L’actualité de la crise : COMMENT TAIRE L’INDIGNATION ? par François Leclerc

Billet invité.

Depuis mardi dernier, les indignés ont pris un relais sur la place Syntagma. Progressivement, ils se sont installés sur la grande place d’Athènes avec armes et bagages, avec leurs banderoles et leurs tentes. Ils étaient finalement 20.000 à s’y être retrouvés le premier soir, rompant avec le rituel des défilés des grandes centrales syndicales et réclamant « une vraie démocratie », avant d’en faire un rendez-vous quotidien. Une pétition est proposée à la signature, qui réclame un référendum à propos du mémorandum signé par le gouvernement avec l’Union européenne et le FMI.

A la Puerta del Sol, au centre de Madrid, l’acapamento n’a donc pas plié bagage aux lendemains de la déroute électorale du PSOE. Les participants avaient décidé de poursuivre leur mouvement jusqu’à ce dimanche, comme à Grenade, Saragosse, Valence, Malaga ou à Barcelone. Avec la perspective de s’éparpiller dans les quartiers pour y tenir des assemblées, afin de continuer sur un autre mode.

C’est sur la place de Catalogne, au centre de Barcelone, qu’a été involontairement relancé le mouvement, la police intervenant violemment vendredi au petit matin pour dégager la place, au prétexte de la nettoyer pour qu’elle puisse accueillir samedi soir les célébrations alcoolisées faisant suite au match de football Manchester United contre le FC Barcelone. Tout un symbole.

Après avoir matraqué et envoyé à l’hôpital plusieurs dizaines de manifestants qui étaient restés dormir sur la place et refusaient d’évacuer, les tentes ont été démontées, et il a été enlevé « tout type d’objet potentiellement dangereux, comme des casseroles, des couteaux », ainsi qu’une porte-parole de la police l’a expliqué. Utilisées pour faire tous les soirs un très percutant concert, les casseroles ont ainsi acquis à Barcelone le statut d’arme par destination.

Vendredi soir, les tentes étaient sans plus attendre remontées, des milliers de Catalans ayant repris immédiatement possession de la place, une fois la police et les services de nettoyage de la ville retirés. En chœur étaient repris l’inusable « El pueblo unido jamas sera vencido » (le peuple uni ne sera jamais vaincu) ou bien un « No pasaran ! » très républicain.

Y faisant écho à la Puerta del Sol, des milliers de manifestants agitaient des fleurs en criant pour se faire entendre « Catalogne, nous sommes avec vous ! ». Une dizaine de cars de police ayant hier soir fait leur apparition dans les rues avoisinantes. Le ministre de la police semblant s’interroger : « pouvons-nous saisir des fleurs ? ».

Partager :

94 réponses à “L’actualité de la crise : COMMENT TAIRE L’INDIGNATION ? par François Leclerc”

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx LLM pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés Singularité spéculation Thomas Piketty Ukraine Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta