Le pire est possible

Grèce 2 ans : hier 13,817 % – aujourd’hui 14,906 %

Portugal 2 ans : hier 4,552 % – aujourd’hui 5,509 %

Espagne 2 ans : hier 2,191 % – aujourd’hui 2,61 %

Taux grec 2 ans

© Bloomberg

Taux portugais 2 ans

© Bloomberg

Taux espagnol 2 ans

© Bloomberg

Une situation inédite s’était donc créée : celle du capitalisme en péril incapable de se sauver, ni par les moyens « conventionnels » à sa disposition, ni même à l’aide des moyens « non-conventionnels » appartenant aussi à sa palette. Désormais, et parce qu’il n’avait pas été possible de faire autrement, la finance internationale était entrée dans l’ère du semblant : celle où l’on mobilise la brume artificielle et les miroirs dont abusent les magiciens sans talent. Ceci aurait des conséquences inattendues : faire apparaître aux yeux du public cette impuissance comme la mise en œuvre d’un plan délibéré, non seulement de sauver les banquiers par priorité par rapport aux ménages – à l’instar du traitement préférentiel en termes de vie ou de mort qui avait été réservé aux passagers de première classe du Titanic –, mais encore de profiter de la confusion générale pour offrir à ces mêmes banquiers une nouvelle occasion d’accroître leur pouvoir. Mus par l’arrogance qu’encourage la possession d’argent, confondue par eux avec la preuve d’un talent, les milieux financiers commirent par maladresse tous les impairs qui renforceraient encore ce sentiment au sein de l’opinion publique.

Le déroulement des événements suivait en effet un cours inexorable, exacerbant le ressentiment au sein de la population envers les dirigeants du secteur bancaire et soulignant aux yeux du public l’inaction des politiques, incapables de comprendre les événements dramatiques qui se déroulaient sous leurs yeux, la décision en matière économique et financière ayant été déléguée par eux à des techniciens dont la vulgate économique qui s’était répandue à partir de 1975 prétendait que l’expertise se situait en-dehors de la sphère politique elle-même. Auraient-ils voulu intervenir et prendre de quelconques mesures visant à renverser la tendance, que la déréglementation et la privatisation intervenues au cours des trente-cinq dernières années les en aurait empêchés, les rouages de la finance étant désormais en-dehors de leur juridiction. Les politiques seraient-ils sortis de leur paralysie qu’ils auraient constaté alors toute l’étendue de leur impuissance. Les seuls d’entre eux actifs en ces matières, étaient ceux qui, comme nous l’avons vu avec l’affaire de la « cote-au-marché » aux États-Unis, appliquaient servilement les consignes que leur transmettaient leurs bailleurs de fonds.

Je n’ai pas écrit cela ce matin, ni hier, j’ai écrit cela en juillet dernier pour un article à paraître dans la revue Le débat. L’article aurait dû être publié en septembre. Quand Pierre Nora m’a signalé que le dossier sur la crise paraîtrait plutôt dans le numéro de décembre, j’ai été très contrarié. J’ai essayé de l’infléchir en lui rappelant que mes articles sont très liés à l’actualité. Il a eu la gentillesse de m’appeler quelques heures plus tard. Il m’a dit : « Ne vous inquiétez pas : votre texte sera toujours d’actualité ! » Il avait malheureusement raison.

Dans cet article, intitulé « La sortie du capitalisme » (Le débat No 157, décembre 2009 : 17-30), j’écrivais aussi ceci :

Selon des chiffres rassemblés par Hayman Capital, un fonds d’investissement spéculatif domicilié à Dallas, les émissions obligataires prévues par l’ensemble des nations du monde en 2009 atteignent un total de 5.300 milliards de dollars (3.018 pour les États-Unis, 536 pour le Japon, 319 pour le Royaume-Uni, 190 pour l’Allemagne, 166 pour la France, 132 pour la Chine, etc.). Ce total représente l’équivalent de 9 % du PIB de l’ensemble de ces nations en 2008, un objectif hors d’atteinte.

La dette que les États-Unis tenteront d’émettre en 2009 se montera, comme on le voit, à plus de 21 % de son PIB pour 2008. Admettons même que l’épargne mondiale puisse être mobilisée pour des montants totaux de cet ordre en 2009, l’opération pourrait-elle être répétée en 2010 ?

Nous en avons la preuve maintenant : elle ne peut pas être renouvelée en 2010. La mise à jour ci-dessus des taux à deux ans pour la Grèce, le Portugal et l’Espagne, en offrent l’illustration. Bien sûr, ce sont les plus faibles qui tombent en premier, mais nul ne sera épargné.

P.S. : j’ai promis une note de synthèse sur le bancor, j’y travaille, vous devriez la trouver ici, au plus tard demain.

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138 réponses à “Le pire est possible”

  1. Avatar de Ddier
    Ddier

    Encore un article efficace, clair.

    La reprise en mains de l’économie par les politique est maintenant incontournable…et les les politiques c’est nous le peuple.

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Quel optimisme cher homonyme ! Comme j’aimerais que vous ayez raison mais combien le taux d’abstention aux dernières régionales (2010), européennes (2009), municipales (2008), législatives (2007) … ? J’arrête ça devient lassant.
      Ou le peuple dans la rue alors, mais ce n’est plus la même affaire

    2. Avatar de Ddier
      Ddier

      L’abstention est un signe mais aussi un repère pour aller vers des solutions :

      L’éducation, l’enseignement doit comporter une large place à l’éducation citoyenne avec mis en perspective des enjeux, explication claire des différents systèmes, de la constitution en application, des précédentes, cela doit être une matière spécifique au moins dès le collège et ne pas être caché entre un cours d’histoire et un autre de géographie.

      Envisager fortement une implication citoyenne en partie par tirage au sort (comme c’est le cas pour les jurés d’assises).

      Ne pas réserver la possibilité de voter et d’être éligibles aux seuls « nationaux » mais à l’ensemble de ceux qui participent à la vie de la cité par leur travail, leurs impôts, etc. sans tenir compte de leurs origines géographique. A l’inverse tous ceux qui refusent la charge commune du pays (genre expatriés fiscaux devront être exclus de cette citoyenneté).

      Bon je m’arrête car je crois que je suis un peu hors sujet…

    3. Avatar de DB
      DB

      Le peuple dans la rue, ça ne sert à rien… Le peuple a le pouvoir par la consommation… Si il veut que tout s’effondre afin de repartir sur des bases saines, il faut totalement arrêter de consommer (à part la nourriture car il faut bien vivre :-)), c’est la seule vraie arme… Mais les gens sont-ils prêts à arrêter de consommer ? Malheureusement je ne crois pas…

    4. Avatar de HW
      HW

      Non vous n’êtes pas hors sujet: il faut responsabiliser les citoyens au lieu de stigmatiser certains groupes en les montant contre le reste de la population. Mais là encore je me demande si a un moment il n’y aura pas un conflit d’intérêt entre la monarchie (pour les états européens qui la pratiquent encore) et cette démocratie participative tant souhaitée.

    5. Avatar de Bernard.Z
      Bernard.Z

      La reprise en main de l’économie par les politiques oui,mais cela passe par une nationalisation et un contrôle de la monnaie car on constate dans la réalité que le temps de réaction et d’anticipation du marché est plus rapide que le temps de réponse et d’anticipation des politiques….En d’autres termes si les politiques n’ont pas les moyens de contôler le marché ils courront toujours après.

  2. Avatar de jeannot14
    jeannot14

    Merci Paul pour tous ces commentaires, l’argent et sa prétendue valeur…… , l’intervention de Mr Attali tout à l’heure sur France inter 8h45 9h00 disant qu’il n’était pas question que la Grèce ne rembourse pas ses dettes, le marché ne pouvant l’accepter, « ils ont prétés » mais comme dans un héritage……….l’article du code civil 792 « …….. sans pouvoir prétendre aucune part dans les objets divertis ou recélés ».

    Le diverti pourrait s’appliquer aux sommes induments gagnèes sur la valeur ajouté du travail commun.

    J’ai une autre réflexion, la somme prétée n’est pas perdue pour la société lorsque le pret réalise de l’immobilier ou du mobilier non périssable à brève échéance, la dette ne devrait-elle pas être confuse et intégrée à la société, le transfert de propriété intervenant qu’au paiement intégral.

    1. Avatar de cording
      cording

      Monsieur Attali prend ses désirs pour la réalité parce que les taux d’intérêts annihilent les effets de la déflation imposée aux grecs donc elle va échouer comme celle de Laval en 1935 faute d’une dévaluation de combat (30%). Encore faut-il que les marchés ou plus exactement la spéculation laisse le temps à l’UE jusqu’au 19 mai pour commencer à prêter aux Grecs!
      Monsieur Attali comme Monsieur Strauss Khan sont censé avoir une culture économique qu’ils ont bien oublié: ils ont appris lors de leurs études d’économie que la déflation est une horreur économique et qu’elle échoue toujours. Ils font partie des experts qui sont néolibéraux!

    2. Avatar de hema
      hema

      Bonjour,

      J’ai écouté la même émission et j’ai noté la même phrase, mi-paniqué / mi-assuré de ATTALI, j’ai aussi noté la reflexion pleine de bon sens du 2° intervenant ayant un nom plutôt grec.

      Le plan de rigueur ne peut pas marcher, imaginer 2 fonctionnaires, un qui touche des enveloppes, l’autre non, que va faire celui qui touche des enveloppes, en demander un peu plus pour maintenir son pouvoir d’achat, que va faire l’autre ?

      Ca n’a pas été dit lors de l’émission mais on peut imaginer:
      -se mettre à toucher des enveloppes, oui peut-être mais je n’y crois pas, et de toutes manières le montant global des enveloppes a une limite.
      -se serrer la ceinture, certainement.
      -en restant passif (c’est ce que tout le monde espère dans les sphères dirigeantes)
      -en descendant dans la rue (on verra comment ça tourne, c’est pas très bien parti)
      -en construisant autre chose (on y viendra, mais ça prendra encore un peu de temps)

  3. Avatar de Damien
    Damien

    Il serait aussi intéressant de voir les taux de la France et de l’Allemagne à titre comparatif.
    Bien à vous

  4. Avatar de Paskov

    Je continue de vous faire partager mes articles, meme si ca me parait de plus en plus vain :S

    Sauver notre spécificité européenne

    Ces derniers jours, il est sans cesse question d’urgence. L’urgence de sauver la Grèce. L’urgence d’éviter la contagion de la crise à la péninsule ibérique. Et l’urgence de sauver le système bancaire européen, menacé par les baisses successives de la notation des dettes souveraines. Mais il y a une urgence essentielle dont on parle moins, celle de sauver notre modèle social européen.

    Les réponses à ces crises multiples sont désordonnées, lentes et peu européennes. La moindre rumeur fait plonger les bourses et la pression s’accroît sur l’euro. Les taux d’intérêts de la dette portugaise et espagnole grimpent en flèche à leur tour. Tous les journaux parlent désormais de la « survie » de la zone euro – ou non – a très court terme.

    Pendant ce temps-là, les tractations de marchands de tapis continuent de plus belle. L’une des conditions pour le sauvetage financier de la Grèce serait que les grecs continuent à massivement acheter de l’armement de production française et allemande – avec l’argent qu’on leur prête naturellement! (Information de Daniel Cohn-Bendit à vérifier)

    Les mesures d’austérité risquent de plonger le pays encore plus dans la récession comme vient de le confirmer la Commission Européenne – contraction de 3% du PIB en 2010 – et de faire exploser le marché noir avec la hausse brutale des taxes sur la consommation. Les grèves générales et les manifestations violentes avec leur lot de désespoir et de colère étaient prévisibles. Il faut évidemment moderniser l’Etat grec, mais pas de manière aussi brutale. Personne n’a proposé en face de solutions de croissance durable ni d’investissements intelligents, comme si tout était perdu d’avance. D’autant que ces efforts de redressement sont aussitôt emportés par le coût de la dette sur les marchés.

    Sauver notre modèle social européen ou spécificité européenne

    Les décideurs et journalistes parlent peu de l’autre urgence, celle de la désintégration pure et simple de notre modèle social européen. En Espagne, au Portugal, en Angleterre, en France et partout en Europe on prépare de tels plans de rigueur nationaux en pointant du doigt le cas grec pour préparer les opinions publiques.

    Bien sûr, nombreux sont ceux qui vont clamer que le modèle social européen est un mythe. Mais il y a bien une spécificité européenne malgré l’incroyable diversité des systèmes nationaux. Les Etats de l’Union, qu’ils le reconnaissent ou non, sont héritiers du modèle allemand de croissance du chancelier Ludwig Erhard, le fondateur du Mark, pour lequel la politique économique ne peut se faire sans le souci du social. Cette prédominance de l’économie sociale de marché durant la periode de l’après-guerre est tombée en désuétude dans les années 80. Les réformes de Thatcher et de Reagan ont depuis favorisé l’acceptation passive d’un modèle de croissance plus inégalitaire. Il est dommage que Milton Friedman ne soit plus parmi nous pour assister au résultat éclatant de ses théories.

    Cependant la spécificité européenne a survécu tant bien que mal. Nous bénéficions toujours de la sécurité sociale, de la couverture maladie universelle, celle que Barack Obama tente de mettre en place chez lui malgré l’explosion des déficits. Nous bénéficions d’allocations chômage, de politiques familiales pour faire face au vieillissement de la population et enfin du droit social le plus protecteur au monde.

    Ce que les économistes appellent « les stabilisateurs automatiques » ont permis aux européens de ressentir la crise économique de manière plus douce qu’aux Etats-Unis. Ces stabilisateurs ne sont-ils donc pas partie de la solution? Le souci du social doit faire partie du modèle économique durable, obligatoirement européen, auquel il faut réfléchir sans tarder. Plus globalement, la réglementation de la finance mondiale, dont discussion a été amorcée au comité de Bâle, doit prendre en compte cette dimension et ne pas rester en territoire purement amoral.

    Décider de détruire ce qui reste de nos derniers remparts, c’est décider d’abandonner les plus faibles et les moins faibles. Et à terme, de couler tous ensemble.

    1. Avatar de fujisan

      Cette prédominance de l’économie sociale de marché durant la periode de l’après-guerre est tombée en désuétude dans les années 80.

      Je vous conseille de vous renseigner sur l’idéologie qui se cache sournoisement derrière le terme « économie sociale de marché » inscrit dans le marbre du Traité de Lisbonne. Cette idéologie héritée de l’ordolibéralisme ne se « soucie » pas du social, elle postule au contraire que le meilleur des mondes possible est celui où l’état intervient le moins possible sauf à lutter contre l’inflation et garantir la concurence « libre et non faussée ». L’état ne devrait pas intervenir plus qu’il ne faut et certainement pas pour « défendre » des acquis sociaux, les salaires… rôle laissé aux syndicats.

      http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2835
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Économie_sociale_de_marché

    2. Avatar de Paskov

      Vous avez tout a fait raison de la rappeler. Ce n’est certainement pas l’ideologie dont nous avons besoin aujourd’hui. Neanmoins les « ordoliberaux » de l’epoque n’etaient pas encore les « neoliberaux » d’aujourd’hui. Et une specificite europeenne – loin d’etre parfaite – qui se soucie du social, a pu quand meme emerger.

    3. Avatar de Paskov

      Je reformule mon propos suite a votre intervention. Jespere que c’est plus clair 🙂 merci en tout cas.
      « De nombreux États de l’Union sont héritiers du modèle allemand de croissance du Chancelier Erhard, le fondateur du Mark, qui reconnaissait l’utilité du social malgré l’instauration de l’économie de marché. La France et les pays latins ont opté pour une économie plus mixte en réservant certains domaines de l’économie au contrôle étatique. Cette prédominance du souci du social durant la période de l’après-guerre est tombée en désuétude dans les années 80. »

  5. Avatar de Joan
    Joan

    Faisons banqueroute une bonne fois pour toute, et repartons plus pauvres, mais sur des bases
    plus saines. Ceci dit je regardais un débat hier soir sur la crise de la zone Euro. J.Sapir disait
    que l’Euro est le dernier rempart du Dollar, donc les Etats-Uniens ne devraient pas trop se réjouir
    de l’éventuel éclatement de notre monnaie commune sous les coups de boutoir des « marchés ».
    Les Chinois non plus, car ils auront de plus en plus de mal à nous fourger leurs production. Or
    il existe de très fortes tensions sociales en Chine. Nos amis anti-européens d’outre-manche sauront dans très peu de temps après les élections d’aujourd’hui, à quelle sauce ils seront mangés, à priori les mesures d’austérité que les Tories vont mettre en place vont être très sévères. Quant à nos cousins germains, ils va falloir qu’ils apprennent à être un peu plus solidaires et un peu moins imbus de leur puissance, sans quoi les pays « pas sérieux » couleront, mais il est fort douteux qu’ils ne soient pas éclaboussés, vu que la part de leurs échanges commerciaux avec leurs voisins européens est prépondérante sur celle de leurs échanges avec le reste du monde.

  6. Avatar de christophe

    Bonjour à tous,

    « Bien sûr, ce sont les plus faibles qui tombent en premier, mais nul ne sera épargné. »
    Bizarre que les plus faibles ne soient pas les plus endettés…
    Le « monde financier » ne profiterait-il pas de la fragilité de la structure politique de l’europe pour s’en sortir à bon compte ?
    Savez vous à quel taux les etats-unis peuvent emprunter à deux ans ? juste pour comparer…

    Encore bravo pour vos travaux, Thanks to enlighten us !

  7. Avatar de jducac
    jducac

    « Les plus faibles tombent en premier »
    C’est malheureusement la loi naturelle, depuis l’origine de notre espèce et des autres. Pour survivre et parfois à leur corps défendant, les hommes ont dû forger des armes et s’en servir. Avec les armes nucléaires on est arrivé à une limite difficilement franchissable. C’est un peu une ligne Maginot.
    Alors, le mieux et le plus efficace est de la contourner avec une autre arme redoutable : la monnaie et le virus qui s’y est attaché ; la dette. C’est redoutable parce que facilement transmissible au sein de mêmes familles.
    Pour savoir qui en réchappera, il faut peut-être regarder du côté de ceux qui ne présentent aucun symptômes graves.

    1. Avatar de arkao
      arkao

      Difficilement franchissable en effet, la ligne Maginot a simplement été contournée (et survolée) en mai 1940.

  8. Avatar de Serge Demoulin

    La crise se poursuit aux Etats Unis :

    Freddie Mac réclame une rallonge de 10 milliards de dollars

    http://goo.gl/bYSe

  9. Avatar de A.
    A.

    Le capitalisme sest tiré une balle dans le pied avec les subprimes. Il se tire désormais une balle dans la tête !

    Comment en sortir ?

    1. Avatar de zébu
      zébu

      1/ il nous tire une balle dans NOS têtes
      2/ arrêter de lui fournir des munitions
      3/ lui interdire le port d’arme
      3/ lui subtiliser et garder le flingue, au cas où

    2. Avatar de Cédric
      Cédric

      si c’est une balle dans la tête, on en est sorti (du capitalisme)…maintenant c’est savoir ou on va!

    3. Avatar de sirius06
      sirius06

      C’est pas dit qu’une balle dans la tête suffise, le capitalisme a la peau dure !

    4. Avatar de Marc Peltier
      Marc Peltier

      Ah? Le capitalisme avait une seule tête?

  10. […] This post was mentioned on Twitter by kemar, Laure Leforestier, politiconet, rukin, erico and others. erico said: Blog de #PaulJorion » Archives du blog » Le pire est possible: http://goo.gl/pVKh […]

  11. Avatar de Ribes Gilbert
    Ribes Gilbert

    Au point où nous en sommes,les Etats européens ne seront-ils pas contraints,dans les prochains jours,à mettre en marche la planche à billets de la BCE,en empruntant directement auprès de la BCE et non plus sur les « marchés »?Cautère sur une jambe de bois,mais ne faut-il pas éteindre rapidement l’incendie?

    1. Avatar de clemence DAERDENNE
      clemence DAERDENNE

      ça serait une bonne nouvelle si les états décidaient, en transgressant le traité de Maastrich, d’emprunter directement à la BCE et non aux banques. On ferait un grand pas .

      de toute maniére au point où il en est , ce traité, de fissure en fissure , il est entrain d’exploser en vol et je ne suis pas sure qu’on retrouvera l »sa boite noire »

    2. Avatar de Henry
      Henry

      Il faut même aller plus loin; transférer progressivement (10 ou 15 ans) à la Banque Centrale toute la dette publique existante qui rien qu’à nous pauvres français, nous coûte de 50 à 60 milliards d’intérêts par an.
      Gain net garanti!

  12. Avatar de François78
    François78

    Je suis vainement parti à la chasse de courbes de taux de bons du trésor Français et Allemands.

    Les bons du trésor Allemands à 2ans sont dénommés « Schatze » selon ce que j’ai appris ; un lien intéressant conernant les émissions prévues en 2010 :

    http://www.deutsche-finanzagentur.de/fileadmin/Material_Deutsche_Finanzagentur/PDF/Aktuelle_Informationen/bund_fact_sheet.pdf.

    1. Avatar de P
      P

      Peut-etre l’OAT TEC 10 (mais je laisse des plus experts que moi confirmer) ? Actuellement a 3.20%

      http://www.aft.gouv.fr/article_6108.html?id_article=6108

  13. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    Oui, le pire est possible.

    Devons nous le souhaiter ou le redouter ?

    Je crois qu’il vaut mieux une fin dans l’effroi qu’un effroi sans fin.

    1. Avatar de clemence DAERDENNE
      clemence DAERDENNE

      c’est sur tant qu’on ne meure pas de froid et de faim

  14. Avatar de dimezzano
    dimezzano

    The smartest money in the world is now actively betting the core of the eurozone is where the next CDS blow up will take place. With a stunning $630 million, $558 million and $370 million in net notional derisking,
    ……. France, UK and Germany are the top three most active recipients in negative bets in the prior week, not just in sovereigns but in all names.

    The greatest non-sovereign derisker in the last week? Goldman Sachs, with $175 million. Nuff said.

    Yet a tangent on the UK: last week the UK saw $443 million in net notional derisking. This week the number is even higher: $558 million. There is now over $1 billion in net risky bets made that the UK may not last.
    And Zero Hedge’s outside bet to be the first core country to blow up, …….

    thanks to its massive PIIGS exposure, France, finally made the top spot in net derisking, with $629 million in net notional, or 189 contracts. »

    http://www.zerohedge.com/article/cds-traders-verdict-uk-deep-shit-are-france-and-deutschland

  15. Avatar de martinez
    martinez

    Bonjour Monsieur et merci pour vos chroniques.

    Excellente analogie que celle du naufrage du Titanic; nous ( l’économie mondiale) venons de heurter l’iceberg, et nos gouvernements n’ont plus qu’une seule priorité: dans la panique générale, faire monter les passagers de 1ère classe dans les canots ( « envoyer un signal fort aux marchés « ) et terroriser les passagers des ponts inférieurs (« si vous résistez, vous précipitez le naufrage »)
    Bien à vous
    Martinez

    1. Avatar de Freddi
      Freddi

      Bien vu !!

  16. Avatar de fujisan

    Les marchés financiers ont compris qu’ils
    pouvaient arbitrer entre les pays de la zone euro

    RECHERCHE ECONOMIQUE
    Rédacteur :
    Patrick ARTUS

    On peut s’étonner de ce qu’il y a des attaques spéculatives contre certains
    pays de la zone euro, et pas contre les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, où
    pourtant la situation économique et budgétaire est aussi difficile et où la
    présence de déficits extérieurs implique (comme en Espagne, en Grèce, au
    Portugal) qu’il faut faire appel aux investisseurs non-résidents.

    L’explication vient sans doute de la multiplicité des émetteurs souverains
    dans la zone euro : les investisseurs peuvent arbitrer un émetteur contre un
    autre sans prendre de risque de change ou de risque lié à la politique
    monétaire de la BCE. Ceci explique le report des investisseurs, à l’intérieur de
    la zone euro, des dettes des pays du Sud vers les dettes des pays du Nord.

    Pour éviter la prolongation de la crise, il faudrait donc passer à un émetteur
    unique de la zone euro, ce qui est en contradiction complète avec les règles
    en vigueur (avec les traités).

    Suite et source:
    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=52945

    1. Avatar de béber le cancre

      Artus , intéressant comme prévisionniste , conclu cet article par :

      « Si la cause des attaques spéculatives sur certains pays de la zone euro, et pas
      sur les Etats-Unis ou le Royaume-Uni qui sont pourtant dans des situations
      budgétaires et économiques similaires, est la multiplicité des émetteurs
      souverains dans la zone euro, la seule solution serait d’avoir un émetteur
      unique dans la zone euro. »
      source Artus natixis

      ps / la véritable cause de la spéculation sur l’euro ne relève t’elle pas plutôt d’ une guerre où le camps des agresseurs cherchent à éviter un scénario fatal pour l’économie américaine : la fin du dollar comme monnaie de référence ? .

  17. Avatar de Verywell
    Verywell

    Même si les marchés semblent un peu plus calmes ce matin, la dégradation se poursuit…
    Grèce 2 ans : 15.25 % Grèce 10 ans : 10.50 %
    Portugal 2 ans : 5.55 % Portugal 10 ans : 5.92 %
    Espagne 2 ans : 2.79 % Espagne 10 ans : 4.29 %

  18. Avatar de TY
    TY

    Wednesday, May 5, 2010
    Are France and Germany In Trouble?
    You know that Greece, Portugal and Spain are in trouble.You probably know that the UK is threatened by the falling dominoes.But as the following Reuters chart shows (based on information provided by BIS), France and Germany are the largest holder of Greek debt

    http://georgewashington2.blogspot.com/

  19. Avatar de Fab
    Fab

    Oui le pire est possible. Et ce n’est pas tant que le système actuel vienne à s’écrouler, c’est que nous n’y soyons pas préparés.

    Il semble que la vilénie soit devenue une fatalité et qu’elle influe sur nos comportements, sur nos décisions. Oui la vilénie existe, oui l’homme est un loup pour l’homme : mais est-ce une fatalité ? Que deviendraient ceux pour qui la course à la richesse est l’unique objectif de vie si les autres se retiraient massivement de la course ? Pourquoi ceux qui sont quasiment sûrs, loto mis à part, d’être les grands perdants acceptent-ils de continuer sur le chemin de l’esclavage ? Pourquoi acceptent-ils les agréments distillés pour les maintenir en esclavage alors qu’ils savent pertinemment qu’ils les doivent à d’autres, plus esclaves qu’eux ?

    Oui le pire est possible : nous risquons de trouver une porte de sortie à cette crise que nous risquons de regretter bien vite. Cette crise est une crise de civilisation* ! Comment pouvons-nous vivre ensemble autrement, sans vivre pour consommer mais en consommant seulement pour vivre, sans vivre pour travailler (ni pour toucher un salaire qui est actuellement toujours et nécessairement insuffisant pour « vivre ») mais en travaillant pour vivre, en travaillant pour subvenir à nos besoins vitaux et pour satisfaire notre besoin de faire, de faire bien, de faire bon ? Comment pouvons-nous vivre en utilisant, pourquoi pas, l’outil qu’est l’argent sans toutefois l’aduler ?

    Comment ??? Et pourquoi ne s’attaque-t-on pas à la question ? Pourquoi le cerveau collectif refuse-t-il cette voie de réflexion ? Par facilité ? Foutaise ! Cette attitude, c’est de la non-assistance à personnes et à planète en danger ! C’est de la non-assistance à humanité en danger.

    * « Ce n’est pas une crise économique, c’est beaucoup plus : la façon de vivre les uns avec les autres est remise en question. » Albert Jacquard

  20. Avatar de jducac
    jducac

    « Les plus faibles tombent en premiers » C’est malheureusement la loi naturelle, depuis l’origine de notre espèce et des autres. Pour survivre et parfois à leur corps défendant, les hommes ont dû forger des armes et s’en servir.
    Avec les armes nucléaires on est arrivé à une limite difficilement franchissable. C’est un peu une ligne Maginot.
    Alors, le mieux et le plus efficace est de la contourner avec une autre arme redoutable : la monnaie et le virus qui s’y est attaché ; la dette. C’est redoutable parce que facilement transmissible au sein de mêmes familles.

    1. Avatar de fujisan

      jducac

      Je vous connaissais adepte du travail forcé 😉 mais seriez vous aussi tenant du darwinisme social ?

      Le darwinisme social est une doctrine politique évolutionniste apparue au xixe siècle qui postule que la lutte pour la vie entre les hommes est l’état naturel des relations sociales. Selon cette idéologie, ces conflits sont aussi la source fondamentale du progrès et de l’amélioration de l’être humain. Son action politique préconise de supprimer les institutions et comportements qui font obstacle à l’expression de la lutte pour l’existence et à la sélection naturelle qui aboutissent à l’élimination des moins aptes et à la survie des plus aptes (survival of the fittest).

    2. Avatar de jducac
      jducac

      @ fujisan dit : 6 mai 2010 à 11:57

      Heureux de vous retrouver. Merci de me faire connaître cette théorie exposée depuis plus d’un siècle et que je ne connaissais pas. Je ne prône pas d’idéologie à partir de cette théorie directement tirée de celle de Darwin.

      Cela tendrait simplement à prouver qu’à un siècle d’intervalle ont peut tirer les mêmes conclusions quand on observe la marche du monde.

      Si c’était une loi naturelle comme celle de Darwin, le fin du fin pour ceux qui voudraient la tester et s’en servir, ne serait-il pas de propager une théorie inverse pour brouiller les pistes. Créationnisme, ça ne vous dit rien ? C’est quand même curieux qu’on en soit aussi arrivé à douter entre créationnisme et anti créationnisme dans le domaine de la monnaie.

      Décidément le Créateur doit nous manipuler à moins que voyant nos erreurs il veuille nous remettre sur une bonne voie. Laquelle à votre avis ?

  21. Avatar de Joan
    Joan

    Les communistes en ont rêvé : du dépérissement de l’état !
    Les néo-libéraux l’ont fait !!! Je le répète les néo-bolchéviks
    sont à Wall Street et dans les conseils d’administrations des banques.
    Une grande différence toutefois, ces néo-bolchéviks, fabriquent un enfer sur terre pour
    la masse du peuple, par contre ils fabriquent un paradis pour 1% de la population mondiale: 1% de super super riches. Ceci dit sont-ils vraiment très différents des apparatchiks de l’ancienne URSS, la nomenklatura soviétique ne représentait elle aussi qu’un faible pourcentage de la population. Il y avait l’enfer du goulag, une vie triste et morne pour la plus grosse partie de la population et pas de liberté. Par contre l’état en contrepartie fournissait une certaine dose de sécurité. Avec les néo-libéraux c’est sûr on ne s’ennuie pas, nous bénéficions de la liberté du renard dans le poulailler, et il faut dire que les renards s’en donnent à coeur joie. C’est plus embêtant quand on fait partie de la population des volailles. Verra-t-on un jour se développer dans nos pays un mode de gouvernance moins totalitaire que le régime soviétique, et plus juste que le capitalisme de jungle. Au vu de l’actualité, nous n’en prenons malheureusement pas le chemin.

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Et si la terre était l’enfer d’une autre planète ?

  22. Avatar de Jean.BE
    Jean.BE

    Bonjour à tous,

    D’abord … merci à tous pour ce blog qui me permet de survivre intellectuellement face à la nullité (volontaire) de l’information officielle.

    Mon propos ci-dessous sera généraliste

    Je suis convaincu (à la vue des évenements actuels) que le 21 siècle sera le siècle de l’échec des élites au sens large du terme. Echecs des élites financières (avec l’effondrement de la doctrine néo-libérale et l’appauvrissement de masse), échecs des politiques humiliés par les financiers, corrompus et/ou incompétents, détestés par la population et enfin échecs de la justice incapable de sanctionner les uns comme les autres

    La seule élite qui sortira indemne de cet effondrement de la confiance sera l’élite scientifique qui en ces temps de crise continue à produire de la valeur ajoutée POUR TOUS et qui propose des débuts de solutions durables pour l’avenir. En un mot, de l’espoir.

    Mais des progrés scientifiques seuls ne peuvent faire vivre un systéme. Il m’apparaît donc que dans l’état actuel des choses notre systéme est condanné à plus ou moins court terme.

    Jean

    1. Avatar de clemence DAERDENNE
      clemence DAERDENNE

      j’ai beaucoup de mal avec le terme d’élite, encore plus quand il est reduit aux domaines que vous evoquez : finance, politique et justice.

      n’est ce pas déjà ça le piége ?

    2. Avatar de Marlyse
      Marlyse

      Que pensez-vous de l’élite scientifique qui joue aux apprentis sorciers en mettant en péril le « vivant » ?

    3. Avatar de Alain A
      Alain A

      Elite? Terme très connoté. Je préfère celui de deux post plus haut de nomenklatura…

      Quant à dire que les scientifiques sont une élite, c’est un peu limite. Intellectuellement le corps des scientifiques compte certes beaucoup de tête bien pleines, mais sont-elles bien faites? D’autre part, il ne sont pas un corps social qui a le moindre pouvoir: ils sont de bons ouvriers au service d’un système qui leur donne des ordres afin qu’ils cherchent dans le sens qui convient au pouvoir.

      Retranchés dans leurs tours d’ivoire scientifiques, les « savants » ne nous aident guère à sortir du tunnel… Ou alors, espérer une révolte des « têtes d’oeuf »? Plus inquiétant que porteur d’espoir…

  23. Avatar de BA
    BA

    Jeudi 6 mai 2010 :

    Grèce : risque de contagion aux banques de plusieurs pays européens.

    L’agence de notation financière Moody’s a estimé jeudi que la crise financière grecque représente un risque de contagion important pour les banques de plusieurs pays européens dont le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et le Royaume-Uni.

    Romandie

    1. Avatar de Verywell
      Verywell

      Où il est enfin question du Royaume-Uni.

  24. Avatar de Bric à brac baroque

    Tout ceci est vraiment bon à analyser et à rappeler, car la guerre de classes dure depuis si longtemps que mes ancêtres déjà, et les vôtres, se battaient aussi…
    Comment empêcher le pire?
    Voilà la question posée. Comment combattre ceux qui coulent des familles entières et les mettent sur le carreau?
    C’est ma seule préoccupation, l’intérêt général contre l’intérêt particulier « délirant ».
    La psychanalyse tirera des enseignements, à n’en pas douter, de cette soif d’argent inextinguible, de cette avidité maladive, qui s’empare des soi-disant « élites », qui ne sont toujours pas des élites intellectuelles si j’en juge par l’état de nos porte-monnaie à nous autres écrivains, philosophes ou chercheurs de tout poil…
    Merci encore de vous situer de ce côté de la barrière M. Jorion… nous aurons besoin de tout le monde je crois pour combattre ces malversations mondiales.

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Les notions suivantes : intérêt commun, intérêt général, sens commun, sens moral, honnêteté, loyauté, etc. sont à la base d’une refondation du monde, et pas seulement, mais nécessairement, d’une refondation de l’économie, au sens où l’économie ne serait plus l’économie marchande/capitaliste, mais l’impératif nécessaire à la survie des humains : les échanges nécessaires basés sur la valeur d’usage.

    2. Avatar de bric à brac baroque

      @ Marlowe

      Oui, tout à fait d’accord avec vous, mais alors le chemin va être long dans ce monde de dupe où celui qui est considéré comme le plus malin est le plus roué, où la gentillesse est considéré comme de la bêtise, où l’homme qui a de l’argent est l’homme de valeur.
      Il faut tourner en ridicule tous ces matadors de l’économie qui entortillent le peuple en le transformant en bête de somme.
      Pas plus tard que ce soir, Fillon a déclaré que l’état allait faire des économies en supprimant un fonctionnaire sur deux. Bonjour le progrès social, et adieu l’école de la République! Vive la charité, la soupe populaire et les mouroirs…
      C’est sûr, tout comme les grecs, nous devrons nous battre pour imposer un autre monde.
      En aurons-nous les forces, et les organisations pour nous fédérer ?

  25. Avatar de yvan
    yvan

    Le trou d’air était de toute façon trop gros à avaler.

    Les financiers ont tout de même finement jouer sur ce coup-là en provoquant des émeutes dans un pays de l’Europe. Cela fait diversion…

    1. Avatar de Alain A
      Alain A

      Yvan, z’avez un début de preuve de ce complot là ?

      « 

  26. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3049

    L’aveuglement du dogme anti-inflationniste, par Dean Baker

    Dean Baker, qui plaide ici pour une politique volontariste d’inflation modérée, à la suite d’Olivier Blanchard. Un taux d’inflation de 3% permet de réduire en 10 ans de 26% le poids de la dette, indique-t-il. En allégeant plus rapidement ce fardeau et la ponction des remboursements sur le budget des ménages, des entreprises et des Etats, l’inflation contribuerait au redressement, tout en facilitant le processus d’ajustement entre les économies européennes. Encore faudrait-il se départir du dogme anti-inflationniste, qui règne toujours en maître de Frankfort à Berlin, comme si Keynes n’avait jamais existé.

    =================

    Voilà encore une fois, la preuve que je n’écris pas que des bêtises.

  27. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Un coup de chapeau tout de même à Daniel Cohn-Bendit, un de rares politique en france (allemand ! à défaut d’avoir la nationalité française) qui a crié hier au parlement européen que le traitement infligé à la grèce est une folie ! C’est pas encore du Jorion dans le texte, mais le coeur y est !

    Peut-être lit-il le blog 😉

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Dany a probablement envie de rajeunir…

  28. Avatar de André
    André

    « La Slovaquie refuse d’accorder un financement à la Grèce dans l’immédiat » (Bloomberg).

    Et voilà le résultat de la règle de l’unanimité que s’est imposée l’UE : un petit pays européen, nouvellement venu, ex-communiste fasciné par le néolibéralisme, même pas membre de la zone Euro, qui rejette le plan de sauvetage de la Grèce … seulement dans l’immédiat ?

    1. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      Vous allez un peu vite en besogne. Robert Fico, l’actuel premier ministre slovaque, n’est pas vraiment un ultra-libéral mais plutôt un social-démocrate à tendance populiste (on peut lui reprocher bien d’autres choses, notamment son alliance rouge-brune avec le SNS de Slota et HZDS de Mečiar).

      Et puis surtout, la Slovaquie fait partie de la zone euro depuis le 1er janvier 2009.

  29. Avatar de @byciclette
    @byciclette

    « La dette que les États-Unis tenteront d’émettre en 2009 se montera, comme on le voit, à plus de 21 % de son PIB pour 2008. Admettons même que l’épargne mondiale puisse être mobilisée pour des montants totaux de cet ordre en 2009, l’opération pourrait-elle être répétée en 2010 ? »

    C’est le principe de la chaine de Ponzi (ou cavalerie) -> ca marche un certain temps puis ca s’écroule

    Le bourse fonctionne sur le même principe: on attire le ‘client’ pour les premiers qui arrivent l’action monte -> cela attire plus de clients -> l’action monte -> … -> ca s’écroule

    Doit-on se réjouir que cela arrive maintenant ou bien espérer que cela arrive à nos enfants ?

  30. Avatar de DidierF
    DidierF

    Monsieur Jorion,

    Vous avez la triste satisfaction d’avoir eu raison. Moi, j’ai l’impression de voir une bombe nucléaire exploser. Je suis dans la zone des dégâts et n’en suis pas du tout heureux.

    Eviter le pire serait de sciemment déclarer que les dettes souveraines ne seront pas honorées ou une mesure aussi radicale. J’aimerais beaucoup voir un sursaut de ce type arriver.

    Avec le pire, nous aurons nos esprits formatés pour accepter un homme providentiel. Il n’aura pas de moustaches, mais nous serons prêts à l’aduler, le vénérer, le suivre et à tuer pour lui. Cette crise financière nous prépare à accepter un régime atroce en échange d’un peu d’espoir.

    Adolf Hitler est arrivé au pouvoir à cause de la crise de 29. La guerre qui a suivi a fait 40 millions de morts en Europe et une quantité délirante de souffrances, d’horreurs et de crimes.

    Je vivrai très bien si je me trompe sur ce coup là car je n’ai pas du tout envie d’avoir raison.

    1. Avatar de clemence DAERDENNE
      clemence DAERDENNE

      le plus terrible dans tout ça, c’est que nos democraties sont maintenant en danger

    2. Avatar de yvan
      yvan

      C’est, en effet, tout à fait possible.

      Et surtout coté US.

    3. Avatar de dimezzano
      dimezzano

      rassurons nous, l’espagne a réussi à placer ses obligations « sur-souscrites 2.3 fois ».

    4. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      Le pire n’est jamais certain.
      Le type d’homme que vous dites doit toujours être présent à notre esprit, et nous devrons conserver toute notre vigilance contre son possible retour. Cependant, ne faisons pas un épouvantail de tout homme qui aurait quelques solutions, et aurait le courage politique de les appliquer. Faisons attention que notre vigilance ne se transforme pas en aveuglement.
      A force de redouter l’ »homme providentiel », attention de ne pas bannir l’homme qui aura « raison », sous peine de tomber dans l’irrationnel, et les travers que nous craignons tous. Le pire arrive lorsque la raison succombe.

      La place de la politique est remplacé peu à peu par la « démocratie » de l’opinion publique et du sondage, par les experts et la technocratie froide. Le vote ressemble au plébiscite d’un télé crochet (je lis ce matin dans Le Parisien ou France-Soir qu’il existerait entre DSK et Aubry un « pacte secret »: celui des deux qui sera en tête des sondages au moment du choix du candidat PS sera le candidat, et l’autre se retirera. Vrai ou faux, que cela puisse être écrit en dit long sur une certaine conception de la politique).
      Le courage politique devient suspect.
      Certaines grandes et utiles décisions politiques du passé n’auraient pu être prise dans nos démocraties d’opinion, où la vigilance des vigilants devient peu à peu irrationnelle. Un Churchill aujourd’hui ne serait-il pas « fascisé »? Ou au mieux « Bushisé » ou « Berlusconisé ».
      Le courage politique ne doit pas nous faire peur, et il doit rester une vertu.

      Et rappelons nous de la fable du petit garçon qui criait au loup pour effrayer les habitants de son village. Un jour un loup s’est présenté à l’entrée du village. Le petit garçon a crié encore …et personne ne l’a cru.

      Le pire n’est jamais certain. Restons raisonnablement vigilants, et continuons à croire dans le courage politique, qui n’a rien a voir avec la providence.

    5. Avatar de DidierF
      DidierF

      Si le pire arrive, nous aurons les esprits formatés pour accepter un homme providentiel. Cet homme nous donnera un peu d’espoir. Pour le protéger, des crimes seront commis. Ce sera peut-être vous.

      Si le pire arrive. Je souligne ces quatre mots.

      Si le pire arrive, nous désirerons, supplierons, gémirons pour avoir un homme providentiel à suivre. Cet homme ne déclenchera pas le pire. Cet homme sera le produit du pire. La crise de 29 a donné le pouvoir à Hitler. Ce n’est pas Hitler qui a provoqué la crise de 29. C’est la spéculation effrénée qui a provoqué la crise de 29. C’est la mauvaise gestion de l’effondrement de la bourse qui a provoqué la crise économique et qui a mis le pied à l’étrier de Hitler. Sous les conditions économiques et morales qu’a connu l’Allemagne à cette époque, Hitler est apparu comme un sauveur, un guide ou Führer en Allemand.

      La perte totale du sens de nos vies, leur insignifiance, leurs repères moraux, leurs méthodes de règlement des conflits et si en plus elles se vident de tout espoir d’arriver à vivre décemment tous les jours nous feront désirer intensément une sortie de cette situation. Ce sera si intense que nous prendrons n’importe quelle option disponible. Ce n’est pas une question de vigilance. Ce n’est pas une question de crier au loup trop souvent. Ce n’est que le désir exacerbé de sortir d’une très mauvaise passe. Ce n’est que le désir de vivre ou de survivre.

      Ce désir peut être capté. Ce désir peut être utilisé. Ce désir peut être canalisé pour servir des individus cyniques. Lisez le livre « La stratégie du choc » de Naomi Klein. Sur la base de ce qui se trouve dans ce livre, je pense que l’expertise nécessaire pour cette opération existe. Elle a été faite sur tous les continents et au moins au niveau de pays. Cette fois elle pourra être faite au niveau mondial. C’est plus gros que dans les cas précédents.

      À la condition que le pire arrive et qu’un groupe d’individus cyniques décide d’utiliser ce pire à son avantage. Il sera plus puissant que le plus puissant de tous les régimes existant ou ayant existé. Les gains de l’opération sont gigantesques, donc tentants. Les gens qui ont placé Hitler au pouvoir pensaient disposer d’une marionnette.

      La vigilance d’individus isolés dans leurs coins me semble bien vaine. Quand ils verront qui est cet homme, ce sera trop tard. Il est déjà trop puissant. Quand ils verront qui est cet homme, ce sera analogue à la nomination d’Adolf Hitler à la chancellerie du Reich. C’était trop tard. La catastrophe doit s’arrêter maintenant ou ce que je redoute sera désiré par assez de monde pour le réaliser.

    6. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @ DidierF,

      Je comprends votre démonstration – ainsi que celles de Naomi Klein, et le possible enchaînement de faits qui peut se déclencher. L’histoire nous propose plusieurs exemples de cela (et surtout la longue histoire romaine).
      Mais l’histoire nous montre aussi que ce que vous désignez comme pire, c’est-à-dire une crise grave, qui irait jusqu’à « la perte totale du sens de nos vies », n’a pas toujours entraîné l’horreur.
      On peut fuir Charybde sans tomber dans les bras de Scylla.

      Je ne crois pas me tromper en trouvant un peu rapide l’affirmation que « la crise de 29 a donné le pouvoir à Hitler ». Admettons-le cependant, car il faut parfois faire court (sans perdre de mémoire les famines subies par le peuple allemand, le Traité de Versailles, et beaucoup de jeux politiques, alliés à la faiblesse de ses adversaires, qui ont eu une grande importance dans la succession des faits en Allemagne).
      Mais la « crise » suivante? l’énorme crise de la seconde guerre mondiale. Elle a, bien sûr, donné de l’ampleur à Staline …mais aussi à Roosevelt, De Gaulle, Churchill. Des « hommes providentiels » nés du pire.
      Je ne trouve plus la citation disant, d’une façon approchée, qu’un homme politique important ne le devient que si son tempérament croise un moment historique important. Et un homme politique important n’est pas forcément un dictateur psychopathe.

      Je ne veux pas effacer les craintes à tout prix, ou prendre vos mises en garde pour un conte à dormir debout, mais je trouve important, aussi, de conserver à l’esprit que le pire n’est jamais certain, et que la peur est la plus mauvaise des conseillères.
      Il ne faut pas déraisonnablement inciter à cette peur, en agitant des épouvantails du passé.

      Le courage des peuples, quant à lui, est de ne pas céder à la peur. Il ne faut pas que la raison succombe. L’état de sidération qui s’en suit peut favoriser n’importe quoi.
      Tout autant que le vote d’une classe moyenne allemande déboussolée et craignant d’être la prochaine victime de la crise (ce vote que l’on met systématiquement en avant, mais qui n’a pas « élu » Hitler comme chancelier), ce sont des calculs d’hommes politiques apeurés et veules, et pas seulement en Allemagne, qui ont favorisé l’enchaînement de faits qui a amené l’horreur en 1939.
      Faut-il en conclure qu’un « homme providentiel » aurait été bien nécessaire face à Hitler? En tout cas ne nous berçons pas de mots. L’histoire rebat toujours les cartes, et on nous apprend qu’elle repasse rarement les plats dans le même ordre.

    7. Avatar de jducac
      jducac

      @ Jean-Luc 6 mai 2010 à 16:57 @ DidierF,
      Et si vous aviez raison tous les deux ?
      Le pire n’est jamais certain, mais toujours possible. Le mieux ne serait-il pas d’unir vos deux vigilances et d’en ajouter d’autres?
      Grâce à vous deux j’en ai trouvé une troisième à Poitiers en 1356 au cours de laquelle Philippe le Hardi mis en évidence l’intérêt de ne négliger aucun côté. « Père gardez-vous à droite, père gardez-vous à gauche » ce qui ramène à l’appel de P.Jorion pour la constitution de gouvernements d’union nationale.
      Espérons que la guerre dans laquelle nous sommes entrés ne durera pas cent ans car cela pourrait bien être cette fois, la véritable der des ders. http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans

      Il est pour le moins curieux de constater qu’il y a plus de six siècles, le roi de France manquait déjà d’argent pour se défendre alors qu’il subissait des raids de la part du Prince Noir allié des anglais. Etrange également, le fait que leurs descendants revenus en villégiature en Périgord, à la fin du 20ème siècle aient été contraints de battre en retraite début 21ème, à cause de mouvements sur la livre. Il y avait une crise économique… les dirigeants français étaient braves mais cela n’a pas suffi…. http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Poitiers_(1356)

      Surprenant aussi le fait que la Flandre d’alors se révolte contre les français, une histoire que nos amis belges peuvent méditer. Rien ne se répète, mais c’est bizarre.

    8. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @ jducac,

      Vous faites d’intéressants rappels historiques.

      J’évoquais l’idée que le propre des hommes et femmes politiques importants est de croiser des événements historiques importants sans en être les jouets.
      L’homme semble être le seul animal capable d’agir sur son destin.
      Encore faut-il qu’il le veuille.

      Il faut pour cela des hommes et des femmes politiques courageux et vertueux, qui placent le destin des humains au dessus de leur destin personnel. C’est ce qui désole beaucoup de monde aujourd’hui (et pas seulement Paul Jorion dans son « Temps qu’il fait » du 7 mai). Il est désespérant de voir que certaines décisions, à la hauteur de l’enjeu actuel, peuvent être ajournées ou abandonnées à cause de petits calculs électoralistes nationaux ou régionaux, ou de petites guerres de personnes.

      Je parlais de nos démocraties « sondagières », qui accentuent le phénomène. Hélas, la grande histoire est faite de cela aussi.
      Rappelons-nous le nombre de grands rendez-vous historiques manqués à cause de petites considérations familiales ou régionales, dans les siècles passés.
      Pensons au destin de pays ou de continents qui ont pu basculer par le passé, parce qu’au cours d’un déjeuner entre dirigeants de pays antagonistes l’un des convives avait une digestion mauvaise, ou bien était tombé amoureux la veille d’une princesse étrangère.
      Tout ça fait râler.

      Je ne veux pas croire que nous avons les politiques que nous méritons.
      Il m’arrive de penser que parmi les adolescents que je croise il y a les dirigeants de demain. Je me dis qu’ils suivent les événements actuels, et j’espère qu’ils en tireront d’utiles enseignements, afin de ne pas répéter les mêmes errements. Incorrigible optimisme de ma part?

    9. Avatar de DidierF
      DidierF

      jean-luc,

      Que signifie cette phrase : « Si le pire arrive. Je souligne ces quatre mots. » ?
      D’où est-elle tirée ?
      Est ce qu’elle signifie que le pire arrivera forcément ?

    10. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @ DidierF,

      Mes réponses:
      – Cette phrase signifie « Si le pire arrive », et vous insistez dessus.
      – Elle est tirée de votre commentaire.
      – Elle ne signifie pas que le pire arrivera forcément.

      Je ne comprends pas bien le sens de vos questions mais, voyez, j’y ai répondu.
      Je pense que nous ne devons pas trop nous embarquer dans les exégèses de nos propre écrits. Il se peut que nous n’ayons pas tous les mêmes manières de penser, et que cela entraîne des incompréhensions. Si j’ai pu mal vous comprendre dites-le moi; avec de nouveaux mots s’il le faut.

      Il me semble qu’il y a une ambiguïté quelque part.
      Vous utilisez peut-être le même mot pour définir deux choses différentes qui pourraient se succéder (vous me direz si je me trompe).
      En quelque sorte, vous dites:
      « Si le pire arrive (une crise grave), le pire arrivera (un dictateur psychopathe, que vous qualifiez par antiphrase d’homme providentiel). »
      Je vous répondais:
      « Si le pire arrive (une crise grave), le pire n’est pas certain et une forme de mieux est possible (le fameux « homme providentiel », qui pourrait être vertueux). »

      Ceci dit, ma réflexion était destinée à casser un peu le cercle d’inquiétudes irraisonnées, sachant que la peur est mauvaise conseillère. Mais j’ai passé l’âge de croire au Père Noël. C’est pour ça que je proposais de nous armer de vigilance « raisonnable ». Car le meilleur n’est jamais certain non plus.

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