HUMAINCRATIE. FRAGMENT 6, par Jean-Claude Baerts

FRAGMENT 6.

Nous avons vu :

F1
  • Une interrogation sur le vivre ensemble.
  • Avant-propos où Bergson nous explique qu’une innovation est nécessaire en présence d’un écueil.
  • Une liste non exhaustive de multiples écueils où le capitalisme conduit.

F2
  • Que l’Humanité est confrontée à son anéantissement à défaut de refondations par une évolution créatrice.
  • Qu’un nouveau paradigme propose de se focaliser sur l’humain.
  • Préambule soulignant le rôle de la fiscalité et sa mutation projetée.
F3
  • Introduction présentant une nouvelle voie vers la richesse des nations, laquelle sera bien plus vaste que la possession de biens et d’argent ou leur opulence.
  • Préliminaire définissant le coût du travail et sa valeur. Distinguer les moyens ou la force productive du bénéfice engendré.
  • Principes de la nouvelle voie, celui de base et autres.
F4
  • Financements complémentaires concernés par les bénéfices.
  • Un constat de bilan.
  • Du point mort, des capitaux et profits dans l’entreprise.
  • Cœur du problème.
  • Choc haussier général de la rentabilité des entreprises et ses conséquences bénéfiques : hausse du pouvoir d’achat et de la demande, hausse de la production et de l’offre, maintien des bénéfices et des rentrées étatiques, diminution des risques et des capitaux.
    (Annexes tableaux A1 et A2)
F5
  1. A) Décroissances salvatrices des prix.
    • A1) Une baisse généralisée des prix
    • A2) Première spirale baissière généralisée des prix par abaissement du point mort.
      (Annexe tableau A3)
  • Considération sur la déflation.

Nous verrons :

  • B) Taux de marque. La part de l’Etat lors de l’initiation A1) et A2).
    Calcul mensuel de la dette sociale à l’Etat.

    • B1) Calcul du taux de marque requis que l’Etat doit imposer, ou la baisse maximale autorisée du prix de vente.
      Le but est de préserver à l’Etat sa part prioritaire de rentrées sur charges salariales à partir du bénéfice.
    • B2) Calcul de la baisse minimale du prix de vente que l’Etat doit imposer.
      Le but est de garantir la hausse prévue du pouvoir d’achat de tous les citoyens.

*Explicitations rencontrées :

(***) taux de marque

Les entreprises de taille importante qui utilisent des programmes informatiques ERP (Enterprise Resource Planning) connaissent exactement et en temps réel la valeur exacte de leur taux de marque. Elles ne doivent dès lors pas se baser sur une approximation moyenne.

Annexe B1 (pour les matheux).

Si dans le système actuel, les frais généraux, ou coût de revient, s’élèvent à F en incluant une charge sur salaires S, et le chiffre d’affaire hors TVA étant V,

le taux de marque est M=100.(V-F)/V
le multiplicateur   est m=V/F
le taux de marge   est µ=100.(V-F)/F
la marge     =V-F
=µ.F/100
=F.(m-1)
=V.(m-1)/m
=M.V/100

On a alors les transformations :

M=100.(1-1/m),
m=100/(100-M)
µ=M.m
=M.100/(100-M)
=100.(m-1)

Remarque : Il est à noter que le taux de marque est une variable additive ; ainsi, si le résultat comporte 2 subdivisions ayant chacune un taux de marque M1 et M2, le taux de marque de l’ensemble est M1 + M2. Il en est de même pour le taux de marge.

Lorsque dans le système proposé les charges salariales font partie du bénéfice en étant extraites des frais généraux,

ceux-ci deviennent     F’=F-S,     et pour garantir à l’Etat les

mêmes rentrées de charges salariales à partir du bénéfice, il faut un multiplicateur minimal de

m’min=(F’+S)/F’
=F/(F-S)
 ou un taux de marque minimal de

M’min=100.S/(F’+S)
=100.S/F
,            soit un prix de vente minimum de

V’min=F’+S=F,             ce qui équivaut à un coefficient de

réduction du prix de vente de

V’min/V=F/V

=1/m.

Annexe B2 (pour les matheux).

Dans le système actuel, c.à.d. quand les charges salariales sont incluses dans les frais généraux et non dans les bénéfices, la marge nécessaire aux actionnaires y compris l’impôt de société, est :

marge=V-F
=m.F-F
=F.(m-1)
=µ.F/100,

où µ est le taux de profit des actionnaires.
Dans le cadre où les charges salariales sont incluses dans les bénéfices, la marge à prévoir aux actionnaires pour un même taux de profit µ=100.(m-1) sera :

margeact’=µ.F’/100=F’.(m-1).

A cette marge il faut ajouter la part de bénéfice S pour garantir à l’Etat la rentrée des charges salariales, soit une marge totale égale à :

marge’=F’.(m-1)+S.

Et le nouveau prix de vente qui garantit aux actionnaires le même taux de profit µ et à l’Etat la même rentrée des charges salariales S sera :

V’max=F’+marge’
=F’+F’.(m-1)+S
=F’.m+S
=(F-S).m+S.

Ainsi la réduction minimale du prix de vente que l’Etat doit imposer afin d’éviter que l’actionnariat ne détourne indument à l’accroissement de son profit ce qui est à destination de l’accroissement du pouvoir d’achat, est alors :

V’max/V=(F’.m+S)/V
ou                      =[(F-S).m+S]/V,

Soit le prix de vente maximal de :
            V’max=F’.m+S

ou V’max=(F-S).m+S=F.m-S.(m-1)
ou           V’max=V-S.(m-1),
et le nouveau multiplicateur associé deviendra :

m’=V’max /F’
= m+S/F’.

Par contre m=(V’max –S)/F’ garde une valeur constante tant qu’une décision de modification n’intervient pas (cf. Remarque 4).

Il résulte de B1) et de B2) que le nouveau prix de vente doit dès lors se situer dans la fourchette :

V’min ≤ nouveau prix ≤ V’max ,

soit V/m ≤ nouveau prix ≤ V-S.(m-1)
ou       F ≤ nouveau prix ≤   F.m-S.(m-1),

ou F’+S ≤ nouveau prix ≤ F’.m+S.

Enfin, si S=s.F où s est la fraction des frais généraux que représentent les charges sociales, on peut également exprimer F ≤ nouveau prix ≤ F.[m-s.(m-1)].

B) Taux de marque. La part de l’Etat

lors de l’initiation A1) et A2).

D’une part la contribution étatique provenant des salaires est connue puisqu’elle est actuellement calculée mensuellement. Il suffit d’y ajouter le pourcentage de la cotisation sociale patronale. Ce montant calculé mensuellement de la contribution étatique deviendrait une dette à valoir prioritairement sur bénéfices réalisés, à consigner dans la comptabilité, et à apurer par tranches mensuelles, ce qui en réaliserait la priorité.

Pour extourner cette dette à destination de l’Etat en fonction des bénéfices mensuels dégagés, l’utilisation du taux de marque est proposé. Cette proposition n’est sans doute pas la seule possible, il faut donc la considérer comme exemplative.

Le taux de marge brute ou taux de marque (Pierre Lassègue : « Gestion de l’entreprise et comptabilité », Précis Dalloz), indique la part de marge commerciale dans le prix de vente d’une marchandise. Il permet d’estimer la rentabilité de la vente d’un produit ou de fixer un prix de vente hors taxes aux marchandises achetées (Wikipedia).

Toute entreprise connaît au moins approximativement (***Explicitations) le taux de marque qu’elle pratique car dans la fixation des prix elle l’utilise, ou son corollaire

le multiplicateur = 100/(100-taux de marque), (Pierre Lassègue : « Gestion de l’entreprise et comptabilité », Précis Dalloz).
La valeur exacte du taux de marque est fournie en dernière instance au bilan annuel.

Le taux de marque approximatif appliqué sur le chiffre d’affaires permet d’évaluer mensuellement le bénéfice approximatif dégagé par les ventes du mois ou celui cumulé depuis le début d’exercice.

Il suffit dès lors de verser en chaque fin de mois à l’Etat le solde de sa créance cumulée à concurrence du bénéfice cumulé approché.

La dette non apurée est à reporter au mois suivant. En fin d’exercice le calcul précis du bénéfice réalisé permet de définir le complément trop ou trop peu perçu par l’Etat.

En pratiquant ainsi, l’Etat obtient mensuellement une part prioritaire du bénéfice réalisé et couvrant la contribution étatique due en provenance des salaires sans que l’entreprise doive le financer par son fond de roulement.

Au contraire ce sont ses clients qui le financent par leurs acquisitions, et sans qu’il y en résulte un changement pour ceux-ci.

Ces charges salariales ne font plus partie des charges d’exploitation de l’entreprise, tout comme la TVA.

Si en fin d’exercice le dette n’est pas apurée dans sa totalité, les actionnaires ne disposeront plus pour eux d’une rémunération du capital puisque cela signifie que l’activité a réalisé une perte. Le solde de dette à apurer est à reporter sur l’exercice suivant.

Pour survivre l’entreprise devra revoir son taux de marque en augmentant les prix ou en diminuant ses charges.

En cas de pertes répétées sur plusieurs exercices contigus malgré que les actionnaires en soient conjointement pénalisés, et qui mettraient en danger l’activité, il pourrait être judicieux que l’Etat impose une procédure de réajustement quitte à faire un abandon partiel du boni non perçu, car serait-il utile de pousser une activité à la faillite et ne serait-il pas préférable de la soutenir vers un redressement ?

En agissant ainsi l’Etat s’implique dans la dynamique économique au lieu d’adopter l’attitude de retrait d’un rentier et ce conformément au contrat économique de Capitalisme symbiotique (Cf. infra).

En tout état de cause l’évolution mensuelle du solde de la dette à valoir sur bénéfices réalisés constitue un puissant système d’alarme tout autant que les versements actuels de ONSS faits mensuellement.

Remarque : La réponse à la critique « si l’entreprise ne vend pas, L’Etat ne perçoit rien ! » est que la finalité d’une activité économique est de vendre. Si elle ne le fait pas, elle disparaitra du marché.

En tout état de cause vu la position prioritaire de l’Etat, les actionnaires et l’activité sont en première ligne pour subir le préjudice.

Si l’entreprise ne vend pas ou pas suffisamment, la situation est similaire à une activité qui faute de moyens ne verse pas actuellement les cotisations ONSS.

B1) Calcul du taux de marque minimal requis que l’Etat doit imposer, ou la baisse maximale autorisée du prix de vente.

Le but est de préserver à l’Etat sa part prioritaire de rentrées sur charges salariales à partir du bénéfice.

Si dans le système actuel, les frais généraux, ou coût de revient, s’élèvent à F en incluant une charge sur salaires S, et le chiffre d’affaire hors TVA étant V, on obtient alors :

le taux de marque est M=100.(V-F)/V

Remarque : Il est à noter que le taux de marque est une variable additive ; ainsi, si le résultat comporte 2 subdivisions ayant chacune un taux de marque M1 et M2, le taux de marque de l’ensemble est M1 + M2. Il en est de même pour le taux de marge.

Et cf. Annexe B1, lorsque dans le système proposé les charges salariales font partie du bénéfice en étant extraites des frais généraux,

ceux-ci deviennent     F’=F-S,     et pour garantir à l’Etat les

mêmes rentrées de charges salariales à partir du bénéfice, il faut un taux de marque minimal de

M’min=100.S/(F’+S)
=100.S/F
,           soit un prix de vente minimum de

V’min=F’+S=F,             ce qui équivaut à un coefficient de

réduction maximale du prix

de vente de 1/m.

NB : les prix de vente à considérer sont ceux hors TVA.

Pour donner un exemple, si m=1,80, le coefficient de réduction maximal est 0,556, soit une réduction maximale du prix de vente de 44,4% .

Mais si en exigeant cette valeur minimale du prix de vente, soit la réduction de prix maximale autorisée pour que l’Etat préserve sa part prioritaire de rentrées sur charges salariales à partir du bénéfice, le management doit majorer ce prix de vente minimum, multiplicateur et taux de marque, pour fournir un profit de gestion aux capital des actionnaires (diminué de l’impôt de société). Dès lors la réduction du prix de vente actuel sera moins importante.

Il est toutefois à remarquer que le profit de gestion du capital des actionnaires sera réduit car le point mort est passé de F=F’+S à F’, soit une diminution égale à S, ce qui engendre une diminution des capitaux nécessaires et de leur profit associé (Cf. Constat b).

B2) Calcul de la baisse minimale du prix de vente que l’Etat doit imposer.

Le but est de garantir la hausse prévue du pouvoir d’achat de tous les citoyens.

Cf. Annexe B2.

Le prix de vente maximal qui garantit aux actionnaires le même taux de profit et à l’Etat la même rentrée des charges salariales et que l’Etat doit imposer afin d’éviter que l’actionnariat ne détourne indument à l’accroissement de son profit ce qui est à destination de l’accroissement du pouvoir d’achat, est :
soit         V’max=F’.m+S

Il résulte de B1) que le nouveau prix de vente doit dès lors se situer dans la fourchette :

V’min ≤ nouveau prix ≤ V’max ,

ou F’+S ≤ nouveau prix ≤ F’.m+S.

En reprenant l’exemple précédent en B1 où m=1,80,

il faut V/1,80 ≤ nouveau prix ≤ V-S.0,80

Remarques

Remarque 1 : le prix V’max a été fixé sans tenir compte de la diminution du risque du à l’abaissement du point mort associé (Cf. Constat b), ce qui devrait diminuer le taux de profit µ des actionnaires, c’est donc bien un minimum de réduction.

Remarque 2 : cette baisse de prix de V vers V’max correspond à celle engendrée par la baisse généralisée des prix (Cf. A1). Mais comme mentionné en A2) il s’en suivra une dynamique de spirale baissière généralisée diminuant ensuite récursivement V’max de par la spirale baissière de F’.

A chaque abaissement de F’ en F’’, le V’’min =F’’+S et le V’’max=F’’.m+S correspondants peuvent être évalués, et ce jusqu’à sa valeur de stabilisation.

On dispose ainsi de la nouvelle fourchette :
F’’+S ≤ nouveau prix ≤ F’’m+S,
en utilisant la valeur connue de la charge salariale S, la nouvelle valeur observée F’’ et où m=(V’max –S)/F’ est la valeur constante du multiplicateur, en vigueur avant la réduction de F’ et utilisant le prix V’max en vigueur pour F’.

La récursivité peut dès lors être calculée pas à pas.

V’/V, V’’/V’, etc. donnent le coefficient de baisse de V, V’, etc. Si les fournisseurs ont les mêmes paramètres, on peut estimer que f’’=f’.V’/V ou la variable f représente les acquisitions de produits et de services incluses dans F et qui seront source de sa réduction.

Remarque 3 : si les charges augmentent au lieu de baisser, F’’>F’, par exemple si l’effectif augmente ou si de nouveaux investissements sont faits ou des frais additionnels sont nécessaires, soit des variations dans la structure, alors le prix de vente augmente aussi. Les équations sont valables quel que soit le sens de la variation de F’.

Remarque 4 : une variation de m ne se justifie que si la rentabilité de l’activité l’exige ou si la structure du risque se modifie. Cette décision relève de la confrontation de la tripartite des administrateurs (Cf. le contrat dans le capitalisme symbiotique).
Il est utile de remarquer que si m augmente en vue d’accroître le bénéfice destiné aux actionnaires, l’Etat en bénéficie également par l’impôt de société.

Il est à noter aussi que m est la valeur moyenne d’un assortiment de produits, de ventes, à taux de marques différents. La rentabilité de l’activité dépend de cette valeur moyenne. Et c’est elle qui est visée dans les formules précédentes.

La baisse visée des prix de vente est celle qui est consécutive à la baisse des charges F, coûts de revient.

Il est à relever également que si une entreprise ne respecte l’esprit de procédure imposée par l’Etat en voulant s’accaparer l’aubaine de réduction des charges sans le répercuter dans ses prix de vente, alors elle se déforcera par rapport à ses concurrentes qui ne le font pas.

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