique dans ce qu’elle a toujours été : une violence même démocratique.

    Ainsi, pour ce qui nous concerne, il nous faufra passer par beaucoup plus qu’une nationalisation et porter atteinte à la propriété privée sous la forme de ce qui pourra être de l’ordre de la confiscation. L’issue de la crise sera le non respect (provisoire ?) des contrats. Et si aujourd’hui on est incapable de faire quoi que ce soit c’est parce que les entrepreneurs politiques savent qu’il est périlleux de franchir le Rubicon et renouer avec des formes plus anciennes de violence politique.

    1. Avatar de astrorock
      astrorock

      « Utopie qui s’évapore pour fair réapparaitre la bête politique dans ce qu’elle a toujours été : une violence même démocratique. »

      Ha mais ca je l’ai toujours appele de mes voeux, il n’y a que les naifs qui ont cru a la fin du politique. Et vive ce que vous appelez le rearmement. C’est ainsi que j’apelle de mes voeux a l’euthanasie de l’UE sous sa forme actuelle pour aller vers une UE des nations, donc des cooperations sur des objectifs precis, donc des cercles concentriques.

      C’est comme la politique etrangere, des rapports de force en fonction des realites du moment. Je sais bien que ce n’est pas dans l’air du temps et que la politique des droits de l’homme est fort populaire en europe, mais le reste du monde s’en contre balance.

  40. Avatar de VB
    VB

    @ J. C. Werrebrouck,

    En effet, il n’est, à ma connaissance, pas d’exemple dans l’histoire où en cas de grave crise financière les Etats ne l’aient pas emporté sur les intérêts privés des banquiers.
    En revanche, il n’en est historiquement pas moins vrai que les graves crises financières débouchent rarement (c’est un doux euphémisme) sur une amélioration des conditions d’existence des peuples.

    Cordialement,

  41. Avatar de VB
    VB

    Rebonjour,

    @ Madame Lepage :

    « pourrait on imaginer une étape supplémentaire et une réforme économique reposant sur une amélioration de la situation sociale et non sa détérioration , voire sa destruction. Autrement dit, pourrait-on imaginer , à côté de la d’une reconstruction industrielle autour de l’économie verte et l’économie de la connaissance et de la communication , l’essor d’ une économie tournée autour des besoins humains fondamentaux qui fournirait travail et revenus sous des formes qui pourraient être innovantes. »

    La réponse à cela ne peut être que positive, la poser en ces termes le prouve : oui, on peut imaginer, mais comment mettre en œuvre ? »
    Les moyens pour y arriver ne semblent pas évidents (c’est encore un doux euphémisme) : il faudrait, comme condition sine quoi non, reformuler les préceptes juridiques fondamentaux sur lesquels reposent la vie en société et qui structurent et organisent les relations interindividuelles autant que les relations entre individus et institutions.
    Encore une fois, nous ne ferons pas l’économie d’un débat autour de la question suivante : que veut-on laisser aux générations d’après ?
    Veut-on l’égalité, à soigneusement distinguer de l’égalitarisme ; veut-on la liberté ? La liberté n’existe que dans un cadre, en dehors duquel la liberté se transforme en sauvagerie. Veux-ton l’Europe, et si oui laquelle ? Une fédération, sachant que le système de confédération n’a jamais été pérenne dans les faits (en dehors des termes, les confédérations qui existent aujourd’hui sont en réalité des fédérations) ? Une Europe centralisatrice ? Dans quelles limites ? S’agit-il de centraliser pour répartir les richesses (pas au seul sens financier bien entendu) le plus équitablement possible entre les différentes régions ? Ou s’agit-il de réglementer de façon tatillonne et inquisitoriale les moindres faits et gestes de la population (comme on s’y achemine) ? La tendance naturelle des fédérations est que le pouvoir fédéral devient, un jour où l’autre, prééminent : comme cela s’est passé aux Etats-Unis (pas pour le plus grand bien du peuple).

    Tous ces beaux édifices juridiques reposant, quels qu’ils soient, sur la valeur, l’honnêteté et l’intégrité des personnes aux commandes. On ne sortira jamais de ces contraintes d’intégrité des élites, qui sont des contraintes humaines.
    Que faire lorsque, par ignorance, confiance ou bêtise le peuple s’est désintéressé de la qualité des gens qui le gouvernaient ? Comment remédier aux valeurs d’ignorance, de couardise, de veulerie, de rapacité et d’intérêts privés qui prévalent aujourd’hui dans les plus hautes sphères d’influence ? Comment inverser la tendance ? Le plus simple serait de repartir des fondamentaux : l’éducation. Une fois que nous aurons réinstauré la valeur d’instruction au lieu et place de l’éducation, qui passe évidemment par une réévaluation de l’histoire et des sciences humaines (« science sans conscience n’est que ruine de l’âme ») et que nous serons collectivement clairs sur la différence qui existe entre vouloir et pouvoir, les choses changeront. On veut de l’instruction, dans quelle mesure est-elle socialement utile et dans quelle mesure pouvons nous collectivement la financer ? Voilà la vrai question. Qui suppose évidemment une réévaluation, dans l’inconscient collectif, des activités manuelles, artisanales, éventuellement aussi industrielles (ne nous privons de rien). Chaque individu doit pouvoir, sans fausse pudeur, développer au maximum les dons dont la nature l’a muni : finissons en avec le carcan idéologique de la bien pensance consistant à dénigrer tout ce qui s’éloigne du « travail des cols blancs ». Ma grand mère m’a toujours dit : « il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que de sots gens ». Quelle valeur éternelle a cette sentence.

    Cordialement,

  42. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    http://www.acrimed.org/article3304.html

    Excellent décryptage de la thématique de la dette dans un hebdomadaire de droite, le Figaro.

    Une vision médiatique unilatérale

    On connaît la propension toute libérale des éditocrates [3], et plus largement des médias dominants, à vitupérer contre la dette de l’Etat, et plus précisément contre les dépenses publiques qui en seraient à l’origine et qu’il faudrait « nécessairement » revoir à la baisse [4].

    Il est pourtant plusieurs manières d’expliquer l’origine de la dette publique et son augmentation récente. Un effectif pluralisme devrait au moins les mentionner, sans nécessairement prendre parti pour l’une d’entre elles. On peut imputer son accroissement actuel aux facilités de crédit accordées aux banques, d’ailleurs sans aucune garantie quant à l’utilisation de ces fonds, depuis le début de la crise financière. On peut également en chercher la raison dans les multiples niches fiscales et autres exonérations de cotisations sociales décidées, depuis une vingtaine d’années, au nom de la lutte contre le chômage et du soutien à la croissance [5]. On pourrait encore invoquer la quasi-suppression de l’impôt sur les successions et de la taxe professionnelle par le gouvernement actuel, ainsi que la création du « bouclier fiscal » dont bénéficient les plus riches contribuables.

    Mais, à l’exception de quelques articles comme ceux que nous citons en note, rares sont ceux qui présentent d’autres diagnostics. La plupart des médias et des journalistes dominants – suivant sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, le gouvernement et le patronat – préfèrent incriminer les dépenses publiques, auxquelles on aurait « lâché la bride » depuis une vingtaine d’années, aboutissant à une situation « intenable » et constituant un « fardeau pour les générations futures ».

    La vision médiatique la plus répandue repose sur l’oubli – volontaire ou pas, peu importe – non seulement de la question de l’évolution des recettes (qui paye quoi et combien ?) mais aussi de la diversité des politiques publiques et donc des dépenses de l’Etat. En effet, cette catégorie de « dépenses publiques », maniée de manière machinale comme désignant une réalité homogène, passe sous silence le fait qu’on agglomère à travers elle des choses bien différentes : dépenses de santé et crédits militaires, financements en matière d’éducation et frais de bouche des ministères ou de l’Elysée [6], etc.

    Ainsi les chefferies éditoriales peuvent-elles substituer – comme sur la question du « trou de la sécu » [7] – une discussion purement quantitative sur le « niveau des dépenses publiques » au débat politique sur la justice fiscale et les priorités de l’action publique, l’affirmation implacable de « solutions » apparemment évidentes à la confrontation potentiellement conflictuelle de choix de société.

  43. Avatar de Nabot

    Bonsoir à tous!

    Je cite: « Si le programme a trouvé sa réfutation dans la réalité, la volonté de le mener à son terme n’a pas faibli pour autant parmi ses partisans endurcis : à défaut de pouvoir justifier sa poursuite par une raison, il faut donc lui découvrir au moins un prétexte. On s’en prendra donc, sous couvert de rigueur, aux mesures de protection sociale qui permirent pourtant à la France de s’en tirer jusqu’ici bien mieux dans les soubresauts de la crise que bon nombre d’autres nations. Mais qu’importe : les faits pèsent pour si peu ! ».

    En admettant que les programmes visant au déshabillage de l’Etat, à la réduction de sa capacité d’action en terme keynesien et donc la fragilité et la paupérisation économique et culturelle des populations, en vue de lutter contre la dette soit le « prétexte », il faut alors se poser la question des objectifs visés.
    On cite ici Naomi Klein, là Karl Marx, ici Jean-Baptiste Say, mais la seule véritable question, à mes yeux est : dans quel dessein?
    Il me souvient d’une intervention de Jean-Luc Mélenchon qui, lors d’une interview télévisée indiquait qu’un grand marché trans-atlantique était en préparation pour 2015 et s’étonné de l’absence de cette information (Oh combien révélatrice des dynamiques à l’oeuvre) dans les grands médias.
    J’ai également le souvenir d’une émission de « C dans l’air » où Yves Calvi, relayant la question d’un téléspectateur posé la question d’un ton et d’une gestuelle pleine d’ironie: connaissez-vous les assemblées des Bildbegers?
    Et la réaction des invités (tous de grands professionnels du journalisme dont JF Kahn…) entre rire et étonnement mais dont tous les propos vont alors dans le même sens: les Bildebergs n’ont aucune existence réelle, dirent-ils tous en coeur avant que l’un deux dérape en pointant du doigt les théories de la conspiration…
    Je pourrais vous en citer comme cela à la volée mais à quoi bon.

    Ce qui m’intéresse, au delà des faits, c’est la sémiologie et la génèse de ce qu’il faut bien appeler un « monde nouveau ».
    Les contractions de cette nouvelle société en gestation se font sentir au quotidien dans les faillites d’Etat, les guerres, les coups d’Etat, les fausses menaces fabriquées de toute pièce pour éliminer les trublions assis sur de l’or (hier l’Irak, demain l’Iran et le Vénézuela?), il faut faire place nette!!!! ! Tel est mon intime conviction.

    C’est effrayant, j’ignore si vous êtes comme moi mais d’imaginer que cela puisse correspondre à un plan d’ensemble me glace jusqu’au sang. J’espère sincèrement souffrir de schizophrénie ou de paranoïa aigüe….de trop de lecture malsaines (Hannah Arendt, Georges Orwell…).

    Le dessein, lui, s’il m’est encore interdit, je préfère essayer de ne pas l’imaginer.

    Un’bess, comme on dit chez nous.

    1. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Il y a concertation des décideurs, mais pas complot. Ils y a bien des réunions plus ou moins secrètes, mais le secret n’est pas une preuve que s’y trament un « deus ex machina » qui les sauveraient de la situation périlleuse dans laquelle ils se sont mis en s’entêtant à voir le monde toujours avec les mêmes oeillères. Comment le pourraient-ils ? S’ils le pouvaient cela signifierait qu’il y aurait un plan B. Or il ne peut y avoir de plan B sans analyse de fond de la logique du système et de ses contradictions.. Ce n’est pas d’un complot que le monde s’est sorti de la Grande dépression mais parce que d’autres stratégies, d’autres analyses, explicites, ont été prises en considération. Notamment celle de Keynes.
      Or coté décideurs capitalistes je ne vois pas de nouveau Hayek ! Jusqu’à preuve du contraire. L’ordo libéralisme n’est pas viable à moyen et long terme.

      Ils sont simplement guidés par une idéologie. C’est déjà beaucoup, c’est déjà assez. Or cette idéologie a du plomb dans l’aile, la preuve par Lord Adair Turner.

    2. Avatar de Moi
      Moi

      @Pierre-Yves D. : leur idéologie est une stratégie, pas une motivation. Ils sont guidés par leur intérêt de caste (ce qui ne signifie pas que tous les individus de cette caste sont guidés par leur seul intérêt de caste). Il n’en reste pas moins que pour mettre au point une stratégie efficace et commune, il faut un minimum de concertation. D’où les réunions Bilderberg, Davos, etc. Cela est faisable vu le faible nombre de gens composant cette élite (quelques milliers tout au plus).

      Pouvez-vous me dire la différence entre un complot et ce que je viens de décrire? Je n’en vois pas. Ou alors, dites-moi svp ce qui est erroné dans ma description.

    3. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      @ moi

      Sur l’aspect concerté des décisions qui sont prises nous sommes d’accord, encore qu’il faille relativiser car j’y vois plutôt du bricolage, des cercles, des rapprochements à géométrie variable. Le cas de la Grèce est à cet égard quasiment un cas d’école, comme le montre le très bien François Leclerc qui nous décrit les atermoiements des différents acteurs.

      Si je préfère ne pas employer le terme de complot, c’est d’abord que celui-ci supposerait
      que les « décideurs » aient une vision claire de ce qui leur faudrait faire pour simplement garder le contrôle du système et le maintenir dans une posture entre A et B.
      En réalité, c’est contraints par les évènements qu’ils sont obligés de lâcher prise, de contrevenir sur certains point à leur idéologie, laquelle reste néanmoins le centre de gravité de leur réflexion.

      On parle de complot lorsqu’il s’agit de fomenter un assassinat, ou de façon plus générale de substituer un dispositif à un autre à l’insu de toutes les victimes.
      Le niveau de leur réflexion n’est pas suffisant pour envisager une telle substitution, cela supposerait comme je l’ai dit plus haut qu’ils aient un plan alternatif et aussi qu’ils disposent de tous les pouvoirs, ce qui n’est pas le cas, car nous ne sommes tout de même pas sous la terreur stalinienne. S’ils trouvent des solutions – provisoires — ce sera au fur et à mesure des évolutions de la crise, pas à pas.

      La poursuite du programme libéral n’est par définition pas un complot. C’est seulement une stratégie, tout à fait lisible, pour conserver les privilèges.
      Un véritable complot ce serait que nous n’en sachions rien, que nous ne voyons rien venir et qu’un beau matin nous nous retrouvions devant le fait accompli. Sur certains détails je vous accorderais que cela y ressemble, mais c’est de l’ordre du tactique, pour ce qui serait un plan d’ensemble, non. Il n’y a donc pas de complot.

    4. Avatar de Moi
      Moi

      « Si je préfère ne pas employer le terme de complot, c’est d’abord que celui-ci supposerait
      que les « décideurs » aient une vision claire de ce qui leur faudrait faire pour simplement garder le contrôle du système et le maintenir dans une posture entre A et B. »

      C’est le premier de vos deux arguments. Donc pour vous un complot suppose toujours une vision claire de la tactique à adopter et une stratégie ne suffit pas? A ce compte, un complot ne rate jamais parce que s’il rate, c’est que leurs auteurs n’avaient pas une vision claire de la tactique à adopter et donc ce n’était pas un complot. Absurde. Ou encore, cela revient finalement à dire que seul un Dieu omniscient est capable d’un complot.

      « Un véritable complot ce serait que nous n’en sachions rien, que nous ne voyons rien venir et qu’un beau matin nous nous retrouvions devant le fait accompli. »

      C’est le deuxième argument. Donc pour vous un complot suppose le secret absolu et qu’absolument personne ne s’en doute (sauf les comploteurs)? A ce compte, un complot n’est jamais déjoué parce que s’il est déjoué, c’est que le secret n’était pas total, que le complot est éventé et donc que ce n’était pas un complot. Toujours aussi absurde.

      « Sur certains détails je vous accorderais que cela y ressemble, mais c’est de l’ordre du tactique, pour ce qui serait un plan d’ensemble, non. »

      Et enfin ici vous vous contredisez. Vous admettez d’abord qu’il y a une stratégie (le néo-libéralisme) mais une tactique très imparfaite et maintenant vous dites qu’il n’y a pas de stratégie (plan d’ensemble) mais juste une tactique.

      Le fait est que tout ceci a toutes les apparences d’un complot anti-démocratique des élites mais que leur pouvoir ni leur savoir n’étant illimités, celui-ci peut très bien échouer.

    5. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Non, rien d’absurde à tout cela.

      argument 1
      SI on ne sait pas bien ce qu’on fait et comment le faire, comment faire aboutir une action, et a fortiori un « complot » ?
      (à titre d’exemple lire l’article de François Leclerc sur « La confusion comme unique stratégie » …)
      Il y a beaucoup d’acteurs dans la crise actuelle, dont les intérêts sont souvent divergents. Le seul point commun qui les rassemble est le sauvetage du système, mais ils ne savent pas très bien comment.

      argument 2

      Comme vous le rappelez bien on dit d’un complot qu’il est déjoué.
      Pouvez-vous me dire quel complot d’envergure a été déjoué récemment sur le plan économico-financier ?

      Il y a des concertations, mais rien de vraiment décisif qui concernerait le cours global du monde n’en ressort et que nous ne sachions ou supputions déjà. Un complot, j’y insiste, suppose le secret jusqu’au moment où il est déjoué.
      Sil est déjoué cela reste un complot bien entendu mais il faudrait alors après coup pouvoir identifier clairement les buts et moyens utilisés. Or ce n’est pas le cas. A de rares exceptions.

      Le fait est qu’aujourd’hui les décideurs essaient de recoller les morceaux d’un système en déroute et sur un certain nombre de points ils divergent sur la façon de procéder. On ne peut pas appeler cela un complot.

      Il y a des stratégies très lisibles, comme la continuation du programme libéral, mais ce n’est pas un complot. Pourtant cette idée, sans être un complot est tout aussi inquiétante, sinon plus, que s’il s’agissait d’un complot. De même s’il y a des motifs inavouables, c’est à dire du non-dit dans les discours, il se trouve toujours plusieurs individus pour lâcher le morceau, le fond de la pensée de certains. Donc, encore une fois, pas de complot.

      Pour ma part, je pense que ce n’est pas en dénonçant les réunions du genre bildelberg, que l’on fait avancer les choses, mais plutôt en démontant, comme le fait très bien Paul et d’autres, les contradictions du système, pour, à la faveur de ces failles logiques, y semer des idées alternatives.

      Au cours des siècles les privilégiés ont veillé à conserver leurs privilèges, c’est une évidence.
      Mais le complot n’est pas nécessaire pour arriver à cette fin, il suffit d’un peu de religion, de coercition, de certains mécanismes économiques et de quelques autres ingrédients. Le rôle des complots est secondaire.

    6. Avatar de Moi
      Moi

      « SI on ne sait pas bien ce qu’on fait et comment le faire, comment faire aboutir une action, et a fortiori un « complot » ? »

      Ce n’est pas la question. On se demande s’il y a complot, pas s’il va aboutir ou s’il est bien mené. Vos derniers arguments s’appuient tous sur la manière et non sur l’essence de la chose: y-a-t’il volonté concertée d’imposer des objectifs inavouables car bénéficiant à certains et nuisant à d’autres? Là est la question pour déterminer s’il s’agit d’un complot ou pas.

      « Pouvez-vous me dire quel complot d’envergure a été déjoué récemment sur le plan économico-financier ? »

      – Les OGM, du moins en Europe.
      – Le complot des vaccins est plus ou moins bien passé.
      – L’industrie du tabac en général.
      – Les lobbies nucléaires.
      – Les ententes illicites sur les prix fomentées par certains cartels (télécommunications, énergie et jusqu’aux fabricants d’ascenseurs) et que l’on a découvertes.

      Il y en a d’autres qui ont été éventés, mais ont assez bien réussi: l’invasion de l’Irak pour contrôler ses ressources pétrolières, le démantèlement de la Yougoslavie, le renflouement d’AIG pour enrichir certaines banques, la mise en place d’un cadre néo-libéral qui a force de loi au niveau européen (malgré les votes contraires des populations), l’industrie de l’armement en général, etc.

  44. Avatar de liervol
    liervol

    Je ne connaissais pas Louis Even, je remercie celui qui me la fait connaître sur ce blog.

    http://www.michaeljournal.org/ilenauf.htm

  45. Avatar de Papimam
    Papimam

    Merci M. Jorion pour ce billet dans le Monde, une carte de visite incontestable pour essaimer la vérité.
    On y ajoute quelques déclarations comme celle de Martin Wolf (le Monde éco itou), l’analyse de la crise grecque et consorts sur C dans l’air cet AM, le billet du toujours pertinent Pierre-Antoine Delhommais, toujours dans le Monde et on couronne le tout par des références au blog, voilà qi devrait interroger plus d’un sceptique.
    Pour prouver l’engagement de notre exécutif aux cotés du peuple, un article du Monde nous révèle que les 320 millions de taxe sur les bonus des traders correspondent exactement à l’abondement du fond de garantie des banques (UMP Réné Couanau : « Je m’interroge sur notre capacité à avaler des couleuvres ») et pour couronner le tout, l’aveu d’incompétence des économistes qui passent à confesse.
    « Les économistes aiment les histoires …..Les historiens eux aiment les histoires ….vraies » Le Monde du 6/2/2010, « Les économistes en question », chronique de Frédéric Lemaître.
    La suite : un article de fond ou des chronqiues dans Marianne, Le Nouvel Obs, une présence à C dans l’air, sur Canal, ……et pourquoi pas Le Figaro, on y est presque.

  46. Avatar de trevize
    trevize

    « L’interdiction des paris sur les prix » serait une mesure de gauche, et en tirant la pelote on serait sur un blog de gauche…
    C’est bien essayé.
    On pourrait retorquer que la droite mets l’homme au service de la machine économique, du moins c’est ce qu’on observe pragmatiquement. Les économistes de droite ( et aussi de gauche d’ailleurs) seraient ainsi des mécaniciens de la machine économique.
    La gauche…(idealiste certes) met la machine au service des hommes.
    Et de quoi parle t-on ici ???
    De mécanique économique ! ! !
    Et même si l’auteur est aussi sociologue, la société n’est pas ici envisagée et décrite en fonction des besoins des hommes, mais bien en fonction de la mécanique économique.
    cqfd

  47. Avatar de liervol
    liervol

    Je reprends ce qu’à mis Rumbo sur la dette :

    Je laisse une fois de plus la parole à Louis Even:

    – Les travailleurs du pays créent les richesses. Les banques font la comptabilité financière pour permettre aux citoyens d’échanger les richesses. Cette comptabilité financière, c’est l’argent.

    Les Français (et les citoyens des autres pays) sont, de droit, propriétaires des richesses qu’ils créent. Mais les banques volent aux Français (et aux autres) leurs richesses. Les banques se constituent elles-mêmes propriétaires de l’argent qu’elles fabriquent. Les banques inscrivent à leur propre actif ce qui devrait être l’actif de la société, l’actif du pays. En même temps, elles inscrivent au passif du pays toutes les richesses du pays. Cette dernière opération se fait quand les banques prêtent du crédit basé sur les richesses et qu’elles inscrivent ce crédit au passif des emprunteurs, qui sont les particuliers, les entreprises et les gouvernements.

    Les banques volent aux Français (et aux autres) l’actif du de la France (et des autres pays), en inscrivant cet actif à leur actif à elles et au passif du pays, dans leur comptabilité financière. Les banques volent le crédit de la société. Elles volent le crédit social.

    Les banques sont des faussaires. Elles pratiquent une fausse comptabilité de l’argent. Elles volent l’actif national, l’inscrivent au passif de la nation. Cela constitue la dette nationale, et cela fait naître des taxes voleuses.

    Les banques peuvent effectuer cette opération de vol, parce que tout l’argent qu’elles créent, elles le créent sous forme de prêts aux individus et aux gouvernements. Tout l’argent qui vient au monde dans le pays est créé par les banques et sous forme de dettes. C’est de l’argent-dette. Les banques devraient créer de l’argent libre de dettes, et le placer au crédit et non pas au débit de la nation.

    La dette nationale est la plus grande supercherie et la plus grande escroquerie de l’histoire. La dette nationale, c’est le capital national volé par la banque. La dette nationale devrait être convertie en capital national, en capital social, en crédit social.

    Et les intérêts sur la dette devraient être convertis en dividendes sociaux. De cette façon, les taxes disparaîtraient. Et les dividendes les remplaceraient. Les taxes qui sont imposées, quand on pourrait avoir un dividende. –

  48. Avatar de Nabot

    Bonjour!

    Je n’ai pas utilisé le mot complot, pour ma part je m’interroge sur la réalité d’une caste internationale de privilégiés qui, à l’instar de la noblesse du XVIIIième siècle réfléchit collectivement à cette double équation: comment conserver son mode de vie et son pouvoir et donnant le sentiment de lutter pour le bien commun?
    Pierre-Yves, tu penses, si je t’ai bien compris, qu’il ne s’agit que d’une idéologie économique devenue folle que nos intelligentsia avancent comme un dogme!
    Je ne me porterais pas en faux sur cette idée dont le constat est partagé par beaucoup de nos concitoyens.

    Un petit bémol cependant, tu évoques la sortie de la grande dépression par les grandes réformes initiées à la suite des travaux économique de Keynes or à ce jour, les grandes écoles historiques, notent une corrélation entre la sortie de cette crise et l’entrée en guerre des grandes puissances mondiales.
    Je crois que c’est Engels qui disait que le capitalisme n’a que deux façons de sortir de la crise: la guerre ou l’inflation!
    En tout cas que ce soit l’un ou l’autre, les perdants sont toujours les mêmes.

    Pour revenir sur la crise des « PIGS » ‘ (les initiales sont parlantes…), entendez-vous comme moi le retour d’une certaine critique économique : nous n’avons pas tiré les leçons de la crise de 2008!!!!

    Finalement, cela donne le sentiment que l’économique attend l’intervention de l’Etat (quitte ensuite à la critiquer avec sévérité) et l’Etat attend la reprise de l’économique.
    La poule qui pond l’œuf ou l’œuf…
    Je ne peux m’empêcher à l’intervention de l’État américain pour renflouer certaines banques et des grands fleurons industriel du pays et le mouvement de contestation grandissant créé par les républicains notamment à travers les Tea Parties.
    Pour ma part je ne suis pas économiste pardonnez-moi, la contradiction métaphorique d’une « tique saignant à blanc un boeuf » me paraît symboliser le système économique contemporain.

    J’apprends plein de choses intéressantes sur ce site, merci à tous!

    Maybe a pig but take care because my beats!

    1. Avatar de Moi
      Moi

      « Je n’ai pas utilisé le mot complot, pour ma part je m’interroge sur la réalité d’une caste internationale de privilégiés qui, à l’instar de la noblesse du XVIIIième siècle réfléchit collectivement à cette double équation: comment conserver son mode de vie et son pouvoir et donnant le sentiment de lutter pour le bien commun? »

      C’est bien cela la réalité. Et je ne vois pas la différence avec un complot:
      – il y a un groupe restreint
      – les membres de ce groupe sont conscients d’y appartenir
      – ce groupe a des intérêts de groupe
      – ces intérêts de groupe sont de (continuer à) dominer le monde
      – ces intérêts sont cachés, inavouables.
      – ce groupe se concerte plus ou moins secrètement pour adopter des stratégies servant au mieux ses intérêts.

      S’il y en a qui veulent se voiler la face, libre à eux.

  49. Avatar de Externalisation comptabilité

    Quelle est la véritable réponse à la question ? La dette est à la fois un boulet et une prétexte.

  50. Avatar de béber le cancre

     » Que reprocher à ce raisonnement? »

    Ce raisonnement focalise sur le « combien » mais n’évoque pas les conséquences possibles du « à qui « .

    Imaginons les deux crans d’une même laisse ..
    Le début d’étouffement ( et donc l’extrême docilité) peut être le fait d’un montant exhorbitant de la dette , mais pas seulement .

    La part de plus en plus élevée de financements extérieurs augmente la dépendance envers des acteurs sur qui l’état FRANCAIS a , à mon sens , bien moins d’influence .

    En imaginant que la France contribue de plus en plus à enrichir des dictatures.Que serait le monde de demain ?
    De ce que j’ai compris du monde , la politique étrangère est souvent faite de « donnant -donnant « .
    D’un autre côté, imaginons que l’état n’emprunte plus qu’en interne . Celà aggraverait sûrement l’actuelle inégale répartition des richesses …

    Citation
    L’État français s’est progressivement tourné vers les marchés financiers internationaux, dès 1974 et plus encore depuis la création de l’euro, ce qui fait qu’en 2007 60 % de la dette de l’État français est détenue par des non-résidents (c’est-à-dire ménages ou entreprises non-français)[42]. Cette part des non-résidents est en augmentation forte et régulière depuis 1999, date à laquelle elle valait 28 %[43]. Au 2e trimestre 2007, 58 % des OAT émises par l’État étaient détenues par des non-résidents (entreprises et ménages étrangers) ; au sein des 42 % restants détenues par des entreprises ou des ménages français, 60 % étaient détenues au sein de contrats d’assurance (comme les contrats d’assurance-vie), 20 % par des établissements de crédit, et 17 % par le biais d’OPCVM[44].

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publiqu….80.99.C3.89tat

  51. Avatar de Nabot

    Désolé « Moi » je crois que tu n’as pas bien saisi ma pensée.
    Je ne retire rien du mot « caste » et « privilégiés », après c’est juste une question de perception « de quel côté du manche on se situe ».
    Mais à quoi bon polémiquer, ce que tu dis m’interpelle mais je n’arrive pas à me dire qu’il s’agit d’un complot.
    Le mot me gêne-t-il? est-il péjoratif ou bien ai-je intégré quelque part l’interdit qui est fait de se référer à un tel vocabulaire sous peine d’être taxé de fou, de dangereux psychopathe.
    Tu as sans doute raison « moi », il y a un moment où il faut sans doute faire des choix et arrêter de tergiverser.
    Fraternellement.

    1. Avatar de Moi
      Moi

      « Le mot me gêne-t-il? est-il péjoratif ou bien ai-je intégré quelque part l’interdit qui est fait de se référer à un tel vocabulaire sous peine d’être taxé de fou, de dangereux psychopathe. »

      C’est bien cela. Car, enfin, il ne vient à personne de douter que l’aristocratie a comploté durant des siècles pour maintenir son pouvoir sur la plèbe. Ou que déjà à l’époque antique, certains comme Socrate ou Platon ont comploté contre la démocratie. Pourquoi cela aurait-il changé ces deux derniers siècles?
      A moins que l’on ne s’en tienne à l’image d’Epinal du complot mené par une poignée de personnes dans une cave obscure (et encore, le groupe Bilderberg et autres loges P2 ne sont même pas très loin de cela), je ne comprends tout simplement pas comment l’on peut nier que tout ceci ressemble à un complot.
      Le seul argument valable serait de dire que le néo-libéralisme est mis en place pour le bien commun et non pour promouvoir les seuls intérêts des élites (c’est l’argument des néo-libéraux). On pourrait ainsi dire que les néo-libéraux sont des bourgeois ayant de bonnes intentions mais que leur utopie mène à des conséquences désagréables pour le peuple. Ce seraient comme des communistes bloqués malencontreusement sur la dictature du parti (mais là non plus je ne pense pas qu’il y ait eu du « malencontreux », il s’agissait bien dès le départ d’un complot anti-bourgeois mené par une nouvelle élite technocratique et qui avait réussi à convaincre le peuple).

    1. Avatar de Moi
      Moi

      D’ailleurs, on pourrait dire qu’ici aussi on complote (contre les élites actuelles). M’étonnerait même pas que dans pas si longtemps que cela, on parle de ce blog comme on le fait actuellement de l’Internationale communiste ou de la Société du Mont-Pélerin. 🙂

    2. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Très encourageant, ça percole ! 🙂

      Paul, vous avez aussi été cité en tant qu’économiste dans l’article du Monde intitulé: « Rumeurs, paris irrationnels : les spéculateurs attisent l’affolement des marchés  » 10 février 2010 . C’est, si je ne ne m’abuse, la première mention du nom de Jorion en pages internes de ce journal, édition papier. (Le Monde économie où Paul a une chronique est vendu en supplément le lundi, ce n’est pas la même équipe rédactionnelle.)

      Par ailleurs le Monde (du 11 février) a titré son éditorial : « Spéculation », j’ai cru lire un article de Paul Jorion 😉

  52. Avatar de C philippe
    C philippe

    Bonjour.

    L’idolâtrie consommée de nos capitaines d’industries à rejoint le politique.
    Je suis confronté dans mon poste, au quotidien, à l’impossibilité de faire valoir mon expérience car toutes mes réfutations prennent le chemin d’un durcissement de la relation à ma hiérarchie devenu autiste.
    Une petite réflexion sur cette auto-promotion en « capitaine » qui ne gère que le court terme et prend soin de se préparer une embarcation de rêve au cas ou le navire prendrais l’eau.
    Il faut bien reconnaitre que nos nouveaux capitaine sont les premiers candidats au départ , bien avant le moindre risque, abandonnant femmes et enfants au naufrage qu’ils ont délibérément organisé comme rente de situation .

  53. Avatar de edith
    edith

    Un grande majorité est consciente de tout cela.

    Cependant il me manque le dernier morceau pour savoir quelle est la photo du puzzle :

    -> une fois l’idéologie néo-conservatrice menée à son terme, où cela amènera t-il les gens qui la soutienne ?

    1. Avatar de zenblabla

      Mais là où déjà ils sont, et le plus longtemps possible!
      Vous n’en êtes pas?
      L’ostracisme c’est seulement « nouvelles frontières »?
      Souhaitons-nous les bons morceaux, alors!!!
      Ce n’est même plus une affaire de goût…., si cela au moins était, le sens de votre interrogation!

      1. Avatar de edith
        edith

        Mais là où déjà ils sont, et le plus longtemps possible!

        Non, vous vous leurrez.
        Actuellement nous ne vivons qu’une étape pas la finalité.
        Si au moins votre réponse n’était que pour le plaisir d’ironiser !

  54. […] La dette est-elle un boulet ou un prétexte ?, lundi 8 – mardi 9 février 2010 […]

  55. Avatar de Roger Wielgus
    Roger Wielgus

    J’en arrive à trouver que les crapules qui nous gouvernent sont indignes du dialogue républicain. Ils sentent tellement fort la naphtaline de l’ancien régime, que je n’ai plus du tout envie de discuter démocratiquement avec eux, mais bien d’en débarrasser la France le plus vite possible.

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  1. Pour le plaisir, https://www.humanite.fr/politique/extreme-droite/le-rassemblement-national-propulse-sur-les-reseaux-sociaux-par-les-cercles-pro-orban

  2. L’International Fasciste Masculiniste et Théocratique se met tranquillement en place… https://www.franceinfo.fr/monde/afghanistan/la-russie-reconnait-officiellement-l-emirat-islamique-instaure-par-les-talibans-en-afghanistan_7353636.html

  3. En fait 500 morts en 15 jours pour 55 millions de repas en un mois c’est plutôt un mort pour…

  4. @Grand-mère Michelle On choisit toujours là où on vit et où on travaille, mais dans des contraintes économiques et structurelles…

  5. Ultra-dangereux… Je ne résiste pas à ma furieuse envie de faire partager les saloperies commandées là-bas par le gouvernement israélien…

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